Commission de la vérité et de la réconciliation
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Les Commissions de la vérité et de la réconciliation (CVR) sont des juridictions mises en place après des périodes de dictature ou de répression ; elles œuvrent dans un esprit de réconciliation nationale. Concrètement, les victimes sont invitées à s'exprimer devant un forum afin de leur permettre de retrouver la dignité. Quant aux auteurs d'exactions, ils sont appelés à avouer leurs forfaits et à se repentir devant les victimes ou familles concernées. Les Commissions vérité et réconciliation ont été mises en place dans de nombreux pays, plus de 25, à commencer en Afrique du Sud, mais également dans les anciennes dictatures d'Amérique latine, et plus récemment au Timor oriental.
[modifier] L'Afrique du Sud
La Commission de la vérité et de la réconciliation fut chargée de recenser toutes les violations des droits de l'homme depuis 1960 sous le régime d'apartheid afin de permettre une réconciliation nationale.
L'objet de cette commission concerne les crimes et les exactions politiques commis au nom du gouvernement sud-africain mais également les crimes et exactions commis au nom des mouvements de libération nationale.
Sa première audience eut lieu le 15 avril 1996 et ses travaux continuèrent pendant deux ans, présidés Mgr Desmond Tutu, archevêque du Cap et prix Nobel de la paix. Ses enquêtes sont remontées jusqu'en 1960 et se sont étendues pour la période allant jusqu'à 1993. C'est ainsi, explique Desmond Tutu, que certains auteurs de crimes ont voulu réparer leurs torts et que de nombreuses victimes ont pu pardonner.
Le rapport final a épinglé l'absence de remords ou d'explications de certains anciens hauts dignitaires sous l'apartheid (Pieter Botha, Frederik de Klerk, Magnus Malan) mais aussi le comportement de certains chefs de l'ANC, notamment dans les camps d'entrainements d'Angola et de Tanzanie. Ce rapport a été fraîchement accueilli aussi bien par l'ANC que par le successeur du Parti national.
Des poursuites judiciaires ou des amnisties ont été recommandées (quand les motivations d'auteurs de crimes ou de délits étaient essentiellement politiques), d'autres ont été refusées. La plupart de ceux qui avaient été inculpés devant les tribunaux ont été acquittés (dont Magnus Malan, Wouter Basson, "le docteur la mort") pour insuffisance de preuves, ou parce qu'ils avaient obéi aux ordres.
[modifier] Sources
Texte du Rapport de la Commission en français:
- Amnistier l’Apartheid. Travaux de la Commission Vérité et Réconciliation sous la présidence de Desmond Tutu, traduction française, Philippe-Joseph Salazar (dir.),Paris, Le Seuil, coll. "L’Ordre Philosophique", 2004, 352 p, ISBN 2-02-068604.X184
Etude critique d'ensemble du Rapport (avec des contributions du Pdt Truche, ancien président de la Cour de Cassation, des philosophes Paul Ricoeur et Jacques Derrida):
- Vérité, réconciliation, réparation, Barbara Cassin, Olivier Cayla et Philippe-Joseph Salazar (dir.), Paris, Le Seuil, Le Genre Humain, vol 43, 2004, 365 p. ISBN 2-02-062886-4
Témoignages:
- Film documentaire tourné lors de la Commission, La Commission de la Vérité, d'André Van In, Archipel 33, diffusion La Sept Arte, 1999, 137 mn, couleur.
- In My Country, (2004) film de John Boorman, avec Samuel L. Jackson et Juliette Binoche. Sur le livre de témoignage de la poétesse et journaliste sud-africaine Antjie Krog.
[modifier] Les autres pays
- Le Timor oriental
- La Sierra Leone
- Le Pérou
- Le Chili
- L'Argentine