Saint Sava
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Saint Sava de Serbie, dans le monde Rastko Nemanjić est le cadet des fils du grand duc Stefan Nemanja. Il est né aux alentours de 1169 et il est mort le 14 janvier 1236. Il est le père de l'Église serbe et le plus populaire des saints de Serbie. L'Église le fête le 14 janvier.
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[modifier] La vocation
Il reçut de son père le titre de prince sur la région de Zahumlje, l'actuelle Herzégovine. Il refusa le pouvoir et partit au mont Athos, où il reçut son nom monastique de Sabas. La légende raconte qu'il aurait fui la cour de Serbie au cours d'une chasse. Il aurait alors reçu de moines athonites une icône de la Vierge Marie à Trois-mains (Bogorodica trojerucica) : une prophétie ancienne se réalisait. Il avait été annoncé en effet que cette icône, l'une des plus sacrées de l'Église orthodoxe, devait être remise à un moine de sang royal.
[modifier] Le Monastère de Hilandar
Sava appela son père qui avait lui aussi pris l'habit de moine sous le nom de Siméon, à le rejoindre sur le mont Athos. Celui-ci, accepta et quitta le monastère de Studenica pour le rejoindre en 1197.
Là-bas le père et le fils révolutionnèrent la vie quotidienne des moines, en organisant à l'aide de riches donations, de nombreuses constructions et réparations de plusieurs monastères, ils relancèrent fortement la vie spirituelle. Cette renaissance spirituelle fit de saint Sava et de saint Siméon les seconds fondateurs du mont Athos, titre reconnu par tous les moines du Mont.
Ils décidèrent alors de donner à la Serbie un monastère sur le mont Athos, parmi les monastères abandonnés du mont qui devaient être restauré, il choisirent celui de Hilandar, (chilandari) qui était le plus abandonné de tous. Avec l'autorisation de Constantinople, ils le firent agrandir et restaurer avec une telle réussite qu'il donna à la Serbie une renommé considérable dans tout le monde orthodoxe. L'empereur Alexis III Ange (1195-1203) donna à l'Hilandar une pleine autonomie comme les plus importants monastères du Mont Sacrée. Il ajouta qu'il donnait Hilandar et les terres avoisinantes, à Siméon et Sava "comme un don éternel aux Serbes".
L'icône de la Mère de Dieu aux trois mains, l'une des icône les plus sacrées de la chrétienté est sur l'Hilandar, elle aurait été apporté par saint Sava.
Hilandar protégé pendant des siècles de tous les troubles extérieurs, changements dynastiques, guerres, troubles sociaux et autres invasions devînt avec le temps, le centre de la vie spirituelle et culturelle du peuple serbe.
[modifier] L'Église orthodoxe serbe autocéphale
En 1217, le frère de Saint Sava, Stefan Ier Nemanjić fut le premier roi serbe couronné, mais il le fut par le pape Honorius III. Sava était sur le Mont-Athos , il fut irrité par le couronnement de son frère par le pape, les deux grandes églises chrétiennes qui étaient juste des rivales sont devenues ennemies depuis 1204. Mais rapidement, Sava pardonna et se réconcilia avec son frère Stefan, et partit pour Nicée comme convenu avec son frère pour rencontre l'empereur Théodore Ier Lascaris.
En effet, le pillage de Constantinople par les croisés en 1204, avait déplacé la cour de Constantinople à Nicée en Asie Mineure.
Là-bas, il obtient pour la Serbie en 1219 l'autonomie de l'Église orthodoxe serbe, l'autocéphalité.
On ne connaît pas les détails exacts des négociations entre Saint Sava et le primus inter pares, le patriarche œcuménique Manuel étant en effet la seule autorité honorifique capable de donner son aval pour l'autocéphalité.
On imagine que Sava a du jouer des troubles politiques de l'époque pour convaincre l'Empereur de son soutien, puis avec l'aide de ce dernier, convaincre Manuel qu'il était en mesure de "ramener son frère vers l'orthodoxie" alors que celui-ci avait été couronné par le Pape.
Sava fut donc désigné comme le premier archevêque serbe. L'Église serbe était indépendante vis-à-vis du Patriarcat œcuménique et de l'Empereur Byzantin.
