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Théophile Gautier - Wikipédia

Théophile Gautier

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Pour les articles homonymes, voir Gautier.
Théophile Gautier
Théophile Gautier par Nadar (1856).
Naissance 30 août 1811
Décès 23 octobre 1872
Activité Écrivain, poète, peintre et critique d'art
Nationalité France Française
Œuvres principales Le Capitaine Fracasse, Mademoiselle de Maupin, Giselle, Le Roman de la momie

Théophile Gautier est un poète, romancier, peintre et critique d'art français, né à Tarbes le 31 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872 à 61 ans.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Les premières années

Né à Tarbes le 31 août 1811, le tout jeune Théophile garde longtemps « le souvenir des montagnes bleues ». Il a trois ans lorsque sa famille s'installe à Paris. Malgré son jeune âge, il éprouve de la nostalgie et s'habitue mal à son nouvel environnement[1]. Lecteur avide, il a cinq ans lorsqu'il commence à lire[1]. Sa grande passion est Robinson Crusoe, qui fait sur lui une vive impression, puis Paul et Virginie; il rêve de devenir marin, avant de se passionner pour le théâtre, notamment la peinture des décors[1].

En 1820, à l'âge de huit ans, il fait un bref séjour en tant que pensionnaire au lycée Louis-le-Grand. Ses parents doivent l'en retirer au bout d'un trimestre car il y dépérit[1]. Plus heureux comme "externe libre" au collège Charlemagne, Gautier y rencontre le jeune Gérard Labrunie (le futur Nerval) et manifeste un goût particulier pour les poètes latins dits décadents, les « grotesques » et pour la natation qu'il pratique assidument.

Il est en terminale lorsqu'il commence à fréquenter l'atelier du peintre Louis-Édouard Rioult (1790-1855), rue Saint-Antoine, et découvre à cette occasion qu'il souffre de myopie[1].

[modifier] « La grande boutique… romantique »

Hugo en condottiere du mouvement romantique avec Théophile Gautier, cheveux longs, moustachu et chapeauté, en croupe
Hugo en condottiere du mouvement romantique avec Théophile Gautier, cheveux longs, moustachu et chapeauté, en croupe

Sa rencontre le 27 juin 1829 avec « le maître » Victor Hugo, auquel le présentent Gérard et Petrus Borel précipite sa carrière d'écrivain. Le 25 février 1830, il participe à la bataille d'Hernani, vêtu d'un gilet rouge qui marquera durablement les esprits. Le soir même, il quitte l'atelier de Rioult.

Tout en menant « toutes les grandes campagnes romantiques », il écrit un premier recueil de vers, dont son père finance la publication et qui sort chez Mary le 28 juillet 1830, en plein milieu des Trois Glorieuses. Le 28 juillet 1830 est le jour des barricades à Paris et le recueil passe sous silence. Ces premières poésies pourtant montrent un jeune poète fort habile, ayant déjà acquis la manière des anciens et, conscient de leur héritage, il y fait preuve d'originalité par une forme bien arrêtée et une langue précise et nette.

Il continue à fréquenter Victor Hugo et ses proches. C'est dans ce cénacle qu'il fait la connaissance de Célestin Nanteuil, qui trois ans plus tard, lorsque Gautier réimprime ses premiers vers dans un nouveau recueil intitulé Albertus, récit fantastique, diabolique et pittoresque, l'illustre d'« une eau-forte ultra-excentrique »[1]. Il rencontre également l'éditeur romantique Eugène Renduel, qui vient de publier les Soirées de Walter Scott, de Paul Lacroix[2]. À sa demande il écrit en 1833 Les Jeunes-France, qui rendent compte avec truculence de la vie des artistes et écrivains qui forment le Cénacle. Dans cet ouvrage « baroque » pourtant, Gautier se fait le témoin lucide et ironique des ces « Précieuses Ridicules du Romantisme »[1]. Deux ans plus tard Renduel publie également Mademoiselle de Maupin (1835), qui fait scandale.

