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Charles Robert Cockerell - Wikipédia

Charles Robert Cockerell

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Pour les articles homonymes, voir Cockerell.

Charles Robert Cockerell, né le 27 avril 1788 à Londres, mort en 1863, est un architecte britannique.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils d'un architecte ayant fait fortune en acceptant toutes les commissions[1].

Marié en 1828 avec la fille de l'architecte du Waterloo Bridge, père de 10 enfants.

Il ne resta que peu de temps à la Westminster School (1802-1804). À seize ans, il entra en apprentissage chez son père. En 1809, il devint apprenti de Robert Smirke, le grand architecte du Greek Revival. Il participa à l'élaboration du Royal Opera House, premier portique en dorique Greek Revival de Londres[1].

Il partit pour la Grèce le jour où le projet fut achevé. Son père l'avait envoyé compléter sa formation d'architecte, lui faire acquérir une connaissance de première main de l'architecture ancienne pour en faire le leader du mouvement architectural Greek revival. C. R. Cockerell voulait aller vérifier sur place les principes architecturaux grecs transmis par Vitruve, dans tous les aspects de la construction et de l'ornementation[2].

Son voyage dura sept ans et demi[1]. Il ne séjourna en Grèce que de 1810 à 1815. Départ de Londres en mai 1810 pour Constantinople. Il arriva à Athènes en août 1810.

Là, il fonda la société des Xénéion avec l'Anglais John Foster (un architecte de Liverpool), les Allemands Karl Haller von Hallerstein (architecte du roi de Bavière) et Jacob Linckh (du Wurtemberg) et le peintre et baron livonien (ou aussi estonien) Otto Magnus von Stackelberg. Se joignirent à eux ensuite l'archéologue danois Peter Olaf Brönsted et Georg Christian Gropius[3].

Avril 1811 : vingt jours sur l'île d'Égine pour l'étude du temple de Jupiter Panhellenios (le temple d'Aphaïa), accompagné de Foster, Haller et Linckh, plus des serviteurs et un janissaire[4].

Dès le deuxième jour, ils firent la découverte de seize statues en marbre, datant d'une période de l'art grec jusque là inconnue : la transition entre la période archaïque et la période classique. Il négocia avec les Éginètes et acheta les marbres £40 (soit 800 piastres). Il amena la collection en secret à Athènes. Il proposa aux Allemands de racheter leurs parts pour £2.000. Les statues furent vendues aux enchères à Zante (Gropius y était Consul pour l'Autriche) le premier novembre 1812. La Bavière les acheta 130.000 piastres (£6.500).

En 1811, il effectua une croisière le long des côtes d'Asie Mineure.
En 1812, il est en Sicile, en 1813 en Grèce et en Crète, en 1814 à Naples, Pompéi.

Le 25 octobre 1814, il se rendit sur Salamine pour y célébrer l'anniversaire de la victoire navale, accompagné par Linckh et des Grecs. La fête se poursuivit toute la nuit.
En décembre 1814, il retourna à Égine pour finir ses dessins, et trouva un pied en marbre qu'il offrit ensuite à la Glyptothèque de Munich, dépositaire des marbres.

Il passa l'hiver 1815-1816 à RomeIngres dessina son portrait. Il partit ensuite pour Florence.

On lui doit la découverte de l'entasis des colonnes (rattrapage architectural de l'illusion d'optique faisant qu'elles semblent bombées). Il observa le phénomène sur le Parthénon, l'Erechtéion et sur le temple d'Athèna Aphaia à Égine. On lui doit aussi la découverte de la polychromie des temples qu'il observa à Égine et confirma par l'étude des temples athéniens[5].

Avec les Xénéion, il découvrit aussi la frise du temple d'Apollon à Bassae dans le Péloponnèse. La frise fut achetée aux Grecs une faible somme et revendue aux enchères une fortune au gouvernement britannique (60.000 $). La frise est maintenant au British Museum. Ses importantes découvertes furent mal publiées, et trop tard. The Temples of Jupiter Panhellenius at Aegina, and of Apollo Epicurios at Bassae. ne fut publié qu'en 1860, soit trop tard pour retenir l'attention du public. En 1819, il exposa à la Royal Academy Idea of a Restoration of the Capitol and Forum of Rome., en 1820 Restoration of the east Front and Pediment of the Parthenon., en 1858 Study for the Mausoleum of Halicarnassus. Il compléta les travaux de Stuart et Revett en collaboration avec Wilkins.

