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Gilles de Rais - Wikipédia

Gilles de Rais

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Pour les articles homonymes, voir Rais.
Gilles de Rais
Surnom : Barbe-Bleue
Naissance : septembre ou octobre 1404
Machecoul
Décès : 26 octobre 1440 36 ans)
Nantes
Origine : Français
Allégeance : Royaume de France
Duché de Bretagne
Grade : Maréchal de France
Service : 1420 - 1436
Conflits : Guerre de Cent Ans
Faits d'armes : Siège d'Orléans
Bataille de Jargeau
Bataille de Patay
Autres fonctions : Seigneur et baron du pays de Retz
Famille : Maison de Montmorency-Laval
Maison de Laval
Maison de Montmorency
Photo: Portrait du XVIe siècle

Gilles de Montmorency-Laval, baron de Rais, comte de Brienne, dit Gilles de Rais (ou Gilles de Retz, ou Gilles de Rays), surnommé Barbe-Bleue (né en septembre ou octobre 1404 au château de Machecoul - décédé le 26 octobre 1440 à Nantes), maréchal de France, compagnon de Jeanne d'Arc.

Apparenté à la famille de Laval et de Montmorency, il fut exécuté par pendaison[1] pour sodomie, meurtres et sorcellerie.
Seigneur de Rais, d’Ingrandes et de Champtocé-sur-Loire, ses immenses revenus, ses alliances avec de grandes familles nobles, sa parenté avec la famille royale de France et la dynastie ducale de Bretagne, firent de lui un des seigneurs les plus en vue de son époque.

Sommaire

[modifier] Seigneur de Rais

Armoiries de Gilles de Rais
Armoiries de Gilles de Rais

En 1400, Jeanne Chabot, dame de Rais, dite Jeanne la Sage (1331-1406), dernière héritière de la famille de Rais, désigna Guy de Laval-Blaison (fils de Guy de Laval dit Brumor de Laval et petit-fils de Foulques de Laval), futur père de Gilles de Rais, comme seul héritier, à l'unique condition qu'il abandonnât pour lui et ses descendants le nom et les armes de Laval, pour prendre les armes et le nom de Rais. Il hérite de ce fait des seigneuries de Machecoul, Saint-Étienne-de-Mer-Morte, Pornic, Princé, Vue, Bouin, qui forment la baronnie de « Rais », correspondant peu ou prou à l'actuel Pays de Retz).

Guy de Laval-Blaison, après avoir consenti en février 1404 au mariage avec Marie, la fille de Jean de Craon, devient baron de Rais, doyen des barons de Bretagne, titre dont son fils aîné Gilles héritera.

Après la mort de sa mère en 1415 et de son père la même année (ou au commencement de l'année 1416), Gilles et son frère René sont élevés par leur grand-père maternel, Jean de Craon, à la réputation sulfureuse, contrairement au vœu formulé par leur père qui, dans son testament, avait désigné pour tuteur un certain cousin, Jean de Tournemine, seigneur de La Hunaudaye.

Après deux fiançailles rompues par la mort "prématurée" à chaque fois de la fiancée, Gilles de Rais, respectant un troisième contrat de mariage signé le 30 novembre 1420, finit par se résoudre à se marier le 26 juin 1422. Il épouse à l'âge tardif de 17 ans, en l'église Saint-Maurille de Chalonnes-sur-Loire, Catherine de Thouars qu'il aurait prétendument "enlevée" dans ce but, le 24 avril 1420. Cette épouse lui donna "officiellement" une fille, Marie de Laval (1429-1457), qui sera mariée en temps opportun à l'amiral Prigent de Coëtivy puis subséquemment au maréchal André de Lohéac. Ce genre de tractations étaient courantes à l'époque.

