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Al-Walid ben Abd al-Malik - Wikipédia

Al-Walid ben Abd al-Malik

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Al-Walid ben Abd al-Malik ou Al-Walid Ier (668 - 715) ( الوليد بن عبد الملك) fut le sixième calife omeyyade. Il était le fils aîné d'`Abd al-Malik et lui succéda en 705. Son frère cadet Sulayman lui succéda à sa mort en 715

Comme son père il continua à faire confiance à Al-Hajjaj pour agrandir son empire. Il fut payé en retour par la conquête de la Transoxiane, du Sind et de la péninsule Ibérique. Al-Hajjaj avait pour rôle de choisir les généraux aptes à mener ces campagnes victorieuses. Il avait lui-même conduit une campagne victorieuse contre Abd Allah ben az-Zubayr au cours du règne d'`Abd al-Malik.
L'extension de l'empire se fit dans quatre directions :

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] La conquête de l'Asie centrale

En 705, la ville de Merv[1] est conquise par Qutayba.

En 707, l'émir Qutayba franchit l'Oxus (aujourd'hui Amou-Daria), son armée fut encerclée si bien qu'il resta deux mois sans pouvoir envoyer de messager à Al-Hajjaj. Il finit par vaincre ses adversaires et fit le siège de Païkand[2] pendant deux mois. Après avoir capitulé, les habitants de Païkand se révoltèrent contre la garnison arabe. Qutayba assiégea de nouveau la ville, mais cette fois il ordonna de tuer tous les hommes en âge de porter les armes. Qutayba retourna à Merv. Le butin était si immense que « les soldats devenus riches se mirent à acheter des chevaux[3] » (708).

Sur l'ordre d'Al-Hajjaj, Qutayba franchit de nouveau l'Oxus et alla à la conquête de la région de Boukhara (708). Qutayba attaqua et au cours du combat promit que « chacun qui lui apporterait la tête d'un ennemi recevrait 100 dirhams[4]».

Qutayba poursuivit ses adversaires d'abord à Balkh[5] (hivers et printemps 709). L'avant garde de Qutayba prit la ville, on ne fit pas de quartier, un grand nombre d'ennemis furent tués et d'autres furent pendus. « On dit que deux rangs de gibets occupaient l'espace de quatre parasangs (environ 20km)[6] ». Le souverain de Kaboul préféra se soumettre.

Qutayba conquit le Khârezm (Chorasmie, Turkestan) avec l'aide de son frère `Abd ar-Rahman. Il en reçut 100000 esclaves et autant de pièces d'étoffe. Le roi de Khâmjerd[7] harcelait le Khârezm, Qutayba envoya `Abd ar-Rahman qui tua le roi et fit 4000 prisonniers que Qutayba fit mettre à mort avant de repartir vers Merv[8].

Après cette campagne Qutayba repartit vers l'est pour conquérir la Sogdiane, un tribut prévu n'aurait pas été versé. Il met le siège devant Samarkand en compagnie d'`Abd ar-Rahman. La ville est assez facilement prise. Les habitants devaient verser 10 millions de dirhems par an et 3000 esclaves la première année. Ils devaient en outre détruire tous les temples zoroastrien et en livrer les trésors. Qutayba annonça la prise de Samarkand à Al-Hajjaj en lui envoyant le cinquième du butin[9].

Qutayba continue sa progression vers l'est en pénétrant dans la vallée de Ferghana[10] (713). Après quelques combats à l'entrée de la vallée de Ferghana à Khodjent[11] les habitants acceptent aux mêmes conditions que ceux de Samarkand (713). Al-Hajjaj fut informé d'une incusion Kurde dans le Fars. En juin 714 Al-Hajjaj est mort. Qutayba avait lancé une expédition vers Ferghana, il fit demi-tour vers Merv à l'annonce de cette mort.

[modifier] Conquête du Sind

Muhammad ben al-Qasim est né au environs de 685 ou de 681. Son père est mort alors qu'il était encore en bas âge. Al-Hajjaj qui était un de ses plus proches parents fut amené à lui enseigner l'art de la guerre.

Sous les ordres de Al-Hajjaj, Ibn al-Qasim devint gouverneur de la Perse où il réussit à réprimer une rébellion. À dix-sept ou vigt ans selon les sources, le calife l'envoya à la tête d'une armée vers le Sind et le Pendjab. Une première expédition menée par Badil ben Tuhfa avait échoué à cause de la chaleur, d'épuisement et de maladies (scorbut).

