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Rexpoëde - Wikipédia

Rexpoëde

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Rexpoëde
Commune dans l'arrondissement de Dunkerque
Pays
drapeau de la France
     France
Région Nord-Pas-de-Calais
Département Nord Nord
Arrondissement Dunkerque
Canton Hondschoote
Code Insee 59499
Code postal 59122
Maire
Mandat en cours
Bruno Brongniart
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de Flandre (CCF)
Coordonnées
géographiques
50° 56′ 23″ Nord
         2° 32′ 27″ Est
/ 50.9397222222, 2.54083333333
Altitudes moyenne : 20 m
minimale : 7 m
maximale : 24 m
Superficie 1 337 ha = 13,37 km²
Population sans
doubles comptes
1 885 hab.
(2005)
Densité 141 hab./km²
Gentilé Rexpoëdois (es)
Carte de localisation de Rexpoëde

Rexpoëde (Rekspoede en néerlandais) est une commune de France, située dans le département du Nord (59) et la région Nord-Pas-de-Calais.

Sommaire

[modifier] Heraldique

"D'argent à la fasce de sable, au premier canton d'or bordé de gueules et chargé d'un lion de sable."

[modifier] Ethymologie

Rexpoëde est mentionné en 1107 sous les noms de Rexpouda, Rikespold, Rikespoud, du germanique Rikis Bothia (demeure de Riki), chef de clan franc probablement. En 1650, dans sa Flandria Illustrata, Antonius Sanderus dit Rexpoele, lui donnant le sens de Rangée de marais de « Reks » et « Poel », et les cartes ou peintures de châtellenies de Bergues et Furnes disent « Respoue », c'est d'ailleurs ainsi qu'il se prononce couramment en flamand occidental.

[modifier] Géographie

Située à 18 km de Dunkerque, 59 km de Lille, 26 km de Furnes (Belgique)

[modifier] Histoire

[modifier] L'avant révolution

[modifier] Le massacre du curé

Lors des guerres de Religion, le 25 janvier 1567, les gueux venus d'Hondschoote massacrent à l'autel, durant l'office, le curé Jean de la Fosse et son vicaire Jean de la Marlène, ainsi que le sacristain.

[modifier] Période Révolutionnaire

[modifier] Affres de la Révolution

Offrant une idée de ce que fut partout cette époque de dissension, de délation et de luttes, Rexpoëde paye son tribut à l'époque révolutionnaire : en 1791, trente hommes et un officier y sont délégués « pour assurer la tranquillité publique et protéger le sieur Colard, capitaine général des douanes, et sa brigade ». En mars 1792, les gendarmes durent intervenir et eurent fort à faire pour réprimer une émeute qui avait éclaté lors de la plantation de l'Arbre de la Liberté. En 1793, le curé constitutionnel Vanden Heede, farouche patriote, dénonce et fait arrêter le conseil municipal ainsi que le sieur Verscheure et ses cinq sœurs, tous acheminés sur la prison de Béthune en attendant leur transfert à Arras pour pourvoir la guillotine de Jean Lebon et qui ne doivent leur salut qu'à la chute de Robespierre le IX Thermidor an III (27 juillet 1794).

[modifier] La bataille d’Hondschoote

En cette même année 1793, le village fut le théâtre de deux combats : le 21 août, pour investir la place forte de Bergues, les Anglo-Hanovriens du maréchal Freytag, après avoir réduit Oost-Cappel, font irruption dans le village où les Sans-Culottes, aidés par le curé Vanden Heede à la tête d'une quinzaine de jeunes gens du village, résistèrent pendant trois heures à un contre dix ; les 6 et 7 septembre suivants, venant de Bambecque, l'armée républicaine, avec des fortunes diverses, occupe le village et, lors d'un engagement d'avant-garde, tint un moment entre ses mains le prince Adolphus, septième fils du roi d'Angleterre, et garda prisonnier, une partie de la nuit, le maréchal Freytag de l'armée hanovrienne, dans la « maison du potier ».

[modifier] Du XIXe siècle à nos jours

Empruntons, depuis Bergues, l'ex Nationale 16A qui, depuis 1963, est dénuée de ses grands arbres qui lui faisaient si belle parure. Dix kilomètres et voilà Rexpoëde, village important et bien bâti, offrant l'ordonnance continue de ses maisons avenantes, souvent à deux niveaux, s'alignant tout au long de ce qui fut, sous l'Ancien Régime, la chaussée royale de Bergues à Ypres et qui fut longtemps pour Dunkerque la route de Lille (pavée seulement au XVIIe siècle).