[modifier] Un héros de la guerre de Cent Ans

1429██ Territoires contrôlés par Henri V d'Angleterre ██ Territoires contrôlés par le duc de Bourgogne  ██ Territoires contrôlés par le Dauphin Charles ██ Principales batailles      Raid Anglais de 1415       Itinéraire de Jeanne d'Arc vers Reims en 1429
1429██ Territoires contrôlés par Henri V d'Angleterre ██ Territoires contrôlés par le duc de Bourgogne ██ Territoires contrôlés par le Dauphin Charles ██ Principales batailles

     Raid Anglais de 1415

     Itinéraire de Jeanne d'Arc vers Reims en 1429

Petit-neveu du connétable Bertrand Du Guesclin — le héros du siècle précédent dans les premières luttes de cette interminable guerre contre les Anglais — Gilles de Rais entreprend une carrière militaire, qui allait se révéler brillante. Il s'illustre d'abord sous les ordres de Jean V de Bretagne en prenant une part active dans les querelles résiduelles de la Guerre de succession de Bretagne entre les Montforts et les Penthièvres (1420).

Il combat ensuite contre les Anglais à partir de 1427 (jusqu'en 1431). Étant passé au service du roi de France Charles VII, il emporta d'assaut, en 1427, le château du Lude, dont il tua le commandant. Il reprit encore aux Anglais la forteresse de Rainefort (Rennefort) et le château de Malicorne-sur-Sarthe, dans le comté du Maine.

Lors de la guerre de Cent Ans, dont il sera un des héros, on le trouve notamment aux côtés de Jeanne d'Arc. En 1429, il fut un des principaux capitaines qui aidèrent Jeanne d'Arc à faire entrer des vivres dans Orléans, et il se distingua à la prise de Jargeau le 12 juin 1429.

Après l'éclatante victoire de Patay, Charles VII est sacré roi de France à Reims le 17 juillet 1429[2], et Gilles de Rais, mandaté « d'aller quérir la Sainte Ampoule[3] » est nommé maréchal de France par ce dernier en guise de récompense pour ses valeureux services. Il était de plus conseiller et chambellan du roi.

Son échec, avec Jeanne d'Arc, lors du siège de Paris — dû à une trahison de La Trémoille qui a fait se replier l'armée française — entraîne son discrédit auprès de la Cour et l'incite à se retirer sur ses terres et en particulier dans son château de Tiffauges en Vendée, lieu où se seraient déroulés les crimes dont il fut accusé.

Il se signala, en 1430, à la prise de Melun, et l'année suivante à la levée du siège de Lagny-sur-Marne par les Anglais. En 1436, il commandait avec le maréchal Pierre de Rieux l'avant-garde de l'armée française, sous les ordres du connétable de Richemont. Cette armée étant arrivée devant Sillé-le-Guillaume dans le Maine en présence des Anglais, les deux partis se séparèrent sans combattre.

[modifier] Un patrimoine considérable

Héritier à vingt ans d'un patrimoine considérable, il fut marié à Catherine de Thouars qui lui apporta en dot de nombreuses terres en Poitou. Il devint en 1432 l'un des plus riches seigneurs du royaume après la mort de son aïeul maternel, Jean de Craon, seigneur de la Suze, de Champtocé, d'Ingrande, etc. On évaluait sa fortune à trois cent mille livres de rente, sans compter les profits de ses droits seigneuriaux, les émoluments de ses charges et un mobilier de cent mille écus d'or. Mais il en eut bientôt dissipé la plus grande partie par ses prodigalités, son faste et ses débauches.

