Ancien Testament
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Exégèse et critique |
Note : le judaïsme utilise le terme Tanakh, mais pas celui d'Ancien Testament, ne reconnaissant pas le concept de Nouveau Testament. Dans les cercles académiques, on emploie plutôt le terme de Bible hébraïque.
On appelle Ancien Testament ou Ancienne Alliance (en grec : Ἡ Παλαιὰ Διαθήκη / Hē Palaià Diathḗkē) l'ensemble des écrits de la Bible antérieurs à la vie de Jésus (laquelle est relatée dans le Nouveau Testament). Le mot testament vient du mot grec διαθήκη / diathḗkē : testament, contrat, convention) traduit en latin par testamentum (testament ; témoignage). Le mot grec a un sens plus large (celui de contrat) que celui du mot latin, aussi certains préfèrent le traduire par « Alliance ».
Les chrétiens considèrent que la Bible se compose dès lors de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament.
L'Ancien Testament comprend principalement le Pentateuque (ou Torah) les Livres des Prophètes, d'Autres Écrits, et, pour le catholicisme, les livres deutérocanoniques (voir section Canon de l'Ancien Testament pour le détail et la correspondance judaïsme / christianisme).
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[modifier] Quels sont les textes originaux ayant servi à élaborer l'Ancien Testament ?
- Le point de vue développé ci-dessous est celui de l'histoire deutéronomiste et non celui des vues traditionnalistes. Pour connaître celles-ci, consulter Torah et Tanakh
Tout d'abord, il importe de se souvenir que la Bible est un patrimoine du peuple hébreu. Pour les premières communautés chrétiennes, celles auxquelles écrit Paul, la Bible est exclusivement ce que les chrétiens appellent l'Ancien Testament ou « Première Alliance ». On la nomme Tanakh, par abréviation du nom hébreu des livres qui la composent : Torah (la Loi), Neviim (les Prophètes), Ketouvim (les [autres] Livres).
La Bible naît de l'exil. Dès 605 avant J.-C., l'empire Babylonien contrôle le proche Orient. En 598 a lieu le premier siège de Jérusalem et une partie importante des intellectuels du roi de Judée sont déportés. La révolte de Sedecias se termine par la destruction de la ville et du premier Temple. Récits d'exil et de Déportation (qui n'affecte en fait que 1 à 5 % du peuple) en deux Rois XXI:25.
À partir d'un Deutéronome primitif, écrit vers 630 avant J.-C., les intellectuels écrivent en exil une fresque historique qu'on retrouve de Deutéronome jusqu'aux Livres des Rois. Toutefois, ce n'est pas une historiographie au sens moderne non plus qu'une enquête comme celle que fera Hérodote. C'est une histoire interprétée à la lumière d'une clef de lecture : la désobéissance d'Israël à Dieu. On repèrerait aussi un « livre des sauveurs » datant du règne de Josias sous la charpente du Livre des Juges et de l'Ascension de David (1 Samuel XVI- 2 Samuel V). À défaut de temple, Deut VI:9 se trouve à l'origine du culte synagogal.
Les Prophètes du VIIIe siècle avant l'ère commune avaient dénoncé les injustices sociales et les dérèglements en Israël et en Juda. Après la catastrophe de l'Exil, ils deviennent crédibles. On considère que leurs oracles sont confirmés. Les mêmes deuteronomistes éditent donc Amos, Osée et Jérémie et étayent leur clef de lecture. À partir de 540 avant J.-C., se développe un prophétisme de salut qui répond à la question : « Y a-t-il un espoir pour le peuple de YHWH ? » C'est ce qu'on trouve dans le Deutéro-Ésaïe (deuxième Ésaïe, chap. XL:55) où un groupe de prophètes anonymes éditent ou rééditent la collection d'Isaïe datant du VIIIe siècle en l'actualisant. Ils présentent la fin de l'Exil, le retour au Pays comme un nouvel Exode et une nouvelle création (Isaïe XLIII:18-20).