Quittant le domicile familial, place des Vosges, Théophile Gautier s'installe impasse du Doyenné, à l'emplacement de la place du Carrousel, dans un appartement où il a comme voisins Camille Rogier, Arsène Houssaye et Nerval[1].

[modifier] Les débuts de critique et nouvelliste

Honoré de Balzac, qui apprécie ces jeunes talents, envoie Jules Sandeau leur proposer de contribuer au journal La Chronique de Paris en 1836. « Balzac ,qui daignait me trouver du talent et le dire, m'envoya chercher par Jules Sandeau»[3]. Gautier y publie des nouvelles comme La Morte amoureuse et La Chaîne d'or et des critiques d'art. Il sera fort impressionné par le maître et plus tard, il contribuera à sa légende avec des portraits biographiques d'Honoré de Balzac[4].

Portrait par Auguste de Châtillon (1839).
Portrait par Auguste de Châtillon (1839).

Il travaille également pour le magazine de Charles Malo, La France littéraire, et pour le quotidien d' Émile de Girardin, La Presse. Dans ce journal, Gautier se charge d'abord de la critique d'art. On évalue à plus de deux mille le nombre des feuilletons et articles qu'il aurait rédigés pour ce journal. Un nombre restreint de ces articles est recueilli en volumes : Les Grotesques, L'Histoire des peintres, l’Art moderne, Les Beaux-Arts en Europe, l’Histoire de l'art dramatique depuis vingt-cinq ans, Trésors d'art de la Russie, Portraits contemporains, Histoire du Romantisme, Souvenirs littéraires, etc. Tous ces articles sont allègrement écrits dans une langue nette, souple, impeccable et brillante. Gautier invente à sa manière une écriture de critique d'art qui ne vise pas seulement au jugement, à l'analyse, mais aussi à recréer la justesse du sentiment esthétique. Il cherche à rendre, au moyen de mots, la sensation visuelle, musicale produite par la perception directe de l'œuvre d'art. Cette tâche de chroniqueur l'occupe toute sa vie. « J'ai travaillé à La Presse, au Figaro, à La Caricature, au Musée des Familles, à la Revue de Paris, à la Revue des Deux Mondes, partout où l'on écrivait alors. » Souvent pesante, cette besogne quotidienne ne l'empêche pas de faire du sport (de la boxe et du canotage)[1] et de continuer à créer des œuvres poétiques et dramatiques. Ainsi en 1838 paraît La Comédie de la Mort, un recueil de poèmes assez différent des précédents où, sous l'influence de Shakespeare, Goethe et Dante, Gautier sculpte avec vigueur le spectre de la Mort. En 1839, Gautier cède à la tentation du théâtre qu'il admire depuis toujours et écrit Une larme du diable puis Le Tricorne Enchanté et Pierrot Posthume. Ce sont des fantaisies, des pastorales féériques, un théâtre lyrique, impossible et imaginaire qu'il fait vivre encore dans les livrets de plusieurs ballets, dont le plus célèbre est celui de Giselle, dansé à l'Opéra le 28 juin 1841, avec un succès prodigieux.

[modifier] Les voyages

En mai 1840, il part pour l'Espagne, qu'il connaît à travers les Contes d'Espagne et d'Italie d'Alfred de Musset et les Orientales de Victor Hugo. Son Voyage en Espagne, sorte de carnets d'impressions vigoureux, est marqué par la fraîcheur du regard, l'étonnement de la vision et le souci toujours exacerbé de la justesse du dire. Ces visions donnent lieu à de nouveaux vers, España, qui paraissent dans le recueil des Poésies complètes en 1845. Ce premier voyage en amène bien vite d'autres. En 1845 c'est l'Algérie, en 1850 l'Italie, en 1852 la Grèce et la Turquie, en 1858 la Russie et en 1862 l'Égypte. Chacun de ces voyages donne lieu à des publications : Italia, Constantinople, mais surtout ils nourrissent ses œuvres littéraires, romans, nouvelles ou poésies.

