Drapeau du Québec
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Drapeau du Québec | |
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Utilisation | |
Proportions | 2:3 |
Adoption | 21 janvier 1948 |
Éléments | Croix blanche sur fond azur, ornée de quatre fleurs de lys |
Le drapeau du Québec (appelé Fleurdelisé et Drapeau national) est composé d'une croix blanche représentant la foi chrétienne et de quatre fleurs de lys sur fond azur représentant les souches françaises.
Le drapeau fut adopté par le gouvernement du Québec pendant le mandat du gouvernement de Maurice Duplessis. Il fut élevé le 21 janvier 1948 à 15 heures, heure locale, au parlement provincial de la ville de Québec.
Sommaire |
[modifier] Blasonnement
La description héraldique du drapeau est : « d'azur à la croix d'argent cantonnée de quatre fleurs de lys du même ».
En héraldique, "l'azur" correspond au bleu et "l'argent" au blanc.
[modifier] Symbolisme
La croix est un symbole chrétien. De couleur blanche, elle renvoie au catholicisme. Centrée et droite, elle est typique des anciens royaumes d’Europe occidentale. L'utilisation de croix blanches sur les drapeaux français remonte au 13e/14e siècle.
Comme pour le « Carillon », ancêtre direct du Fleurdelisé, le bleu symbolisait à l'origine la Vierge Marie. S’éloignant peu à peu de sa symbolique originelle, la couleur du drapeau est devenue nettement plus foncée au fil des années. Il est noter que des drapeaux bleus à croix blanche sont attestés en France comme symboles militaires ou de la marine marchande dès le 16e siècle.
Quant au lys comme symbole de la monarchie française, il est attesté à partir du 13e siècle (même si une légende le fait remonter à Clovis). Les fleurs de lys du drapeau québécois se distinguent de celles du blason royal français par leur couleur. Les premières sont blanches, la couleur du catholicisme mais aussi celle du royaume de France. Les secondes sont dorées, la couleur des Capétiens directs. Même si elles ont été apposées sur le drapeau du Québec afin de rappeler l’époque de la Nouvelle-France, ces fleurs de lys blanches ne symbolisent pas pour autant un quelconque attachement du peuple québécois à la monarchie française. Elles se sont imposées comme symbole de la francité nord-américaine du moment que la feuille d'érable devint un emblème pancanadienne.
[modifier] Protocole
Le ratio officiel du drapeau est de 2:3, mais il existe une variante 1:2 qui est utilisé lorsque le drapeau flotte avec le drapeau du Canada pour respecter la convention officieuse qui veut que deux ou plusieurs drapeaux flottant ensemble doivent avoir les mêmes dimensions. Les drapeaux des autres provinces canadiennes qui ont un ratio différent de 1:2 existent également dans une variante 1:2.
[modifier] Historique
Le désir des Canadiens français de la province pour un drapeau distinct précède la confédération canadienne. Lors des insurrections de 1837-1838 et de la proclamation de la très éphémère République du Bas-Canada, le drapeau des patriotes, composé de trois bandes horizontales verte, blanche et rouge, fut brandi. Il fut par la suite adopté par la Société Saint-Jean-Baptiste. Le tricolore français était également souvent utilisé au Québec dans les premières années après la confédération canadienne.
L'ancêtre du fleurdelisé moderne fut créé par Elphège Filiatrault, un prêtre de Saint-Jude, dans le diocèse de Saint-Hyacinthe. Appelé le Carillon, il ressemblait au drapeau moderne sauf que les fleurs de lys étaient aux quatre coins pointant vers l'intérieur. Il s'était inspiré d'une bannière qui n'avait pas de croix mais portait la figure de la Vierge Marie au centre, la Bannière de Carillon. L'abbé Filiatrault en eu l'idée suite au déploiement de cette bannière lors de certains défilés de la Saint-Jean Baptiste depuis 1848. Les canadiens-français défilaient avec beaucoup d'émotion derrière la bannière qui aurait été portée par la milice canadienne lors de la victoire de Bataille de Fort Carillon (maintenant Ticonderoga) du général Louis-Joseph de Montcalm. Le Carillon fut élevé le 26 septembre 1902 et est préservé à Saint-Hyacinthe, dans des archives.
Une variante du drapeau d'Elphège Filiatreault qui fut beaucoup utilisé était frappé d'un sacré-cœur en son centre ; on l'appelait le Carillon-Sacré-Cœur. Ce drapeau fut adopté par la société Saint-Jean Baptiste comme drapeau officiel des canadiens français.
Cependant, les Canadiens français de l'Ontario refusèrent ensuite de l'utiliser comme bannière ; dans les années 1970, un drapeau fleurdelysé vert et blanc fut adopté pour représenter les Franco-Ontariens. Les Acadiens, de leur côté, avaient leur propre drapeau, inspiré du tricolore français (ils y ont ajouté une étoile jaune/dorée au coin supérieur gauche).