En 711, Ibn al-Qasim avec une armée de 6000 soldats syriens pris rapidement le Sind et remonta vers le sud du Pendjab jusqu'à Multan. Al-Hajjaj avait pris plus de précautions dans la préparation de cette campagne : Ibn al-Qasim devait rester en contact permanent avec Al-Hajjaj et éviter de s'épuiser en mettant le siège à une ville ou en engageant quelque bataille que ce soit.

Il passa par le sud établissant sa base dans la région du Makran[12] et il partit de là pour Debal[13] pour y libérer les captifs et captives faits lors de la première campagne ratée et faire sa jonction une flotte de ravitaillement. La victoire est acquise grâce à une catapulte. De Debal, il alla à Nerun[14], le gouverneur bouddhiste avait fait allégeance au calife lors de la première campagne. De là, Ibn al-Qasim remonta l'Indus (Sind) sur sa rive droite vers Siwistan[15] où il reçut le soutien de divers chefs de tribus. Les troupes d'Ibn al-Qasim durent se refaire une santé, souffrant du scorbut, et se réapprovisionner en chevaux qui avaient eux aussi souffert. le souverain du Sind, Raja Dahir, essaya d'empêcher Ibn al-Qasim de franchir l'Indus. Il n'y parvint pas et la bataille eut lieu à Raor[16] (712). Raja Dahir mourut au cours de la bataille. Son fils, Jaisiah, rassembla des troupes à Brahmanabad[17]. Ibn al-Qasim fit un siège de six mois avant de prendre Brahmanabad mais Jaisiah en était parti avant même que Ibn al-Qasim y parvienne. Ibn al-Qasim prit la ville lorsqu'une faction lui eut ouvert les portes. Il fit prisonnières l'épouse de Raja Dahir et deux de ses filles qui furent envoyées au calife.

À Brahmanabad, Ibn al-Qasim commença à organiser le gouvernement de cette nouvelle province. Il se dirigea vers Aror[18], la ville se rendit sans combat. Il repris la direction du nord vers Multan qui fut prise. Il reçut alors un ordre venant du calife lui enjoignant d'arrêter sa campagne.

Après la conquête de Multan, Ibn al-Qasim essaya d'établir l'ordre dans ces territoires nouvellement conquis. Il fit preuve d'une certaine tolérance religieuse qu'Al-Hajjaj ne manqua pas de critiquer. Ibn al-Qasim se préparait à attaquer le Rajasthan lorsqu'Al-Hajjaj puis le calife Al-Walid moururent[19].

[modifier] Les avancées en Anatolie

Maslama entreprit une campagne en pays de Roum (Anatolie). Il conquit Antioche[20] et pénétra en Anatolie où il remporta une bataille contre les byzantins à Tyana[21] qui lui permit de rapporter « un butin immense » (début 707)[22].

Maslama prend la forteresse d'Amorium[23] donnant ainsi l'accès à l'Anatolie centrale aux arabes (708).

En 712, il termine la conquête de Mélitène, met à sac Amasya et Mistia[24] et passe l'hivers à Mistia. Il prend possession d'Antioche de Pisidie[25] la ville détruite ne s'en est jamais relevée. Il poursuit vers la Galatie L'empereur Anastase II essaie de traiter avec le calife Al-Walîd qui refuse. Les arabes préparent alors une flotte pour s'attaquer directement à Constantinople. Anastase se prépare à résister, il accumule des vivres pour trois ans de siège, et relève les défenses de la ville.

Maslama continuera ses campagnes sous les règnes suivants.

[modifier] La conquête de l'Afrique du nord et de la péninsule Ibérique

Nommé gouverneur de l’Ifriqiya, devenue indépendante de l’Égypte, Mûsâ ben Nusayr poussa jusqu’à l’Atlantique vers l’ouest et vers le sud jusqu’à Sijilmassa[26]. Il échoua à prendre Ceuta mais il prit Tanger. Il imposa l’islam à une population mêlée de chrétiens, de juifs et de religions traditionnelles[27].

