Peintre au cinéma
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Le peintre au cinéma est un personnage de fiction emblématique de la figure de l’artiste. Le génie créateur renouvelle la figure héroïque de l’aventurier, du cow-boy solitaire dans un univers cultivé et urbain (Paris ou New York) qui joue de la contradiction entre la liberté individuelle et les formes de l’organisation sociale (famille, reconnaissance).
Les biographies sont concentrées sur les figures de certains peintres célèbres : Rembrandt, Vermeer, Michel-Ange, Goya, Picasso, Modigliani, Bacon, Munch, Pollock, van Gogh, etc ... génial démiurge ou figure du peintre « raté » incompris en échec, figure du perdant face à la reconnaissance sociale. Il ne semble pas exister de biographie filmée de Cézanne, de Degas, Delacroix, Courbet, Manet ou Monet ! Leur biographie respective ne semble pas correspondre aux nécessités cinématographiques de l’archétype.
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[modifier] L’archétype de l’Artiste au cinéma
Il est un individualiste, bohême ou dandy (image d’Epinal) décrit comme un génie, obsédé par sa création (gros plan sur sa main peignant fébrilement) solitaire (seul face à la toile), asocial (pissant dans la cheminée, retournant la table des commensaux), antipathique (sur de lui et méprisant), inquiétant (amateur de femmes), presque enfantin (perdu dans ses rêves) souvent désarmant et réconciliateur dans la solitude de l’atelier face aux tumultes de la société (seul face au modèle féminin). Entier, pétri de contradiction, il peut être charmant ou odieux, fait de chair et de sang, amateur de femmes ou d’hommes, mondain ou maudit.
Le peintre au cinéma est un personnage qui regarde et est incontrôlable. A cet archétype correspond son double le marchand, personnage cynique, amusée, spirituel et toujours mondain, Pierre Brasseur (dans La Métamorphose des cloportes (1965) de Granier). Il peut arriver que les deux personnages se retrouvent dans la figure du peintre « réussi », personnage de fiction, trafiquant cynique dans « La Traversée de Paris » (1956) de Claude Autant-Lara ou Gabin (Grandgil) campe un peintre « montmartrois » parisien inquiétant et reconnu. Tel aussi le personnage du peintre expressionniste abstrait Nick Nolte (Lionel Dobie) qui se venge de sa maitresse Paulette dans New York Stories 1989 "Life Lessons" (Apprentissages) de Martin Scorsese.
[modifier] Les archétypes biographiques
La biographie de Rembrandt est un exercice de clair-obscur et de lumière tamisée pour les chefs opérateurs comme dans Rembrandt d’Alexandre Korda, Rembrandt de Hans Steinhoff, Rembrandt Fecit 1669 de Jos Stelling. Exercice qui se prolonge dans « la Jeune fille à la perle » biographie imaginaire de Vermeer… On trouve la même situation avec la figure du peintre dans Tous les matins du monde, le peintre français de nature morte… dans le silence de l’atelier.
Avec Gauguin, Van Gogh est LA figure de la peinture impressionniste que ce soit chez Vincente Minnelli ou Maurice Pialat. Les scénaristes n’hésitent pas à prendre des libertés certaines avec la réalité historique et biographique de ce peintre obsédé par son art. La structure – le caractère du personnage - est identique dans les bio de van Gogh, Modigliani, Pollock ! Chez Renoir, le peintre amateur qui se rêve figure impressionniste devient une figure pathétique dans La Chienne (1931), alors que les allusions à son père le peintre Pierre-Auguste Renoir sont nombreuses dans la « partie de campagne » et dans "Moulin Rouge".
[modifier] Filmographie non sélective
- 1915 - Le Peintre cubiste
- 1929 - Blackmail – Alfred Hitchcock
- 1931 - Le Million – René Clair
- 1931 - La Chienne - Jean Renoir
- 1936 - Rembrandt - Alexandre Korda
- 1938 - Quai des brumes – Marcel Carné
- 1942 - Rembrandt - Hans Steinhoff
- 1943 - Lumière d'été – Jean Grémillon
- 1946 - La Rue rouge – Fritz Lang
- 1946 - Cinq femmes autour d'Utamaro – Kenji Mizoguchi
- 1948 - Jour de fête –Jacques Tati
- 1951 - Un Américain à Paris – Vincente Minnelli
- 1952 - Le Plaisir – Max Ophuls
- 1953 - Moulin-Rouge – John Huston
- 1955 - Mais qui a tué Harry ? – Alfred Hitchcock
- 1955 - French Cancan – Jean Renoir
- 1956 - La Traversée de Paris – Claude Autant-Lara
- 1956 - La Vie passionnée de Vincent van Gogh – Vincente Minnelli
- 1958 - Montparnasse 19 –Jacques Becker
- 1959 - Le Mystère Picasso - Henri-Georges Clouzot
- 1964 - Les Parapluies de Cherbourg – Jacques Demy
- 1965 - L'Extase et l'agonie – Carol Reed
- 1965 – La Métamorphose des cloportes - Granier
- 1967 - La Collectionneuse - Eric Rohmer
- 1975 - Vérités et mensonges (F for Fake) – Orson Welles
- 1976 - Edward Munch – La danse de la vie – Peter Watkins
- 1977 - L'Ami américain – Wim Wenders
- 1977 - Trois femmes - Robert Altman
- 1985 - Escalier C – Jean-Charles Tacchella
- 1989 - New York Stories, "Life Lessons" (Apprentissages) - Martin Scorsese
- 1991 - La Belle Noiseuse – Jacques Rivette
- 1996 - Basquiat - Julian Schnabel
- 1996 – Surviving Picasso – James Ivory
- 1997 – Artemisia – Agnes Merlet
- 1998 - Lautrec - Roger Planchon
- 1998 - Love Is the Devil : Study for a Portrait of Francis Bacon - John Maybury
- 2000 - Jackson Pollock – Ed Harris
- 2002 - Ivre de femmes et de peinture – Im Kwon-taek
- 2003 – Frida - Julie Taymor
- 2003 – Gauguin - Mario Andreacchio
- 2003 – La jeune fille à la perle – Peter Webber
- 2004 – Modigliani – Mick Davis
- 2006 - Rembrandt Fecit 1669 - Jos Stelling
- 2007 - Dialogue avec mon jardinier - Jean Becker
[modifier] Remarque
Il ne faut pas confondre ces films de fictions avec les documentaires sur les peintres, par exemple :
- 1915 - Ceux de chez nous – Sacha Guitry avec Auguste Renoir, Monet, Degas…
- 1953 - Jackson Pollock – Hans Namuth
- 1954 – Matisse – François Campeaux et Jean Cassou
ou les Films de peintres comme
- 1924 - Le ballet mécanique - Fernand Léger
- 1930 – L'Âge d'or – Buñuel et Dali