Robert Flaherty
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Robert Flaherty | |
Nom | Robert Joseph Flaherty |
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Naissance | 16 février 1884 Iron Mountain États-Unis |
Nationalité | Américain |
Mort | 23 juillet 1951 Vermont États-Unis |
Profession(s) | Réalisateur |
Films notables | Nanouk l'Esquimau, L'Homme d'Aran, Louisiana Story |
Robert Joseph Flaherty était un réalisateur de cinéma américain né le 16 février 1884 à Iron Mountain dans le Michigan et décédé le 23 juillet 1951 à Vermont dans le Montana.
Il est considéré, avec Dziga Vertov, comme l'un des pères du film documentaire (terme utilisé pour la première fois lors de la sortie de Moana, dans un article du New York Sun écrit par John Grierson, qui travaillera plus tard avec Flaherty). C'est lui qui établit le premier le principe de fréquentation et complicité avec les filmés qui sera cher, plus tard, au cinéma direct, méthode largement utilisée par Jean Rouch dans ses films. Il est considéré aussi comme le fondateur de la docufiction (Moana - 1926), une pratique utilisée, d’une façon plus ou moins intense, dans tous ses films depuis Nanouk l'Esquimau.
Contemporain de Flaherty, le portugais José Leitão de Barros est, avec lui, un des pionniers de la docufiction et de l'ethnofiction, avant que Jean Rouch ne les applique d’une façon méthodologique en tant qu’anthropologie visuelle.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Né d'une famille issue de l'émigration irlandaise, Flaherty débute sa carrière comme explorateur, cartographe et géologue dans la région de la Baie d'Hudson, au Canada, pour le compte d'une compagnie de chemin de fer. En 1913, lors de sa troisième expédition dans cette région, son patron, Sir William Mackenzie, lui suggère de se munir d'une caméra afin de filmer la nature sauvage ainsi que les gens qui y vivent. Flaherty est particulièrement intéressé par les Inuits.
Son premier reportage filmé date de 1916. Le film, enregistré sur un support nitrate très inflammable est malencontreusement détruit par une cigarette. De cette malheureuse expérience, il découvrira qu'il ne veut plus faire des films de voyages et d'expédition, mais plutôt des films de connaissance et de rapprochement des peuples plus éloignés.
Nanook of the North est un travail de commande, réalisé pour le grand fourreur parisien Révillon. Le film obtient un immense succès public. Pourtant, les choix de Flaherty dans le traitement du sujet, comme par exemple le fait de mettre en avant la personnalité de Nanook, lui attirent des critiques, certains allant jusqu'à l'accuser de manipulation. Le reproche n'est pas tout à fait injustifié, car certains événements ont été effectivement mis en scène.
Flaherty partira ensuite en Polynésie tourner Moana. Grâce à Grierson, il tournera de novembre 1931 au printemps 1933, The man of Aran.
Son dernier documentaire Louisiana Story relate l'installation d'une plateforme d'extraction de pétrole dans les marais de Louisiane.
Robert Flaherty a également co-réalisé avec Friedrich Wilhelm Murnau le film Tabou (Tabu, 1931).
[modifier] Une certaine vision du cinéma
Flaherty est un des premiers à avoir fréquenté ses sujets avant de les filmer. Ainsi, son cinéma repose sur ces liens de complicités. Le cinéma selon Flaherty est un moyen de connaissance et de rapprochement. Il voit ses filmés comme de réels collaborateurs. Ainsi, il traite sa pellicule sur les lieux même du tournage et projète son film au fur et à mesure de son montage et de sa collaboration.
Flaherty arrive sur les lieux du tournage sans pré-conception. Il ne sait pas ce qu'il va trouver sur place et il est toujours dans l'attente d'une révélation. Quand il a trouvé cette révélation, il essaie de la mettre en valeur par sa mise en scène documentaire. Il veut ainsi atteindre l'essence de cette vérité.
Il y a donc mise en scène chez Flaherty. Il dramatise les évènements, engagent des acteurs non-professionnels pour jouer dans ses films. Par exemple, Nanouk l'Esquimau ne s'appelle pas vraiment Nanouk. Il n'est pas vraiment en couple avec cette femme et n'a pas ces enfants. Dans L'homme d'Aran, le pêcheur n'est pas vraiment un pêcheur et ce n'est pas réellement sa famille. Flaherty recrée également certains moments qui ont été impossible à filmer. Il déforme aussi la réalité en créant pour Nanouk l'Esquimau un faux igloo pour pouvoir filmer à l'intérieur de celui-ci (un vrai igloo n'aurait pas laissé entrer assez de lumière pour le filmage). Cette déformation de la réalité a été souvent critiquée, mais également défendue par des auteurs comme Gilles Marsolais. Celui-ci dénonce le puritanisme de la pseudo-objectivité: il est question avant tout de respecter une vérité profonde.
Il est également intéressant de noter que le dialogue pour Flaherty n'a que peu d'importance. Pour lui, c'est la musique de la langue qui est intéressante plutôt que son sens. Il accorde également beaucoup d'importance à la musique de ses films, car ils sont créateurs de mouvements, qui, selon lui, sont ralentit par la parole.
[modifier] Les thèmes de Flaherty
Les films de Flaherty sont des films humanistes, contemplateur, lyrique et épicurien à l'image de l'homme. Ce sont des films de combat et de courage, proches du mythe.
-la beauté naturelle
-les anciennes traditions
-le regret du passé
-l'entraide familiale
-le conflit de l'homme avec la nature
-l'apprentissage par la souffrance
[modifier] Filmographie
- 1922 : Nanouk l'Esquimau (Nanook of the North) ;
- 1925 : The Pottery-Maker ;
- 1926 : Moana (Moana : A Romance of the Golden Age) ;
- 1928 : Ombres blanches (White Shadows in the South Seas) co-réalisé avec W.S. Van Dyke, Flaherty quitta le tournage avant la fin pour des raisons de compatibilité d'humeur ;
- 1927 : The Twenty-Four Dollar Island ;
- 1931 : Industrial Britain (co-réalisation avec John Grierson) ;
- 1934 : L'Homme d'Aran (Man of Aran) ;
- 1937 : Elephant Boy (co-réalisation avec Zoltan Korda) ;
- 1942 : La Terre (The Land) ;
- 1948 : Louisiana Story.