Dans la cour de Baudouin, comte de Flandre, sont identifiés trois Rexpoedois qui ont noms Jacquemart, Digue et Lotard.

Dans le contexte de l'industrie drapière qui prédomine à Hondschoote, en 1280, foulons et tisserands rexpoedois se joignent à la révolte contre la mainmise corporative d'Ypres. En 1328, à la bataille de Cassel contre le roi de France, Philippe VI de Valois, les milices flamandes vaincues accusèrent cinquante-six morts de Rexpoëde alors qu'Hondschoote, ville industrielle, en compte cent vingt-huit, ce qui est pour ce village indice d'une certaine concentration humaine.

Bien centré, Rexpoëde a toujours fait figure de bourg ; il n'est que d'évoquer ses deux marchés hebdomadaires, le chemin de fer d'intérêt local (à voie étroite, en activité de 1893 à 1957) le reliant tant à Dunkerque qu'à Hazebrouck lui ouvrant les communications sur Lille et, de là, sur Paris.

Ses quatre brasseries, dont deux dataient du XVIIe siècle, sa distillerie, qui naquit vers 1880 et fut très active jusqu'en 1954 où beaucoup fermèrent par dispositions gouvernementales. Une poterie où l'on fabriquait carreaux de terre vernissée, tuiles, tuyaux de drainage et qui était plus que séculaire lorsqu'elle ferma vers 1890 et dont la rue de la poterie nous rappelle l'existence. E. Coornaert cite aussi une « fabrique » de tabac, mais il y existait encore une briquèterie et une tannerie. Le marché du jeudi devint si important que, en 1894, on décide de l'agrandir de 400 m2 et de paver une partie du cimetière qui devint ainsi la place actuelle.

Contribuant encore à l'animation, s'y tenaient deux neuvaines annuelles, les troisième dimanche de juillet et de septembre, dont nous sont restées les ducasses. Le marché aux bestiaux se tenait place Saint-Pierre qui était l'intersection de la rue principale avec celle de la poterie et la rue nouvelle qui était plus dégagée que maintenant. Il se tenait le dimanche matin.

L'actuelle société de Saint Sébastien est l'héritière ou la survivance de celle que, en 1650, Sanderus mentionne comme y existant depuis fort longtemps.

C'est en 1866 que fut fondée la première société de musique qui existe encore actuellement. Sapeurs-pompiers et carabiniers y sont également présents, et jusqu'en 1950, dans trois bourloires, on pratiquait la boule flamande.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
Juin 1995 à ce jour Bruno Brongniart
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Avec un superficie de 1337 hectares, Rexpoëde a connu au cours des siècles un graphique ascendant et descendant : 1350 habitants en 1560, 1958 habitants en 1848, 1863 habitants en 1885, pour n'en plus compter que 1167 en 1975

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
1067 1154 1167 1384 1534 1546
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Le Château Bouly de Lesdain

Dans la rue du Général Anthoine (la partie qui va de la place vers Oost-Cappel et la Belgique (route d'Ypres) se trouve au n°47, l'entrée du Château Bouly de Lesdain.
En 1917, le château fut le P.C. du Général Anthoine, qui à l'époque était général en chef des armées alliées et adjoint du Général Pétain, combattant d’Armentières à la mer à Furnes en Belgique. À ce titre, il reçut successivement du 2 juillet au 17 août :

En juillet :

  • Le Prince de Teck d'Angleterre, frère de la Reine Mary d'Angleterre
  • Sa Majesté le roi Georges V d'Angleterre
  • une mission américaine
  • le prince de Galles, futur roi Édouard VIII
  • le général Pétain le 15 juillet, commandant en chef de l'Armée Française
  • Lloyd Georges, premier ministre d'Angleterre
  • M. Painlevé, ministre de la guerre
  • Raymond Poincaré (le 22), président de la République
  • Bourgeois, ministre du Travail
  • Sa Majesté Albert 1er, roi des Belges.

En août :

  • Le maréchal Sir Douglas Haig, commandant en chef de l'armée Britannique
  • M. Alexandre Ribot, président du Conseil
  • M. Albert Thomas, ministre des Munitions
  • le Général Bouquois, commandant en chef de l'Armée Belge
  • le Général Pétain
  • leurs Majestés Albert Ier, roi des Belges et la reine Elisabeth
  • une mission roumaine et une mission italienne.

[modifier] La résidence du Général Anthoine

Au n° 42, rue du Général Anthoine, le Général Anthoine avait sa résidence.

