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Shinsen Gumi - Wikipédia

Shinsen Gumi

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Le Shinsen Gumi (新選組 en japonais) était une force de police spéciale à la fin du Shogunat Tokugawa (1853 - 1867).

Le Shinsen Gumi était le dernier rempart du shogun face aux patriotes, ou Ishin Shishi. Leur nom est devenu quasi légendaire, associé à l'étendue de leur pouvoir et à la terrible efficacité d'une organisation de guerriers très compétents soumis à un code d'honneur, une série de lois, probablement parmi les règlements les plus durs de toute l'histoire de l'humanité.

Le Shinsen Gumi se composait de 10 groupes, appelés Bantaïs, avec à leur tête des capitaines, parmi lesquels on peut citer Okita, Saito ou encore Kondo. On les surnommait aussi les loups de Mibu (leur fief d'origine). Ils arboraient un kimono bleu frappé du caractère makoto signifiant la fidélité, la sincérité.

Après la chute du Shogun Tokugawa et du bakufu, le Shinsen Gumi fut démantelé, mais les survivants continuèrent néanmoins à servir leur pays dans des carrières ayant trait au maintien de l'ordre.

Sommaire

[modifier] Contexte historique et formation du groupe

Des événements comme l'arrivée des cuirassés du commodore Perry en 1853 sur les côtes du Japon effrayèrent les Japonais et les plongèrent dans le doute. Le Shogunat, le gouvernement militaire qui dirigeait le Japon d'alors, serait-il capable de faire face à une invasion barbare dotée d'une telle puissance militaire et économique ? Un grand nombre de samouraïs, surtout parmi ceux de bas rang, doutaient d'une victoire en cas de confrontation.

Un sentiment d'union national face à cette menace apparut, regroupé sous le slogan « Sonno Joi » (« révère l'empereur, chasse les barbares »). Ce sentiment prend même le pas sur les appartenances claniques, puisque nombre de samouraïs quittèrent leur domaine, ce qui signifiait qu'ils ne pouvaient plus revenir sur leur terre natale sous peine de mort, pour rejoindre le mouvement révolutionnaire naissant qui voulait renverser le shogunat affaibli et instaurer un gouvernement central en se basant sur le sentiment de fidélité du peuple à l'empereur, pour renforcer l'union du pays en cas d'invasion, afin d'assurer une résistance efficace.

Ces samouraïs, devenus sans maîtres (ronins ou roshis), se réunirent à Kyoto et commencèrent à causer de plus en plus de troubles dans la capitale. La plupart d'entre eux sentaient la nécessité impérieuse de faire quelque chose, mais peu d'entre eux avaient une idée claire de ce qu'il convenait de faire, et aucun ou presque n'était d'accord.

Il y avait presque autant d'écoles de pensées que de révolutionnaires. Sonno-Joi voulait exploiter à leur insu les étrangers en leur dérobant leur technologie pour les chasser ensuite à armes égales. Pour cela, il s'allia avec le Bakufu (gouvernement militaire), qui, lui, trouva opportun d'employer ces samouraïs plutôt que de supporter leur présence errante dans la capitale. Ainsi furent formés en 1863 des « roshi-tais » ou « ronin-tais », des groupes de samouraïs s'engageant sous les ordres du Bakufu. Les tests d'entrée étaient surtout basés sur une évaluation du niveau d'escrime au sabre ou kenjutsu.

Près d'Edo, dans la province de Tama, un dojo de sabre, le Shieikan, enseignait une école de sabre appelée le Tennen Rishin Ryu. Le maître de ce dojo était Kondo Isami, et parmi ses élèves on remarquait des noms comme Hijikata Toshizo, Sôji Okita et Genzaburo Inoue. Eux quatre étaient amis de longue date, et Okita était le plus jeune et aussi le plus fort des étudiants. Parmi ceux qui fréquentaient occasionnellement ce dojo, on retrouvait aussi Yamanami Seisuke, Harada Sanosuke et Nagakura Shinpachi. Lorsque ces hommes, ardents patriotes, entendirent que les roshi-tais se formaient à Kyoto, il s'empressèrent d'aller s'y inscrire, laissant la garde du dojo au frère aîné d'Hijikata.

En attendant, à Kyoto, il y avait un homme du groupe Tengu, Serizawa Kamo, qui devait être exécuté. Mais sa vie fut épargnée par un homme, Kiyokawa Hachiro, qui avait besoin de ronins habiles pour se joindre à son groupe. Ce groupe était destiné à servir de gardes du corps du Shogun Tokugawa Iemochi lorsqu'il se rendait à Kyoto. Cet homme professait à qui voulait l'entendre une totale loyauté au Bakufu. Serizawa vint donc se joindre à ce groupe, avec ses amis de la coterie Tengu, Niimi Nishiki, Noguchi Kenji, Hirayama Goro, et Hirama Juusuke (ou Hirama Kinsuke). Serizawa était déjà célèbre en tant que membre du groupe Tengu, aussi fut-il désigné pour être l'un des 23 officiers du groupe de Kiyokawa Hachiro.

Au début, Kondo Isami n'était qu'un membre ordinaire de la 6e unité du Roshi Gumi. trois jour après leur départ d'Edo, alors qu'il aidait le directeur Ikeda Tokutaro à trouver un logement dans la ville de Honschou, Kondo oublia accidentellement Serizawa. Bien qu'ils se soient excusés auprès de lui lorsqu'ils le retrouvèrent, Serizawa ne se contenta pas de ces excuses et mis le feu au centre du logement. Kondo lui demanda d'éteindre le feu, mais auparavant, Serizawa avait déjà assommé l'officier gouvernemental avec son fameux éventail en fer (de 1120 g !) Depuis le départ Serizawa était un trouble fête, aussi le groupe de Kondo ne tarda pas à le prendre en grippe.

Arrivés à Kyoto, le 23 février 1863, Kondo et ses amis s'enregistrèrent auprès de Kiyokawa Hachiro, après avoir passé les tests. Serizawa et ses amis vivaient dans le domaine de Yag Gennojo, alors que le groupe de Kondo vivait lui dans celui Maekawa Shouji, tous deux situés dans le village de Mibu.

