Langues afro-asiatiques
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Les langues afro-asiatiques, ou chamito-sémitiques, font partie d'une famille de langue parlées au Moyen-Orient et en Afrique. Cette famille se découpe généralement en quatre branches : Le berbère, l'égyptien ancien (ancien, néo et copte), le couchitique (bedja, agaw, afar-saho, somali, etc.) et le sémitique (akkadien, ougaritique, etc.)[1].
Sommaire |
[modifier] Evolution de l'afro-asiatique
Le classement typologique des langues est à distinguer de leur classement génétique[1]. Or, depuis quelques années les recherches sur le modèle afro-asiatique se diversifient, notamment en direction de la linguistique historique, avec des auteurs comme Lionel Bender[2] et Christopher Ehret[3]. On peut également signaler l'existence de thèses défendues par quelques auteurs, comme Gabor Takacs[4] ou Alain Anselin[5], qui soutiennent l'idée d'une origine purement africaine de l'afro-asiatique. Ces thèses restent cependant très marginales, et ne sont que très peu reprises par les autres spécialistes.
Ces auteurs conçoivent l'afro-asiatique comme étant essentiellement un « macro-phylum » africain, avec des ramifications asiatiques, précisément des langues sémitiques d'Asie[6]. Ainsi, selon Anselin[7] :
« Tout se passerait comme si les nouveaux locuteurs d'une langue « africaine au départ » avaient conservé partie de leur vocabulaire d'origine, et triconsonnantisé systématiquement bien au delà de ses propres tendances (cf. C. Ehret, 1989), le lexique africain lui-même. des exemples classiques ne manquent pas : couchitique : *kVr- , tchadique : *kVl- , chien, sémitique : k-l-b ; couchitique : *k'Vc- , tchadique : *gVs- , petit, sémitique : q-t-n , etc. »
D'autres auteurs, tel que le linguiste somalien Mohamed Ndiriye Abdullahi, vont jusqu'à remettre en cause l'appellation même de « afro-asiatique » ou « afrasian », notamment par :
« Semites emigrated from the Africa side of the Red Sea anyway and exported an African language to Asia where they met Asians (...). This is only logical way to account for the presence of an African branch in a place where it is surrounded by unrelated languages. (...) It would make sens to change the name of the [afroasiatic] group to something like Ethiopic or Ethio-Chadic.[8] »
[modifier] Typologie philologique
La famille afro-asiatique regroupe des langues parlées en Afrique septentrionale et saharienne, au Proche-Orient et Moyen-Orient[9].
En voir la liste dans cet autre article.
Deux langues seraient de position incertaine : le béja, généralement considéré comme couchitique, et l'ongota.[réf. nécessaire]
[modifier] Propriétés communes
Des propriétés communes des langues afro-asiatiques sont[réf. nécessaire] :
- deux genres au singulier, le féminin marqué par le son /t/, et un pluriel épicène (berbères, béja, égyptien, et sémitiques distinguent le genre au pluriel) ;
- typologie syntaxique VSO avec tendance SVO ;
- un ensemble de consonnes emphatiques, réalisées comme des glottalisées, pharyngalisées ou des implosives ;
- une morphologie dans laquelle les mots sont fléchis au moyen de changements internes (introflexion) et l'utilisation de nombreux autres affixes.
[modifier] Racines communes
Voici des radicaux apparentés[réf. nécessaire] :
- b-n- « bâtir », attesté en tchadique, arabe (*bny), omotique et hébreu (bana) ;
- m-t « mourir », attesté en tchadique (haoussa mutu), égyptien, berbère (mmet, yemmut), arabe (*mwt) et hébreu (met) ;
- s-n « savoir », attesté en tchadique, berbères, et égyptien ;
- l-s « langue », attesté en arabe (*lasaan/lisaan), égyptien (ns, coptique las), berbère (iles), tchadique (haoussa harshe) et hébreu ("lashon") ;
- s-m « nom », attesté en arabe (*ism), berbère (isem), tchadique (haoussa suna), couchitique, hébreu (shem), et omotique (on considère que la forme berbère, isem, et la forme omotique, sunts, pourraient être empruntées au sémitique[réf. nécessaire](?) ;
- d-m « sang », attesté en berbère (idammen), arabe
- (*dam), tchadique, hébreu (dam)et peut-être omotique.
[modifier] Notes et références
- ↑ David Cohen, « Chamito-sémitiques (langues) » dans Encyclopædia Universalis, 2007.
- ↑ Lionel M. Bender, Omotic : a New Afroasiatic Language Family, Museum Series, 3, Carbondale, 1975
- ↑ Christopher Ehret, Reconstructing Proto-Afroasiatic (Proto-Afrasian): Vowels, Tone, Consonants, and Vocabulary, University of California Press, 1995.
- ↑ Gabor Takacs, Selected new Egypto-Afrasian correspondences from the field of anatomical terminology, in Papers from the 8th Italian Meeting of Afroasiatic Linguistics, Naples, 1995
- ↑ Alain Anselin, L'Oreille et la Cuisse. Essais sur l'invention de l'écriture hyérogliphique égyptienne, éd. Tyanaba, 1999
- ↑ Actes du Colloque de Frankfort, Mai 2001 : « Afroasiatic as an African family languages »
- ↑ Les noms des parties du corps en égyptien ancien, essai de grammaire culturelle, in Cahiers Caribéens d'Egyptologie, n°3/4, éd. Tyanaba, 2002, p.252
- ↑ Propos rapportés par Alain Anselin dans CCdE n°3/4, 2002, pp.252-253
- ↑ Joseph Greenberg, The Languages of Africa, Bloomington, Indiana University, 1963
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Alan Henderson Gardiner, Egyptian Grammar, Oxford, 1927
- Joseph Greenberg, The Languages of Africa, Bloomington, Indiana University/La Hague, Mouton, 1963
- Marcel Cohen, Essai comparatif sur le vocabulaire et la phonétique du chamito-sémitique, éd. Champion, Paris, 1969
- David Cohen, Dictionnaire des racines sémitiques ou attestées dans les langues sémitiques, éd. Mouton, Paris, 1970
- Publications de Christopher Ehret
- Bernd Heine, The Sam Languages, a history of rindille, Boni, and Somali in Afroasiatic Linguistics, 1978
- Salim Chaker, Linguistique berbère, étude de syntaxe et de diachronie, Louvain, 1995
- Robert Hetzron, The Semitic Languages, Routledge, 1997
- Roger Blench, The languages of Africa : macrophyla proposals and implications for archeological interpretation, in Roger Blench & Matthew Spring, Archeology and Language IV, Routledge, Londres, 1999