Il fut Président du Royal Institute of British Architects. Il perdit cependant de nombreux concours pour des bâtiments car il ne sut pas s'adapter au Gothic Revival, surtout pour les églises. Il perdit par exemple pour les Maisons du Parlement ou pour la National Gallery. De plus, il passa sa vie à critiquer les constructions Greek Revival en Grande-Bretagne (ou en France, comme les Invalides, Saint-Sulpice ou le Panthéon), parce qu'il connaissait, lui, l'architecture grecque classique originelle. Il ne se considéra jamais non plus vraiment comme un architecte. Il se considérait comme un artiste. Il avait projeté de rédiger avec Haller une histoire de l'art antique, mais Haller mourut en 1818 et le projet avorta.

Il obtint en 1845 un Honorary degree of DCL à Oxford. En 1860-1861, il reçut Her Majesty's Gold Medal en tant que Président du Royal Institute of British Architects. Il était aussi Chevalier de la Légion d'Honneur, un des huit associés étrangers de l'Académie des Beaux-Arts à Paris, membre de l'Académie Saint Luc de Rome, des Académies Royales de Bavière, Belgique, Danemark, des Académies de Genève et Gênes, de l'American Institute of Architecture.

Membre du Travellers' Club, il y fréquenta d'autres voyageurs influents, ce qui lui permit d'obtenir un certain nombre de commissions.
Il devint Professeur d'Architecture à la Royal Academy en 1839, après la mort de Wilkins. Il garda ce poste jusque 1857.
Son étude d'architecte fut ouverte en 1817 sur Saville Row. Son premier bâtiment ne fut pas Greek-Revival, mais néo-tudor à Harrow en 1818-1820. En 1819, il fut nommé avec son père Surveyor's of Saint Paul's Cathedral (dont il remplaça la Ball and Cross en 1821) et d'India House.

[modifier] Réalisations

Parmi ses bâtiments publics se trouvent : la Hanover Chapel, en style Greek Revival, sur Regent Street (1823-1825) (elle fut démolie en 1896) ; la Literary and Philosophical Institution à Bristol, dans laquelle il utilisa ses découvertes architecturales en Grèce ; le Scottish National Monument, copie du Parthénon au sommet de Carlton Hill à Édimbourg, dont le but était similaire au Valhalla de Bavière : un mémorial pour les Écossais morts au cours des guerres napoléoniennes et pour les grands hommes d'Écosse ensuite (début des travaux en 1822, abandonné en 1829, après la construction de seulement 14 colonnes et une architrave). Il y a surtout l'Ashmolean Museum et le Taylorian Institute à Oxford. On lui doit aussi de nombreuses banques et immeubles de compagnies commerciales. Il fut l'architecte du commerce. Il fut enfin l'architecte de l'église anglicane St Andrew à Athènes (1840-1843), cruciforme selon la tradition grecque, mais en granit d'Aberdeen, et dans un austère style primitif anglais.

Le musée Fitzwilliam à Cambridge
Le musée Fitzwilliam à Cambridge

Il fut chargé de la restructuration du bâtiment du Travellers' Club (escalier décoré avec des copies des frises du Parthénon et de Bassae, et un dôme Greek Revival équivalent à celui de Hanover Chapel). Cela lui valut les contrats de restructuration de trois maisons de campagne appartenant à la famille du Hon. Robert Clive, rencontré au Travellers' Club : une fois le dorique délien (colonnes non cannelées, sauf deux petites bandes au sommet et à la base, comme pour le temple hellénistique d'Apollon à Délos), les deux autres fois en s'inspirant de Bassae. Dans le jardin du père de Clive, il construisit une copie de la Tour des Vents. Il travailla sur deux autres bâtiments privés : Grange Park où il restructura la salle à manger, et où il installa un portique ionique à l'entrée de la serre ; ainsi que son chef-œuvre Greek Revival : Lough Park en Irlande, avec un portique en ionique athénien.

[modifier] Notes et références

[modifier] Bibliographie

  • (fr) Roland et Françoise Étiennne, La Grèce antique, archéologie d'une découverte., Découvertes Gallimard, Gallimard, Paris, 1990.
  • (en) David Watkin, Life and Work of C.R Cockerell. , A. Zwemmer Ltd, Londres, 1974.

[modifier] Notes

  1. abc D. Watkin, op. cit., p. 3-5.
  2. D. Watkin, op. cit., p. 5 et 8.
  3. Roland et Françoise Étiennne, op. cit., p. 75.
  4. D. Watkin, op. cit., p. 9.
  5. D. Watkin, op. cit., p. 17.
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