Cependant, bien que Kiyokawa s'affichât comme pro bakufu, c'était en réalité l'inverse. Il profitait de l'autorisation d'entraîner des ronins sous couvert de le faire pour le Bakufu, mais en réalité c'était pour les mettre au service de la faction impérialiste révolutionnaire, les Ishin Shishi, enseignant la doctrine Sonno-Joi.

Quelques jours plus tard, Kiyokawa demanda au Roshi Gumi de rejoindre Edo pour servir l'empereur, mais Serizawa, Kondo et leurs amis refusèrent. Après une dispute sévère, le Roshi Gumi partit à Edo sans eux. On dit qu'ils furent 13 à rester à Kyoto, mais d'autres sources parlent de 24 hommes. On admet que la différence fut tuée dans la dispute. Kiyokawa avait prévu de se servir de son nouveau groupe, le Shincho Gumi, pour attaquer le comptoir étranger de Yokohama, tuer ses occupants et brûler les bâtiments, afin de réduire les efforts de diplomatie du Bakufu à néant. Le Shogun eut cependant vent de cette trahison, et envoya des assassins, dont Sasaki Tadasaburo, un maître de kodachi, et chef du Kyoto Mimawari Gumi, se débarrasser de Kiyokawa le 13 avril.

La raison pour laquelle les homme de Kondo et de Serizawa étaient restés était qu'ils avaient passé un accord secret avec Matsudaira Katamori, le Daimyo d'Aizu, de la police de Kyoto (Kyoto Shugoshoku). Ils furent retenus et dénommés Défenseurs de Kyoto par Matsudaira Katamori. Ils se firent alors appeler Mibumura Roshi Gumi. Ce groupe était extrêmement pauvre. Ils ne pouvaient même pas manger de riz, sauf en temps de guerre, et cultivaient des légumes pour se nourrir. On dit qu'ils mendiaient aussi de porte en porte, et que seul leur sabre les différenciait de simples mendiants. Ils durent même s'endetter pour acheter des vêtements, ces fameux beaux uniformes aujourd'hui célèbres.

Pour la petite histoire, il y a controverse sur ces uniformes. Si le hakama (pantalon jupe culotte, aujourd'hui utilisé en aïkido, en kendo et en iaido) était noir, le montsuki (veste à manches amples au-dessus du keikogi, qui est lui une sorte de chemise ample utilisée dans les mêmes arts martiaux), est tantôt représenté en bleu avec des triangles blancs en frise le long du bas des manches et du vêtement, tantôt en jaune clair. Le problème vient du fait que le vêtement est décrit en utilisant le terme « asagiiro » en romanji. Mais en kanji, il y a deux signes pour asagiiro, l'un signifiant bleu pâle, l'autre jaune pâle.

Leur drapeau suivait ce même motif de triangles blancs sur le côté relié à la hampe, et il était frappé du kanji « Makoto » (sincérité absolue, fidélité, l'un des sept préceptes fondamentaux du bushido). Mesurant 1,8 m au carré, de couleur principale rouge, ce n'était pas un simple étendard de devise, puisque le Shinsen Gumi resta fidèle au Bakufu jusqu'à la toute dernière fin.

Les 13 ronins en recrutèrent d'autres, afin de recréer un groupe digne de ce nom. Ils parcoururent Kyoto, Osaka et leurs alentours, et d'autres villes voisines, recrutant quelques 70 nouveaux membres. Avec le nombre, il eurent besoin de s'organiser.

Première organisation du groupe:

Kyokucho (Capitaines):

  1. Serizawa Kamo Mitsumoto (Mito Ronin, Shinto Munen Ryu Menkyo Kaiden)
  2. Kondo Isami Masanobu (ou Masayoshi) (Edo Gyofunai Dappan, maître (Shihan) du Tennen Rishin Ryu, disciple de Kondo Shuusuke, propriétaire du dojo Shieikan)
  3. Niimi Nishigi Kinzan (Mito Dappan, Shinto Munen Ryu Menkyo Kaiden, entraîné au dojo de maître Okada Sukezaemon)

Fukucho (Vice-capitaines):

  1. Hijikata Toshizo Yoshitoyo (Edo Gyofunai Dappan, Tennen Rishin Ryu Mokuroku, disciple de Kondo Shuusuke)
  2. Yamanami Keisuke Tomonobu (Sendai Dappan, Hokushin Itto Ryu Menkyo Kaiden, dojo Genbukan, entraîné depuis pas Kondo Isami)

Jokin ( «caporaux» ):

  1. Okita Souji Kaneyoshi (ou Fusanaga) (Shirakawa Dappan, Tennen Rishin Ryu Menkyo Kaiden, disciple de Kondo Shuusuke et Isami)
  2. Nagakura Shinpachi Noriyuki (Matsumae Dappan, Shinto Munen Ryu Menkyo Kaiden au dojo d'Okada Juumatsu)
  3. Harada Sanosuke (Iyomatsuyama Dappan, Taneda Houzouin Ryu (une école de lance) Menkyo Kaiden au dojo de Tani Sanjuro )
  4. Todo Heisuke Nobutora (Edo Gyofunai Dappan, un fils illégitime du Daimyo d'Isuzu, Todo Izuminokami, Hokushin Itto Ryu Mokuroku au dojo de Chiba Shuusaku)
  5. Inoue Genzaburo Kazushige (Edo Gyofunai Dappan, Tennen Rishin Ryu Mokuroku (et peut être même Menkyo Kaiden) et disciple de Kondo Shuusuke / Isami)
  6. Hirayama Goro (Mito Dappan, Shinto Munen Ryu Menkyo Kaiden au dojo de Saito Yakuro Tokushinsai, le Renpeikan)
  7. Noguchi Kenji (Mito Dappan, Mokuroku offert par Yurimoto Shouzo, un kenjustsuka de génie de l'école Shinto Munen Ryu)
  8. Hirama Juusuke (Mito Dappan, Shinto Munen Ryu Mokuroku au dojo de Serizawa Kamo. Un homme de confiance de Serizawa)
  9. Saito Hajime (Banshu Akashi Ronin, maître de l'école Mugai Ryu)
  10. Ogata Shuntaro (Kumamoto Ronin, un érudit)
  11. Yamazaki Susumu (Osaka Ronin, maître de l'école Kadori Ryu de Bo (bâton long))
  12. Tani Sanjuuro (Osaka Ronin, maître de Harada Sanosuke)
  13. Matsubara Chuuji (Tadaji) (Osaka Ronin, maître de Jujutsu de l'école Sekiguchi Ryu)
  14. Ando Sotaro (Dasso du temple de Kyoto Itsugatsu)

