Joseph Rovan
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Joseph Adolphe Rovan (né Joseph Adolph Rosenthal, 25 juillet 1918, Munich - 27 juillet 2004, Saint-Christophe-les-Gorges, Cantal) est un historien français d'origine allemande. Il a été, entre autres, conseiller de Helmut Kohl et de Jacques Chirac.
Né dans une famille juive allemande assimilée (son père s'est converti au protestantisme en 1933), il émigra à Paris en 1934 à la suite de l'accession d'Hitler au pouvoir.
Interné en 1940 en tant qu' "étranger ennemi", il aide la Résistance française sous le nom de Rovan, en tant que faussaire de documents. Il prend le nom de Pierre Citron qui était son meilleur ami en Afrique du nord en 1941.
Il est chargé de distribuer des faux papiers dans tout le sud de la France. Il dispose d'une presse pour les imprimer, et établit des liens avec les mairies pour les tampons. La répression se fait de plus en plus dure. Rovan est appelé à choisir les noms des morts car les mairies n'enregistrent pas les noms des enfants de bas-ages. Ces noms sont donnés aux très hauts responsables de la résistance. Rovan lui-même a changé souvent de nom.
En 1944, il est arrêté par la Gestapo qui découvre que Joseph Rivier n'est pas son vrai nom et est déporté au camp de concentration de Dachau, dans la banlieue de Munich, pour faits de résistance et non en raison de son "appartenance à la race juive", qu'il réussit à cacher. Il a par la suite confessé qu'il avait eu de la chance d'être arrêté à Paris où il était peu connu plutôt qu'à Lyon où il était déjà très recherché par Klaus Barbie[réf. nécessaire].
A Dachau, il fait la connaissance d'Edmond Michelet, qu'il retrouvera ministre des Armées en 1945, et se convertit au catholicisme. Il est libéré une dizaine de mois après son arrestation.
Après la guerre, il crée des centres universitaires de formation où des jeunes officiers Allemands donnent des cours aux autres, et ce dans le but de préparer les Allemands à leur retour en Allemagne. Rovan établit des critères d'admission: il faut avoir moins de 30 ans et les anciens SS sont refusés.
Journaliste catholique, il est le correspondant français, à partir de 1955, de la radio bavaroise et du journal Mannheimer Morgen.
A partir de 1959, ce compagnon de route du gaullisme penche en faveur d'une paix négociée en Algérie.
A partir de 1968, il enseigne l'histoire et la politique de l'Allemagne à l'Université de Paris VIII (Vincennes). Son Histoire de l'Allemagne, écrite en partie de mémoire, publiée en 1994 et remaniée en 1999, a été remarquée par un prix de l'Académie française.
Joseph Rovan a été décoré de la Légion d'honneur et de l'Ordre national du Mérite (France) ainsi que des Ordres du Mérite fédéral allemand et bavarois.
Alfred Grosser, un autre auteur français d'origine juive-allemande, est lui aussi considéré comme un "passeur" majeur ; tous deux ont beaucoup fait pour la connaissance sous un jour plus positif de l'Allemagne en France. En 1993, il a reçu le Prix de la Tolérance de la ville de Münster, et en 2001, le Prix National Allemand (Deutscher Nationalpreis).
Il meurt en 2004 par noyade.