Claude de Lorraine
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Claude de Lorraine ou Claude de Guise (né le 20 octobre 1496 à Condé, en Lorraine - mort le 12 avril 1550 à Joinville, en Champagne) fut un militaire français et le fondateur de la famille de Guise.
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[modifier] Biographie
Fils puîné de René II, duc de Lorraine et de Philippe de Gueldre, Claude est né au château de Condé, aujourd'hui situé à Custines. Son éducation est confiée à Thomas de Pafenhofen et à Euvrard de Dommartin, bailli des Vosges. René de Lorraine meurt alors que son fils n'a que treize ans. Claude devient alors seigneur de Joinville, Mayenne, Elbeuf, Harcourt et Boves ; par sa baronnie de Joinville, il est sénéchal de Champagne. La mère de Claude introduit alors son fils à la cour de France, où il fréquente son cousin le comte d'Angoulême, futur François Ier. Né lorrain, il passera une partie de sa jeunesse à la cour de France ; Il sera ensuite « naturalisé » en 1506 par lettre du Roi Louis XII, ce qui amènera par la suite les détracteurs des Guise à les qualifier de parti « étranger ». En effet les ducs de Lorraine sont de façon assez pragmatique pour cette terre de frontière, vassaux du royaume de France et du Saint Empire romain germanique. Claude de Lorraine épouse en 1513 Antoinette de Bourbon-Vendôme, fille de François de Bourbon-Vendôme et de Marie de Luxembourg, en présence du roi Louis XII.
Lorsque François Ier accède au trône en 1515, Claude de Lorraine est nommé échanson du roi et entre dans son conseil. Lorsque le roi décide de partir en campagne en Italie, il s'adjoint les services de Claude, ainsi que de ses frères Antoine, duc de Lorraine et Jean, cardinal évêque de Metz. Ils participeront ainsi à la bataille de Marignan. Lors de cette fameuse bataille, Claude se conduit en héros et est grièvement blessé.
Dès lors, Claude de Lorraine est envoyé sur de nombreux fronts. En 1520, il combat les Anglais en Picardie puis accompagne Bonnivet combattre les Espagnols. Placé à la tête de 6500 lansquenets, il fit montre d'une audace peu commune et met en déroute l'ennemi à Fontarabie. Il combat ensuite les Anglais à plusieurs reprises dans le nord de la France. Il s'illustre ainsi à Bapaume et à Hesdin, s'assurant une réputation d'excellent capitaine.
Suite à la bataille de Pavie en 1525, François Ier est fait prisonnier ; pendant sa captivité, plusieurs personnalités se partagent le pouvoir, et Claude est conseiller militaire de Louise de Savoie, régente de France. Cette même année éclate la révolte des Rustauds dans les principautés allemandes. Les anabaptistes réussissent à s'emparer de plusieurs villes. Craignant pour la sécurité de leurs terres lorraines, Claude et ses frères décident de lever une armée, contre l'avis du conseil de régence qui n'en voyait pas la nécessité. Cette armée lorraine est composée de gentilshommes français attachés au duc de Guise et de mercenaires venus de toute l'Europe. Le 17 mai 1525, les paysans révoltés sont massacrés par l'armée des Lorrains à Saverne. Cet épisode sanglant valut à Claude de Lorraine le surnom de « Grand boucher ».
À son retour, le roi procède un sévère épuration dans son entourage, écartant les Bourbons qui l'avaient trahis. Claude de Lorraine se rapproche du roi et celui-ci le remercie de sa fidélité en le nommant Grand Veneur en 1526 et en érigeant son comté de Guise en duché-pairie en 1527 ; il est également nommé gouverneur de Bourgogne. Ces faveurs peu ordinaires pour une personne qui n'était pas de la famille directe du roi soulevèrent des objections au Parlement, qui voyait d'un mauvais oeil cette aliénation d'une partie des terres royales, mais il dut se plier à la volonté du monarque.
En 1536, Claude de Guise se porte au secours de Floranges, capturé par Philippe Ier de Nassau et enfermé à Péronne. Avec 400 hommes, il parvient à s'emparer de la forteresse et à délivrer le maréchal. Ce coup d'éclat valut une grande popularité au duc de Guise.
Conseiller efficace, Claude de Lorraine effectue de nombreux voyages diplomatiques en Europe, accompagnant le roi dans ses déplacements et ses batailles. Il accumule pendant ce temps les richesses dues aux cadeaux que lui accorde François Ier, terres et privilèges en tous genres. Sa fortune impressionne les grands du royaume. En 1539, quand Charles Quint traverse la France pour châtier les insurgés de Gand, il se porte à sa rencontre à Orléans accompagné de 400 hommes à cheval.
En 1539, François Ier souffre d'une grave maladie, et Claude, sans doute poussé par son frère le cardinal de Lorraine, prend le parti du Dauphin Henri et de Diane de Poitiers. Le roi n'apprécie guère ce rapprochement et se méfie de la famille de Guise ; de plus, la double autorité de Claude sur la Champagne et sur la Bourgogne fait des jaloux, qui s'en plaignent au souverain. Celui-ci retire alors le gouvernorat de la Bourgogne au duc de Guise. En 1541, Charles Quint échoue devant Alger et reprend la guerre contre les Français. Charles d'Orléans, fils de François Ier, est à la tête d'une armée pour attaquer Luxembourg. Après la prise de Montmédy par les Français, le duc d'Orléans décide de rejoindre son frère le dauphin Henri au siège de Perpignan. Il laisse alors le commandement de l'armée à Claude de Lorraine, qui réussit à contenir l'ennemi. En 1544, l'armée de Charles Quint envahit la Champagne, s'emparant de Saint-Dizier et de Joinville, mais Claude préfère se retirer plutôt que d'affronter l'armée impériale sur ses terres.