Comte Julien (Don Julián), seigneur de Ceuta s'allia avec Mûsâ. Voulait-il se venger du roi Rodrigue (Rodéric) parce qu'il aurait attenté à l'honneur de sa fille, ou voulait-il combattre Rodrigue parce qu'il le considérait comme un usurpateur, ou aurait-il négocié la ville de Ceuta ? Selon des sources espagnoles, il demanda à un nommé Tarif (Tariq ?) de débarquer avec 400 hommes et 100 chevaux à Tarifa en 710. Ce personnage n'est connu d'aucun historien arabe maghrébin ou oriental. Il semble avoir été inventé a posteriori pour expliquer l'origine du nom de Tarifa[28]. Il est certain en revanche qu'au printemps 711, Mûsâ ben Nusayr envoya Tariq ben Ziyad qui débarqua à Gibraltar (arabe : جبل طارق, La montagne de Tariq) grâce aux navires de Don Julián avec 1700 hommes (7000 à 12000 selon les sources arabes) en majorité berbères.

On raconte aussi que Tariq aurait fait brûler ses navires après le débarquement sur la côte ibérique, et aurait tenu à ses soldats un discours célèbre : « Voyez, il n'y a pas d'échappatoire, la mer est derrière nous et l'ennemi devant nous : Je jure devant Dieu, vous n’avez que votre sincérité et votre patience[29] ».

Une bataille d'une semaine, du 19 au 26 juillet 711, s'est engagée entre Tariq et le roi wisigoth Rodrigue (Rodéric), et se termina par la déroute et la mort de Rodrigue. Le lieu de cette bataille s'appelle Wadî Bakka (arabe : وادي بكة ) ou Guadalete. Tariq conquit ensuite Cordoue, Tolède et Séville.

Mûsâ ben Nusayr ressentit de la jalousie devant les succès de celui qui avait été son esclave. Il franchit à son tour le détroit avec 18000 hommes. Il rejoint Tarik à Talavera. Tarik doit lui remettre le butin dont il s’était emparé. Mûsâ retire à Tariq son commandement en Andalousie, son fils `Abd Allah reçoit cette charge (712)[30]. Il suivra Mûsâ ben Nusayr à Damas lors de son retour en Syrie en 715.

En 718 les arabes occupaient déjà la majeur partie de la péninsule et avaient franchi les Pyrénées.

[modifier] Les œuvres

La Mosquée omeyyade de Damas
La Mosquée omeyyade de Damas

Al-Walîd fit transformer la basilique consacrée à Saint Jean-Baptiste à Damas en mosquée tout en y conservant le mausolée de Jean-Baptiste (Celui-ci est considéré comme un des prophètes de l'islam connu sous le nom de Yahya). Cette mosquée connue comme Mosquée Omeyyade de Damas :

«  Al-Walîd fut chargé de la construire. Il envoya au souverain des Roûm, à Constantinople, un messager pour lui enjoindre d'expédier douze mille artisans de son pays et le menaça s'il s'en abstenait. Alors, le souverain des Roûm obtempéra docilement après qu'un échange d'ambassades se fut établi entre eux; Ces faits sont rapportés dans les livres d'histoire. Al-Walîd commença à bâtir la mosquée. Elle fut extrêmement bien décorée. Tous les murs furent recouverts de cubes d'or qu'on appelle mosaïques. […] Le montant des dépenses, atteignit onze millions deux cent mille dinars. Ce fut le même al-Walîd qui s'empara de la moitié de l'église qui avait été conservée par les chrétiens et l'annexa à la mosquée[31],[32] (707).  »

La même année, Al-Walîd ordonna au gouverneur de Médine d'annexer à la mosquée l'enclos des « mères des croyants » jusqu'à obtenir une superficie de 200 coudées sur 200 coudées. Al-Walîd demanda à l'empereur de Constantinople de lui fournir 100000 mithqals d'or, 100 artisans et quarante charges de mosaïque pour rénover et agrandir la mosquée du Prophète à Médine[33].

Al-Walîd fit construire Qasr Amra (arabe: قصر عمرة) le château du désert le plus connu à l’est de la Jordanie, probablement entre 711 et 715. C’est un des plus importants exemples de l’architecture omeyyade à ses débuts. Ce château était une résidence destinée à la chasse et aux plaisirs. Des fresques représentant des scènes de chasse et des personnages ornent les murs.