Chouyaku Narabi Kansatsu Gata (Responsables de l'espionnage):

  1. Shimada Kai (Oogaki Dappan)
  2. Kawashima Shouji (ou Katsuji) (Osaka Ronin)
  3. Hayashi Nobutaro (Osaka Ronin)

Kanteiyaku Narabi Konida Gata (Responsables logistique et « nettoyage »):

  1. Kishima (Kishida) Yutaro
  2. Okan (Oseki) Yabee (Dasso de Wada Uemura)
  3. Kawai Kitaro (Osaka Ronin)
  4. Sakai Hyougo (Osaka Ronin)

(Note: Menkyo Kaiden est le plus haut rang que peut atteindre un disciple de kenjutsu, cela signifie qu'il maîtrise toutes les techniques de son école, même les ougis (techniques secrètes et ultimes). Il peut même enseigner son école à d'autres. Mokuroku est un grade inférieur. Dasso peut être traduit par fugitif, ou réfugié.)

[modifier] Règlement interne

En face de chacun des nouveaux membres était lu cinq lois principales et quelques annexes:

1- Dai ichijou: Shidou ni somuki majiki koto.

Article 1er: Il est interdit de s'écarter de la voie propre à l'humanité.

2- Dai nijou: Kyoku wo dassuru kotowo yurusazu.

Article 2: Il est interdit de quitter le Shinsen Gumi.

3- Dai sanjyou: Katte ni kinsaku itasubekarazu.

Article 3: Il est interdit de collecter de l'argent en dehors du cadre du Shinsen Gumi.

4- Dai shijou: Katte ni soshou toriatsukaubekarazu.

Article 4: Il est interdit de se mêler de litiges ne concernant pas le Shinsen Gumi.

5- Dai gojou: Watakushi no tousou wo yurusazu.

Article 5: Il est interdit de combattre à son propre compte.

Parmi les annexes les plus célèbres, on cite souvent:

  • « Kumigashira ga moshi toushi shita baaiwa, kumishuu wa sono ba de toushi subeshi. » (« Si le leader d'une unité (Jokin, Kumichu ou ensuite Fukuchu Jokin) est mortellement blessé dans un combat, tous les membres du groupe qu'il commandait doivent combattre et mourir sur place. » )
  • « Hageshiki kokou ni oite shishou zokushutsusutomo kumigashira no shitai no hoka wa hikishirizokukotomakarinarazu. » (« Même dans un combat où les pertes sont élevées, il est interdit de récupérer les corps des morts, excepté celui du chef du groupe. »)

Mais la plus terrifiante de toutes les annexes était celle-ci:

  • « Moshi taishiga koumuni yorazushite machi de taigai no mono to arasoi, teki to yaiba wo kawashi, jibunga kizu wo oite aite wo shitomekirazuni nigashita baai, ushirokizu no baai no gotokimo seppuku wo meizuru. » (« Si un membre du Shinsen Gumi combat contre un étranger au groupe, que ce soit en service ou non, s'il est blessé et ne peut pas tuer son ennemi, le laissant ainsi s'enfuir, et ce même si la blessure causée est due à une traîtrise, le membre concerné doit faire seppuku (hara kiri) »).

Il n'y avait qu'un seul châtiment pour qui enfreignait ces lois : la mort.

Le Japon n'a jamais connu de lois aussi dures, que ce soit avant ou après l'ère de la révolution précédant la restauration Meiji. Bien entendu, les sentences de mort étaient tout de même soigneusement jugées, et certaines n'étaient pas appliquées. Mais plus souvent qu'à son tour, le sang des Shinsen Gumi s'écoulait dans les rues de Kyoto.

[modifier] Premiers troubles internes

Les hommes de Kondo étaient à présent l'âme du Shinsen Gumi, et ils le furent jusqu'à la fin, notamment parce qu'ils étaient les plus forts. Et pourtant, tous les Shinsen Gumi n'étaient pas des parangons de vertus. C'était le cas de Serizawa Kamo: il était en effet connu pour se battre avec un éventail en fer, une arme de femme, pour fréquenter les maisons closes, pour tuer des gens par caprices, pour se saouler et avoir l'impertinence de couvrir ses frasques en utilisant le fait qu'il était l'un des capitaines du Shinsen Gumi. Cela a d'ailleurs été à l'origine du surnom du groupe: les Loups de Mibu. Mibu était le village où le groupe s'était rassemblé pour la première fois. Ainsi, Ronins de Mibu devint en raccourci Miburo. Mais « Ro » signifie aussi loup en japonais, et le comportement de certains d'entre eux valut au groupe ce surnom, ainsi qu'une mauvaise réputation dans Kyoto. Le vase déborda lorsque Serizawa ramena une prostituée dans les quartiers du Shinsen Gumi. Kondo et Hijikata, hommes de haute morale, respectueux du code d'honneur des samouraïs, décidèrent d'en finir avec lui à la première occasion.

Mais Serizawa n'était pas le seul à avoir si peu d'éthique de conduite. Niimi n'était pas un homme plus droit. Ainsi, alors que la troupe voyageait vers Kyoto, il y eut un incendie dans l'auberge où ils faisaient halte, et Kondo fut rendu responsable de la négligence. Niimi et Serizawa se moquèrent de lui. Cependant, quelques semaines plus tard, Hijikata et les autres finirent par découvrir la vérité: Niimi et Serizawa exigèrent du tenancier d'un certain « commerce » des réductions de tarif énorme et des avantages ridicules. Ivres de colère face à son refus, ils décidèrent de se venger et voulurent tirer sur son magasin avec le canon qui accompagnait la troupe où qu'ils aillent, afin de servir de soutien en cas d'attaque massive. Cependant, l'un d'eux dut commettre une erreur en mettant le canon en batterie, puisque la pièce mit le feu à l'auberge en tirant. Hijikata ne put amasser suffisamment de preuves que contre Niimi, qui fut contraint au suicide rituel. À partir de ce moment les hostilités entre Kondo et Serizawa ne cessèrent de croître en intensité.

