Michel Villedo
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Michel Villedo est un maçon de la Creuse, né en 1598 à Pionnat en Creuse et décédé à Paris le 9 décembre 1667.
Il commença sa carrière de maçon comme gâcheur de mortier sous le règne de Henri IV et termina général des oeuvres de maçonnerie et des ouvrages de Sa Majesté sous Louis XIII et Louis XIV[1].
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[modifier] Biographie
Michel Villedo est venu travailler à Paris avant 1610. Il existe une contreverse à propos de l'origine sociale de Villedo. Certains comme Vigneul de Marville indiquent que " Michel Villedo avait commencé dans la capitale avec ses compagnons, petits limousins, fraîchement débarqués, comme aide maçon". Cette version permet d'accentuer l'ascencion sociale de Villedo. Par contre Maurice Favone dans son histoire du Comté de la Marche indique à propos de lui : "est né à Pionnat, en 1580. Sa vie a été romancée par les historiens disant qu’il avait été à Paris comme maçon et qu’il devint architecte. C’est inexacte. Il était de famille bourgeoise". Si l'origine sociale de Michel Villedo n'est pas clairement établi, par contre ses compagnons et associés Jehan Taradon et Antoine Bergeron sont issus de familles de laboureurs creusois relativement aisés, vivant du travail de la terre et appartenant aux notables locaux, ceux qui avaient les moyens d'instruire leurs enfants. Cette situation sociale a certainement permis à Villedo d'acquérir l'instruction nécéssaire ce qui ne l'a pas empéché de commencer à travailler sur les chantiers parisiens comme aide maçon et de devenir entrepreneur.
[modifier] Sa famille
Il épousera Marguerite Hanicle en 1621, ils auront treize enfants, dont seulement sept atteindront l'âge adulte.
Les trois garçons feront carrière dans les métiers du bâtiment et des travaux publics comme leur père:
- François Villedo reprendra la charge de Maître général des oeuvres de maçonnerie du Roi, c'est lui qui aura l'honneur d'assister le Roi en lui donnant le marteau destiné a frapper la première colonnade d'une extension du Musée du Louvre.
- Guillaume Villedo deviendra aussi Maître général des oeuvres de maçonnerie du Roi, ponts et chaussé de France. Il épousera Marie Hardoin
- Enfin Michel Villedo l'ainé deviendra architecte du Roi.
Les filles se marieront :
- Marguerite Villedo épouse en 1er noces Jean de Polastre, en 2e noces Antoine Picon d'Andrezel
- Madeleine Villedo épouse Etienne Payot.
- Catherine Villedo épouse Michel Noblet.
- La dernière fille Villedo, épouse Michel de La Vigne.
Michel Villedo a trois soeurs. Sa soeur Marguerite épousera Jehan Taradon, compagnon creusois de Michel Villedo, le 7 février 1630 à Jarnages dans la Creuse. Ainsi Villedo sera l'oncle de Jacques Tarade (1646 - 1720), collaborateur de Vauban, directeur pour le Roi des fortifications des places d'Alsace de 1690 à 1720. Sa soeur Marguerite, sera veuve vers 1641 et épousera alors Antoine Bergeron en 1644[2].
[modifier] Les demeures de Michel Villedo
Michel Villedo résida dans le quartier du Marais au 3, rue du Pont aux Choux[3]. L'immeuble de style Louis XIII est conservé, il comporte une façade de trois travées avec trois étages. Les lucarnes maçonnées sur cour sont bien conservées. Un escalier limon sur limon en bois, avec des balustres tournés, permet d'acceder aux étages.
[modifier] L'orthographe du nom Villedo
Il existe d'autres orthographes du nom de Villedo : Villedot que l'on retrouve par exemple dans la dénomination d'une rue de Guéret, Vildo voir Villo et Pillo.
[modifier] Oeuvres
- Sa première construction connue comme entrepreneur est le château de Baville[4] entre 1625 et 1629 pour Chrétien de Lamoignon (22 août 1567-18 janvier 1636), conseiller au Parlement de Paris et qui termina sa carrière comme président à mortier. Le château se situe dans la commune actuelle de Saint-Chéron dans l'Essonne. En 1629, Michel Villedo sera nommé Maître maçon.
Par la suite, il intervint dans le quartier du Marais. Il y réalisa en particulier deux églises.
- En 1632-1634, sous la direction de l'architecte François Mansart il construit, rue Saint-Antoine, l’église de la Visitation-Sainte-Marie (actuel Temple du Marais). Son dôme sera considéré comme une première esquisse de celui des Invalides. Le bâtiment se présente comme une rotonde encadrée de deux chapelles en forme d'ellipse. Deux sacristies encadrent le choeur en trapèze. L'église sera fermée en 1793 et transformée en dépôt de livres, elle sera affectée au culte protestant en 1802.
