L'Âge d'or
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L'âge d'or est un film français de 1930, réalisé par Luis Buñuel.
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[modifier] Synopsis
C'est l'histoire de la communion totale mais éphémère de deux amants que séparent les conventions familiales et sociales et les interdits sexuels et religieux. Le film est une succession d'épisodes allégoriques teintés d'humour noir, commençant par un documentaire sur les scorpions et s'achevant sur une transposition des « Cent Vingt Journées de Sodome » de Sade.
S'il propose diverses recherches formelles comme le collage, le film n'a pas, plastiquement, la même ambition qu'« Un chien andalou ». Cependant, la violence des propos contre le patriotisme, l'humanitarismes et, surtout anti-chrétien (principal objet de la plupart des coupes exigées par la censure[1]), le ton pessimiste et lyrique, font de « L'Âge d'or », "peut-être l'unique film intentionnellement surréaliste" (José Pierre).
[modifier] Fiche technique
- Réalisation : Luis Buñuel
- Scénario : Luis Buñuel et Salvador Dalí. (Il semblerait que Dalí ne fût pas co-scénariste, en dépit d'allégations en ce sens.)[2]
- Musique : Beethoven, Mozart, Richard Wagner, Franz Schubert paso-doble de Georges Van Parys
- Photographie : Albert Duverger
- Production : Vicomtesse de Noailles et Charles de Noailles
- Genre : film d'avant-garde
- Durée : 1h01
- Film en noir et blanc
[modifier] Distribution
- Gaston Modot : l'homme
- Lya Lys : la femme
- Caridad de Laberdesque : la femme de chambre
- Germaine Noizet : la marquise
- Lionel Salem : le duc de Blangis
- Max Ernst : le chef des bandits
- Duchange : le chef d'orchestre
- Joseph Llorens Artigas : le gouverneur
- Pierre Prévert : Peman,un bandit
- Paul Éluard la voix
- Valentine Hugo
- Jacques Brunius
[modifier] Autour du film
C'est sans doute le chef-d'œuvre du cinéma surréaliste. Il sort le 28 novembre 1930 au Studio 28[3] et, le 3 décembre, sa projection est interrompue par des membres de ligues d'extrême droite. Il est interdit le 11 décembre. Le film est saisi, mais il s'agissait d'une copie réalisée pour "respecter" les coupes demandées. Le négatif original a été caché et conservé par Charles de Noailles et Marie-Laure de Noailles qui ont financé la production. En 1937, une copie tronquée circula sous le titre « Dans les eaux glacées du calcul égoïste ».[4]
L'interdiction de projection ne sera levée qu'en 1981.
Chaque année depuis 1958, la Cinémathèque royale de Belgique et le Musée du cinéma de Bruxelles décerne le Prix de l’Âge d’Or à l’auteur d’un film qui "par l’originalité, la singularité de son propos et de son écriture, s’écarte délibérément des conformismes cinématographiques".
Freddy Buache : « Luis Bunuel a jeté avec L'Âge d'or le seul vrai cri, le plus inimitable hurlement en faveur de la liberté humaine de toute l'histoire du cinéma. Ce film brille d'un éclat incomparable au ciel du septième art : c'est l'étoile sur laquelle tous les cinéastes, épris d'indépendance à l'égard des idées reçues ou à l'égard des bons sentiments routiniers peuvent et pourront toujours orienter leur difficile navigation »[5]
[modifier] Bibliographie
- Le découpage complet du film a été publié par "L'Avant-scène", n°27-28, 1963.
- Adam Biro & René Passeron, « Le Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs », Office du livre & Presses Universitaires de France, Fribourg, Suisse, 1982, page 12.
- Jean-Paul Clébert « Dictionnaire du Surréalisme », Éditions du Seuil & A.T.P., Chamalières, 1996, page 14
[modifier] Lien externe
[modifier] Notes et références
- ↑ Clébert
- ↑ "Le Monde" du 18 août 2006, "L'Age d'or" interdit
- ↑ Rue Montmarte, à Paris (9e arrdt). L'indication du Studio des Ursulines (Paris, 5e) par Gérard Legrand, à deux reprises : chronologie d'André Breton dans le "Magazine littéraire" (1990) et dans "Biro & Passeron", est erronée.
- ↑ Biro
- ↑ "Luis Bunuel", Éditions L'Âge d'Homme (1990)