[modifier] La maison du potier

Au n° 35, rue des Frères Neuville, se trouvait la maison du potier. Il y a environ 200 ans, Rexpoëde y fabriquait des poteries et rivalisait avec Saint-Omer et Ypres.
La maison du potier doit surtout sa célébrité au fait que l'armée française de la Révolution détint pendant une nuit un prisonnier célèbre en la personne du Maréchal Fretag, la nuit du 7 au 8 septembre 1793, la veille de la bataille d’Hondschoote.

[modifier] L’église Saint-Omer

  • La première église issue de la primitive chapelle de 1160 est reconstruite en 1557, mais un pilier, portant le millésime 1497, subsista jusqu'au remaniement de 1900.
  • Initialement dédiée à Saint Nicolas, elle se place sous le vocable de Saint-Omer. La majorité des églises flamandes (comme celle de Rexpoëde) sont du type église-halle, avec trois nefs d'égale hauteur d'où émerge la tour à la croisée du transept.

Un tremblement de terre ébranla si sérieusement cette tour, qu'elle dut être remplacée en 1900. La commune vendit ses hectares de dunes en front de mer jouxtant la frontière, à l'emplacement même de l'actuel camping du Perroquet à Bray-Dunes, pour couvrir les frais de la nouvelle tour de 66 mètres, flèche comprise, qui s'élève actuellement au pignon ouest de l'église. Heureusement conçus et menés, d'importants travaux nous ont livré l'actuel beau vaisseau de style néogothique de 48 m sur 20 m (intérieur) qui a gardé la majeure partie de ses objets mobiliers, dont le buffet d'orgues provenant de l'abbaye Saint-Winoc à Bergues, stalles et chaire, ainsi que peintures votives avec textes néerlandais, langue encore usuelle de toute la Flandre intérieure parlée conjointement avec le français.

  • Gravée dans le bronze, en 1833, par Gorlier, fondeur à Frévent, la grande cloche nous livre son histoire, baptisée en 1834 avec comme parrain l'illustre Lamartine, poète, homme politique et député de Bergues, que l'on pourrait croire fourvoyé en ce village si l'on ne savait qu'il y venait faire de fréquentes visites à son ami et grand électeur Jean-Louis Debuyser.

Debuyser avait asséché les Moeres avec M. Bosquillon de Genlis à la requête du comte Hervyn de Nevele, et était maire de ce village.

[modifier] Le presbytère

Le presbytère, vieille et vaste demeure vendue en tant que bien national, fut racheté par la commune en 1812. Précédemment bien implanté dans la verdure, il perdit beaucoup de sa poésie lors de transformations malencontreuses qui lui ont enlevé son petit pont (avec piliers et grilles) qui franchissait sa douve comblée, ainsi que ses arbres.

[modifier] Les moulins à vent

Dans la dernière partie du XIXe siècle, le village possédait encore ses quatre moulins à vent répondant aux noms suivants :

  • De Practyque (la pratique), près de l'actuel lotissement « La Roseraie »
  • De Kerkhof Meulen (moulin du cimetière), au sud immédiat du presbytère, alors que le cimetière entourait encore l'église jusqu'en 1908, date de son transfert
  • Den Disch Meulen, ou moulin des pauvres, a l'intersection de la route d'Ypres et du chemin du Preek Hoek
  • jusqu'en 1950, travaillait encore le Klooster Meulen, au lieu-dit le « Zwaerte Gat », et qui était, sans erreur, le plus vieux moulin d'Europe. En effet, Mabille de Poncheville, dans « Flandre et Artois » (1938), dit : « Le plus vieux moulin d'Europe aurait été à Rexpoëde et datait de l'an 1001. » Il y a avait en effet dans ce moulin une pièce de charpente portant les dates 1001, 1243, 18.., qui avaient été reportées sur une pièce de remplacement ainsi que le voulait la coutume des charpentiers de moulins.

Joseph Dezitter, auteur de plusieurs livres sur la Flandre, a confirmé. Cette pièce de bois existe toujours. Le moulin fut volontairement abattu par son dernier propriétaire qui le tenait d'un lointain aïeul qui l'avait acquis, en assignats, à une vente de « biens nationaux » (en néerlandais Natie Goed), biens religieux ou nobles annexés par la Révolution, et cela à travers toute la France où la terre appartenait à ces détenteurs de privilèges jusqu'à leur abandon dans la nuit du 4 août 1789. Mais, dans cette Flandre conservatrice, ces acquisitions, considérées comme sacrilège, furent prétexte à des contes fantastiques où l'on voyait les acquéreurs en proie aux tourments de l'enfer et leur descendance vouée aux gémonies en raison de ces achats maudits. Cette version, créée et savamment orchestrée par le clergé du Concordat, alla jusqu'à susciter des fondations charitables à seule fin de lever l'interdit pesant sur la mémoire de ces profiteurs ou présentés comme tels...