Un autre incident fut engendré par le comportement lunatique de Serizawa. Depuis le mois de juin, un groupe appelé Tenchu Gumi, dont le but était de faire un coup d'état, rackettait les marchands qui travaillaient pour les étrangers. Ils tentèrent de racketter le magasin de Yamato Shobe. Ils le menacèrent de mort, et il demanda la protection de la police de Kyoto (Kyoto Shugoshoku), qui envoya le Miburuma Roshigumi (le futur Shinsen Gumi). Mais, voulant doubler sa protection, Shobe paya également 10 000 ryo (une somme énorme à l'époque) un membre de la famille de Daigo, proche de l'Empereur, pour qu'il amène aussi une troupe de protection. Lorsque Serizawa entendit cela, il hurla de rage, et demanda pourquoi ils n'avaient pas reçu le moindre ryo, à l'inverse des autres, argumentant sa requête en dépêchant six hommes chercher le canon de leur groupe. Le portier était pâle, et dit à Serizawa que Shobe n'était pas chez lui, mais le ronin sut que c'était un mensonge, ce qui amplifia encore sa colère. Le canon fut mis en batterie, et ses boulets incendièrent le magasin. On dit que Serizawa observait le spectacle du toit d'une maison voisine, et qu'il riait bruyamment lorsque la maison s'écroula finalement en cendres.

[modifier] Naissance officielle du Shinsen Gumi

Quand le shogun Tokugawa Iemochi vint à Kyôto, les membres du clan Choshu intensifièrent les préparatifs de leur plan pour le Tobaku (Choshu voulait la perte du Bakufu, et voulaient faire de l'empereur le réel maître du Japon). Les Ishin Shishi de Choshu, dirigés par Kogoro Katsura, Takasugi Shinsaku et Kusaka Genzui, parvinrent à entrer dans le palais de l'empereur, avec l'aide de serviteurs du palais. Il faut dire que le clan Choshu avait encore la charge de garder les portes du palais, donc ce ne fut pas très difficile d'entrer ou de sortir, et de comploter contre le Bakufu, et de tenter d'affaiblir son pouvoir.

Le 13 Août, il fut soudain annoncé le lancement du plan « Yamato Gyoko ». Il s'agissait de profiter du voyage de l'empereur qui allait visiter la tombe de l'empereur Jinbu, puis se rendre au palais d'Ise. Il s'agissait de le capturer en profitant de la panique générée par l'incendie planifié de Kyoto, et de marcher ensuite avec leurs armées sur Edo, pour en finir avec le Bakufu. Mais l'information fut interceptée par Matsudaira Katamori. Il rencontra alors Nakagawanomiya Asahiko, un homme de confiance de l'empereur, et ils réalisèrent qu'ils avaient besoin de plus de troupes s'ils voulaient affronter l'armée du clan Choshu. Ils s'allièrent avec la province de Satsuma, gouvernée par Shimazu Hisamitsu, qui n'était pas contre le Bakufu. L'étape suivante fut de dire à l'empereur le réel motif de sa visite de Kyoto. L'empereur, bien que détestant les étrangers (Joi), ne pensait pas aller à l'encontre du Bakufu. De plus, la femme du shogun était la jeune sœur de l'empereur. Il ne fut pas difficile de le convaincre de retarder sa visite.

Au petit matin du 18 août, un ordre impérial officialisa le report de la visite. Au même moment, plusieurs provinces, dirigées par celles d'Aizu et de Satsuma, défendirent le palais impérial, et en expulsèrent les sept partisans du Sonno Joi. La province de Choshu fut interdite de garder les portes du palais, et tous ses hommes furent contraints de rentrer dans leur province. Ce coup d'état rusé fut appelé Kinmon no Seihen (le coup d'état des portes interdites), ou Hachigatsu Juuhachinichi no Seihen (le coup d'état du 18 août). Lorsque l'armée de Choshu fut mise au courant de ce qui se tramait, elle se précipita vers les portes, mais elle fit face à de puissantes défenses. Ils restèrent en face un moment, et finalement se replièrent sur Myohouin, dans l'est. Ils finirent par escorter les sept serviteurs Sonno Joi à Choshu, épisode de l'histoire du Japon célèbre sous le nom de Shichigyou Ochi « La fuite des sept serviteurs ».

Lors de ce coup d'état, Nomura Sahyoue, un fonctionnaire d'Aizu, vint à Mibu et demanda la présence du Miburuma Roshi Gumi, afin de protéger les portes du palais impérial. C'était la première fois que ce groupe allait s'opposer à une armée, aussi Serizawa se chargea de tout avec enthousiasme, divisa le groupe en deux unités de 40 hommes, dressa le fameux drapeau rouge, et tout le monde s'habilla en haori, jaune, la couleur du clan d'Aizu. Tout le monde était heureux. Ce jour là, le Mibumura Roshi Gumi prit le nom officiel de Shinsen Gumi, avec la permission de l'empereur. Serizawa allait en tête du Shinsen Gumi, Kondo était au milieu, et Niimi fermait la marche.

Quand ils arrivèrent aux portes de Hamaguri, celles-ci étaient déjà gardées par des soldats d'Aizu. Menaçants, ils pointèrent leurs sabres et leurs lances vers le Shinsen Gumi, les sommant de s'identifier. Kondo et Niimi furent intimidés, mais Serizawa rit, rabattant les lances de son éventail en fer. Puis il s'exclama: « Nous sommes le Shinsen Gumi, sous les ordres de la province d'Aizu. Ne vous méprenez pas sur nos intentions, ou vous en subirez les conséquences. » Les soldats furent surpris par le comportement de Serizawa, mais se reprirent vite et menacèrent de nouveau. Seuls les officiers d'Aizu purent éviter une bataille fratricide. Le Shinsen Gumi se vit recevoir l'ordre de garder le palais de Sendo, et, la nuit, de garder la porte sud. Il n'y eut ainsi aucune bataille lors de la première mission du Shinsen Gumi.