[modifier] La maturité

À côté de son travail de critique, qu'il poursuit au Moniteur, Gautier garde toujours une prédilection pour la poésie : elle demeure, comme en témoignent ses amis comme Émile Bergerat ou Maxime du Camp par exemple, sa passion, sa distraction, son exercice quotidien. Ainsi, en 1852, paraît la première version de Émaux et Camées, recueil qui jusqu'en 1872 s'enrichit de poésies nouvelles.

Portrait charge de Gautier par H. Mailly.
Portrait charge de Gautier par H. Mailly.

En 1857, Gautier s'installe avec son épouse, Ernesta Grisi (sœur de la danseuse Carlotta Grisi), ses filles, Judith Gautier et Estelle, qui épouse Émile Bergerat, et ses deux vieilles sœurs, 32 rue de Longchamp à Neuilly-sur-Seine, dans une petite maison où il se plaît à recevoir ses amis : Baudelaire qu'il rencontre régulièrement (il n'ira pourtant pas à l'enterrement de Baudelaire lorsque celui-ci aura lieu), Dumas fils, Ernest Feydeau, Gustave Flaubert, Puvis de Chavannes ou encore Gustave Doré.

De sa liaison avec Eugénie Fort, une très belle femme, plus jeune que lui et avec des origines espagnoles, il a un fils, Théophile Gautier fils qui suppléa son père plusieurs fois au Moniteur.

Lors des salons littéraires de la princesse Mathilde, dont il est nommé bibliothécaire, Gautier rencontre également des écrivains comme Taine, Sainte-Beuve, Prosper Mérimée, les Goncourt ; des peintres comme Paul Baudry, Gustave Boulanger, Jean-Léon Gérôme ; des sculpteurs comme Carpeaux ; des savants comme Claude Bernard, Pasteur ou Berthelot. À cette époque Gautier fait figure de chef d'école. Baudelaire se déclare son disciple (il lui dédie Les Fleurs du mal, le qualifiant de « poète impeccable »), Théodore de Banville lui dédie ses vers. En 1844 Théophile Gautier fonde le club des Hashischins avec Jacques-Joseph Moreau, club voué à l'étude du cannabis. Ce club sera fréquenté par de nombreux artistes de l'époque dont Charles Baudelaire.

[modifier] Président de la Salon de peinture|Société nationale des Beaux-Arts

Élu en 1862 président de la Société nationale des Beaux-Arts, il est entouré d'un comité composé des peintres les plus prestigieux : Eugène Delacroix, Pierre Puvis de Chavannes, Édouard Manet, Albert-Ernest Carrier-Belleuse et Gustave Doré. Cette élection à un poste en vue provoque l'envie d'une partie des littérateurs moins connus et il échoue à trois reprises lorsqu'il se présente à l'Académie française, en 1866, 1868 et 1869.

Profondément ému par les événements militaires de 1870, Gautier revient à Paris, où il finit ses jours, rongé par la maladie, mais conscient du devoir d'enseignement et d'exemple dont il est investi auprès des jeunes générations. Le 23 octobre 1872 dans la nuit, son cœur cesse de battre. Hugo, Mallarmé ou encore Banville lui rendent un dernier « toast funèbre ». Il est enterré au cimetière de Montmartre à Paris à 61 ans.

[modifier] Bibliographie

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[modifier] Notes et références

  1. abcdefghi "Théophile Gautier par lui-même" dans L'Illustration du 9 mars 1867.
  2. Le Romantisme et l'éditeur renduel, sur Wikisource
  3. André Maurois. Prométhée ou la vie de Balzac, Hachette, 1965
  4.  : Théophile Gautier : Balzac, Le Castor Astral, ISBN 978-2-85920-376-1.

[modifier] Liens externes


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