Turangalîla-Symphonie
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La Turangalîla-Symphonie est une œuvre pour orchestre et deux solistes, composée par Olivier Messiaen entre 1946 et 1948, commandée en 1945 par Serge Koussevitzky. La création mondiale a eu lieu le 2 décembre 1949, par l'Orchestre symphonique de Boston, sous la direction de Leonard Bernstein, avec Yvonne Loriod au piano et Ginette Martenot aux ondes Martenot. La création française a eu lieu à Aix-en-Provence sous la conduite de Roger Désormière, dirigeant l'Orchestre national de France, le 25 juillet 1950.
Cette symphonie a, comme solistes, un piano et des ondes Martenot — oscillateur électronique monodique.
Messiaen a dit que le titre de la symphonie vient de deux mots en sanscrit, Turanga et Lîla, liés, et la traduction de Turangalîla peut être « chanson d'amour, hymne de joie, mouvement, rythme, vie et mort ».
La Turangalîla-Symphonie est la partie centrale d'une trilogie illustrant le thème d'amour et de mort. La première partie de cette trilogie est le cycle de chansons Harawi — poème d'amour et de mort —, et la troisième partie est Cinq Rechants, pour chœur a cappella.
Pour l’auteur, il s’agit surtout d’une symphonie concertante. La diversité des pupitres requis, suivant en cela la liberté revendiquée par le commanditaire, comprend, les bois, le quintette des cordes, les cuivres dont une section étoffée de trompettes, mais aussi célesta et vibraphone qui opèrent comme le gamelan hindou de la Sonde. Une onde martenot et aussi la batterie formée de triangle, cymbale turque et chinoise, maracas, tam-tam soulignent combien en orchestrateur universel, Messiaen, syncrétique et visionnaire, aimait collectionner une palette très large de "sons" traditionnels, créant des mélanges actifs, facettes de son humanisme planétaire.
Le piano assure par sa partie virtuose, plusieurs grappes d’accords diamantins, inspirés des chants d’oiseaux, qui font de l’ouvrage comme un concerto pour piano et orchestre. Turangalîlâ exprime tout à la fois, vie et mort, énergie et joie, chant, mouvement, rythme... Ce pourrait être l’essence de la condition humaine, mais aussi de la musique elle-même qui filtre les aspirations et les inquiétudes de l’âme, confrontée au grand dessein cosmique. Dans cette fresque qui unit l’homme et la nature, la conscience et l’éternité, Messiaen organise ce chant colossal en composant quatre thèmes : vieux monuments mexicains à la fois terrifiants, solennels et mystérieux (thème statue), thème de la fleur (douces clarinettes en duo), thème de l’amour (le plus important), thème accords...
La symphonie est écrite en dix mouvements, qui sont :
- Introduction (modéré, un peu vif)
- Chant d'amour I (modéré, lourd)
- Turangalîla I (presque lent, rêveur)
- Chant d'amour II (bien modéré)
- Joie du sang des étoiles (vif, passionné, avec joie)
- Jardin du sommeil d'amour (très modéré, très tendre)
- Turangalîla II (un peu vif - bien modéré)
- Développement de l'amour (bien modéré)
- Turangalîla III (bien modéré)
- Final (modéré, presque vif, avec une grande joie)