Sefan Nemanjic et son frère Sava ont parfaitement profité de la situation de la Serbie à l'époque, la couronne de Stefan avait été donnée par le Pape romain catholique et l'autocéphalité, obtenue de l'empereur byzantin orthodoxe.
[modifier] Le Code de Saint Sava
Dans le but de consolider la connaissance du christianisme orthodoxe au sein du peuple serbe. Saint Sava organisa l'Église serbe, il établit aussi le Code de Saint Sava, Krmcija ou Nomocanon, il avait commencé à le rédiger sur le mont Athos, puis à Salonique. Il le termina en 1220. Il a pour base des lois serbes et byzantines et a été adapté aux besoins de l'église serbe. Ce texte se compose de lois civiles et ecclésiastiques.
Ce texte respecte et repose sur la règle du christianisme orthodoxe établit sous Constantin Ier, le travail de consensus entre les autorités religieuses et laïques, concept qui était très cher à saint Sava et qui laissera une trace dans la Serbie médiévale et même moderne. Même si à l'époque, saint Sava était en contradiction avec une nouvelle politique du patriarche de Constantinople, qui lui, influencé par Rome, poussait à l'omnipotence spirituelle.
Par la suite, le concept de consensus dominera de nouveau à Constantinople et aujourd’hui encore, le premier ministre grec se rend régulièrement sur le mont Athos pour recevoir les hommages des moines comme le faisaient les souverains orthodoxes à l'époque de saint Sava.
À Zica, en 1221, Sava publia un guide pratique de la véritable foi orthodoxe de l'Église serbe. Où il établit comme seul autorité, les conciles œcuméniques et les enseignements des pères de l'Église comme unique règle.
Dans le mêmes temps, il condamna les enseignements hérétiques des bogomiles, plus connu en Europe occidentale sous le nom de cathares, qui avaient pour origine la Bulgarie et la Bosnie.
Le Guide et le code de Saint Sava sont la colonne de l'autocéphalie orthodoxe serbe.
[modifier] Les Écoles religieuses et laïques de saint Sava
Sava figurait parmi les plus érudits du monde byzantin et donc d'Europe. Il rédigea plusieurs biographies d'une haute qualité littéraire, dont celle de son père, la Vie de saint Siméon. Des textes traitant de la gouvernance, des conquêtes militaires et les méthodes de fondation d'un monastère.
Il organisa aussi des écoles autour des monastères, les plus connus sont ceux de Hilandar, bien sûr, mais aussi Studenica, Zica, Mileseva, ou des moines donnaient l'instruction à de jeunes gens de toutes origines sociales.
Il développa aussi des écoles laïques pour les adultes et les adolescents. Elle était installée, le plus souvent, dans les villes et les grands villages, ainsi que dans les demeures des membres de la noblesse serbe.
[modifier] La mort de Saint Sava
En 1234, il renonça à son titre d'archevêque de Serbie pour le donner au hiéromoine Arsène de Syrmie. Il fit alors son dernier pèlerinage sur le tombeau du Christ à Jérusalem. Sur le chemin du retour, il fît une halte à Trnovo où il informa l'empereur bulgare, Jean II Assène, de ses efforts pour faire reconnaître le patriarcat bulgare. Il ne quitta pas Trnovo, où il mourut le 14 janvier 1236. Il fut enterré dans l'église des Quarante martyrs.
Après de difficiles négociations, le roi des Serbes Vladislav réussit en 1237 à ramener les reliques de son oncle dans sa fondation pieuse de Mileševa, afin de l'y enterrer.
Mais le 27 avril 1594, le pacha turc ordonna que l'on transporte les restes du saint à Belgrade pour les brûler. En effet, le peuple serbe restait encore en très grande majorité fidèle au christianisme. Pour forcer les Serbes à reconnaître la puissance turque et ainsi les pousser à se convertir en masse à l'islam, le pacha avait décidé de bruler les restes de saint Sava.
Aujourd'hui, à l'emplacement du bûcher, se dresse l'un des plus grands temples chrétiens en Europe, le "temple de Saint Sava". Sa personnalité et son œuvre font de saint Sava l'un des personnages illustres les plus respectés par les Serbes aujourd'hui.
[modifier] Liens internes
[modifier] Sources
- Dusan Batkovic, Histoire du peuple serbe, éditions L'âge d'homme (ISBN 282511958X)
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