Démographie des États-Unis
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La démographie des États-Unis diffère des autres pays industrialisés et développés :
- Les États-Unis sont le premier pays d'immigration du monde : en 1991, ils ont accueilli plus de 1,8 million d'immigrants et près de 8 millions de personnes se sont installées aux États-Unis entre 2001 et 2005, légalement ou illégalement, selon le Centre d'étude de l'immigration. C'est un rythme de 2,5 supérieur à celui de la grande vague d'Européens arrivés autour de 1910 sur le Nouveau Continent.
- La natalité y est plus forte et dynamique que dans les autres pays riches. Elle était estimée à 14,7/1000 entre 1995 et 2000 mais elle a fortement baissé depuis la période du baby-boom.
- Les États-Unis sont au troisième rang des pays les plus peuplés, derrière la Chine et l'Inde.
- Il existe une cinquantaine d'agglomérations de plus d'un million d'habitants.
Sommaire |
[modifier] Histoire démographique
[modifier] Le peuplement préhistorique
L'arrivée de ces peuples en Amérique remonte à 40 000 ans environ. Venant de Sibérie, ils ont traversé le détroit de Béring, alors gelé, puis ont peuplé le continent américain, qui n'avait alors aucune population.
D'autres théories parlent de peuples océaniens ayant traversé l'océan Pacifique, ou encore de peuples européens : cette dernière hypothèse est celle de l'archéologue Dennis Stanford. Un squelette entier de type caucasien, l'homme de Kennewick, datant de plus de 9 000 ans, a été découvert dans l'État de Washington en juillet 1996, sur les bords de la Columbia.
[modifier] La colonisation européenne (du XVIe siècle à 1840)
Le premier peuplement anglo-saxon a lieu à Jamestown, en Virginie, en 1607. À partir de ce moment, les colons européens débarquent sur la côte est, à partir de deux régions principales : Le Sud et la Nouvelle-Angleterre. Ces colons sont en grande majorité des anglais protestants, pour la plupart puritains: les WASPs. Petit à petit, se joignent à eux les Ecossais et les gallois. Au XVIIIe siècle se joignent à eux les protestants d'Ulster (Scot Irish), qui s'installent principalement dans les Appalaches, ainsi que les allemands. L'arrivée d'européens aux États-Unis a été interrompue par la guerre d'indépendance et les guerres napoléoniennes.
A cette colonisation volontaire se rajoute une immigration forcée, celle des esclaves en provenance de l'ouest africain. Les premiers esclaves arrivent à Jamestown dans les années 1620, tandis que la traite est abolie au début du XIXe siècle.
[modifier] La première vague massive d'immigration (1840-1860)
Entre 1840 et 1860, le pays attire des centaines de milliers d'immigrants. Les Irlandais fuient la grande famine et de nombreux Allemands s'engagent dans l'armée de l'Union, pendant la guerre de Sécession.
[modifier] L'apogée de l'immigration (1870-1920)
Entre 1870 et 1920, 20 millions d'Européens émigrent vers les États-Unis, pour diverses raisons :
- les Juifs d'Europe centrale et orientale fuient les pogroms et l'antisémitisme.
- les Italiens arrivent en masse pour échapper à la pauvreté du sud italien.
[modifier] La politique de quotas (1920-1965)
Face à l'arrivée massive d'immigrés qui n'étaient pas anglo-saxons, l'administration américaine a pris des mesures qui limitent l'immigration à la fin du XIXe siècle et jusqu'en 1965. La xénophobie affecte particulièrement les immigrés asiatiques : en 1882, le Chinese Exclusion Act interdit l'immigration chinoise sur le sol américain pour une période de soixante ans[réf. nécessaire]. En mai 1921, le Congrès instaure une politique de quotas par nationalité. Le Johnson-Reed Act (1924) limite drastiquement les conditions d'entrée en gelant les plafonds d'immigration en fonction des flux passés.
[modifier] Diversification de l'immigration après 1965
Le président Lyndon Johnson abandonne le système des quotas par race (Immigration and Nationality Act) et ouvre une nouvelle période d'immigration de masse. En 1978, le Congrès adopte un plafond mondial, sans distinction de race et autorise 290 000 entrées par an : on privilégie le regroupement familial et l'asile politique aux réfugiés du bloc communiste. C'est donc l'époque de l'immigration hispanique et asiatique.
[modifier] La croissance démographique
Source : Jacques BINOCHE, Histoire des États-Unis :
- 1790 : 4 millions d'habitants
- 1814 : 8 millions d'habitants
- 1830 : 16 millions d'habitants
- 1861 : 32 millions d'habitants
- 1890 : 64 millions d'habitants
- 1900 : 76 millions d'habitants
- 1910 : 92 millions d'habitants
- 1915 : 100 millions d'habitants
- 1950 : 151 millions d'habitants
- 1967 : 200 millions d'habitants
- 1978 : 218 millions d'habitants
- 2006 : 300 millions d'habitants
[modifier] Répartition
L'Amérique est très inégalement peuplée : on remarque deux régions très denses, à l'inverse des autres. Ces deux régions sont aux extrémités du pays : le Nord-Est (mégalopole du BosWash) et le Sud-Ouest (Californie). Les Grandes Plaines et les montagnes Rocheuses, elles, sont très faiblement peuplées, en dehors de quelques régions urbanisées.