Al-Walîd a fait construire la ville d'`Anjâr dans la plaine de la Bekaa au Liban.

Al-Walîd poursuivit la politique de son père, il développa un système de santé, il fit construire des hôpitaux, des centres d’enseignements. Al-Walîd renforça aussi l’armée et fit construire une forte marine.

On lui reconnaît aussi de la piété, de nombreuses anecdotes le représentent en train de réciter le Coran ou de jeuner pendant le Ramadan.

L'année avant sa mort, Al-Walîd avait envisagé de désigner son fils `Abd al-`Azîz comme successeur à la place de son frère Sulayman. Sulayman refusa de se retirer alors Al-Walîd demanda aux gouverneurs des provinces de faire allégeance à son fils. Tous refusèrent sauf les deux fidèles Al-Hajjaj et Qutayba. Al-Hajjaj mourut peu après. Al-Walîd voulu négocier avec son frère Sulayman qui se dérobait. Il décida d’aller à sa rencontre, mais en chemin, il tomba malade et mourut. Le jour même de sa mort on prêta serment à Sulayman[34].


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`Abd al-Malik
Omeyyades
Sulayman ben `Abd al-Malik

[modifier] Notes

  1. Ville en ruine près de Mary au Turkménistan actuel
  2. Ville disparue de la province de Boukhara en Ouzbékistan
  3. Dans Tabari, La Chronique (Volume II, Les Omayyades), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3) p. 140-142
  4. Dans Tabari, La Chronique (Volume II, Les Omayyades), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3) p. 147-148
  5. Ville du nord-est de l'Afghanistan proche de Mazar-e-Charif
  6. Dans Tabari, La Chronique (Volume II, Les Omayyades), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3) p. 150
  7. ville non identifiée
  8. Dans Tabari, La Chronique (Volume II, Les Omayyades), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3) p. 156-157
  9. Dans Tabari, La Chronique (Volume II, Les Omayyades), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3) p. 157-161
  10. Cette vallée se partage entre l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizstan grâce aux savants découpages hérités de la période soviétique
  11. Khodjent ville du Tadjikistan
  12. Région à la frontière actuelle de l'Iran et du Pakistan près de l'Océan Indien.
  13. Debal, actuellement Karachi
  14. Nerun, actuellement Hyderabad
  15. Siwistan, actuellement Sehwan 76km au nord-ouest de Nawābshāh sur la rive droite de l'Indus.
  16. Raor, actellement Nawābshāh.
  17. Brahmanabad, près de l'actuelle Lahore.
  18. Aror, ancienne capitale du Sind, ville disparue sur la rive gauche de l'Indus près de la ville de Rohri en face de la ville de Sukkur située sur la rive droite.
  19. D’après (en) Raja Dahir et (en) Muhammad bin Qasim
  20. Antioche actuelle Antakya en Turquie
  21. Tyana actuellement Kemerhisar dans la province de Niğde en Turquie
  22. Dans Tabari, La Chronique (Volume II, Les Omayyades), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3) p. 137-139
  23. Amorium site situé près d'Emirdağ dans la province d'Afyon en Turquie
  24. Mistia site archéologique près du lac de Beyşehir en Turquie province de Konya
  25. Antioche de Pisidie actuellement Yalvaç dans la province d'İsparta en Turquie
  26. Sijilmassa est maintenant un quartier de Rissani dans le Tafilalet au Maroc
  27. Dans Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord (Des origines à 1830), Grande Bibliothèque Payot (ISBN 2-228-88789-7) p. 358-360
  28. D'après (es) La invasion arabe de España
  29. (en) Tariq ibn-Ziyad
  30. Dans Tabari, La Chronique (Volume II, Les Omayyades), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3) p. 161
  31. Dans Ibn Jubayr, Relations de voyages, Gallimard, Collection de la Pléiade, p. 287 (ISBN 2-07-011469-4)
  32. Cité par Ibn Battûta, Voyages et périples, Gallimard, Collection de la Pléiade, p. 447 (ISBN 2-07-011469-4)
  33. Dans Ibn Khaldûn, Peuples et nations du monde, volume 2, Sindbad, (ISBN 27274-0132-9) p. 364
  34. Dans Tabari, La Chronique (Volume II, Les Omayyades), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3) p. 172-173

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources


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