[modifier] Le nouveau Shinsen Gumi

Matsudaira Katamori ordonna la mort de Serizawa après l'incident du magasin de Yamato. Aussi Kondo et Hijikata commencèrent à élaborer le plan qui allait les débarrasser de Serizawa et de sa clique de malfaisants. Mais ce n'était pas chose facile, car Serizawa était un homme très fort, et ses amis aussi, comme Niimi et Hirayama Goro, escrimeur de génie. Niimi fut le premier à disparaître, contraint au suicide suite à l'affaire de l'auberge incendiée. Il fut accusé d'avoir violé le premier et le troisième commandement du Shinsen Gumi, puisqu'il rackettait des marchands pour passer du bon temps dans le quartier chaud de la ville, ignorant son devoir en tant que Shinsen Gumi.

Et finalement, le 18 septembre 1863, profitant de la fête suivant une réunion du Shinsen Gumi, Kondo et Hijikata mirent leur plan à exécution. Serizawa était ivre mort. Il rentra à Mibu avec ses deux acolytes, Hirayama Goro et Hirama Juusuke, ainsi qu'avec trois femmes, leurs maîtresses. Serizawa et les autres brebis galeuse du mouvement furent exécutées dans un traquenard tendu par Hijikata, Inoue, Yamanami, Todo, Harada et Okita. Okita et Hijikata tuèrent Serizawa et sa maîtresse. Hirayama fut tué par Harada et Yamanami, et Hirama parvint à s'enfuir dans la nuit, nu.

Les hommes exécutés furent enterrés lors d'une cérémonie officielle, et on accusa des bandits de les avoir assassinés pendant leur sommeil. Encore aujourd'hui, au temple de Mibu, le cimetière du Shinsen Gumi, on peut voir leurs tombes aux côtés de celles des autres membres du Shinsen Gumi.

Le mouvement grandit en effectif, les samouraïs y entrant et en sortant, soit par la mort au combat, soit par décapitation, par suicide ou par assassinat. Après l'affaire Serizawa, Kondo et Hijikata furent déterminés à mieux sélectionner les qualités parmi les candidats, non seulement en durcissant les conditions d'entrée, mais aussi en éliminant impitoyablement tous ceux qui s'éloignaient de la Voie des samouraïs et qui la traînaient dans la boue par leurs agissements.

Les ronins qui voulaient entrer dans le Shinsen Gumi devaient en effet combattre dans la foulée d'autres candidats, utilisant pour cela des shinaïs, des sabres en bambou. Les meilleurs affrontaient ensuite des membres accomplis du groupe, comme Saito. L'arbitre de ces matches était souvent Okita, jeune mais génial dans l'art du sabre. Hijikata et Yamanami avaient le dernier mot quant au recrutement de tel ou tel candidat.

[modifier] Leur mission

Principalement, le Shinsen Gumi était un groupe de police patrouillant dans Kyoto et y maintenant la paix, avec leur sabre. Pendant les troubles de la révolution, les Ishin Shishis se dirigèrent vers Kyoto afin de mettre un terme au Shogunat. Ils mirent notamment le feu dans les quartiers des étrangers, commandés par Takasugi Shinsaku et Katsura Kogoro.

Ceci rendit suspect tout samouraï ne faisant pas partie du Shinsen Gumi, et en particulier ceux qui avaient déserté de leur Clan. Ainsi, tous ceux qui ne pouvaient produire d'identification lors d'un contrôle du Shinsen Gumi étaient en général engagés en combat. Kyoto devint un enfer, et le Shinsen Gumi gagna sa renommée terrifiante, en particulier Hijikata, qui était un homme strict et sans merci, que ce soit vis à vis des suspects ou des coupables avérés qu'il s'agissait de punir.

Leur façon de combattre n'était pas dans un style épique de duelliste. En tant que troupe de maintien de l'ordre, ils ne s'attachaient pas à ce genre de détail, et visaient à l'efficacité, c'est-à-dire qu'ils se jetaient en masse sur le contrevenant, au mépris des pertes ou de la tradition du combat au sabre.

[modifier] Le tournant, Ikedaya Jiken, 5 juin 1864

Cette nuit du mois de juin 1864, le Shinsen Gumi entra dans la légende.

Deux mois auparavant, le Shinsen Gumi suspectaient nombre d'habitants de Kyoto, envoyant des espions partout, et patrouillant dans la ville. Il y avait une preuve quant à la présence de samouraïs de Choshu et d'Higo dans la ville, mais leur activité restait inconnue. Les espions suivirent les disciples de Miyabe Teizo, un des leader Ishin Shishi, et découvrirent un hangar, Masuya, qui était une base secrète des Ishin Shishis. Lorsqu'ils pénétrèrent dans le bâtiment, ils y trouvèrent des fusils et de la poudre. Le propriétaire, Kiemon, Shishi de Choshu, dont le vrai nom était Furutaka Shuntaro, fut capturé un jour avant l'Affaire Ikedaya.

Il fut passé à tabac, mais il refusa de parler, même avec le dos brisé. Alors Hijikata, le démon du Shinsen Gumi, s'en chargea. Une demi-heure plus tard, sa langue se délia: les Shishis voulaient brûler la ville de Kyoto une nuit venteuse autour du 20 juin, et, au milieu de la panique, tuer Matsudaira Katamori et Nagawanomiya Tatsuhiko, capturer l'empereur et l'amener à Choshu.

