Francis Ford Coppola
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Francis Ford Coppola | |
Francis Ford Coppola au Festival de Cannes 2001
|
|
|
|
Surnom | Thomas Colchart / Francis Coppola / Dad / Francis |
---|---|
Naissance | 7 avril 1939 Détroit, Michigan (États-Unis) |
Nationalité | Américaine |
Profession(s) | Réalisateur ProducteurScénariste |
Films notables | Le Parrain |
Conjoint(e) | Eleanor Coppola (02/02/1963-présent) |
Enfant(s) | 4 enfants |
Fiche IMDb |
Francis Ford Coppola est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le 7 avril 1939 à Detroit dans le Michigan (États-Unis).
Il est le père des réalisateurs Sofia et Roman Coppola, le frère de Talia Shire et l'oncle de l'acteur Nicolas Cage.
[modifier] Vie et Carrière
[modifier] Enfance
Francis Ford Coppola est le fils de Carmine Coppola, le premier flûtiste, d'origine sicilienne, de l’orchestre symphonique de Detroit, et d'Italia, son épouse. Il est le cadet de leurs trois enfants. Deux ans plus tard, Carmine, devenu premier flûtiste de l’Orchestre Symphonique de NBC emmène sa famille à Long Island. C'est là que le jeune Francis passe le reste de son enfance. Souffrant de poliomyélite, Coppola passe une grande partie de sa jeunesse alité, ce qui favorise son imagination avec l'élaboration de spectacles de marionnettes improvisés à la maison. En utilisant la caméra 8 mm de son père, il fait ses premiers pas avec l'image en mouvement et fabrique ses tous premiers films en amateur alors qu'il a à peine 10 ans. Après le lycée, il part étudier le théâtre à l’Université de Hofstra avant d’aller à la MFA en réalisation de l’École UCLA Film School où il rencontre Jim Morrison dont la musique sera plus tard intégrée à la bande originale du célèbre Apocalypse Now.
[modifier] Les débuts
Au début des années 1960, il débute sa carrière de professionnel en faisant des films à petit budget avec Roger Corman, écrivant quelques scénarios tels que celui du Paris brûle-t-il ? de René Clément. Sa première œuvre notable remonte à l'ère de ses collaborations avec Corman : Dementia 13. Après son diplôme de fin d'étude avec You’re a Big Boy Now, Coppola se voit offrir les rênes de l'adaptation cinématographique de la pièce musicale de Broadway Finian’s Rainbow, mettant en vedette Petula Clark dans son premier film américain au côté du vétéran Fred Astaire. Le producteur Jack Warner, rendu perplexe par l'allure hirsute du cinéaste, le laisse livré à lui-même sans financement substantiel. Coppola emmène alors sa distribution à Napa Valley pour tourner toutes les séquences en extérieur. Ces scènes tranchaient radicalement avec les attentes des studios hollywoodiens car elles étaient le fruit d'un regard distancié du réalisateur face à son film. Traiter un matériau artistique et un genre démodés tels que la comédie musicale était d'une grande complexité à l'époque. Le résultat final de la production est une semi-réussite mais le travail de Coppola avec Clark a sans aucun doute contribué à crédibiliser l'incursion de la chanteuse dans le monde du cinéma, gratifiée par ailleurs d'une nomination aux Golden Globes. Durant cette période, Coppola habite temporairement avec son épouse et sa famille à Mandeville Canyon en Brentwood (Californie).
[modifier] Les aventures avec George Lucas
En 1969, il fonde avec son ami George Lucas les studios American Zoetrope, basés à San Francisco. Le studio produit alors le THX 1138 de ce même Lucas, dont l'échec ruine les ambitions de Coppola. Contraint à accepter une commande de studio, il réalise Le Parrain d'après un roman de Mario Puzo. Le gigantesque succès de cette superproduction dont la cheville ouvrière n'est autre que le truculent Robert Evans, le ramène à l'indépendance et ressuscite ses rêves de conquête d'Hollywood.
[modifier] Le triomphe des deux premiers Parrains
En 1971, Coppola est gratifié d'un Oscar pour le scénario de Patton, biographie filmée du général éponyme, réalisée par Franklin J. Schaffner. Cependant, sa réputation de grand cinéaste n'est reconnue qu'après avoir co-écrit et réalisé les deux premiers volets de sa saga choc sur la mafia italo-américaine : Le Parrain (1972) et Le Parrain 2 (1974). Les deux œuvres seront chacune récompensées par l'Oscar du meilleur film, devenant ainsi les premiers, et pour l'instant encore les seuls, films à suite à en être les détenteurs. Le Parrain 2 vaudra également à son metteur en scène l'Oscar du meilleur réalisateur (perdu pour l'opus précédent), ce qui lui permettra de battre au passage Roman Polanski et l'ultra-favori Chinatown.