[modifier] La maison « Espagnole »

Maison rurale flamande datant de 1760. On notera plus particulièrement les vent-berges qui protègent la toiture..

[modifier] Les cafés

Les estaminets ou cafés se comptèrent jusqu'à 71 au début du siècle alors qu'il en reste péniblement 4 à ce jour.

[modifier] Légendes

[modifier] Le cimetière du diable

Au lieu-dit Duivels Kerkhof (Cimetière du Diable) on disait « qu'en cet endroit s'élevait un couvent que le courroux céleste fit disparaître en une nuit en punition de la conduite licencieuse des nonnettes et où nul ne s'aventurait la nuit tombée à cause des feux follets qui poursuivaient les humains... ».

[modifier] Hameaux et Lieux Dits

  • Comme dans tous les villages, il y a ici des hameaux et lieux-dits qui sont : De Nieuwe Meulen (nouveau moulin), den Smesch Heeck (le coin de la forge), t'Swaerte Gat (le trou noir), t'Roede Cruys (la croix rouge), den Paelme Heut (le buis). Duivels Kerkhof (ou cimetière du diable) sera prétexte d'évoquer la légende perpétuée encore jusqu'au premier tiers de ce siècle, et qui voulait qu'en cet endroit, s'élevait un couvent que le courroux céleste fit disparaître en une nuit en punition de la conduite licencieuse des nonnettes, et où nul ne s'aventurait la nuit tombée à cause des feux follets qui poursuivaient les humains, et qui, comme chacun sait, sont des âmes en tourment qui implorent la prière des vivants...
  • Le chemin du Preek Hoek qui va du Swaerte Gat jusqu'à KILLEM, sur le territoire duquel village exista longtemps un estaminet du même nom, rappelle cette fin troublée du XVIe siècle, où les propagateurs de la Foi Nouvelle tenaient sermon la nuit en des endroits écartés de la campagne, Preek Hoek étant lieu ou coin de prêche.

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Wenceslas Cobergher, ingénieur des eaux, habitat le château Bouly de Lesdain, qui dessécha Les Moëres de 1619 à 1627 par la création d'une digue de protection des Moëres, le Ringsloot. Il inventa également le drain en terre cuite permettant le drainage des terres humides de la Flandre argileuse.
  • Les frères Neuville : Dans la première moitié du XIXe siècle, une famille de facteurs d'orgues d'églises, les Neuville, y fut en grand renom. Le père Charles Louis (1816) et ses deux fils, Emile (1843), Alfred (1847), fournirent, réparèrent ou transformèrent les instruments de la plupart des églises de Flandre et largement au-delà, exportant même en Allemagne et en Amérique. Un troisième fils, Valentin Neuville, fut Premier Prix de Conservatoire de Bruxelles et professeur d'orgue au Conservatoire de Lyon ; c'est un compositeur post-franckiste des plus attachants. Ainsi, la rue qui porte leur nom honore tous ceux qui oeuvrent à l'essor et à la réputation du village.

Au n° 25, rue des Frères Neuville, se situe la maison qui fut la demeure et l'atelier de fabrication des frères Neuville

  • Lamartine qui avait un faible pour Hondschoote fit don à l'église de Rexpoëde d'une cloche, c'était lors d'une campagne électorale... en 1833.
  • Le général Anthoine: Une rue porte le nom du général Anthoine. « Durant la Première Guerre mondiale, le général Anthoine, commandant la première armée française, eut, de juin à septembre 1917, son quartier général dans l'actuel GROEN HOF (le domaine vert) où l'on décida d'aligner le front de Dixmude, au nord, avec celui de l'armée anglaise vers Ypres, et par la même occasion de montrer aux alliés américains, fraîchement entrés en guerre à nos côtés, que l'armée française était restée un outil efficace et cohérent entre les mains de ses chefs, après les mutineries du printemps 1917. Pendant toute cette période défila dans cette propriété tout ce que les pays alliés possédaient comme rois, princes, présidents de la République, généraux. ministres et délégations ».
  • Wilfried Martens : Le restaurant du Lion d'Or reçut l'été 1988 la visite de M. Wilfried Martens, Premier ministre de Belgique.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes, sources et références

[modifier] Liens externes


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