Il eut d'abord une garde de 200 hommes à cheval, dépense que les plus grands princes pouvaient à peine soutenir dans ce temps-là, et il traînait en outre à sa suite plus de cinquante individus, chapelains, enfants de chœur, musiciens, pages, serviteurs, etc., la plupart agents ou complices de son libertinage, et tous montés et nourris à ses dépens. Sa chapelle était tapissée de drap d'or et de soie. Les ornements, les vases sacrés étaient d'or et enrichis de pierreries. Il avait aussi un jeu d'orgues qu'il faisait toujours porter devant lui. Ses chapelains, habillés d'écarlate doublé de menu vair et de petit gris, portaient les titres de doyen, de chantre, d'archidiacre, même d'évêque, et il avait de plus député au pape pour obtenir la permission de se faire précéder par un porte-croix. Il donnait à grands frais des représentations de Mystères, les seuls spectacles connus alors. Pour se livrer à ces profusions, il aliéna une partie de ses terres à Jean de Malestroit, évêque de Nantes, aux chapitres de la cathédrale et de la collégiale de cette ville.
Mais tout cela occasionnait des frais énormes qui l'obligèrent en 1434, à vendre à Jean V le Sage, duc de Bretagne, les places de Mauléon, Saint-Étienne-de-Mer-Morte, Le Loroux-Bottereau, Pornic et Champtocé.
Six ans jour pour jour après la prise d'Orléans du 8 mai 1429, Gilles de Rais offrit à la ville d'Orléans une série de reconstitutions de la bataille jouée par des centaines d'acteurs nourris, logés et changés à chaque représentation. Ce fut lors de ce « Mystère du siège d'Orléans » dont les représentations durèrent un an, et de ses frais énormes, que les difficultés financières du prince prirent un tour dramatique, sans espoir d'y remédier. Face à cela sa famille fut incitée à lui intenter un procès (qu'elle gagna) afin d'interdire à quiconque d'acheter des terres lui appartenant. Elle obtint un arrêt du parlement de Paris qui défendait au maréchal d'aliéner ses domaines. Le roi n'ayant pas voulu approuver les ventes déjà faites, le duc de Bretagne s'opposa à la publication de ces défenses et refusa d'en donner de semblables dans ses États.
René de la Suze, frère de Gilles, et ses cousins André de Lohéac et Guy XIV de Laval, irrités de ce refus, tâchèrent de conserver ces places dans leur maison et résistèrent au duc ; mais ce dernier les reprit et enleva à son gendre Guy XIV de Laval la lieutenance générale de Bretagne pour la confier à Gilles de Rais, avec lequel il consomma tous ses marchés en 1437.

[modifier] Alchimie et magie

Ses ressources ne suffisant pas à Gilles de Rais, ce dernier avait depuis longtemps cherché d'autres moyens pour s'en procurer. Assez instruit pour son siècle, il eut recours à l'alchimie. De prétendus adeptes lui apprirent le secret de fixer les métaux ; mais il manqua le grand œuvre. Dégoûté de l'Art d'Hermès, il se jeta dans la magie. Un Anglais, nommé messire Jean, et un prêtre Florentin, François Prelati, furent successivement ses maîtres et l'aidèrent dans ses conjurations. On dit qu'il promettait tout au diable, excepté son âme et sa vie. Mais tandis qu'il prodiguait l'encens au démon et qu'il faisait l'aumône en son honneur, il continuait ses exercices pieux avec ses chapelains, alliant ainsi une extrême superstition aux pratiques les plus impies et à la dépravation de mœurs la plus criminelle.

En effet, il semble que ce fut à cette époque qu'il commença d'immoler des enfants, soit pour mettre plus de raffinement dans ses plaisirs abominables, soit pour employer leur sang, leur cœur ou quelques autres parties de leurs corps dans ses charmes diaboliques.[4]

Des parents, des amis de Gilles de Rais comme Princay, ou Roger de Briqueville, ou encore Gilles de Sillé, semblent même avoir été les complices de ses horribles débauches, soit en lui procurant des victimes, soit en maltraitant ou en menaçant les parents pour étouffer leurs plaintes.

[modifier] Un criminel présumé hors du commun

Dès la Pentecôte 1440, un conflit larvé s'installe entre Gilles de Rais et l'Église, qu'il aurait défiée en reprenant par la force une de ses possessions (Voir liens externes). De ce fait, Gilles de Rais tombe sous la juridiction de l'Église, et permet à celle-ci de lancer parallèlement une procédure pour enquêter sur les rumeurs qui courent à son encontre. Le 13 septembre 1440, Jean de Malestroit, l'évêque de Nantes cite Gilles de Rais à comparaître après avoir recueilli des témoignages et des rumeurs sur les exactions de celui-ci. Contrairement à ce qui est communément affirmé, lorsqu'il est arrêté le 15 Septembre 1440, il n'est pas accusé d'avoir violé, torturé et assassiné 140 enfants, notamment dans le cadre de rites sataniques, durant les huit années précédentes, mais d'être entré armé dans une Eglise et d'avoir, pendant l'office, molesté et arrêté un homme lige du duc de Bretagne. Ce n'est que le 8 octobre qu'il découvrira devant le tribunal de l'inquisition ses véritables chefs d'accusation, les plus graves de l'époque : « sodomie, sorcellerie et assassinat ».