[modifier] Conversation secrète
Entre les deux Parrain, Coppola avait pris le temps d'écrire et de mettre en scène un film d'espionnage au style plus personnel: Conversation secrète qui conte l'histoire d’un couple dont l'homme est soupçonné d'être impliqué dans un meurtre et qui est mis sur écoute par un expert en surveillance joué par Gene Hackman. Le film, sorti en salles en 1974, a largement marqué son époque puisqu'il était contemporain de l'affaire du Watergate. Conversation secrète se voit nommé en tant que "meilleur film" aux Oscars 1974, ce qui fait de Coppola le premier cinéaste et l'un des deux seuls (avec Steven Soderbergh) à avoir réalisé deux films concourant dans cette catégorie la même année. Juste avant que Le Parrain 2 ne triomphe à la cérémonie Oscars, raflant six statuettes et doublant ainsi le record du premier volet (distingué par trois prix deux années auparavant), Conversation secrète obtint la Palme d'Or du Festival de Cannes 1974.
[modifier] Les échecs malencontreux
Pendant cette période il écrit le scénario de l’infructueux succès critique et commercial Gatsby le Magnifique d'après le roman de Francis Scott Fitzgerald, mettant en vedette Mia Farrow et Robert Redford. Il produit également le film de George Lucas, American Graffiti. Aussi, Coppola investit-il à ce moment-là dans le City Magazine de San Francisco dont il s'autoproclame rédacteur en chef, engageant un tout nouveau personnel, y compris la fille d’un criminel : l'écrivaine Susan Berman. Bien qu'acclamée dans le milieu de la presse, l'affaire périclite rapidement. Le dernier numéro est publié en 1976.
[modifier] Apocalypse Now
Après cet échec, Coppola goûte à l'autre plus gros succès critique et public de sa carrière avec Apocalypse Now. Il avait travaillé durant cinq ans pour élaborer un premier scénario avec John Milius sur ce projet de Zoetrope, à savoir une transposition dans le cadre de la guerre du Vietnam du récit Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad (se déroulant, lui, en pleine colonisation du Congo par la Belgique). À l'origine, Lucas devait mettre en scène le film mais il préféra s'atteler à la réalisation de La Guerre des étoiles. C'est finalement Coppola qui reprend complètement le projet « Apo » à son compte. Cela brouillera d'ailleurs les deux amis pendant plusieurs années. Le film est l'objet d'une production proprement démentielle, au cœur de la jungle des Philippines, engloutissant plus de 30 millions de dollars de budget (initialement fixé à 16), s'étalant sur 18 mois de tournage et nécessitant l'impression de plusieurs dizaines de kilomètres de pellicule. Les catastrophes s'enchaînent de surcroît: un typhon ravage le décor, l'acteur principal Martin Sheen est victime d'une crise cardiaque : événement caché aux producteurs par un réalisateur effrayé de devoir interrompre son travail et Marlon Brando, sous l'effet de stupéfiants, débarque sur le tournage obèse et hystérique en ayant à peine lu le script et venant quotidiennement sur le plateau sans connaître son texte. Dépassé et happé par la démesure de son entreprise et la mission démiurgique de son ouvrage, Coppola tombe alors dans la drogue et devient le sujet de crises mystiques, s'identifiant aux causes des tribus locales. Il va jusqu'à perdre 40 kilos, sombre pratiquement dans la folie et tente même de mettre fin à ses jours. L'aventure du tournage fera l'objet d'un documentaire intitulé Au cœur des ténèbres, réalisé par l'épouse du réalisateur elle-même : Eleanor Coppola en 1991. Elle y présente un montage de plusieurs images d'archives qu'elle avaient en partie tournées à l'époque. Après trois ans de préparation, le film sort en salles en 1979. Cette odyssée dans l'horreur guerrière et le trip mystique, d'une puissance visuelle hypnotique et époustouflante, inégalée dans toute l'œuvre du cinéaste, vaut à ce dernier une seconde Palme d'Or à Cannes, partagée celle-là avec l'Allemand Volker Schlöndorff pour Le Tambour, autre grande adaptation littéraire.
