Kâlî
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Père | ||||
Mère | ||||
Vâhana | ||||
Attributs | ||||
Conjoint | Shiva | |||
Descendance | ||||
Autres noms | Chamunda |
Kâlî, la Noire est, dans l'hindouisme, la déesse mère destructrice et créatrice. C'est l'aspect féroce de la Devî, la déesse suprême, qui est fondamentale à toutes autres déités hindoues. Kâlî était déjà présente dans les Veda, contrairement à Shiva. Elle est censée être la septième langue d'Agni, le dieu du feu (la même racine que le mot latin ignis).
Le processus de la recréation est décrit comme le « jeu de Kâlî ». Kâlî est considérée comme la force qui détruit les esprits mauvais et qui protège les dévots. Elle est la parèdre de Shiva.
Son nom dérive du mot kala, le temps en sanskrit, celui qui détruit toute chose. Celui qui la vénère est libéré de la peur de la destruction. C'est également la femelle noire, à l'inverse de son époux, Shiva, couvert de cendres, qui est blanc ; c'est sa shakti, l'énergie sans laquelle le dieu n'est qu'une enveloppe vide.
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[modifier] Représentation ou mûrti
Elle est représentée nue, avec la peau noire, le regard féroce et la langue tirée, portant un long collier, descendant parfois à ses genoux, composé de crânes humains, dansant sur le corps de Shiva soumis, allongé sur le dos.
Elle porte souvent un pagne formé de bras coupés, tient une tête décapitée dans une main, une épée, le pouvoir de la destruction, dans l'autre. La forme Bhadrakali possède plusieurs paires de bras. Son culte est surtout développé dans le Bengale, on trouve un temple dédié à Kâlî à Kolkata, où chaque jour des chèvres lui sont sacrifiées.
[modifier] Divers
[modifier] La déesse Kali et la psychologie analytique
La déesse Kali, est dans le cadre de la psychologie analytique, un des archétypes présents dans la féminité de l'homme. La féminité de l'homme se nomme l'anima.
Elle est la femme de la sublimation.
Carl Gustav Jung, le fondateur de cette approche, fut aussi dans ses écrits trés inspiré par la figure de la déesse Kâlî et les écrits indiens. Il existe un écrit sur la kundalini et le yoga de kundalini dans Les Énergies de l'âme, Albin Michel (ISBN 2-226-10492-5),
[modifier] La déesse Kali et anecdotes historiques
Sous le nom de Chamunda, elle fut chargée de tuer l'asura Rakta-Vija (de rakta, sang) en buvant tout son sang, car chaque goutte tombée sur le sol engendrait un nouvel asura. Elle finit par consommer sa chair.
Lorsqu'elle entre en fureur, sa danse met le monde en péril, aussi Shiva, s'interpose-t-il entre les pieds de la déesse et la terre.
C'est la déité tutélaire des Thugs, des assassins rituels présents au Bengale et en Orissa, au XIXe siècle que les Britanniques combattirent jusqu'à les faire disparaître dans les années 1830. L'importance du culte de Kâlî dans l'est de l'Inde indique peut-être qu'elle trouve son origine dans une divinité de tribus aborigènes, tribus très nombreuses dans la région, ce qui pourrait être une raison de la couleur de sa peau, de sa nudité et son aspect barbare.
Dans le Sud de l'Inde existe la tradition d'un concours de danse entre Kâlî et Shiva Nataraja, le seigneur de la danse, le créateur du Bharata Natyam, la danse classique du Tamil Nadu. Certains y voient le souvenir d'une victoire des shivaïtes locaux sur les dévots d'une divinité féminine locale, Pidari peut-être.
[modifier] La déesse Kali et la toponymie
Kâlî a donné son nom à Calcutta par l'intermédiaire de Kalikata, un des trois villages loués à la Compagnie anglaise des Indes orientales, à l'origine de la ville. Hors de l'Inde, on trouve deux temples dédiés à Kâlî à Singapour.
[modifier] La déesse Kali et la littérature
La déesse Kâlî apparaît aussi comme protagoniste de la nouvelle « Kâli décapitée » de Marguerite Yourcenar (dans le recueil Nouvelles orientales).
Au XIXe siècle, Kâlî fut le principal sujet des poèmes de Ramprasad Sen, toujours très populaires aujourd'hui en Inde.
Elle apparait également comme fil conducteur du roman Le Chant de Kali de Dan Simmons
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