Cet éclairage permet de comprendre pourquoi Gilles de Rais se laisse capturer sans opposer de résistance. S'ouvre alors l'instruction du procès civil qui va être l'instrument de sa chute. Il est emprisonné dans le château de Nantes tandis que le duc de Bretagne charge son commissaire, Jean de Toucherond, de commencer une enquête. Deux des gens de Gilles de Rais sont arrêtés, Henriet et Étienne Corillaut dit Pontou ou Poitou.

Le procès qui s'ouvre à Nantes le 8 octobre 1440 est très bien préparé et suit une stratégie machiavélique, dans la tradition de la Sainte Inquisition, visant à le désarmer. Gilles de Rais a la possibilité de récuser les juges pour partialité à l'ouverture du procès, mais l'acte d'accusation ne fait alors état que de l'acte véniel mentionné précédemment, ce qui soulage l'accusé qui reconnaît la compétence des juges.

Ce n'est qu'à la deuxième audience, le 13 octobre 1440, que l'acte d'accusation complet est dévoilé, mais il est alors trop tard pour l'accusé de récuser les juges. Gilles de Rais se rend compte qu'il a affaire à un dossier d'accusation très étoffé et que de plus, les langues se délient. Les témoignages à charge commencent à affluer, identiques les uns aux autres. Ses valets et ses complices présumés qui l'auraient assisté dans ses crimes, également arrêtés et le voyant sans ressources, se mettent à l'accabler.[5]

Gilles de Rais comprend alors qu'il a été piégé et qu'il ne pourra résister longtemps face à ces accusations. Il s'emporte et se révolte, ce qui entraîne en réaction son excommunication par l'évêque qui préside le procès. Cette excommunication l’effraie et il se résout alors à faire des aveux en échange de la levée de cette sanction, ce qui lui est accordé. Certains auteurs y voient une preuve de sa foi en l'Eglise et dans le jugement de Dieu.

Sa confession, prononcée dans sa prison puis répétée à l'audience du 22 octobre, horrifie l'assistance tant les détails de la cruauté décrite dépassent l'entendement[6].

Le maréchal de Rais s'était en outre rendu coupable du crime de félonie. En effet, après avoir vendu à son suzerain la place de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, il s'en était remis en possession en menaçant le gouverneur d'égorger son frère s'il ne la lui livrait pas.

Le jugement est prononcé le 25 octobre par le tribunal présidé par le procureur et sénéchal de Bretagne, Pierre de l'Hôpital  : Gilles de Rais et ses deux valets sont condamnés à être pendus puis brûlés[7]. À sa demande, le tribunal lui accorde trois faveurs: le jour de l'exécution, les familles des victimes pourront organiser une procession, il sera exécuté avant ses complices et son corps ne sera pas entièrement brûlé puis inhumé.

Le lendemain matin, le 26 octobre 1440[8] après une messe à la cathédrale Saint-Pierre de Nantes, l'exécution est accomplie, selon les sources, en prairie de Biesse ou sur le site actuel de l'Hôtel-Dieu[9]. Tandis que ses valets, Poitou et Henriet, sont laissés sur le bûcher, le corps de Gilles de Rais en est retiré, avant d'être trop abîmé par les flammes. Conformément à la requête qu'il avait formulée et qu'on lui avait accordée avant son exécution, son corps est enseveli dans l'église du monastère des Carmes, à Nantes. Ce monastère et le monument funéraire dédié à sa mémoire furent détruits durant la Révolution française.

Ce procès est l'un des tout premiers procès des barons du royaume, qui jusque là étaient maîtres en leur baronnie, et ne relevaient de la justice de personne.

