Frits Bolkestein
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Frederik Bolkestein, dit Frits Bolkestein (cliquez sur le lien pour l'entendre prononcé à la néerlandaise, Bolkestenne), né à Amsterdam le 4 avril 1933, est un homme politique néerlandais et un ancien commissaire européen.
Frits Bolkestein est un libéral, il a dirigé le parti populaire libéral et démocrate (Pays-Bas). Il est aussi connu dans son pays pour son franc parler et des déclarations musclées sur l'immigration ou les « valeurs néerlandaises ». Il s'est rendu célèbre en France par la controverse autour d'une directive européenne qu'il a rédigée, la directive Services, souvent dite « directive Bolkestein ».
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[modifier] Parcours
Il fait des études de mathématiques, physique, grec et philosophie à l'Université d'Amsterdam ainsi qu'aux États-Unis et au Royaume-Uni. Il obtient en 1965 une maîtrise de droit à l'Université de Leyde.
Il entre dans le groupe Shell de 1960 à 1976, pour lequel il travaille au Honduras, au Salvador, en Afrique, en Indonésie et enfin à Paris en tant que directeur de Shell Chimie.
Il entame ensuite une carrière politique en 1976, au sein du VVD (Parti populaire libéral et démocrate, libéraux), et est élu député en 1978. De 1982 à 1986 il est secrétaire d'État au commerce extérieur. De 1988 à 1990 il est ministre de la Défense. Il devient ensuite le chef de file des libéraux au parlement néerlandais et le reste jusqu'en 1999. Il tient des propos qui font scandale sur l'immigration, ce qui lui assure une réputation de franc-parler.
En 1996 il est mis en cause et contraint à la démission pour avoir tenté d'obtenir l'aide du ministre de la Santé pour une entreprise pharmaceutique dont il est administrateur.
Il a également été président de l'Internationale libérale (voir cette page) de 1996 à 1999, poste qu'il n'abandonne que pour devenir commissaire européen.
Membre de la Commission européenne du 16 septembre 1999 au 21 Novembre 2004, chargé des questions relatives au Marché Intérieur, à la fiscalité et à l'Union douanière. La directive Bolkestein est l'un des projets phares de son mandat européen.
Le 23 mai 2005 il est nommé conseiller à la direction de la Menatep [1],[2].
Fin 2005, il est nommé au conseil d'administration d'Air France-KLM.[3] Il siège également au conseil d'administration de la Nederlandsche Bank.
[modifier] Directive Services
Ce projet de directive proposé par M. Bolkestein portant sur l'ouverture réciproque des marchés de services sans harmonisation préalable a suscité de vives critiques au sein de l'Union, particulièrement en France, au printemps 2005.
Frits Bolkestein, qui n'est plus commissaire européen au moment du débat, pense que « ceux qui contestent son projet sont des xénophobes, pour ne pas dire pire ». Il manifeste ainsi son irritation suscitée par la prononciation germanique de son nom, assimilé à celui de Frankenstein. Pour lui, donner une orientation plus libérale à l'Union européenne serait un motif de satisfaction, et il déclare que « les Français ne se sentent plus chez eux en Europe. »
Le 5 et 6 avril 2005, en visite en France pour défendre l'idée de sa proposition de directive, il déclare aux journalistes en français qu' « il n'y aura pas de tsunami de plombiers polonais en France ».
Le projet de directive présenté par Frits Bolkestein est quant à lui retoqué par l'eurodéputée allemande Evelyne Gebhardt et le parlement européen le 14 février 2006, version approuvée ensuite dans ses grandes lignes par son successeur, le commissaire Charlie McCreevy, puis en première lecture par le conseil de l'Union européenne le 29 mai 2006.
[modifier] Projet de traité européen
Frits Bolkestein ne se montre guère attristé par le rejet du traité établissant une Constitution pour l'Europe auquel il aura largement contribué en faisant figure d'épouvantail. Dès le 19 juin 2005, il donne en effet dans une tribune « Sept conseils pour repartir » adressée au Conseil européen [4] dans laquelle il affirme son attachement aux institutions de Maastricht-Nice pérénisées par l'échec des réferenda français et hollandais et son opposition aux réformes qu'aurait apporté le TCE. Il estime que le conseil européen doit constater son échec et la mort du traité européen puis lui donne successivement 7 conseils :
- « ne pas appeler ce traité une constitution »,
- « supprimer la proposition de charte des droits fondamentaux », redondante avec la Convention européenne des droits de l'homme,
- « ne vous transformez pas en institution »,
- « l'égalité politique des citoyens n'existe qu'à l'intérieur d'un État unitaire »,
- renoncer à la création d'un poste de Ministre des affaires étrangères de l'Union européenne, « une politique étrangère commune à 25 États-membres reste, dans tous les cas de figure, une illusion »,
- « N'entamez pas les négociations avec la Turquie »,
- « Pour ce qui concerne le budget, l'heure est à la modestie », La Commission européenne doit se « serrer la ceinture » comme les États-membres.
[modifier] Brevets logiciels
Un autre projet (controversé) de directive issu de ses services est le projet de directive sur la brevetabilité des inventions mises en œuvre par ordinateur, également discutée au Conseil et enterrée par le Parlement en 2005.
[modifier] Affaire Clearstream 1
En 2001, l'ancien commissaire européen Frits Bolkestein avait annoncé lui même le refus de la Commission européenne d'enquêter sur Cedel International-Clearstream après la parution du livre Révélation$ de Denis Robert (Les Arènes, 2001). Ce livre mettait gravement en cause la banque russe Menatep, au passé sulfureux et à laquelle collabore Frits Bolkestein.
Dans son édition du 26 avril 2006, le quotidien gratuit 20 minutes affirme que par deux fois, la Commission européenne a refusé d'enquêter sur Clearstream. La Menatep a déposé une douzaine de plaintes en diffamation contre Denis Robert et son éditeur Les Arènes.
[modifier] Références
- ↑ La Menatep, une holding russe qui sent le soufre
- ↑ Paul Van Buitenen : «Bolkestein pourrait quitter la Menatep»
- ↑ Fiche sur le site d'Air France
- ↑ Paru en France dans le Journal du dimanche du 19 juin 2005, disponible en ligne en anglais et en néerlandais sur son site « Acht Tips » (« Huit conseils », il s'agit bien du même article mais les versions étrangères numérotent l'introduction comme un premier conseil)