Le plan n'était pas génial, mais il inquiéta le Shinsen Gumi, soucieux d'éviter un massacre de la population de la ville. Ils contactèrent les soldats d'Aizu, mais ils ne vinrent pas. Le Shinsen Gumi ignorait la localisation de la réunion apportant une touche finale et décisive au plan, aussi Kondo sépara-t-il ses troupes en deux groupes, avec mission d'inspecter les tavernes et les salons de thé de Kyoto. Les deux groupes ne comportaient que 40 hommes chacun, à cause des maladies qui affaiblissaient les autres, qui se propageaient avec la chaleur. Le premier groupe était dirigé par Kondo, et comprenait Okita, Todo, Nagakura, et se dirigea vers l'auberge d'Ikedaya. Le second était dirigé par Hijikata et comprenait Inoue, Harada, et Saito Hajime, et se dirigea vers l'auberge de Shikoku (Shikoku-ya). Ces derniers firent chou blanc, mais ce ne fut pas le cas de ceux qui étaient allé à Ikedaya.

A 22 h 00, Kondo entra par la porte de derrière et demanda à consulter le registre des clients. Le garde courut alors dans les escaliers, donnant l'alerte. Kondo courut au deuxième étage après lui, défonça une porte coulissante, et se trouva nez à nez avec 30 Shishis. L'un d'eux éteignit la lumière, mais malgré l'obscurité, Kondo chargea et commença à les abattre l'un après l'autre. Neuf autres entrèrent derrière lui pour l'aider, tandis que les autres restaient en bas autour de l'auberge pour que personne n'en réchappe. Tout était terminé une grosse heure plus tard. Le Shinsen Gumi accusaient un mort, un mourant qui mourut le lendemain, et un blessé. 16 Shishis moururent dans l'auberge, 20 autres pendant la nuit et le lendemain. La victoire du Shinsen Gumi n'est pas surprenante, bien que ceux de l'auberge aient été menés à trois contre un par des samouraïs bien entraînés. En effet, le Shinsen Gumi n'avait cessé de se battre en conditions réelles depuis son arrivée à Kyoto: en un an ses progrès avaient été fulgurants.

Bien que les habitants de Kyoto ne puissent sincèrement les aimer, ils furent reconnaissants au Shinsen Gumi d'avoir sauvé leur ville. L'Affaire Ikedaya est le pinacle de la réussite du Shinsen Gumi. C'était leur meilleur moment.

[modifier] Kinmon no Hen, 18 Juillet 1864

Peu après l'Affaire Ikedaya, le fief de Choshu (aujourd'hui la préfecture de Yamaguchi) leva une armée de 3000 hommes et marcha sur Kyoto en représailles. Le Bakufu alignait 20 000 hommes, plus ceux des clans Satsuma et Aizu, gardiens des portes du palais impérial. La bataille était gagnée avant d'avoir commencé. Le Shinsen Gumi participa à cette guerre, et fut bien entendu dans le camp des vainqueurs. En une seule journée, le clan Choshu perdit 400 hommes, et le Bakufu moins de 60. Le feu ravagea 28 000 foyers, et nombre de civils périrent par les flammes de Kyoto incendiée.

[modifier] Une meilleure organisation

Le groupe gagna très rapidement en popularité, et de plus en plus de membres vinrent compléter ses rangs. Mais, avec 300 membres au sommet de sa gloire, le Shinsen Gumi devait changer d'organisation. Le mouvement fut réorganisé en 1865 autour d'une hiérarchie mieux articulée, mais comprenant toujours à sa tête les hommes du départ, ceux de Kondo. C'est la hiérarchie la plus célèbre :

  1. Capitaine (Socho) : Kondo Isami (Edo Gyofunai Dappan, maître du Tennen Rishin Ryu)
  1. Vice-Capitaine (Fukucho) : Hijikata Toshizo (Edo Gyofunai Dappan, Mokuroku du Tennen Rishin Ryu)
  1. Conseiller en stratégie militaire (Sanbo): Ito Kashitaro (Hitachi Shizuku Dappan, Shinto Munen Ryu and Hokushin Itto Ryu Menkyo Kaiden)

Capitaines des 10 groupes de combat (Bantaï Kumicho):

  1. Sôji Okita (Shirakawa Dappan, Tennen Rishin Ryu Menkyo Kaiden)
  2. Nagakura Shinpachi (Matsumae Dappan, Shinto Munen Ryu Menkyo Kaiden)
  3. Saito Hajime (Banshu Akashi Ronin, maître du Mugai Ryu)
  4. Matsubara Tadaji (Osaka Ronin, maître de Jujutsu du Sekiguchi Ryu)
  5. Takeda Kanryuusai (Izumo Dappan, maître du Naganuma Ryu (Stratégie militaire))
  6. Inoe Genzaburo (Edo Gyofunai Dappan, Tennen Rishin Ryu Mokuroku)
  7. Tani Sanjyuro (Osaka Ronin, maître de Harada Sanosuke)
  8. Todo Heisuke (Edo Gyofunai Dappan, Hokushin Itto Ryu Mokuroku)
  9. Suzuki Mikisaburo (Hitachi Shizuku Dappan, jeune frère d'Ito Kashitaro)
  10. Harada Sanosuke (Iyomatsuyama Dappan, Taneda Houzouin Ryu Menkyo Kaiden)

Caporaux (Gocho):

Shimada Kai

Kawashima Shouji

Hayashi Nobutaro

Okuzawa Eisuke

Maeno Goro

Abe Juuro

Kayama Takehachiro

Ito Tetsugoro

Kondo Yoshitaku

Kumebe Masachika

Kano Washio (du groupe d'Ito)

Nakanishi Nobori (du groupe d'Ito)

Ohara Kozo

Tomiyama Yabee

Nakamura Kosaburo

Ikeda Kotaro

Hashimoto Kaisuke

Ibaragi Tsukasa

(plus 2 autres)

Espions (Roshi Torishimari Yaku Narabi Kansatsu Gata):

Shinohara Tainoshin (du groupe d'Ito)

Yamazaki Susumu

Arai Tadao

Ashiya Nobori

Yoshimura Kan-Ichiro

Ogata Shuntaro

Nettoyage (Kanjo Gakari):

Kawai Kisaburo

NB: Il y avait deux caporaux (Gocho) sous les ordres du capitaine (Kumicho), et chaque unité (Taï) comportait dix hommes.