Dans les souterrains du château de La Suze-sur-Sarthe (72), lequel lui a appartenu, auraient ultérieurement été découverts quelques 49 crânes humains. Il est aujourd'hui difficile de se prononcer sur la réalité et le nombre exact des victimes. L'accusation lui a reproché 140 meurtres à l'époque. Gilles de Rais disposait de ses hommes de main, qui auraient été parfois des anciennes victimes, et auraient servi de rabatteurs. Ils auraient cherché dans un premier temps les enfants livrés à eux-mêmes, sinon ils auraient engagé des enfants à travailler au château (ce qui était un privilège), puis, si les parents demandaient des nouvelles, on leur aurait rétorqué souvent que leur enfant indigne s'était enfui.

Le doute sur la culpabilité de Gilles de Rais a toujours régné, si bien qu'en novembre 1992, un tribunal composé d'anciens ministres, de parlementaires et d'experts s'est réuni au Sénat pour se livrer à une révision du procès de Gilles de Rais, laquelle révision à abouti à son acquittement. Ce jugement n'a qu'une valeur indicative, aucune juridiction constituée n'étant compétente pour réviser un procès du XVe siècle.

Dans son livre « Le procès de Gilles de Rais », paru en 1965, Georges Bataille voit en Gilles de Rais la figure exemplaire d’une époque de la féodalité où la raison balbutiante n’avait pas encore muselé la fête archaïque de la violence : « Sa noblesse a le sens d’une violence ne regardant rien et devant laquelle il n’est rien qui ne cède[10] ».

Dans son livre "Plaidoyer pour Gilles de Rais", Jean-Pierre Bayard présente Gilles de Rais comme une victime de l'Inquisition.

[modifier] Les spéculations autour de Gilles de Rais et de Jeanne d'Arc

Le fait qu'un criminel présumé de cette ampleur ait côtoyé Jeanne d'Arc a fait couler beaucoup d'encre chez les écrivains, qui ont fantasmé autour de ce « démon à côté d'un ange ». Les écrits de l'époque ne nous permettent en fait que de faire des spéculations invérifiables sur les relations de Gilles de Rais et de Jeanne d'Arc. Il semblerait néanmoins que Gilles de Rais n'ait commencé ses forfaits supposés qu'après l'épopée de Jeanne d'Arc. Il est probable en revanche que, fidèle à son éducation et à ses habitudes, Gilles de Rais ait eu un tempérament violent lors des campagnes militaires. Si Gilles de Rais a régulièrement manifesté pendant sa vie des comportements de personne influençable et croyante, il était proche du parti de la Trémoille, qui n'était pas admirateur de Jeanne d'Arc. Il demeure donc difficile de spéculer sur les relations entre Gilles et Jeanne.

[modifier] Postérité

Le maréchal de Rais ne laissa qu'une fille, Marie de Laval, mariée deux fois et morte sans enfants en 1458. Son oncle René de Laval hérita de la seigneurie de Retz que sa fille unique, Jeanne de Laval, légua par testament, en 1481, à François II, duc de Bretagne.

[modifier] Œuvres liées à Gilles de Rais

  • Gilles de Retz, premier opéra de Paul Ladmirault qu'il écrivit alors qu'il était encore lycéen, représenté en 1893.
  • Gilles de Rais apparaît dans la série Jhen, parue chez Casterman et écrite par Jacques Martin.
  • Il est également un des personnages du livre Meurtres à l'abbaye, qui ne précise pas ses condamnations

