Marée verte
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Les marées vertes sont des dépots d'algues. Les deux principales espèces en jeu sont Ulva armoricana et Ulva rotundata, deux nématothalles. Ces deux espèces sont très photophiles, la lumière nécessaire à leur développement est présente à partir du printemps jusqu'à la fin du mois de septembre.
Leur développement n'est possible que si elles sont détachées de tout support, sinon, il y aurait un phénomène d'auto-ombrage. Ces plantes ont aussi besoin de lagunes peu profondes (profondeur inférieure à 2 mètres).
En temps normal, le facteur limitant leur développement est l'azote, en Bretagne, en raison des porcheries industrielles et des exploitations agricoles intensives qui relâchent beaucoup d'azote dans le milieu naturel, les algues ne sont pas limitées par ce facteur dans leur développement.
Les conséquences néfastes de ces marées vertes sont nombreuses:
- les dépôts d'algues en été dégagent par putréfaction de mauvaises odeurs, à l'impact négatif sur le tourisme ;
- le ramassage par les pouvoirs publics de ces algues est très coûteux ;
- le ramassage des algues entraîne un prélèvement important de sable ;
- les algues doivent être éliminées, l'agriculture ne peut les intégrer de façon significative sans polluer les nappes phréatiques.
Plusieurs solutions sont possibles pour résoudre ce problème, changer de modèle de production agricole ou construire des stations d'épuration et un réseau de collecte des eaux très dense.
Ces pollutions azotées ont aussi d'autres effets, notamment sur les rivières (eutrophisation) et éventuellement sur la santé humaine.
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[modifier] Partie historique
En 1978, la marée noire provoquée par l'Amoco Cadiz pollue largement les côtes du Finistère. Par analogie, les Bretons s'inspirent de ce terme pour qualifier le phénomène qui les frappe depuis quelque temps. C'est sous le nom explicite de "marée verte" que le grand public découvre, au début des années 70, l'invasion massive et incontrôlable du littoral par des tonnes d'algues vertes.
Ce sont les baies semi-ouvertes, pourvues d'un ou plusieurs cours d'eau, qui sont les plus sujettes à la prolifération incontrôlable de ces algues, par exemple les baies bretonnes de Lannion, Saint-Brieuc et Douarnenez.
L'ulve (algue verte) se nourrit principalement de phosphore et d'azote (nitrates). Les fonds sableux de ses baies de prédilection lui sont une continuelle source de phosphore, alimentée également par les rejets urbains (détergents) et agricoles. Par contre, l'apport massif d'azote dans les eaux est majoritairement d'origine agricole, avec pour responsable la sufertilisation des sols.
Les précipitations printanières induisent un lessivage des nitrates du sol et un débit accru des cours d'eau. On a effectivement remarqué un moindre volume d'algues lors des années sèches. Les nuisances sont tout d'abord d'ordre visuel et olfactif. Les touristes fuient les plages touchées par la marée verte. La putréfaction des tonnes d'ulves dégage de l'hydrogène sulfureux, non seulement nauséabond mais aussi néfaste pour les espèces vivantes du milieu.
Le ramassage ne peut que parer au plus urgent et n'est pas une solution à long terme. C'est à la source que doit être supprimée la pollution : l'objectif est une fois de plus la réduction du taux de nitrates dans les cours d'eau, ce qui implique un changement des pratiques agricoles.
Quoi qu'il en soit, une fois entamées ces opérations, pas de miracles. Les marées vertes ne disparaîtront qu'après un temps de réponse plus ou moins long. C’est-à-dire lorsque les nappes d'eau souterraine se seront renouvelées et que l'azote accumulé dans le sol aura été déstocké.
(D'après un texte tiré du site de "Eau et Rivières de Bretagne")