A partir de cette époque, Claude de Lorraine abandonne les armes et c'est son fils aîné François qui reprend le flambeau. Claude fait alors construire à Joinville le château du Grand Jardin, pour s'y retirer paisiblement.
A la mort de François Ier et à l'avènement d'Henri II en 1547, le nouveau roi veut s'allier la maison de Guise, mais préfère se reposer sur la jeune génération plutôt que de rappeler le vieux duc (qui a 51 ans). Il distribue donc les charges et les privilèges aux fils de Claude. Celui-ci s'éteint en avril 1550, en son château de Joinville. Il fut enterré en grande pompe, et sa veuve fit édifier un somptueux tombeau, dessiné par le sculpteur Primatice et réalisé par Dominique Florentin.
[modifier] Un grand soldat
Le prestige de Claude de Guise repose principalement sur sa haute valeur militaire. Il participe à la bataille de Marignan (1515) où il est gravement blessé, au siège de Fontarabie (1521), aux batailles de Hesdin (1522) et Neufchâteau (1523).
En 1525, prêt à partir pour l'Italie avec le roi François Ier, ce dernier l'envoie défendre les frontières de l'Est contre l'avancée des Rustauds, armée de paysans et mercenaires protestants. Aidé par son frère Antoine, duc de Lorraine, il les bat à Saverne en 1525.
Sa présence dans l'Est du pays l'empêchera d'être aux côtés du roi lors de la désastreuse expédition de Pavie, la même année.
Peu après son retour de captivité, en remerciement de son courage et sa loyauté,François Ier, le nomme Duc de Guise (1528), comte d'Aumale, baron de Joinville, Sablé, Mayenne, La Ferté Bernard et marquis d'Elbeuf.
Quelques faits d'armes ponctueront encore sa vie militaire.
[modifier] Un protecteur des arts
A l'instar de François Ier, Claude de Lorraine avait le goût des fastes et protégeait les artistes capable de faire briller sa maison. A Joinville, il entretien de nombreux musiciens, chantres et instrumentistes. Ceux-ci se produisaient lors des cérémonies religieuses et des fêtes données au château. Le duc de Guise envoya même des chantres comme cadeau au pape Clément VII. Claude de Lorraine appréciait également les gens de lettres. Clément Marot composa une ode au duc de Guise, et plusieurs autres poètes bénéficières de ses largesses.
Tout au long de ses campagnes en Italie, Claude de Lorraine fut impressionné par les chefs-d'oeuvre des architectes de la Renaissance italienne. Il suivait en celà l'attitude de François Ier qui fit venir près de lui de nombreux artistes italiens. En 1546, le duc de Guise fait construire en contrebas de son château fort de Joinville le château du Grand Jardin, bâtiment de taille modeste, mais au façades richement ornées de sculptures. Il est entouré de canaux qui traversent un jardin magnifique. Le poète Rémi Belleau le décrit ainsi dans la Bergerie : « Le plus beau et le plus accompli qu'on pourrait souhaiter, soit pour le complant d'arbres fruitiers, à pépin ou à noyeau [...] Bref, de tous les fruits qu'on saurait recouvrer en notre France, aux saisons ordonnées par la providence de ce grand Dieu, soit pour la beauté du parterre, orné de trois fontainettes d'eau vive qui sourd dans les flancs de ce rocher et qui fait un canal d'une toise et demie, passant à travers ce jardin, enrichi de compartiments, entrelacs, brdures, chiffres, armoiries, allées, clôtures, cabinets, labyrinthes, brceaux, arcades, et de tous les autres enrichissements que l'oeil pourrait souhaiter ».
[modifier] Une famille célèbre
En 1513, il se marie avec Antoinette de Bourbon-Vendôme (1493 † 1583), fille de François de Bourbon, duc de Vendôme, et de Marie de Luxembourg-Saint Paul. Ils ont eu douze enfants :
- Marie (1515 † 1560), mariée en 1534 à Louis († 1537), duc de Longueville, puis en 1538 à Jacques V (1512 † 1542), roi d'Écosse.
- François (1519 † 1563), 2e duc de Guise, chef catholique, lieutenant général du royaume.
- Louise (1520 † 1542), mariée en 1541 à Charles Ier de Croy († 1551), duc d'Arschot
- Renée (1522 † 1602), abbesse de Saint-Pierre à Reims
- Charles (1524 † 1574), cardinal de Lorraine, archevêque de Reims.
- Claude (1526 † 1573), duc d'Aumale
- Louis (1527 † 1578), cardinal de Guise, évêque de Metz, archevêque de Sens
- Philippe (1529 † 1529)
- PIerre (1530 † jeune)
- Antoinette (1531 † 1561), abbesse de Faremoutier
- François (1534 † 1563), grand prieur de l'Ordre de Malte
- René II (1536 † 1566), baron puis marquis d'Elbeuf
Parmi leur descendants, on compte :
- Marie Stuart, leur petite fille, reine de France puis Reine d'Écosse. Mère de Jacques Ier, roi d'Angleterre, premier roi de la dynastie des Stuarts.
- Henri dit « le Balafré », leur petit-fils, 3e duc de Guise, adversaire farouche d'Henri III, qui le fera assassiner en son château de Blois en 1588.
[modifier] Bibliographie
A lire une intéressante biographie de Claude de Lorraine-Guise :
Claude de Lorraine, premier Duc de Guise, François Roche, Editions Le Pythagore, 2005, ISBN 2-908456-47-8
également:
Lapasset M., Résidence princière, éditions D Guéniot
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