[modifier] Population
A compter de 2007 les États-Unis comptent officiellement 302 millions d'habitants.
Pyramide des âges (chiffres 2002):
- 0-14 ans : 21,0% (30 116 782 garçons ; 28 765 183 filles)
- 15-64 ans : 66,4% (92 391 120 hommes ; 93 986 468 femmes)
- 65 ans et plus : 12,6% (14 748 522 hommes ; 20 554 414 femmes)
Âge médian : 35,6 ans (2001)
Croissance de la population : 0,89%
Taux de natalité : 14,1 naissances pour 1 000 habitants
Taux de mortalité : 8,7 décès pour 1 000 habitants
Migration nette : 3,5 immigrant(s) pour 1 000 habitants
Répartition par sexe :
- à la naissance : 1,05 garçon(s)/fille
- moins de 15 ans : 1,05 garçon(s)/fille
- 15-64 ans : 0,98 homme(s)/femme
- 65 ans et plus : 0,72 homme(s)/femme
Population totale : 0,96 homme(s)/femme
Mortalité infantile : 6.69 décès pour 1 000 naissances normales
Espérance de vie à la naissance : 78.2 ans (hommes : 75,6 ans ; femmes : 80,8 ans)
Indice de fécondité : 2,07 naissance(s)/femme
Tous les chiffres ci-dessus (sauf population totale) sont tirés d'une estimation de 2002
[modifier] VIH/Sida
- fréquence chez les adultes : 0,61%
- personnes vivant avec le virus : 850 000 personnes
- décès : 20 000 personnes
Tous les chiffres ci-dessus sont tirés d'une estimation de 1999
[modifier] Origines ethniques
- nom : Américain(e)
- adjectif : americain(e)
Groupes ethniques (2000) :
- Caucasiens (blancs) 74,1%[1]
- Afro-Américains : 12,4%
- Asiatiques : 4,4%
- Amérindiens et natifs de l'Alaska : 1,5%
- Océaniens (natifs des îles Hawaii et autres îles du Pacifique) : 0,3%
- Autres : 7,8%
Le bureau du recensement dénombrait 296,4 millions d'habitants aux États-Unis en juillet 2005, dont 42,7 millions d'hispaniques, et 39,7 millions de Noirs en tout, y compris la population d'Afro-Américains, la population d'Africains récemment arrivés et celle de Noirs d'origine antillaise. Il a dénombré 14,4 millions d'habitants d'origine asiatique, 4,5 millions d'Amérindiens et d'indigènes de l'Alaska et près d'un million d'indigènes d'Hawaï et des îles du Pacifique.La société américaine se caractérise par son caractère pluriethnique, par une forte mobilité spatiale et par un niveau de vie parmi les plus élevés de la planète. Elle est toujours affectée par d’importants clivages sociaux et ethniques.
Note : il n'existe pas de liste séparée d'enregistrement pour les Hispaniques car le Bureau Américain de recensement considère les Hispaniques comme des personnes d'origine Latino Américaine (surtout des Cubains, Mexicains, ou Porto Ricains d'origine) vivant aux USA et de n'importe quel groupe ethnique (blancs, noirs, Asiatiques, etc.)
Religions (1989) :
- Protestants 56%
- Catholiques 28%
- Juifs 2%
- autres 4%
- aucune 10%
En 2006, on estime qu'entre 9 et 12 millions d'Hispaniques vivraient de manière illégale aux États-Unis.
En 2003, les Hispaniques (37 millions de personnes), ont dépassé les 36,2 millions d'Afro-Américains.
Langues : anglais, espagnol (parlé par une importante minorité)
Alphabétisation (personnes de 15 ans et plus qui savent lire et écrire) : 97% (hommes : 97% - femmes : 97%) (est. 1979)
Quelques personnalités américaines qui témoignent de la diversité du peuplement :
Mariah Carey, d'origines irlandaise et vénézuélienne |
Tiger Woods, célèbre golfeur américain, origine afro-américaine et thaïlandaise |
Colin Powell, d'origine jamaïcaine |
Condoleezza Rice, origine afro-américaine |
Brad Pitt, acteur américain, origine caucasienne |
Denzel Washington, acteur, origine afro-américaine |
[modifier] Immigration
La rapide croissance démographique des États-Unis résulte d'une forte immigration et d'un accroissement naturel élevé pour un pays développé.
[modifier] Politique de l'immigration aux États-Unis
L’immigration (500 000 à 800 000 entrées annuelles autorisées), thème politique de nouveau sensible depuis 1980, représente le tiers de la croissance démographique annuelle, et sans doute beaucoup plus si l’on intègre l’immigration clandestine (estimée à 1 million d’entrées par an).
