Fonts baptismaux
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Les fonts baptismaux (du latin classique fons : fontaine, source) sont un article de mobilier ecclésiastique utilisé pour le baptême des enfants et des adultes. Ils servent typiquement aux baptêmes par aspersion. Les fonts les plus simples ont un pilier de 1,5 m avec un support pour un bassin d'eau. Les matériaux taillés et sculptés varient considérablement, allant du marbre au métal ou au bois.
La forme peut varier. Beaucoup de fonts baptismaux ont huit côtés pour rappeler la nouvelle création et peut-être pour faire un lien avec la pratique de la circoncision[réf. nécessaire], qui a traditionnellement lieu le huitième jour. Certains fonts ont trois côtés, en rappel de la Sainte Trinité du Père, Fils et Esprit Saint. Ils sont parfois placés devant la nef de l'église pour rappeler aux fidèles leur baptême, qui représente leur entrée dans l'Église. Dans plusieurs églises du Moyen Âge et de la Renaissance, il y avait une chapelle spéciale ou même un bâtiment dédié, dit « baptistère », qui abritait les fonts baptismaux.
La quantité d'eau est habituellement faible (un litre ou deux). Certains fonts sont alimentés par de l'eau de source ou une pompe pour imiter l'effet d'un ruisseau et communiquer l'effet des eaux vivantes du baptême.
Le baptême dans les fonts baptismaux est habituellement fait par aspersion, versement et trempement, comme dans le verbe grec βαπτιζω, qui peut aussi signifier immerger. Cependant, seuls certains fonts baptismaux sont assez grands pour permettre l'immersion totale de l'enfant. Les premiers fonts baptismaux étaient construits pour l'immersion entière, mais ils sont devenus plus petits lorsque le baptême des enfants est devenu plus courant.
La majorité des Églises chrétiennes utilisent de l'eau bénite pour remplir les fonts. Une vaisselle spéciale d'argent, appelée une aiguière, peut être utilisée pour remplir les fonts. Dans plusieurs Églises orientales, l'eau bénite est consacrée une fois par année dans les fonts baptismaux pendant la fête de la Théophanie.
Les fonts baptismaux diffèrent des réservoirs d'immersion. Des réservoirs, piscines, rivières et lacs peuvent être utilisés pour les baptêmes à pleine immersion où la personne est complètement immergée, abaissée ou submergée sous l'eau. Cette pratique symbolise le submergement de la vieille nature tel qu'il est écrit dans Romains 6:3-4.
La ville de Liège en Belgique possède dans la Collégiale Saint-Barthélemy des fonts baptismaux qui sont considérés comme un des joyaux de l'art universel : les fonts baptismaux de l'orfèvre médiéval Renier de Huy. Ils furent commandés au début du XIIe siècle par l'abbé Hellin pour l'église Notre-Dame-aux-Fonts - érigée sous Notger vers la fin du Xe siècle et aujourd'hui détruite - où l'on administrait traditionnellement le baptême.
Les fonts furent installés dans l'église Saint-Barthélemy en 1804, après avoir été protégés des révolutionnaires.
Cette œuvre exceptionnelle marque un retour de l'influence grecque sur l' art occidental. La cuve baptismale, en laiton, supportée par dix bœufs (il y en avait douze à l'origine) présente cinq scènes : le Baptême de Jésus-Christ dans le Jourdain, la Prédication de saint Jean-Baptiste, le Baptême des Catéchumènes, le Baptême du centurion Corneille, le Baptême du philosophe Craton. La Prédication de saint Jean-Baptiste et le Baptême des Catéchumènes préparent la magnifique scène principale, le Baptême de Jésus ; le Baptême du centurion Corneille et le Baptême du philosophe Craton la complètent.