- En 1634, il réalise avec Louis Le Vau l'hôtel de Guillaume Bautru. Ce bâtiment deviendra plus tard l'hôtel Colbert et abrite actuellement l'Institut national du patrimoine et l’Institut national d'histoire de l'art.
- En 1635, il construit des bâtiments du collège de Clermont.
- En 1637, ouverture de la rue Villehardouin. Celle-ci est bordée de 12 maisons uniformes construites par Claude Dublet et Villedo.
- En 1638, il réalise avec Le Vau l'hôtel de François Petit, rue de Turenne.
- En 1639, il intervient pour les travaux de maçonnerie du Château de Mesnil-Voisin à Bouray-sur-Juine dans l'Essonne. Son propriétaire est Claude Cornuel, Conseiller et Intendant des finances du roi et Président de la chambre des comptes. Le contrat prévoit aussi : charpentes, escaliers, parquets, cheminées, menuiseries et planchers. Le marché initial se monte à 40 000 Livres tournois. Michel Villedo entreprend aussi la construction de la basse-cour, des fossés, des balustrades, des canaux et le gros oeuvre du parc[5]. François Mansart serait l’architecte du château.
- Entre 1639 et 1641, il achète des terrain situé aux n°39 à 51 rue de Richelieu dans le 1er arrondissement. Il nivelle les terrains en supprimant la réputée butte des Moulins, constituée par l'amoncellement des gravois, sous François Ier, lors des travaux de fortification de l'enceinte de Charles V. Puis il trace de nouvelles rues dont celle qui porte son nom la rue Villedo qui existe toujours. Il y construit des immeubles, c'est dans un de ceux-ci qu'il décèdera le 9 décembre 1667.
- En 1643, Rue du Temple, il continue pour la terminer vers 1646 la construction de l’Église Sainte-Élisabeth, commencée en 1628 par le maître-maçon Louis Noblet et arrêtée en 1631. L'église sera consacrée par Jean-François Paul de Gondi, futur cardinal de Retz, alors coadjuteur de l'archevêque de Paris.
- Il intervient aussi pour l’Hôtel d'Aumont, un hôtel particulier situé rue de Jouy, au sud du quartier Marais et édifié à la demande du financier Michel Antoine Scarron. Villedo achèvera l’Hôtel d’Aumont en 1650.
- En 1657 et 1658, il est le Maître-maçon des architectes Daniel Gittard et Louis Le Vau(II) pour réaliser le château de Vaux-le-Vicomte. Par contre, il ne suivit pas Le Vau au château de Versailles.
- En 1661, le ministre des affaires étrangères de Louis XIV, le marquis de Lionne, a fait construire l'hôtel de Lionne par Michel Villedo comme entrepreneur et Louis Le Vau comme architecte, rue Neuve des Petits-Champs (actuelle rue des Petits-Champs), entre les rues Sainte Anne et de Gaillon[6]. L’hôtel a été détruit en 1827 lors de la réalisation du passage Choiseul et de l’élargissement de la rue de Ventadour.
Michel Vidello est aussi connu pour son projet de canal, élaboré en 1636-1637 qui devait atténuer les inondations de Paris dues à la Seine. Il travaillait à la demande du Père Joseph, éminence grise du cardinal de Richelieu. Le projet n'aboutit pas pour des raisons financières[7] et ce malgré les contrats signés avec Claude de Bullion le surintendant des finances. C'est après cet échec que Michel Villedo reçoit le titre de "Général des oeuvres de maçonnerie", sorte de dédomagement.
[modifier] Mémoires
- À Paris, il existe une rue Villedo[8], tracée en 1639 par Michel Villedo et située dans le premier arrondissement entre la rue Richelieu et la rue Saint Anne[9].
- Une rue de Guéret dans le quartier de Braconne, est dénomée Michel Villedot (avec un "t" autre orthographe du nom).
- Il existe aussi une rue Michel Villedo à Pionnat, ville de naissance du maçon.
[modifier] Pour approfondir
[modifier] Liens internes
[modifier] Bibliographie
- Demeures parisiennes sous Henri IV et Louis XIII de Jean-Pierre Babelon Editions Hazan, Paris ISBN-10:2850252514
[modifier] Liens externes
[modifier] Notes et références
- ↑ enigmes des rues de Paris des Éditions Dentu en 1860
- ↑ Généalogie de Yves de Tarade
- ↑ Urbanisme parisien
- ↑ Patrimoine de France
- ↑ Ville de Bouray-sur-Juine
- ↑ L'hôtel Lionne Ponchartrin
- ↑ enigmes des rues de Paris des Éditions Dentu en 1860
- ↑ Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, Charles Lefeuve, 1875
- ↑ Carte Michelin