Tipaza
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Tipasa (arabe : تيبازة) est une ville côtière située à 68 km à l'ouest d'Alger.
Tipasa est à l’origine une fondation punique en Afrique du Nord. Comme toutes les villes du bassin méditerranéen, Tipasa est devenue romaine – dans la province romaine de Maurétanie césarienne, puis chrétienne.
La présence de la mer, des reliefs du Chenoua et du désert donnent un paysage particulier et un intérêt touristique. De nombreux vestiges puniques, romains, chrétiens et africains attestent de la richesse de l'histoire de cette colonie.
Sommaire |
[modifier] Histoire
Les Phéniciens y ont fondé un comptoir vers le Ve siècle av. J.-C. : c'est de cette origine que la ville tire son nom qui signifie « lieu de passage » ou « escale ».
La ville connaît son essor sous le roi numide Juba II et devient avec Caesaria (actuelle Cherchell) l'un des foyers de la culture gréco-romaine en Afrique du Nord. Tipasa avait alors le type de la ville punique car elle se situait dans l'aire d'influence de Carthage.
Sous l'empereur romain Claude Ier, en 39, Tipasa prend le statut de municipe latin et se dote d'une muraille longue de plus de deux kilomètres. Hadrien éleva par la suite Tipasa au rang de colonie honoraire. À la fin du IIe siècle, la ville connaît son apogée avec une population qui s'élève, selon les estimations de Stéphane Gsell, a 20 000 habitants.
Au deuxième siècle, cette cité romanisée s’agrandit vers l’ouest au dépend d’une ancienne nécropole punique. Bien qu’elle était entourée d’une longue muraille de 2 km cela n’a pas empêché sa destruction en l’an 430 par les Vandales menés par Genséric.
Tipasa a, en tant que port, une importance moindre que Caesarea. Son trafic maritime étant réduit au cabotage. Le site archéologique de Tipasa contient divers vestiges[1], dont les restes d'une basilique. Son théâtre[2] avait une taille honorable. Cependant la plus grande ville de cette wilaya est Bou Ismaïl. Les populations habitant ses montagnes sont berbérophones du dialecte dit Tachenouit, ainsi qu'à Cherchell et Tenes.
[modifier] Archéologie
Un sentier grimpe en escalier avant l’entrée vers la partie la plus ancienne de la ville où furent retrouvés les vestiges d’une basilique judiciaire de III avant J.-C. L’entrée du site archéologique se trouve à l’est des ruines. On accède au parc national de Tipasa à la hauteur des restes d’un imposant amphithéâtre. Comme toute ville romaine, deux voies principales la traversent : le Decumanus Maximus et le Cardo[3]. La première est un prolongement de la route qui reliait Icosium (Alger) à Caeserea. La seconde est la voie perpendiculaire qui fait angle avec le Decumanus Maximus.
En partant vers l’Ouest, le Decamanus conduit au Nymphée[4], une fontaine imposante, d’où l’eau ruisselait en cascades, sur les marches, entre les colonnes de marbre et considéré comme le plus beau d’Afrique du Nord.
Vers l’Ouest, du côté de la Porte Monumentale (la porte Caeserea), se trouve le théâtre construit sur une élévation. Y sont préservés la scène, les voûtes extérieures et quelques gradins. De là, un sentier se dirige vers la mer et mène à la grande basilique chrétienne[5], édifiée au IVe siècle après J-C, après avoir passé une piscine et un puits.
Un forum, un cimetière chrétien ; un petit jardin-musée où sont exposés des fragments de bâtiments comme des chapiteaux, des jarres[6]ou des sarcophages ; un système de distribution d’eau et d’égouts, des villas dont la villa des fresques, des chapelles etc. pour ne citer que celles-là, sont autant d’éléments qui rendent le visiteur de cette ville antique oublieux des aléas de la vie moderne l’espace d’une escapade.
[modifier] Émetteur
L'émetteur de Tipaza est un émetteur grandes ondes qui transmet sur la fréquence 252 kHz un programme en langue française en direction de l'Europe. Cette émission peut être très bien reçue la nuit, en Europe.
[modifier] Notes et références
- ↑ Photo : http://www.pbase.com/cyrilp/image/50131688
- ↑ Photo : http://www.pbase.com/cyrilp/image/34852943
- ↑ Photo : http://www.pbase.com/cyrilp/image/34852937
- ↑ Photo : http://www.pbase.com/cyrilp/image/34852945
- ↑ Photo : http://www.pbase.com/cyrilp/image/34852941
- ↑ Photo : http://www.pbase.com/cyrilp/image/34852938
[modifier] Bibliographie
- Jacques Heurgon, « Nouvelles recherches à Tipasa, ville de la Maurétanie césarienne », Mélanges d'archéologie et d'histoire, 1930, 47, pp. 182-201.
- Claude Lepelley (sous la direction de), Rome et l’intégration de l’Empire, 44 av. J.-C. – 260 ap, Tome 2, Approches régionales du Haut-Empire romain, Nouvelles Clio, 1998.
- René Rebuffat, « Enceintes urbaines et insécurité en Maurétanie Tingitane », Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité, 1974,86 - 1, pp. 501-522.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- Tipasa site en péril
- UNESCO Centre du patrimoine mondial
- Le musée de Tipasa
- Les Amis de Tipasa
- Plan de Tipasa, par Edmond Frézouls, « Le théâtre romain de Tipasa », Mélanges d'archéologie et d'histoire, 1952, 64, pp. 111-177.
- Saccage du port et de la carrière antiques en avril 2007
|
|||
Casbah d'Alger · Kalâa des Béni Hammad · Djémila · Vallée du M'Zab · Tassili N'Ajjer · Tipaza · Timgad |