Jean-François Chabrun

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Jean-François Chabrun, né le 22 juin 1920 à Mayenne en Mayenne, mort le 18 Septembre 1997 à Vers-Pont-du-Gard, fut poète,résistant, journaliste, écrivain et critique d'art.

[modifier] Biographie

Jean-François Chabrun appartient par sa mère, Lyonnaise,comme par son père, Mayennais,à une famille de médecins, de juristes et d'hommes politiques français. Il est le fils de César Chabrun, Juriste, homme politique, ancien député, ancien ministre et de Madame née Marthe Audibert, l'une des premières femmes diplômées d'études supérieures en France. Dès 1935, pionnière de l'antifacisme, elle crée et préside les premiers «comités de défense des prisonniers politiques» avec Andrée Viollis et le Professeur Souriau. Elle se rend courageusement en Allemagne et en Roumanie visiter les premiers prisonniers communistes emprisonnés par les nazis. Elle accueille les réfugiés politiques qui fuient le fascisme qui s'étend à l'est : Allemands, Tchèques, Autrichiens, Juifs, Roumains puis les réfugiés du Sud, Italiens et Espagnols. Elle héberge et cache la famille de Léon Trotsky et organise le voyage du petit-fils de Léon Trotsky pour le Mexique.

Élève au lycée Henri IV à Paris, Jean François Chabrun suit des études supérieures à Rennes et à la Sorbonne (licence ès lettres). Prend part dès 1938 aux manifestations du groupe néo-dada «les Réverbères», joue des rôles dans des spectacles, collabore à la revue du même nom, dès son premier numéro (avril 1938), revue fondée par Jean Marembert et Michel Tapié. Ses camarades de Henri IV et Louis le Grand sont : Noël Arnaud, Francis Crémieux, Jean-Claude Diamant Berger, Nadine Lefébure, Marc Patin, Gérard de Sède... participent eux aussi à cette revue.

Après un séjour en Allemagne, il publie dans le troisième numéro des Réverbères en novembre 1938 un important article, Entartete Kunst, sur l'«art dégénéré » et le caractère oppressif du nazisme en tous domaines observé sur place, article qui fait l'effet d'une bombe et fait éclater ce troisième cahier. Quitte le groupe en 1939. Adhère au front international des artistes révolutionnaires indépendants (F.I.A.R.I.), où il rencontre André Breton, dont il rejoint le groupe en mars de cette même année. Signe avec les surréalistes leur dernier tract collectif en août 1939 : « À bas les lettres de cachets ! À bas la terreur grise !»

Étudiant à Rennes où il poursuit une licence de lettres, est incarcéré par les autorités françaises de la IIIe République avec Léo Malet, Benjamin Péret et Béno Stenberg inculpés pour « complot contre la sûreté extérieure de l'État » et « reconstitution de la ligue dissoute » (trotskiste). L'avance des armées allemandes les libère. Participe dès cette libération à la Résistance active.

De retour à Paris, retrouve Marc Patin, Benjamin Péret, Robert Rius et ses amis des Réverbères. Dans la même année, il réorganise en France occupée l'ancien groupe surréaliste La Main à plume , entouré de Noël Arnaud, Jean-Claude Diamant Berger, Christian Dotremont, Nadine Lefébure, J. V Manuel, Marc Patin, Régine Raufast, Robert Rius,Gérard de Sède ... et fonde la revue et le groupe « La Main à plume », qui vise à affirmer la pérennité de la pensée surréaliste en France occupée. Le groupe reçoit en particulier l'appui et le concours de Maurice Blanchard, Victor Brauner, Oscar Dominguez, Paul Éluard, Georges Hugnet, Léo Malet, Pablo Picasso...

Jean-François Chabrun en est le principal animateur avec Noël Arnaud(dès l'été 1941) et Christian Dotremont (depuis le début) et en même temps le théoricien du groupe. Il est à ce titre, l'auteur du texte fondateur : « État de présence », et des textes éditoriaux de toutes les publications collectives. Outre sa participation aux dites publications Usine à Poèmes, Questions et réponses, donne Les déserts de l'enthousiasme, avec un dessin de J.V.Manuel, Qui fait la pluie et le beau temps avec son portrait réalisé par Tita, Picasso avec une participation de Robert Rius (dans la série des « Pages libres »). La mystique et l'enthousiasme (surréalisme et religion) (dans la collection Tracts) et des poèmes dans les première et deuxième séries des Feuillets du Quatre Vingt et Un. C'est « La Main à plume » qui édite le célèbre poème Liberté de Paul Éluard.

Après diverses arrestations et pour fuir le STO et Paris où il est recherché, part rejoindre les Chantiers de Jeunesse dans l'Isère. Il retrouve Camille Bryen, Émile Guykovati, Pierre Mine et André Prenant, fils du célèbre Marcel Prenant, grand ami de la famille Chabrun. Durant quatre années il participe aux diverses activités clandestines des principaux réseaux de Résistance en province et Paris.

En mai 1944, Jean-François Chabrun sera exclu par les trotskistes de La Main à plume, pour cause de « stalinisme » (voir Michel Fauré : Histoire du surréalisme sous l'occupation).

Membre du Comité parisien de Libération, il est conseiller municipal de la ville de Paris au titre du comité parisien de libération. Est nommé par décret du Général de Gaulle Conseiller général de la Seine, il a 24 ans. En marge de ses activités poétiques et littéraires, collabore au quotidien communisant Ce Soir dirigé par l'écrivain Jean -Richard Block en tant que grand reporter puis chroniqueur littéraire.