[modifier] Notes et références

  1. Avant que le feu l’eût dévoré, les femmes l’enlevèrent, le lavèrent et le placèrent dans le cercueil que les moines emportèrent, suivis par elles, à l’église Notre-Dame-des-Carmes, après que plusieurs demoiselles eurent gardé en souvenir du repentir du maréchal quelques fragments du cadavre
  2. Il était, ainsi que son frère René de Laval, sire de Laval, l'un des chefs de l'armée qui accompagna le roi à Reims pour y être sacré. Le sire de Laval fut fait comte dans cette occasion, et il est probable que le sire de Rais fut nommé aussi maréchal de France. En l'élevant si jeune à cette dignité, peu prodiguée alors, on ne considéra pas moins son mérite et ses services que sa naissance. Il est certain qu'il était décoré de ce titre au sacre de Charles VII et que ce fut lui qui fut chargé d'apporter la sainte ampoule de l'abbaye Saint-Remi à l'église métropolitaine.
  3. Roland Villeneuve, « Le dictionnaire du Diable », Paris, Omnibus, 1998, page 812
  4. Ses gens attiraient dans ses châteaux, par quelques friandises, des jeunes filles, mais surtout des jeunes garçons du voisinage, qui disparaissaient. D'autres agents, qui accompagnaient ce seigneur dans ses tournées en Bretagne, persuadaient les artisans pauvres qui avaient de beaux enfants de les confier au maréchal, et leur promettaient qu'il les admettrait parmi ses pages et se chargerait de leur sort.
  5. Confronté avec ses deux complices, le maréchal de Retz les désavoua pour ses serviteurs et dit qu'il n'avait eu que d'honnêtes gens à son service ; mais la menace de la torture le fit changer de langage, et il confirma leurs déclarations par un aveu général et circonstancié de tous ses crimes.
  6. On frémit d'horreur en lisant les détails obscènes et atroces de cet épouvantable procès, dont l'instruction dura un mois et dont il existe dix manuscrits à la bibliothèque de Paris et un aux archives du château de Nantes. Jamais les tyrans les plus sanguinaires n'ont imaginé de cruautés plus exécrables que celles qu'il mêlait à ses infâmes voluptés. Les innocentes victimes de sa lubricité, âgées de huit ans jusqu'à dix-huit, furent toutes sacrifiées à sa férocité. Le nombre en paraîtra incalculable si l'on considère que ces massacres eurent lieu, presque sans relâche, dans ses châteaux de Machecoul, de Champtocé, de Tiffauges, dans son hôtel de la Suze, à Nantes, et dans la plupart des villes où il passait, et qu'ils durèrent huit ans, suivant ses propres aveux, ou quatorze ans, suivant la déclaration d'un de ses complices... Pour éliminer les traces de ses forfaits, il faisait précipiter les cadavres dans les fosses d'aisances quand il était en voyage ; mais dans ses châteaux, il les brûlait et en jetait les cendres au vent. Malgré ces précautions, on en trouva quarante-six à Champtocé et quatre-vingts à Machecoul.
  7. Michel Guimar, dans ses Annales nantaises, dit que l'évêque de Nantes et le commissaire du grand inquisiteur de France furent au nombre des juges du maréchal. Le fait n'est pas impossible et se trouve peut-être dans le manuscrit de Nantes.
  8. (et non pas le 25 décembre, comme l'ont dit les historiens François-Eudes de Mézeray et Louis Moréri)
  9. Page 185 dand Histoire de France depuis les origines jusqu'à la Révolution (1911) d'Ernest Lavisse
  10. Georges Bataille, « Le procès de Gilles de Rais », 1965, p.55

