Xanthe (ville)
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant. (Comment ?).
|
Xanthe (en grec ancien Ξάνθος / Xánthos, en lycien Arñna) est une ancienne cité-État de Lycie qui domine le fleuve du même nom (aujourd'hui Esen Çay). Elle est célèbre pour ses monuments funéraires et ses temples. Le site archéologique figure depuis 1988 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Un certain nombre de ses monuments se trouvent également au British Museum, à Londres.
Sommaire |
[modifier] Histoire
Xanthe est l'une des principales cités-État de Lycie[1]. Vers 540 av. J.-C., la ville est assiégée et prise par le Mède Harpage. Hérodote[2] raconte que les Xanthiens, défaits sur la plaine, rassemblent dans leur Acropole leurs femmes, leurs enfants et leurs esclaves, et y mettent le feu ; les hommes jurent quant à eux de se battre jusqu'à la mort et sont massacrés par les Perses supérieurs en nombre. Seules survivent 80 familles, qui étaient absentes de Xanthe à ce moment-là. Elles restaurent la ville, qui est repeuplée par une immigration mixte, lycienne et perse.
Par la suite, Xanthe n'est pas gouvernée par un satrape, mais par une dynastie locale dont le premier membre connu est Kybernis, qui frappe vers 520 av. J.-C. des monnaies portant l'inscription ΚΥΒ en caractères grecs[3]. Il est à la tête du contingent lycien lors de l'invasion de la Grèce par Xerxès en 480-479 av. J.-C.[4] Lors de la contre-offensive grecque, un feu ravage l'acropole de Xanthe, probablement lors de la campagne de l'athénien Cimon[4]. Le successeur de Kybernis, Kuprlli, frappe les premières pièces inscrites en lycien[3]. Son petit-fils Kheriga monte ensuite sur le trône ; membre contraint de la ligue de Délos, il mène une politique pro-Perse et finit par s'opposer ouvertement à Athènes[4]. Il a pour successeur son frère Kherẽi, puis son fils, Erbinna[5].
À la mort d'Erbinna, vers 370 av. J.-C., Périclès monte sur le trône ; il est le dernier des dynastes de Xanthe à frapper des monnaies à inscription lycienne[6]. Il se révolte contre la domination perse en chassant Arttum̃para, gouverneur de la Lycie occidentale, et prend probablement part à la Révolte des Satrapes. L'intervention de Mausole, dynaste de Carie, met fin à la sédition. Autopradatès, satrape de Lycie, nomme Payava gouverneur de la cité.
Xanthe demeure sous domination perse jusqu'à la conquête de l'Asie mineure par Alexandre le Grand. La Lycie devient alors complètement hellénisée. Xanthe est ensuite détruite par Brutus pendant la guerre civile romaine : assiégés, les Xanthiens choisissent de nouveau le suicide collectif plutôt que la reddition[7].
[modifier] Monuments
Parmi les principaux monuments de la ville, on peut citer :
- la tombe des lions, l'un des plus anciens monuments lyciens ;
- la tombe dite « des Harpies », en réalité le mausolée de Kybernis ;
- les Bâtiments F, G et H ;
- la tombe du Pilier Inscrit ;
- la tombe de Perehi ;
- la tombe de Payava ;
- le monument dit « des Néréides ».
[modifier] Notes
- ↑ Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne] (XIV, 3, 6).
- ↑ Hérodote, Enquête [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 176).
- ↑ a b Jenkins, p. 154.
- ↑ a b c Jenkins, p. 155.
- ↑ Jenkins, p. 156.
- ↑ Jenkins, p. 159.
- ↑ Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne] (Brutus, XXX-XXXI).
[modifier] Bibliographie
- "Guide de Xanthos et du Létôon", Jacques des Courtils, Ege yayinlari, Istanbul 2003.
- Archéologia, n°385, janvier 2002.
- Compte-rendus annuels dans Anatolia Antiqua, revue de l'Institut Français d'Études Anatoliennes, Istanbul.
- (en) Trevor Bryce, The Lycians in Literary and Epigraphic Sources, Museum Tusculanum Press, Copenhague, 1986 (ISBN 8772890231)
- (en) Ian Jenkins, Greek Architecture and its Sculpture, British Museum Press, Londres, 2006 (ISBN 0-7141-2240-8)