Les traditions sur les patriarches furent véhiculées par les populations rurales non déportées. (Ezechiel XXXIII:24 revendique la terre contre une partie des exilés au moyen de la figure d'Abraham). La mise par écrit est l'œuvre de l'entourage de Guedalias, le gouverneur installé par les Babyloniens. Contrairement aux livres deuteronomistes qui prônent la séparation d'Israël d'avec les autres nations, l'histoire d'Abraham insiste sur la nécessité d'une cohabitation pacifique avec les peuples de Syrie et de Palestine.
Durant l'Exil, les traditions sur les patriarches (Élection, Libération) se trouvent en concurrence avec les récits deutéronomistes (éloignement de YHWH, punition, conversion, rétribution). Vers le fin de l'Exil ou dans les premières années de la domination perse, le milieu sacerdotal publie le noyau narratif du Pentateuque avec l'histoire de l'Exode et les traditions des Patriarches où sont distinguées trois époques d'une révélation continue : les origines de l'humanité où Dieu est appelé « Elohim », la période des patriarches où il se manifeste comme « El Shadday », l'époque de Moïse où il se fait connaître sous le nom de « YHWH ».
On insiste alors sur le culte sacrificiel (Levitique) et l'on tient compte d'un peuple en dispersion en plaçant l'obligation du Shabbat (Genèse II:1-4), les règles alimentaires de base (Genèse IX:4), la circoncision (Genèse XVII), la célébration de la sortie d'Égypte (Exode XII) comme autant de règles d'identité faciles à observer où qu'on se trouve.
L'Exil est le lieu nodal dont tiennent compte deutéronomistes et auteurs sacerdotaux. À l'époque perse, le Deutéronome est séparé de l'histoire deutéronomiste et fournit la partie finale. La Torah est devenue une patrie portative.
[modifier] Canon de l'Ancien Testament
Il est difficile de situer le moment à partir duquel l'Ancien Testament a été constitué en Canon par les chrétiens. Au IIe siècle, l'Église de Rome décida de rejeter l'hérésie de Marcion, qui prétendait supprimer toute référence aux écrits vétéro-testamentaires. Ce ne fut que plus tard que le Canon de la Bible chrétienne fut constitué, en incluant pour l'Ancien Testament le Canon de la Bible hébraïque.
Le plan du Canon de l'Ancien Testament est actuellement le suivant (entre parenthèses, l'équivalent dans la Bible hébraïque, avec quelques différences de contenu) :
- Pentateuque (Torah)
- Prophètes (Nevi'im)
- Autres écrits appelés Livres poétiques et sapientaux dans le catholicisme (Ketouvim)
- Livres deutérocanoniques, comptés dans le canon lors du Concile de Trente mais considérés comme apocryphes par le protestantisme.
Le détail des livres canoniques en fonction des confessions est disponible dans l'article : Liste des livres de la Bible, section Ancien Testament.
[modifier] Interprétation chrétienne de la Loi
Voir dans la Wikipedia anglophone :
[modifier] Voir aussi
- Liste complète des livres de l'Ancien Testament dans l'article Liste des livres de la Bible.
- Tanakh
- ITanakh ressources pour l'étude académique de la Bible
- Hypothèse documentaire
- Histoire de la recherche sur l'Ancien Testament
- Évolution de la lecture de la Bible au XIXe siècle
- Bible
- Théologie de la substitution
- Théologie de l'Alliance
[modifier] Liens externes
- Premier Testament sur le site Bible.catholique.org, traduction par le chanoine Crampon (1904), édition numérique par Richard Bourret, avec moteur de recherche et d'autres services (ce que dit le pape, encycliques, homélie, lettres apostoliques)
- L'Ancien Testament en un seul fichier (Segond 1910)
- Ancien Testament et judaïsme Étude du contexte historique et de l'évolution de la spiritualité hébraïque de l'Ancien Testament.
- Old Testament/First Testament/Hebrew Bible/Tanak: What’s in a Name?une réflexion en anglais sur l'emploi des diverses désignations de l'Ancien Testament par Tyler F. Williams (Chair of the Religion & Theology Department and Assistant Professor of Old Testament/Hebrew Bible at Taylor University College in Edmonton, Alberta)
- liste des films basés sur l'Ancien Testament [en]