C'est en 1991 que l'arrivée de nouveaux immigrants sur le sol américain a battu tous les records de l'histoire du pays : 1 827 167 immigrants ont été accueillis cette année-là. L'origine des migrants est de plus en plus diversifiée.
En général, les États-Unis accordent environ 675 000 visas aux immigrants chaque année, mais ceux-ci sont limités à 20 000 par pays. La règle est celle de l'ordre chronologique des demandes ; il existe deux grands motifs d'entrée sur le territoire américain : le regroupement familial et la recherche d'un travail.
Depuis 1990, l'organisation passe aussi par l'attribution ou non de carte verte donnée à l'issue d'une loterie due à une forte demande. La carte verte n'est cependant utile que pour devenir salarié aux États-Unis, pas pour y créer une entreprise ! C'est parce qu'il ne pouvait pas obtenir de carte verte que le français Philippe Kahn, qui désirait rester aux États-Unis, a créé la société Borland[réf. nécessaire].
En raison d'une tradition de droit du sol, tout enfant né sur le territoire des États-Unis peut être déclaré citoyen américain. Le mariage avec une personne de nationalité étatsunienne ne confère pas en revanche par ce seul fait la nationalité de ce pays.
Après les attentats du 11 septembre 2001, certains politiciens américains réclament une politique d'immigration moins laxiste. Les traditionnelles « cartes vertes » sont remplacées par des procédures informatiques sécurisées.
Il est à noter que plus d'un demi-million d'étudiants étrangers font leurs études aux États-Unis (565 000 en 2004-2005).
[modifier] Immigration clandestine
En août 2006, le Département de la Sécurité intérieure estimait que les immigrés clandestins étaient 10,5 millions en janvier 2005 et probablement 11 millions en janvier 2006. Le recensement des illégaux se fait grâce aux informations livrées par les associations de défense des sans-papiers[2]. Sur les 10 millions de clandestins vivant aux États-Unis, on compte 6 millions de permanents et 4 millions de temporaires[2]. Les aides apportées aux clandestins varient en fonction de la prospérité économique de la nation.
[modifier] Conséquences de l'immigration
L'immigration permet à la population américaine de se renouveler et de croître à un rythme supérieur à celui des autres pays industrialisés : on estime que 40 % de la croissance démographique américaine est due à l'immigration[3]. L'ancienneté de l'immigration a créé une société cosmopolite dans laquelle sont pratiquées de nombreuses langues. Elle contribue à rajeunir une population vieillissante. On assiste également à la multiplication des mariages mixtes[4] et au métissage de la population.
L’immigration a un impact considérable sur le volume des naissances, les Mexicains contribuant à 16 % de l’ensemble des naissances en 2003. Le nombre de naissances mexicaines a augmenté de 70 % entre 1990 et 2003 alors que les naissances des populations « autochtones » noires et blanches non hispaniques ont diminué de 12 % sur la même période[5].
Les difficultés
- du Melting Pot au multiculturalisme : les communautés ont tendance à se replier sur leur communautarisme, tout en restant fier d'être américain.
- Ghetto et pauvreté de certaines minorités ethniques
[modifier] Statistiques récentes
L'ouvrage collectif La civilisation américaine (PUF, 2004, d'A Kaspi, F Durpaire, H Harter et A Lhern) donne les chiffres suivants pour l'origine des immigrés en 2002 :
- Mexique : 219 380
- Inde : 71 000
- Chine : 61 282
- Philippines : 51 308
- Viêt Nam : 33 627
- Salvador : 31 168
- Cuba : 28 272
- République dominicaine : 22 604
- Bosnie-Herzégovine : 25 373
- Ukraine : 21 217
[modifier] Notes
- ↑ U.S. Census Bureau, 2006 American Community Survey
- ↑ a b Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2020799502, p.145
- ↑ Sylvie Kauffmann, « Le prochain visage de l'Amérique », dans Le Monde du 19/11/2006, [lire en ligne]
- ↑ Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2020799502, p.147 ; le professeur Kenneth Prewitt estime que les États-Unis seront « bien plus métissé, essentiellement en raison du taux élevé de mariages interraciaux et interethniques » (cité dans Le Monde du 19/11/2006).
- ↑ Laurent Chalard, Gérard-François Dumont (2006), « Etats-Unis : la montée des hispaniques », Population &t Avenir, n° 678, mai-juin 2006
[modifier] Voir aussi
- Recensement des États-Unis de 2000
- Bureau du recensement des États-Unis
- Race (recensement des États-Unis)
- Place
- Démographie de la ville de New York
[modifier] Liens externes
- Dossier du journal Le Monde sur les Latinos (2006) : carte de répartition ; Statistiques de l'immigration
- (fr) Carte interactive sur la population américaine : variations, population urbaine, population rurale.
[modifier] Bibliographie
- Histoire des Américains, Daniel Boorstin, Collection Bouquins, 1991, 1603 pages, ISBN 2221067983
Démographie des pays d'Amérique |
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