Devient secrétaire de Louis Aragon, pour lequel il suit les rapports entre le PC et les intellectuels au sein du Comité national des écrivains. Il s'occupe également de la Bibliothèque Française, maison d'édition du PC. Après avoir rompu définitivement d'avec Aragon, s'éloigne du PC en 1958 à l'occasion du procès Rajk (leader communiste hongrois) qui fut un ami.

Sur les conseils de proches, devient agent de publicité, inspecteur de banque d'un organisme semi-officiel de crédit(deux années). Très vite sans emploi, reprend La maison des amis des livres d'Adrienne Monnier, 7 rue de l'Odéon, l'une des plus célèbres librairies parisiennes que fréquentaient assidûment les surréalistes des années 1920.

Suite à un divorce, abandonne sa librairie et devient journaliste professionnel et critique d'art dans divers organes de presse : L'Express, Le Nouveau Candide, Paris Match, Parents, Ésope, Télé 7 jours, Arts magazine... Il est aussi poète et essayiste.

Pour les besoins amicaux et personnels, crée les éditions hors- mesure (1965) et vient au secours de Bruno Durocher, afin de poursuivre les publications de la revue Caractères qui fut interrompue en 1958.

Crée et fonde la revue l'Ingénu, revue trimestrielle des Lettres et des Arts, dont le premier numéro est né le premier trimestre 1979. Il y eut 59 numéros,(printemps 1994).

Il a un fils, Christophe, de sa première épouse Noémie Hany Lefebvre, grande résistante, croix de guerre. Sa deuxième épouse, Élisabeth Raufast (Lizzie), soeur de Régine, fut médecin et écrivain. Sa dernière épouse est Michelle Gasq.

[modifier] Bibliographie sommaire

Les Déserts de l'enthousiasme, Édition La Main à Plume 1942
Qui fait la pluie et le beau temps. Les pages libres de La Main à Plume, n° 4.1943
La Mystique et l'enthousiasme (surréalisme et religion), n° 1 de la collection Tracts. Les Editions de la Main à Plume, (1944). Tirage limité a 510 exemplaires
Picasso.Les pages libres de la Main à plume,n°12.1944,avec une participation de Robert Rius.
Dernier Eté.1946 .Inédit.
Le Secret public. Deux poèmes ornés de six gravures de J-V Manuel. 1948. Édition tirée à 275 exemplaires numérotés. Mis en musique par Witold Lutoslawski "Paroles Tissées"
Max Bucaille. (avec la collaboration de R. Passeron et Noël Arnaud)pour Le Messager Boiteux de Paris, imprimé par GLM 1950 limitée à 980 exemplaires
Idée première. Premier cahier de la coll. La Poésie dans la Poche. Le Messager Boiteux de Paris, 1951. Édition tirée à 300 exemplaires nunérotés
Paysage. Poésie .Ecriture de l'auteur ornée de 7 dessins d'Henri Seigle,imprimé par Roger Grumiaux 1957 limitée à 135 exemplaires numérotés
Roger Lersy. Artiste-peintre, Genève, Paris, Éd. Motte, 1961
Goya. Éditions Somogy, collection Les plus grands ,1965
Alkis Pierrakos. Préfaces de Dimitris A. Fatouros et Jean-François Chabrun, Galerie Merlin, Athènes (Grèce), 1965
Épouventables épouventails. Photographies de Robert Doisneau,commentées par quelques célèbres auteurs français.Avant propos de l'éditeur. Paris, Hors Mesure, 1965 Tirage limité à 750 exemplaires numérotés
Descriptions. Poésie .Ecriture de l'auteur ,les images de Paul Ackerman, Paris, Hors Mesure, 1966
Auguste Rodin, Edita, Lausanne, La Bibliothèque des Arts, 1967 en coll avec Robert Descharnes, réédité en 1986
Les Chantiers chimériques, poésie, Paris, Editions Flammarion, 1970
Vingt et un grammes de plus ou l'homme clandestin, Paris, Editions de le Table Ronde, 1974
Albert Féraud, Paris, Le musée de poche, 1974
Le Bon État, vie de Cola di Rienzo, Paris, Editions Le Sagitaire, 1978
La parcelle fantôme, Paris, Editions de le Table Ronde, 1981
Le Mirage en hiver, illustré par Michel Barbault , Lambesc 1983Livre fait main.
Orme Mirant Miroir, (bilingue)]]traduction anglaise de Robert Bell et Sarah Harrison avec une esquise de l'auteur par BEN LONG ,1984.
Antigone, pièce en 3 actes 1985.Inédit.
Clopinet bat sa femme ,1986.Inédit.
L'eau,la terre,l'air,le feu , illustré par Michel Barbault 1988Livre fait main.
Le chemin de croix, illustré par Michel Barbault, 1989Livre fait main.
Quelqu'unillustré par Michel Barbault,1990 Livre fait main.
Lettre à André Breton,1992
Les vieux poètes, illustré par Michel Barbault,1994.Livre fait main.
Fenêtre ouverte parle au vent,ou comme un cadavre exquis,1995/1996Inédit.
Poèmes instantanés 1997,(Aîku), illustré par Michel Barbault,pour l'exposition de Tokyo à la galerie Massouda.MMG Hosaka Bulding, 1998Livre fait main.
Le surréalisme encore ou jamais, Editions Raphaël de Surtis,2006.Collection Art Artistes.