[modifier] Le tumulte des années 1980 et 1990
Même si la production avec Lucas d'œuvres de cinéastes tels qu'Akira Kurosawa (pour Kagemusha) s'avère lucrative, Coppola doit faire face à de nouveaux revers financiers. Coup de cœur (1982) et Cotton Club sont des désastres commerciaux. Le budget de Cotton Club était à l'époque, en 1984, le plus élevé de l'histoire du cinéma : pression qui l'opposa d'ailleurs juridiquement au producteur Robert Evans qu'il voulait interdire de présence sur le plateau. Ces deux échecs successifs achèvent ses ambitions. Criblé de dettes, Coppola est obligé, pour relever sa situation financière, d'exécuter des films de commande tels que Captain EO avec Michael Jackson, réalisé en 3D pour les parcs d'attraction Disney, le Parrain, 3ème partie, Dracula ou encore Jack. Il doit désormais se contenter d'une activité de producteur : ainsi les films de sa fille Sofia, Virgin Suicides et Lost in Translation, Frankenstein de Kenneth Brannagh ou Sleepy Hollow de Tim Burton ont été financés par lui. Il ne renonce pas néanmoins de temps à autre à la réalisation d'œuvres personnelles comme Peggy Sue s'est mariée, Tucker ou plus récemment L'Homme sans âge. En 2001, il sort une version redux de son chef d'œuvre Apocalypse Now dans un montage remanié présentant des séquences inédites, coupées en 1979.
[modifier] Le « Napoléon du cinéma »
Personnage fantasque, mégalomane, on le surnomme parfois à juste titre « le Napoléon du cinéma ». Doté d'un orgueil monstrueux que n'ont pas atténué les échecs, Coppola ne laisse jamais indifférent, il se montre volubile, arrogant, extraverti, doté d'une remarquable capacité à enfoncer les portes qu'on ferme devant lui. Il est typique des « auteurs-tyrans » qui considèrent les autres comme des pions pour mener à bien sa propre ambition démiurgique. Apocalypse Now est certainement le film qui a transcendé cette nature pour devenir un chef-d'œuvre cinématographique sur la folie.
[modifier] Tournages en famille
Coppola a souvent travaillé avec des membres de sa famille. Il fait jouer ses deux fils dans Le Parrain dans une scène de combat de rue et dans les funérailles de Don Corleone. Sa sœur, Talia Shire, joue Connie Corleone dans la trilogie et sa fille Sofia incarne un rôle important dans la troisième partie. Son père Carmine a co-écrit plusieurs musiques de ses films.
[modifier] Autres activités
Il a racheté et rénové l'un des plus vieux et plus importants vignobles américains, Inglewood. Il gère plusieurs hôtels après un premier au Belize.
[modifier] Filmographie
[modifier] Réalisateur
Année | Titre français | Titre original (si différent) | Remarque |
---|---|---|---|
1960 | Nebo zovyot | film russe ; Coppola responsable de l'adaptation américaine | |
1961 | Tonight for Sure | ||
1962 | The Playgirls and the Bellboy | ||
1963 | The Terror | film de Roger Corman. Non crédité au générique | |
Dementia 13 | |||
1966 | Big Boy | You're a Big Boy Now | |
1968 | La Vallée du bonheur | Finian's Rainbow | |
1969 | Les Gens de la pluie | The Rain People | |
1972 | Le Parrain | The Godfather | |
1974 | Conversation secrète | The Conversation | |
Le Parrain II | The Godfather II | ||
1979 | Apocalypse Now | ||
1982 | Coup de cœur | One from the Heart | |
1982 | Faerie Tale Theatre | Série TV - épisode Rip Van Winkle | |
1983 | Outsiders | The Outsiders | |
Rusty James | Rumble Fish | ||
1984 | Cotton Club | The Cotton Club | |
1986 | Captain Eo | film musical de 17 minutes, mettant en scène Michael Jackson, qui fut diffusé dans les parcs d'attraction Walt Disney | |
Peggy Sue s'est mariée | Peggy Sue Got Married | ||
1987 | Jardins de pierre | Gardens of Stone | |
1988 | Tucker | Tucker : The Man and His Dream | |
1989 | New York Stories | segment Life Without Zoe | |
1990 | Le Parrain III | The Godfather III | |
1992 | Dracula | Bram Stoker's Dracula | |
1996 | Jack | ||
1997 | L'Idéaliste | The Rainmaker | |
2000 | Supernova | film de Walter Hill. Non crédité au générique | |
2007 | L'Homme sans âge | Youth Without Youth | |
2009 | Tetro |
[modifier] Distinctions
- Oscar du meilleur scénario original en 1970 pour Patton
- Oscar du meilleur film en 1972 pour le Parrain
- Oscar du meilleur film en 1974 pour le Parrain II
- Oscar du meilleur réalisateur en 1974 pour le Parrain II
- Palme d'or au Festival de Cannes 1974 pour Conversation secrète
- Palme d'or au Festival de Cannes 1979 pour Apocalypse now
Il fut le président du 49e Festival de Cannes en 1996.