Les Belles-Sœurs
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Les Belles-Sœurs est une pièce de théâtre rédigée par Michel Tremblay en 1965 et jouée pour la première fois en 1968 au Théâtre du Rideau Vert à Montréal, sur une mise en scène d'André Brassard. Elle est fréquemment citée comme une des premières pièces québécoises à employer le joual (français québécois). Représentative de la vie des "petits gens" de n'importe grande métropole, la pièce a été jouée en yiddish à Montréal et à Brooklyn.
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[modifier] Synopsis
Germaine Lauzon, femme au foyer à Montréal, gagne un million de timbres GoldStar lui permettant de se procurer divers objets présentés dans le catalogue de la compagnie. Afin de coller rapidement les timbres dans les cahiers (et de partager sa joie), Germaine organise un « party de collage de timbres » en compagnie de ses belles-sœurs.
Cependant, l'atmosphère dégénère rapidement; Germaine suscite la jalousie des autres femmes, qui ne se gênent pas pour lui voler des timbres, des amitiés sont bouleversées et Pierrette Guérin, sœur de Germaine qui mène une vie de « damnée » dans les clubs, refait surface, au grand déplaisir de certaines.
Germaine finit par découvrir le vol des timbres et se retrouve seule avec sa fille Linda, comme elle l'était au début de la pièce.
[modifier] Quelques répliques
- J'm'en sacre !
- Vas-y Linda, vas-y sort à soir ! Fais à ta tête !
- C'est rien que matante Rose. J'sais pas pourquoi je serais polie avec elle !
- Vous êtes pas folle la mère, on rentre jamais 15 dans cuisine ! Pis on peut pas recevoir dans le restant d'la maison parce qu'on peinture !
- C'est ben simple, si j'me r'tenais pas, j'braillerais comme une vache !
- Moé aussi, j'travaille, moé si j'les torche, mes enfants ! Même que les miens sont plus propres que les siens ! J'travaille comme une damnée, c'est pour ça que j'ai l'air d'un esquelette ! Elle, est grosse comme une cochonne !
[modifier] Personnages
Quinze femmes composent la distribution de la pièce, leur âge variant entre 20 et 90 ans.
- Germaine Lauzon, personnage principal
- Linda Lauzon, fille de Germaine
- Marie-Ange Brouillette, voisine de Germaine
- Rose Ouimet, sœur de Germaine
- Des-Neiges Verrette
- Yvette Longpré
- Gabrielle Jodoin, sœur de Germaine
- Thérèse Dubuc, soeur légalement de Germaine
- Olivine Dubuc, qui est une handicapée de 93 ans, est la belle-mère de Thérèse,
- Lisette de Courval, petite pincée
- Angéline Sauvé, amie de Rhéauna et amie secrète de Pierrette
- Rhéauna Bibeau
- Pierrette Guérin, sœur de Germaine
- Ginette Ménard, amie de Linda
- Lise Paquette, amie de Linda
[modifier] Interprétation
La pièce dépeint la réalité de femmes de l'époque, marquées par la religion (elles s'agenouillent toutes devant la radio pour réciter le chapelet) et les activités quotidiennes (elles en font une complainte en énonçant leurs tâches ménagères hebdomadaires, pour conclure qu'elles mènent « une maudite vie plate »). Tour à tour, elles viennent à l'avant-scène pour montrer leur jalousie (Marie-Ange), dénoncer l'appétit sexuel d'un mari à qui elles ne peuvent dire non quand il vient « réclamer son dut» (Rose) ou encore livrer leur inquiétude face à l'avenir (Pierrette).