Le 26 mai 1868, la reine Victoria accorda un Ensign au Québec qui, dès ce moment, put être utilisé comme le drapeau officiel du Québec. Il s'agissait d'un enseigne bleu avec l'Union Jack dans le coin supérieur gauche et les armoiries du Québec à la droite. Il semblerait cependant qu'il fut utilisé très rarement : plusieurs sources, incluant le site officiel du gouvernement du Québec[1], mentionnent que ce fut l'Union Jack qui flotta au-dessus du parlement jusqu'au 21 janvier 1948 et non le Blue Ensign. De plus, en 1938, à l'ouverture d'une école minière à Val-D'Or, le drapeau utilisé pour représenter le gouvernement du Québec fut un emblème. Ceci fut fait sur la demande de Burroughs Pelletier, qui fut avisé que le ministère voulait un symbole, mais qu'il était incertain sur lequel utiliser.
En 1947, un membre indépendant de l'Assemblée nationale, René Chaloult, dépose une motion demandant la création d'un drapeau québécois pour remplacer l'impopulaire Red Ensign canadien. Plusieurs idées furent développées entre Chaloult, Lionel Groulx et Maurice Duplessis. Une de ces idées incorporait une feuille d'érable rouge (symbole qui fut par la suite utilisé pour le drapeau du Canada). Burroughs Pelletier fut aussi approché pour présenter quelques projets à Duplessis, dont aucun ne furent adoptés. Maurice Duplessis choisit plutôt d'adopter le Carillon, très populaire. Pelletier fut consulté sur l'apparence du drapeau, et sur son conseil les fleurs de lys du Carillon ont été pointées vers le haut pour être conforme aux règles de l'art héraldique.
Le 21 janvier 1948, un nouveau drapeau fut adopté et fut élevé au dessus du Parlement l'après-midi même. Apparemment, ce fut le Carillon qui vola cette journée puisque le Fleurdelisé moderne ne fut pas disponible et ce, jusqu'au 2 février.
Le drapeau fut adopté par décret ministériel et la nouvelle fut présentée à l'assemblée législative comme étant plus ou moins un fait accompli avant même que la motion de René Chaloult ne fût débattue. Le chef de l'opposition Adélard Godbout exprima son accord, tout comme René Chaloult. Une loi gouvernant l'usage du drapeau fut par la suite officiellement adoptée par la législature le 9 mars 1950. Une version plus récente de celle-ci fut adoptée en 2002.
[modifier] Faits divers
- Un sondage mené en 2001 par la North American Vexillological Association vota le Fleurdelisé comme étant le plus beau drapeau provincial/territorial et le 3e plus beau drapeau de tous les états, provinces et territoires du Canada et des États-Unis[2].
- Seulement deux drapeaux de provinces canadiennes ne contiennent pas les armoiries de leur province, celui du Québec et celui de Terre-Neuve-et-Labrador.
- La paternité du drapeau du Québec reviendrait à un curé d'un village de la région de Saint-Hyacinthe: un curé de Saint-Jude.
[modifier] Notes
- ↑ Gouvernement du Québec. 2006. Le fleurdelisé: reflet de notre histoire en Amérique (page consultée le 20 janvier 2006)
- ↑ North American Vexillological Association (NAVA). 2001. New Mexico tpps State/Provincial flags survey, Georgia loses by wide margin (page consultée le 20 janvier 2006)
[modifier] Bibliographie
- MRIQ. « Protocole du drapeau du Québec », dans le site du Ministère des Relations internationales, 2008
- Luc Bouvier. « Histoire des drapeaux québécois: du tricolore canadien au fleurdelisé québécois », dans HeraldicAmerica (paru dans l'Héraldique au Canada en 1994 et L'Action nationale en 1996)
- Joël Tremblay et Serge Gaudreau. « 21 janvier 1948 - Adoption par l'Assemblée législative du fleurdelisé comme drapeau officiel du Québec », dans Bilan du siècle, Université de Sherbrooke, 19 mai 2005
- Bureau de normalisation du Québec. Drapeau du Québec, Sainte-Foy : Bureau de normalisation du Québec, 2004, 24 pages
- Gouvernement du Québec. Le cinquantième anniversaire du fleurdelisé, Québec : Commission de la Capitale nationale du Québec, 1998, 23 pages
- Hélène-Andrée Bizier, Claude Paulette. Fleur de lys : d'hier à aujourd'hui, Montréal : Art global, 1997, 152 pages
- René Robitaille. Le Drapeau de Carillon réalité historique ou légende, Québec, Société Saint-Jean-Baptiste de Québec, août 1983, 34 pages
- Jacques Archambault et Eugénie Lévesque. Le Drapeau québécois, Québec, Éditeur officiel du Québec, 1974, 78 pages
- BnQ. Bibliographie sur le drapeau du Québec : le fleurdelysé, Bibliothèque nationale du Québec (Centre bibliographique), 1973
- Charles-Joseph Magnan. Le Carillon-Sacré-Coeur, drapeau national des Canadiens français, Québec : l'Action catholique, 1939, 44 pages (édition numérisée par la BAnQ)
- (en) Alistair B. Fraser. « Chapter XV: Quebec », dans The Flags of Canada, 30 janvier, 1998
[modifier] Liens externes
- Drapeaux et symboles nationaux (Gouvernement du Québec)
- (en) Proposition pour un drapeau du Québec, 1900–1902
- (en) Proposition pour un drapeau du Québec, 1903–1904 Plusieurs versions du drapeau Carillon
- (en) North American Vexillological Association Drapeau du Québec voté le 3e plus beau drapeau en Amérique du Nord
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