Grave (granulat)
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Une grave est un granulat composé d'un mélange de sable et de gravillons. Celui-ci est utilisé principalement dans l'exécution des corps de chaussées (routes et autoroutes), de plates formes (parcs de stationnnerment, aires de stockage...), de pistes d'aérodromes. Dans toutes ces réalisations, ce sont quelques décimètres d'épaisseur de grave qui sont utilisées sous l'enrobé bitumineux de couverture.
Les graves peuvent être naturelles ; reconstituées en centrale ; traitées aux liants hydrauliques (ciment, laitier...) ou à la Chaux ; ou encore traitées aux liants hydrocarbonés (bitume).
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[modifier] Dénominations
Les graves sont des granulats dont la granularité est de type 0/D.
Traditionnellement en France (repris par les normes NF) les granularités typiques des graves sont : 0/14 mm, 0/20 mm, 0/32 mm et 0/63 mm, voire 0/80 mm.
[modifier] Graves non traitées
Les graves non traitées (acronyme GNT) existent en deux types, selon la façon dont elles sont produites :
- Ce sont des matériaux obtenus en une seule fraction, sans mélange, sans ajout d’eau, tels que sortis du crible de la carrière. En France, on les qualifie de "graves naturelles", et dans la norme NF 98-129, de « GNT de type A ». La nouvelle norme (EN 13285) ne les différencie plus des suivantes.
- Ce sont des matériaux obtenus en au moins 2 fractions granulaires distinctes (par exemple un sable 0/4, avec un gravillon 4/10, et un autre 10/20, pour former une grave 0/20), et, au besoin, un ajout d’eau. La recomposition et le malaxage se font dans une centrale spéciale nommée "centrale de graves", ou "centrale de blanc". En France, on les qualifie de "graves reconstituées humidifiées" (acronyme GRH) et dans la norme caduque NF 98-129, de "GNT de type B".
[modifier] Graves traitées
Ce sont des matériaux obtenus de la même façon que les GRH auxquelles on ajoute un liant.
- Graves traitées aux liants hydrauliques - Le liant peut être un ciment hydraulique, dans ce cas on parle de "grave-ciment", ou un liant spécial routier, ou un laitier, ou un mélange laitier-chaux, ou cendre volante-chaux, voire pouzzolane-chaux. La teneur en liant est de l’ordre de 5 %
- Graves traitées aux liants hydrocarbonés - Le liant peut être bitume, c’est une "grave-bitume". l’ajout de liant se fait, soit par une centrale de GRH, le liant est alors une émulsion eau-bitume, soit dans une centrale de recomposition des enrobés routiers ("centrale de noir"), le liant est alors un bitume. La teneur en bitume est de l’ordre de 4%.
- Graves traitées à la Chaux - Parfois, hors process normé, des graves sont traitées à la chaux seule. Il s’agit souvent de chantiers particuliers, où l’on doit rendre inertes les traces d’argiles contenues dans la grave. La réaction de la chaux avec l'argile forme un effet de liant.L’ajout, de 2 à 5% de chaux, se fait sur la base d’essais préalables.
[modifier] Caractéristiques
Les principales caractéristiques géomètriques, physiques et chimiques sont celles propres aux granulats. Elles sont mesurées sur une fraction granulaire limitée (par exemple la fraction 10/14 mm).
En outre spécifiquement, pour les graves non traitées, on recherche la densité maximum (de l'ordre de 2,1 à 2,2 kg/dm³), à l'humidité optimum : c'est l'optimum de Proctor modifié (OPm).
On recherche aussi la meilleure portance de l'exécution : par l'indice de portance immédiate (IPI)
Pour les graves traitées aux liants hydrauliques, on caractérise la résistance à la traction et le module élastique (module de Young).
[modifier] Normes
- NF P 98-129 de novembre 1994 : "Graves non traitées", remplacée par le norme européenne EN 13285 de mai 2004 : "Graves non traitées".
- NF P 98-122 de novembre 1991 : "Graves-liant spécial routier", remplacée par le norme NF P 98-116 de février 2000 : "Graves traitées aux liants hydrauliques".
- NF P 98-115 de janvier 1992 : Exécution des corps de chaussées.
[modifier] Vocabulaire
Le terme grave dans ce contexte vient du celte, d'un radical grav (Cf :gro en gallois), qui donna le latin grava, à l'époque gallo-romaine.
Au XIIième siècle, grave était l'une des formes régionale de grève et signifiait gravier mais aussi plage et possédait un dérivé gravel ou gravele, dans le sens de sable et de plage.
Les dérivés sont :
- gravelle est venu désigner (XVIième siècle) les calculs des voies urinaires.
- gravats (1798), venant de gravas (1718), lui même de gravois (1694), dans les dictionnaires de l'Académie française et auparavant de 'gravoi' (XIIième siècle).
- gravier ( XIIième siècle), gravillon (XVIième siècle) & gravière (XIXième siècle)
- graveleux, au XIVième siècle signifie caillouteux, il prend son sens médical au XVIième siècle et prend le sens de "licencieux" à la fin du XVIIième siècle.
Le français régional du nord-est de la France utilise encore les mots grève et grèvière, pour désigner grave et gravière. Le lorrain Paul Verlaine, dans son poême "Soleils couchants", pour rimer avec "rêves", chante "les soleils couchants sur les grèves". Il s'agit des plages, les gravières ne faisant pas rêver les poêtes.
En anglais : "gravel" ou "sand-gravel mix".
En allemand : "Kiessand"