Tulipomanie
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La tulipomanie (ou tulipomania), qui affecta les Pays-Bas au milieu du XVIIe siècle est le nom de la première bulle spéculative de l'histoire. La spéculation était fondée sur le commerce de la tulipe dont les prix atteignirent des sommets, avant de s'effondrer.
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[modifier] Histoire
La tulipe a été introduite aux Pays-Bas en 1559, importée depuis Constantinople et devient rapidement un objet de passion. La culture commence aux Pays-Bas en 1593.
En 1623, le bulbe d’une variété rare, Semper Augustus, affiche 1 000 florins, en 1625, 2 000 et en 1637, 5 500 (le revenu annuel moyen de l’époque est de 150 florins). En février de cette année-là, une autre variété atteint les 6 700 florins. Le prix d'un seul oignon peut égaler en 1637 la valeur de deux maisons, huit fois celui d'un veau gras et quinze fois le salaire annuel d’un artisan. En 1635, il devient même possible d’acheter des parts de bulbe[1].
La spéculation s’empare de ce phénomène et les prix continuent leur progression en 1634 et jusqu’en février 1637 où les cours s’effondrent brusquement, entraînant la panique des spéculateurs et ruinant les plus malchanceux.
Une des explications possibles est que les spéculateurs se sont rendu compte de l’irrationalité du phénomène. Celui-ci fut le sujet de nombreux pamphlets, dont celui d’Adriaen Roman, qui met en scène un tisseur qui aurait tout abandonné pour devenir fleuriste. Dans cette œuvre, l’homme se moque d’un ancien collègue trimant pour faire 10% de bénéfice. Mais ce dernier lui rétorque qu’il n'a pas encore engrangé ces profits mirifiques.
D’autres facteurs sont également avancés pour expliquer cet effondrement, l’intérêt subit pour les bulbes et leur prix élevé entraînant un fort développement de leur production, avec pour conséquence de réduire leur rareté.
Ce marché de la tulipe fut la première bulle spéculative économique et financière de l’histoire. En 1642, après le krach, le prix de la tulipe n’est plus qu’au dixième de sa valeur et cent ans plus tard à deux centièmes.
[modifier] Controverse
Le phénomène fascina, et la légende s'empara de l'événement, grossissant ses proportions et son impact réel sur l'économie de la Hollande de l'époque. Des recherches récentes tendent à réduire l'influence du phénomène et ses répercussions. D'après Anne Goldgar, dans Tulipmania, la grande majorité des tubercules étaient vendus à terme, producteurs et acheteurs signant des promesses de vente plusieurs mois avant la floraison, et lorsque les prix se sont effondrés, les transactions finales n'ont tout simplement pas été effectuées, aucune autorité de l'époque ne forçant les spéculateurs à acheter au prix promis.
En réaction à la crise du marché de la tulipe, les députés d'Amsterdam annulèrent tous les contrats signés. Les juges d'Amsterdam déclarèrent également que la spéculation sur les bulbes de tulipe était un jeu de hasard et refusèrent d'obliger les contractants à honorer leurs contrats [2].
En 2002, Earl A. Thompson et Jonathan Treussard, de l'université de Californie, explorent une explication alternative dans The Tulipmania: Fact or Artifact? [3]. Selon eux, la hausse du prix de la tulipe n'était pas le fruit d'une spéculation irrationnelle, mais la conséquence d'un décret du parlement de Hollande qui transforma les contrats à terme sur les bulbes de tulipes en une transaction sans risque, en retirant la clause d'obligation d'achat du contrat.
[modifier] La tulipomanie dans les arts
- La Tulipe noire d'Alexandre Dumas ;
- Semper Augustus (roman) d'Olivier Bleys.
[modifier] Références
- ↑ Jacques Marseille, « Les grandes crises et ce qu’elles nous ont appris : L’affaire des tulipes hollandaises, première folie spéculative de l’histoire », dans Capital (ISSN 1162-6704), no 3, mai 2007« Hors série », p. 71
- ↑ (en) Tulip Bulb Mania sur Stock Market Crash!. Consulté le 10 mai 2008
- ↑ (fr) Earl A. Thompson et Jonathan Treussard, « The Tulipmania: Fact or Artifact?' », 31 décembre 2002. Consulté le 10 mai 2008