Instructeurs de Kenjutsu (Kenjutsu Shihan Gashira):

Sôji Okita

Ikeda Kotaro

Nagakura Shinpachi

Tanaka Torazo

Arai Tadao

Yoshimura Kan-Ichiro

Saito Hajime

Hattori Takeo

Instructeurs de Jujutsu (Jujutsu Shihan Gashira):

Shinohara Tainoshin

Matsubara Tadaji

Shinoda Sataro

Professeurs de littérature / culture (Bungaku Shihan Gashira):

Ito Kashitaro

Ogata Shuntaro

Mounai Yunosuke

Takeda Kanryusai

Tanba Yuzo

Instructeurs d'artillerie (Hojutsu Shihan Gashira):

Kiyohara Kiyoshi

Abe Juro

Instructeur de cavalerie (Bajutsu Shihan Gashira):

Yasutomi Saisuke

Instructeur de lance (Sojutsu Shihan Gashira):

Tani Sanjuro

[modifier] Autres troubles internes

Tout n'allait pas si bien que cela dans le Shinsen Gumi:

Quelques mois auparavant, Yamanami Keisuke Tomonobu, l'un des amis de Kondo depuis le dojo Shieikan, et ancien capitaine du Shinsen Gumi, s'isola politiquement de Kondo et d'Hijikata en se rapprochant de la doctrine Sonno Joi. Il déserta subitement, ce qui fit de lui un traître. Il fut capturé peu après par Sôji Okita et emmené à l'auberge de Yagi, où il fut contraint au seppuku pour avoir violé le deuxième commandement du Shinsen Gumi. Yamanami appela Okita, son poursuivant, et ils se rencontrèrent une dernière fois. Okita lui laissa une chance de fuir, mais il refusa, rentrant à Mibu pour accepter la sentence de mort. La dureté du jugement d'Hijikata imposée à Yamanami fut mal ressentie par les autres membres, parce que Yamanami était un brave homme honnête. C'est aussi ce qui provoqua la désertion de 15 membres, menés par Ito Kashitaro.

Miura Keinosuke, fils de Sakuma Shouzan (un des plus grands penseurs du Bakumatsu), était source de problèmes internes dus à son insolence.

Matsubara Tadaji, capitaine de la 4e unité du Shinsen Gumi, dut se faire seppuku quand il fut impliqué dans une histoire de mœurs.

Kawai Kisaburo fut exécuté parce qu'il ne pouvait pas justifier un trou dans la comptabilité du Shinsen Gumi.

Les frères Tani (Mantaro, Sanjuro and Kondo Shuhei) étaient une source de problèmes majeurs. Tout rentra dans l'ordre lorsque Saito Hajime tua Sanjuro, le capitaine de la 7e unité.

Tauchi Tomo fut exécuté parce qu'il avait été blessé par l'amant de sa femme, et qu'il n'avait pu en venir à bout et s'était enfui.

Le Shinsen Gumi changea ses quartiers et déménagea au temple Nishi Hongan, se faisant détester par les moines, surtout Nishimura Kanefumi, qui plus tard réunit les premières informations au sujet du Shinsen Gumi. Après quelques mois, il déménagèrent à nouveau dans un endroit que les moines avaient préparé pour eux. Takeda Kanryuusai capitaine de la 5e unité, tenta de s'allier avec Satsuma et déserta. Mais il fut rattrapé et tué par Saito Hajime. Finalement, beaucoup tentèrent de quitter le Shinsen Gumi parce que ses lois étaient trop dures.

[modifier] Les déserteurs

Mais l'affaire principale fut la désertion du groupe d'Ito, le 10 mars 1867: les gens qui fuirent furent:

Ito Kashitaro

Hattori Takeo

Abe Juro

Tomiyama Yabee

Nakanishi Nobori

Suzuki Mikisaburo

Arai Tadao

Kano Michinosuke (Washio)

Hashimoto Kaisuke

Nakaumi Jiro

Shinohara Tainoshin

Todo Heisuke

Kiyohara Kiyoshi

Mounai Kanmotsu (Yunosuke/Arinosuke)

Saito Hajime

Le second commandement restait pourtant en application: « il est interdit de quitter le Shinsen Gumi ». Kondo et Hijikata placèrent donc un espion parmi ceux qui voulaient partir, surnommés « Goryo Eji ». L'espion était le capitaine de la 3e unité, Saito Hajime, qui envoya des rapports détaillés en se donnant une couverture d'alcoolique qui rackettait même des gens pour se payer des soirées dans les quartiers chauds. Le 18 novembre, le groupe d'Ito fut exterminé lors de l'affaire appelée « Aburanokoji no Ketto », le « Combat à Mort de l'Aburanokoji ». La plupart du groupe de fuyards survécurent, mais les meneurs, Ito Kashitaro, Hattori Takeo and Todo Heisuke furent tués. Saito Hajime y gagna une réputation détestable, et l'incident ne fut pas oublié. Ainsi le 18 décembre, Sôji Okita échappa de peu à la mort et Kondo fut blessé par balle à l'épaule par les membres survivants du groupe d'Ito.

[modifier] Les loups se meurent

En fait, peu importe le mal que se donnaient Kondo et Hijikata, le Shinsen Gumi était déjà sur la pente descendante, à cause de la crise politique qui tournait en leur défaveur. Le 2 janvier 1866, une alliance se créa entre Satsuma et Choshu, qui fut établie par Sakamoto Ryoma, Katsura Kogoro et Saigo Takamori. Le 14 octobre suivant, le shogun laissait le pouvoir à l'empereur, et, le 9 décembre, l'empereur restait seul à assumer le pouvoir politique au Japon.

