François de Coligny d'Andelot
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François d'Andelot de Coligny, né à Châtillon-sur-Loing en 1521 et mort à Saintes (Charente-Maritime) en 1569, est l'un des chefs du protestantisme français pendant les guerres de Religion. C'est le frère cadet d'Odet, cardinal de Châtillon, et de Gaspard II, amiral de Coligny.
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[modifier] Biographie
François d'Andelot est le premier de la famille Châtillon à avoir adopté de bonne heure la Réforme et s'en montra un des plus zélés défenseurs. Il est le fondateur de l'église calviniste de Vitré qui, dès 1560, est pourvue d'un pasteur résidant.
[modifier] Guerres d’Italie
Il fait ses premières armes en Italie, et se distingue tellement à la bataille de Cérisoles que le comte d'Enghien l'arma chevalier sur le champ de bataille. II est nommé, en 1547, inspecteur général de l'infanterie, et commande les troupes envoyées en Écosse pour soutenir les droits de Marie. La guerre ayant éclaté de nouveau en Italie, il y retourne et s'enferme dans la ville de Parme menacée d'un siège. Il est fait prisonnier dans une sortie, et conduit au château de Milan où il reste jusqu'à la trêve de Vaucelles, en 1556.
[modifier] Conversion
Dans sa prison, il lut des livres qu'on lui procurait du dehors et qui le confirmèrent dans les doutes où ses conversations avec des protestants l'avaient jeté au sujet de la religion. À son retour en France, il remplace l’amiral dans sa fonction de Colonel-général de l'infanterie ; la guerre est déclarée presqu'en même temps à l'Espagne. Chargé de conduire des secours à l'amiral qui défendait Saint-Quentin, il se trouve enfermé dans cette place, contribue à en prolonger le siège et ne se rend que lorsqu'accablé par le nombre des ennemis qui pénétraient dans la ville par les brèches faites aux remparts, toute résistance aurait été inutile. Il parvient à s'échapper du camp des Espagnols et rejoint l'armée devant Calais. Il s'y conduit si vaillamment que le duc de Guise, qui ne portait pourtant pas les Coligny dans son cœur, déclare, selon Brantôme, que, pour conquérir un monde de places, il lui suffirait d'avoir d’Andelot, Strozzi et d'Estrées.
D’Andelot revient à Paris, où les Guise, jaloux de sa faveur auprès du roi Henri II, le desservent en rapportant certains discours qu'il avait tenus sur la religion. Le roi le fait appeler, et en ayant confirmation, entre dans une grande colère, le fait arrêter et conduire au château de Melun, où il reste jusqu'à ce que le connétable Anne de Montmorency, son oncle, eût obtenu sa grâce. C’est d’Andelot qui entraîne ses frères dans le parti de la Réforme.
[modifier] Guerres de religion
Lorsque la première guerre de religion éclate, il est parmi les premiers à rejoindre Louis, prince de Condé, nommé chef des protestants. François voit sa place de colonel-général confisquée au profit du duc de Randari. Bien que souffrant de la fièvre, il combat à la bataille de Dreux en 1562. L'année suivante, il défend Orléans lors du siège de la ville par les troupes de François, duc de Guise. Le siège est levé suite à l'assassinat du duc.
La paix le rétablit dans ses emplois mais, malade, il ne peut participer au siège du Havre (1563) où catholiques et protestants joignent leurs forces contre les troupes anglaises.
François est considéré, avec Louis de Condé, l'amiral de Coligny et Guyonne XVIII de Laval, comme l'un des instigateurs de la « surprise de Meaux » en 1567, tentative malheureuse des huguenots pour se saisir du roi Charles IX et de la reine mère Catherine de Médicis.
Les protestants reprennent les armes, et François d'Andelot dirige le siège de Chartres. Il se retira alors dans ses terres de Bretagne, et comme il se fiait peu à la parole de la reine, il lève des troupes à la tête desquelles il se rendit en Anjou, lorsqu'il vit la guerre prête à recommencer. Il passe la Loire, pénètre dans la Saintonge, s'empare de plusieurs villes, et se trouve à la bataille de Jarnac où il recueille une partie des débris de l'armée protestante avant de se retirer à Saintes. Il y est pris d'une fièvre violente, dont il meurt le 27 mai 1569. Les protestants attribuèrent sa mort au poison. Les propos du chancelier de Birague, comme quoi cette guerre finirait non par les armes, mais par les cuisiniers, purent susciter des soupçons.
D’Andelot, capitaine vaillant et habile, n'avait ni la prudence ni la modération de son frère l'amiral, avec lequel il vécut cependant toujours très uni.
Dans le tome 16 des Vies des hommes illustres de France, on trouve celle de d’Andelot par l'abbé Pérau.
[modifier] Unions et descendance
- Marié le 9 décembre 1548 (Saint-Germain-en-Laye) à Claudine de Rieux, dame de la Roche-Bernard, de Rieux, et de Rochefort, dont :
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- Marguerite de Coligny d'Andelot (née le 28 février 1553),
- mariée à Julien de Tournemine, seigneur de Montmoreal,
- Paul de Coligny dit Guy XIX de Laval, (13 août 1555 - 15 avril 1586, Taillebourg), comte de Laval, de Montfort, d'Harcourt, et baron de Quintin,
- François II de Coligny d'Andelot (23 août 1559 † 9 avril 1586), seigneur de Rieux,
- Marguerite de Coligny d'Andelot (née le 28 février 1553),
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- Marié le 27 août 1564 à Anne fille de Jean, comte de Salm, dont :
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- François III de Coligny d'Andelot, seigneur de Tanlay,
- Benjamin de Coligny d'Andelot ( † 7 avril 1586), seigneur de Sailly et seigneur de Courcelles-au-Bois,
- Anne de Coligny d'Andelot, dame de Tanlay, de Sailly et de Courcelles-au-Bois,
- mariée en 1574 à Jacques Chabot ( † 1630), marquis de Mirebeau, fils de Philippe Chabot,
- Susanne de Coligny d'Andelot,
- mariée à Guillaume de Poitiers, baron d'Outre,
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[modifier] Bibliographie
- L'Amiral de Coligny, sire de Tinténiac en Bretagne. Paris, Lib.Fischbacher - Rennes, Lib. Filhon & Hommay - 1929, par V.Bellanger, Avocat à la Cour de Rennes
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- Iconographie :
[modifier] Source partielle
- « François de Coligny d'Andelot », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- « François de Coligny d'Andelot », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail édition]