Gilles Leroy
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Gilles Leroy | |
Naissance | 28 décembre 1958 à Bagneux, Hauts-de-Seine |
Nationalité | France |
Profession | Écrivain |
Distinctions | Prix Goncourt 2007 Chevalier des Arts et des Lettres 2005 |
Gilles Leroy est un écrivain français né le 28 décembre 1958 à Bagneux (Hauts-de-Seine). Il a reçu le Prix Goncourt en 2007.
Sommaire |
[modifier] Parcours
Titulaire d'un baccalauréat en sciences expérimentales en 1975, il intègre hypokhâgne et khâgne au lycée Lakanal à Sceaux, lycée qui jouera un rôle central dans « Les Maîtres du monde », roman paru en 1996, sous le nom de « lycée Ducasse ».
Titulaire d'un DEUG en lettres et arts en 1977, il décroche ensuite sa licence puis sa maîtrise de lettres modernes en 1979.
Gilles Leroy abandonne le cursus universitaire. Il voyage et se passionne pour les littératures américaine et japonaise, qu'il étudie seul.
[modifier] Univers littéraire
Dans plusieurs de ses ouvrages (L'Amant russe, Les Maîtres du monde, Les Jardins publics etc.), il introduit de larges parts d'autobiographie et fouille un passé familial trouble afin, selon les critiques, de mieux comprendre sa vie et son propre cheminement dans le siècle. « Comme si ce dernier était un navire en perdition auquel les marins qui le quittent laissent les mémoires de ce qu'il fut »[1].
Le père est souvent absent de cet univers, la mère à la fois pesante et adorée. La critique littéraire, unanime, salua l'ouvrage Maman est morte, paru en 1990 et réédité plusieurs fois, comme étant « bouleversant ». Ce livre était en fait le récit, sous la forme d'un journal intime, des derniers instants de la mère de l'auteur, emportée à toute allure par un cancer du sein.
Plusieurs de ses romans sont également fortement imprégnés d'homosexualité[2], de l'esthétisme des personnages masculins, décrivant finement chacun d'eux, leur donnant chair de manière très sensuelle. Dans Les Maîtres du monde, l'auteur décrit avec minutie l'évolution d'un personnage, Joy, atteint d'un bec de lièvre total, dont tombe amoureux le compagnon du narrateur.
Dans Champsecret, roman en forme de journal intime, l'auteur et le narrateur se confondent pour ne faire plus qu'un, puisque les deux se nomment Gilles Leroy et vivent à la campagne avec leur chienne, sans toutefois que soient nettement établies des frontières entre réalité et fiction, constituant ainsi une autofiction.
L'univers de chacun des romans de Gilles Leroy est fait à la fois de tendresse et de violence, de mosaïques et de critiques sociales au vitriol, dans lesquelles l'enfance est souvent cruelle et l'occasion de souffrances intimes.
En 2007, Gilles Leroy publie son douzième roman, Alabama song, qui mêle éléments biographiques et imaginaires de la vie de Zelda Fitzgerald, dans ce que son éditeur nomme « son grand roman américain », et dans lequel l'auteur met l'accent sur la transgression qui, selon lui, est le mot clé du destin de cette femme au destin hors norme. Pour cet ouvrage, Gilles Leroy figurait dans la sélection 2007 des quatre grands prix littéraires français : le prix Goncourt, le prix Renaudot, le prix Fémina et le prix Médicis. Il obtint le prix Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires, le 5 novembre 2007. A cette occasion, Bernard Pivot, de l'académie Goncourt, saluait un auteur « au style flamboyant », tandis que Françoise Chandernagor, elle aussi membre du jury, se déclarait enthousiasmée par la « qualité d’écriture extraordinaire » de Gilles Leroy[3].
[modifier] Bibliographie
- Romans, récits et nouvelles
- 1987 : Habibi, roman, (Michel de Maule) ;
- 1990 : Maman est morte, récit, (Michel de Maule), rééd. Mercure de France, 1994, France-Loisirs, 1997 ;
- 1991 : Les Derniers seront les premiers, nouvelles, (Mercure de France) ;
- 1992 : Madame X, roman, (Mercure de France) ;
- 1994 : Les Jardins publics, roman, (Mercure de France) ;
- 1996 : Les Maîtres du monde, roman, (Mercure de France) ;
- 1998 : Machines à sous, roman, (Mercure de France) ;
- 2000 : Soleil noir, roman, (Mercure de France) ;
- 2002 : L'Amant russe, roman, (Mercure de France) ;
- 2004 : Grandir, roman, (Mercure de France) ;
- 2005 : Champ secret, roman (Mercure de France) ;
- 2007 : Alabama song, roman (Mercure de France), Prix Goncourt 2007.
- Écrits divers
- 1992 : Dévoyée !, nouvelle, d'après La Traviata, collection « Opéra », (Hachette-Filipacchi) ;
- 1993 : André Gide voyage, préface au recueil « André Gide », coll. Biblos, (Gallimard) ;
- 1996-1997 : Mon héros préféré, 5 scénarios pour La Cinquième, (Héros scénarisés : Julien Sorel, Anna Karénine, Nana, Rastignac, Charlus) ;
- 1999 : Tristan Corbière, hommage, « Une bibliothèque d'écrivains » (Rocher) ;
- 2002 : À Propos de l'Amant russe, notes sur l'autobiographie, Nouvelle Revue Française, (Gallimard).
- 2008 : Eddy Wiggins, Le Noir et le Blanc, édition Naïve, ISBN 978-2-35021-119-0
- Théâtre
- 2005 : Le Jour des fleurs, un acte, dans Mères et fils, spectacle collectif (écrit notamment avec Colette Fellous, Chantal Thomas, René de Ceccatty), au théâtre de Nice, avec une mise en scène d'Alfredo Arias (Actes Sud-Papiers) ;
- En préparation : Ange Soleil, texte original, double hommage à Jean Genet et Rainer Werner Fassbinder, création prévue au théâtre du Rond-Point en 2008-2009 ;
- En cours d'écriture : SPY, un spectacle multimédia conçu par Magali Desbazeille (vidéo) et Valéry Volf (chorégraphie), création programmée en octobre 2008.
[modifier] Distinctions
- 1992 : Prix Nanterre de la nouvelle pour Les Derniers seront les premiers.
- 1999 : Prix Valery Larbaud pour Machines à sous.
- 2004 : Prix Millepages, Prix Cabourg pour Grandir.
- 2005 : Chevalier des Arts et des Lettres.
- 2007 : Prix Goncourt pour Alabama song
[modifier] Notes
- ↑ Thierry Guichard, le magazine des anges (mensuel de la littérature contemporaine) n°9, octobre-novembre 1994
- ↑ Philippe Vallet (France Info, samedi 16 mars 2002, au sujet de L'Amant russe) : « L'homosexualité n'était pas la chose la plus facile à vivre dans le régime soviétique. C'est pourtant cette expérience qui se double d'une passion que raconte Gilles Leroy à travers un roman où l'intensité des sentiments ne peut s'éteindre. »
- ↑ Leroy, le Magnifique, Pennac, le Cancre, article par Elisabeth Bouvet sur RFI culture, 05/11/2007