Le 15 novembre 1867 Sakamoto Ryoma et Nakaoka Shintaro furent assassinés à Oumiya. Immédiatement, le Shinsen Gumi fut soupçonné. Une preuve fut même apportée: un fourreau de sabre appartenant soi disant à Harada Sanosuke, ainsi qu'une sandale trouvée dans un jardin. Ceci provoqua une perte de confiance de tous envers le Shinsen Gumi, surtout de la part des hommes de Tosa. Ce ne fut que bien plus tard, en 1869, qu'un homme du Kyoto Mimawari Gumi avoua que c'était son groupe qui était responsable de l'assassinat. Mais ce meurtre influença l'avenir du Shinsen Gumi, et sa véritable origine ne fut révélée que trop tardivement. Les hommes de Tosa pensèrent que Miura Yasutaro avait manipulé le Shinsen Gumi afin de tuer Sakamoto, aussi décidèrent-ils sa mort. Et le 7 décembre 1867, le Shinsen Gumi fut impliqué dans l'affaire de Tenmaya, une tentative d'assassinat sur la personne de Miura. Cependant, puisque Miura était gardé par Hijikata Toshizo, Saito Hajime, Harada Sanosuke, Yoshimura Kan-Ichiro, Kishima Yoshitaro et Souma Kazue, il parvint à s'échapper.

Enfin, à 17h00, le 3 janvier 1868, un coup de canon déclencha la dernière et plus grande bataille du Bakumatsu, la Bataille de Toba et Fushimi, la première bataille de la guerre du Boshin. Le Shinsen Gumi y prit part, et essuya de lourdes pertes, presque 30 morts, comprenant Inoue Genzaburo Kazushige, le capitaine de la 6e unité, et le chef de l'espionnage, Yamazaki Susumu. Le groupe se replia au château d'Osaka, puis à Edo, mais Yoshimura Kan-Ichiro resta, et, refusant de rejoindre son fief, il fut contraint au suicide rituel. Après cette bataille, le Shinsen Gumi se regroupa à Edo de nouveau, et il fut établi une troisième hiérarchie, puisqu'il ne restait que 44 survivants:

Capitaine: Kondo Isami

Vice-capitaine: Hijikata Toshizo

Capitaines d'unités et assistants du vice-capitaine:

Sôji Okita

Nagakura Shinpachi Noriyuki

Harada Sanosuke

Ogata Shuntaro

Saito Hajime

Investigation:

Ooishi Kuwajiro

Kawamura Hayato

Caporaux:

Shimada Kai

Hayashi Nobutaro

Kohara Kozo

Kondo Gisuke

Shimura Takezo

Kumebe Masachika

Ozeki Seiichiro

Maeno Goro

Nakamura Kosaburo

Kakeigata

Kishijima Yutaro

Yauchi Kennosuke

Nakamura Gendo

Ootani Isao

Yasutomi Saisuke

Kanzaki Kazujizo

[modifier] La fin du Shinsen Gumi

Le 28 février, le Bakufu forma le « Koyo Chinbutai », basé sur le Shinsen Gumi. Cependant lorsque ce groupe fut formé, il ne restait que vingt membres, les autres étant partis. Le 6 mars, le groupe livra bataille à Katsunuma, tentant de vaincre la Kangun, l'armée du régime Meiji Ishin, au château de Koufu, mais ils perdirent, car beaucoup s'enfuirent, réalisant que la bataille était sans espoir.

Le Shinsen Gumi se replia, se regroupant à l'auberge d'Ookubo Shuzen. Cependant, lorsqu'il fut décidé que le Shinsen Gumi se dirigerait sur Aizu, Kondo et Hijikata se disputèrent avec Nagakura et Sanosuke. Ils brisèrent ainsi une amitié de six ans.

Le 1er avril, le Shinsen Gumi déménagea d'Edo vers Nagareyama, et le 3, ils furent encerclés par la Kangun. Kondo Isami, déguisé en Ookubo Yamato, vint s'excuser de leur avoir tiré dessus, mais Arima Fujita connaissait Kondo Isami et il fut démasqué. Il fut arrêté, et, malgré les efforts d'Arima, Kondo fut traité en vil criminel par Kagawa Keizou et Tani Tateki, deux hommes qui haïssaient le Shinsen Gumi depuis le meurtre de Sakamoto Ryoma. Finalement, le 25 avril 1868, Kondo Isami fut décapité dans Itabashi. Il avait 35 ans.

Sôji Okita était resté à Edo suite à sa tuberculose en phase terminale. Tout le monde était surpris par sa gaieté alors qu'il se réduisait de plus en plus à l'état de squelette. Personne ne put lui avouer la mort de Kondo, et il mourut en ignorant le destin de son meilleur ami le 30 mai, à 25 ans.

En avril, Hijikata avait rejoint Ootori Keisuke, pour former la dernière armée du Bakufu. Ils combattirent à Utsunomiya, mais perdirent encore face à la Kangun, et se replièrent à Aizu. Le 5 avril, Hijikata rencontra Matsudaira Katamori sur le chemin du retour vers Aizu. Le lendemain, le Shinsen Gumi était envoyer aider les forces du Bakufu à Shirakawa, mais étant donné les blessures d'Hijikata, Yamaguchi Jiro (Saito Hajime) devint leader du Shinsen Gumi, et adopta des tactiques de guérilla contre la toute puissante Kangun. Malgré cela, le Shinsen Gumi perdit la bataille de Bonari le 21 août, et se replia de nouveau au château Wakamatsu à Aizu. Le 4 septembre, ils livrèrent combat, dirigés par Saito, mais les 20 derniers Shinsen Gumi présents moururent. Seul Saito Hajime survécut, et il vécut dans l'ère Meiji en tant que policier sous le nom de Fujita Goro.

Le 20 octobre, Hijikata Toshizo et les derniers survivants du Shinsen Gumi arrivèrent à Hokkaido, établissant leurs quartiers au Goryoukaku. Le 15 décembre, Hijikata fut désigné ministre des armées du pays d'Ezo, dirigé par Enomoto Takeaki. Mais le gouvernement Meiji ne laissa pas faire, et attaqua Hokkaïdo en 1869, envoyant la Kangun. Hijikata mena le Shinsen Gumi à la victoire plusieurs fois, mais il dut se replier sur Hakodate, le 1er mai. Le 11 mai, l'attaque finale eut lieu, et Hijikata fut tué par balle durant la bataille. Il avait 35 ans. La mort d'Hijikata marque la fin du Shinsen Gumi.

[modifier] Liens externes


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