Nostra Ætate
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Nostra Ætate est la Déclaration sur l'Église et les Religions Non-Chrétiennes du Concile Vatican II. Elle a été promulguée le 28 octobre 1965 par le pape Paul VI, ayant été votée 2 221 voix pour et 88 voix contre lors du dernier concile. Son titre signifie À notre époque en latin.
Nostra Ætate est le document fondateur du dialogue interreligieux contemporain qui règle les nouvelles relations entre chrétiens, juifs, musulmans, bouddhistes et hindous. En 2005, les chefs religieux se sont rencontrés pour célébrer le quarantième anniversaire de sa promulgation.
Sommaire |
[modifier] Contenu
[modifier] Préambule
La déclaration commence en affirmant l'origine commune de tous les hommes (Act 17:26) : « Tous les peuples forment, en effet, une seule communauté ; ils ont une seule origine, puisque Dieu a fait habiter toute la race humaine sur la face de la terre ». Le Vatican reconnaît que toutes les religions tentent de répondre aux questions fondamentales qui frappent la condition humaine (vie, péché, souffrance, bonheur, mort, existence, jugement).
Ces nouvelles réflexions sont motivées par l'accroissement des relations entre les peuples et le désir de l'Église de promouvoir l'unité.
[modifier] Hindous et Bouddhistes
L'Église ne rejette pas ces religions, elle les respecte, même si elle est tenue d'annoncer le Christ.
Le document reconnaît la sagesse des religions orientales, surtout pour leur soif inépuisable de la sagesse mystérieuse et divine:
« Ainsi, dans l'hindouisme, les hommes scrutent le mystère divin et l'expriment par la fécondité inépuisable des mythes et par les efforts pénétrants de la philosophie ; ils cherchent la libération des angoisses de notre condition, soit par les formes de la vie ascétique, soit par la méditation profonde, soit par le refuge en Dieu avec amour et confiance. »
Nostra Ætate rappelle que les Églises chrétiennes partagent un point de vue semblable avec les bouddhistes quant à l'insuffisance du monde et le besoin de mystique, de dévotion et de libération.
« Dans le bouddhisme, selon ses formes variées, l'insuffisance radicale de ce monde changeant est reconnue et on enseigne une voie par laquelle les hommes, avec un cœur dévot et confiant, pourront soit acquérir l'état de libération parfaite, soit atteindre l'illumination suprême par leurs propres efforts ou par un secours venu d'en haut. »
Dans ce texte, l'Église reconnaît le besoin de faire progresser ces valeurs spirituelles communes.
[modifier] Musulmans
L'Église catholique déclare qu'elle estime les musulmans pour leur adoration d'un seul Dieu qui a parlé aux hommes. Elle estime leur attente du jour du jugement, leur jeûne, leur aumône et leur prière.
« Ils cherchent à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu, même s'ils sont cachés, comme s'est soumis à Dieu Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers. »
Nostra Ætate rappelle que Allah est le même Dieu que le Dieu d'Abraham dans l'Ancien Testament. Les chrétiens et les musulmans partagent la foi abrahamique. Les Musulmans ne reconnaissent pas Jésus comme Dieu, mais l'Église se réjouit de leur dévotion pour sa mère la Vierge Marie.
La déclaration poursuit en exhortant à oublier les difficultés du passé et à promouvoir les valeurs communes de justice sociale, de paix et de liberté
[modifier] Juifs
L'Église reconnaît que les prémices de son salut se trouvent dans les patriarches, Moïse et les prophètes.
« L'Église croit, en effet, que le Christ, notre paix, a réconcilié les Juifs et les Gentils par sa croix et en lui-même des deux a fait un seul » (Eph 2, 14-16).
Même si, durant la Passion, des autorités juives et leurs partisans ont poussé à la mort du Christ, cela ne peut être imputé aux Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps, poursuit la déclaration. Les Juifs ne doivent plus être représentés comme maudits. Le patrimoine spirituel entre juifs et chrétiens étant si grand, le Concile encourage la reconnaissance et l'estime mutuelle entre juifs et chrétiens.
L'Église cite l'Apôtre Paul qui rappelle que le peuple juif est toujours très cher à Dieu. (Romains, 9, 4-5). Par ce document, l'Église « réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes », faisant allusion à la Shoah et aux nombreux pogroms et persécutions qui ont marqué l'histoire du peuple juif. L'Église dit aussi qu'elle croit que le Christ, par sa croix, a réconcilié les Juifs et Gentils et des deux n'en a fait qu'un seul peuple.
[modifier] Conclusion
Nostra Ætate se conclut par un appel à la fraternité universelle. Puisque Dieu a sapé toutes les divisions entre les êtres humains, il n'y existe plus aucune raison pour créer des discriminations. Pierre et Paul, apôtres, ont eux-mêmes consigné d'« avoir au milieu des nations une belle conduite ». Les hommes étant créés à l'image de Dieu, il est donc impossible d'invoquer Dieu sans se conduire fraternellement.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- Texte en français
- Texte en latin
- Le tournant de Nostra Aetate, 4 (28 octobre 1965), sur le site des études bibliques.