Mer Adriatique
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Mer Adriatique | |
Superficie | 160 000 km² |
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Type | Mer épicontinentale |
Localisation | Mer Méditerranée, océan Atlantique |
Pays côtier(s) | Italie Slovénie Croatie Bosnie-Herzégovine Monténégro Albanie |
Du latin Mare Hadriaticum (ou Mare Adriaticum), la mer Adriatique doit son nom à la ville d'Adria (ou Hadria ou Atria), fondée au VIe siècle av. J.-C. par les Étrusques, située jadis sur ses bords. Ce nom ne s'entendait primitivement que d'un petit golfe situé devant cette ville, et aujourd'hui comblé par les atterrissements du Pô. Sa surface est de 160 000 km².
La mer Adriatique est une partie de la mer Méditerranée, sorte de golfe très allongé fermé vers le nord. L'historien français Fernand Braudel la désigne comme l'une des « plaines liquides » qui forment la Méditerranée. Elle est encadrée au nord et à l'ouest par l'Italie et à l'est par la péninsule balkanique. On fixe traditionnellement son extrémité sud au niveau du canal d'Otrante, l'endroit où les rives des Pouilles et de l'Albanie sont les plus proches. L'île de Corfou, qui a joué le rôle de poste avancé de Venise jusqu'à la disparition de la Sérénissime après le traité de Campo-Formio, est généralement considéré comme la clé stratégique de cette mer.
Dès le début de la colonisation grecque, elle joue à la fois un rôle de barrière et de passerelle entre les différentes civilisations : entre l'Empire romain d'occident et d'orient d'abord ; entre le monde germanique et Byzance ensuite ; entre l'Empire ottoman et le monde chrétien un peu plus tard ; entre l'Europe capitaliste et communiste enfin. Aujourd'hui encore, elle voit « s'opposer », sur ses deux rives, l'ex-Yougoslavie et l'Union européenne, alors que des démarches sont entamées des deux côtés pour une intégration des pays balkaniques. Elle reste aussi un carrefour religieux entre mondes orthodoxe, catholique et musulman.
Les états limitrophes, sont l'Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et l'Albanie.
Plusieurs ports importants y sont situés, et notamment Venise (Mestre) et Trieste qui fut longtemps le débouché de l'empire austro-hongrois vers la mer Méditerranée et qui permettait notamment d'acheminer les marchandises méditerranéennes ou coloniales en direction du sud de l'Allemagne. Il ne faut pas non plus oublier Ancône, la ville des États pontificaux, qui reprend sa place de grand port en 1734 avec l'édit de franchise après de longs siècles passés dans l'ombre de la République de Saint-Marc, et la République de Raguse, la petite enclave chrétienne vassale de l'Empire ottoman.
Pendant longtemps, elle a été dominée par Venise, à tel point que de nombreux contemporains appelaient cette mer « le golfe de Venise ». Au XVIIIe siècle, après le traité de Passarowitz en 1718, cet espace est complètement bouleversé politiquement. L'affirmation progressive des ports impériaux (Fiume, Trieste, Porto-Ré…), la concurrence acharnée du port franc d'Ancône et la renaissance de Raguse remettent en question l'hégémonie vénitienne.
Le négoce du port de Marseille s'y développe tout au long de la moitié du XVIIIe siècle. L'historiographie s'intéresse tout récemment à cette mer encore assez méconnue des historiens en dépit de nombreuses études sur Venise.