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie et sources

  • Eugène Bossard (Abbé), Gilles de Rais, maréchal de France, dit « Barbe-Bleue », 1404-1440, Paris, 1885. (Réédition : Éditions Jérôme Millon, Préface de François Angelier, 336 p., 1992 et 1997, ISBN 2-905614-72-2)
  • Joris-Karl Huysmans, Là-bas (roman), 1891 (Réédition, LGF - Le Livre de Poche, 412 pages, 1988, ISBN 2-253046-17-5)
  • Joris-Karl Huysmans, La magie en Poitou — Gilles de Rais (1899) (Édition allemande : Magie im Poitou - Gilles de Rais, Éditions Belleville, 1996, ISBN 3-923646-04-6)
  • Salomon Reinach, Gilles de Rais (essai de réhabilitation), dans « Cultes, mythes et religions », 1912
  • Louis Perceau et Fernand Fleuret (alias Ludovico Hernandez), Le Procès inquisitorial de Gilles de Rais (Barbe-Bleue), avec un essai de réhabilitation, 8 vol., Paris, 1921
  • Arthur Bourdeaut (Abbé), Champtocé, Gilles de Rais et les Ducs de Bretagne, 8 vol., Rennes, 1924
  • Émile Gabory, La Vie et la mort de Gilles de Rais, dit à tort Barbe-Bleue, Librairie Académique Perrin, Paris, 1932
  • Fernand Fleuret, De Gilles de Rais à Guillaume Apollinaire, 239 p., Mercure De France, 1933
  • Albert Brunois, Les échecs de Gilles de Rais dit Barbe Bleue — Discours prononcé à l'ouverture de la Conférence des avocats, le 8 décembre 1945, Imprimerie du Palais, 1946
  • Georges Bordonove, Requiem pour Gilles (roman), 246 p., Julliard, Paris, 1961
  • Georges Bataille, Le procès de Gilles de Rais, Pauvert, 338 p., 1965 (Réédition : 1977, ISBN 2-720201-77-4)
  • Michel Bataille, Gilles de Rais, 312 p., Club des Amis du Livre, Paris, 1966, (Rééditions : Éditions Pygmalion, 1976, puis 1997, ISBN 2-857040-30-X)
  • Jean Benedetti, Gilles de Rais : The authentic bluebeard, 207 p., Éditions P. Davies, Londres, 1971, ISBN 0-432012-15-X
  • Jacques Bressler, Gilles de Rais ou La passion du défi, 211 p., Payot, 1981, ISBN 2-228702-90-0
  • Michel Herubel, Gilles de Rais et le déclin du Moyen Âge, 319 p., Librairie Académique Perrin, Paris, 1982, ISBN 2-262002-47-9
  • Philippe Reliquet, Gilles de Rais, maréchal, monstre et martyr, 283 p., Paris, Belfond, 1982, ISBN 2-71441-46-3
  • Michel Tournier, Gilles et Jeanne (roman), Gallimard, 1983, (Réédition, 1986, ISBN 2-070377-07-5)
  • Mireille Rosello, L’indifférence chez Michel Tournier, José Corti
  • Jean-Marie Parent, Roger Facon, Gilles de Rais et Jacques Cœur — la conspiration des innocents, Éditions Robert Laffont, 1984, ISBN 2-221043-00-6
  • Reginald Hyatte, Laughter for the Devil : The trials of Gilles de Rais, Companion-In-Arms of Joan of Arc, Associated University Press, Londres, 1984, ISBN 0-838631-90-8
  • Gilbert Prouteau, Gilles de Rais ou la gueule du loup, 277 p., Le Rocher, 1992, ISBN 2-268013-22-7
  • Jean-Pierre Bayard, Plaidoyer pour Gilles de Rais, maréchal de France, 1404-1440, 257 p., Éditions du Soleil natal, 1992, ISBN 2-905270-50-0
  • T.E. Bossard, Gilles de Rais, Ed. Jean de Bonnot, 1993
  • Michel Herubel, Gilles de Rais ou la Fin d'un monde, 331 p., Éditions J. Picollec, 1993, ISBN 2-864771-20-9
  • Jacques Heers, Gilles de Rais, Editions Perrin, collection Tempus N° 93, Paris, 1994, ISBN 2-262-010-668 (Réédition, 2005, ISBN 2-262-023-263)
  • Martine Le Coz, Gilles de Rais : Ignoble et Chrétien, 143 p., Éditions Opera, 1995, ISBN 2-908068-41-9
  • Hugo Claus, Gilles et la nuit (monologue théâtral), 80 p., Calmann-Levy, 1995, ISBN 2-702124-01-1
  • Michel Meurger, Gilles de Rais et la littérature, (essai), 237 p., Éditions Terre de brume, 2003, ISBN 2-843621-49-6
  • Matei Cazacu, Gilles de Rais, 382 p., Tallandier, Paris, 2005, ISBN 2-847342-27-3
  • « Gilles de Rais », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail édition]
  • Hubert Lampo, Le Diable et la Pucelle, 163 p., Presses universitaires du Septentrion, 2002, ISBN 2-85939-765-5

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes



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