Théâtre d'Épidaure
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Sanctuaire d'Asclépios à Épidaure 1 Patrimoine mondial de l’UNESCO |
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Théâtre d'Épidaure |
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Latitude Longitude |
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Pays | Grèce | |
Type | Culturel | |
Critères | i, ii, iii, iv, vi | |
491 | ||
Région 2 | Europe/Amérique du Nord | |
Année d’inscription | 1988 (12e session) | |
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Le théâtre d'Épidaure est un théâtre antique d'Argolide, édifié au IVe siècle av. J.-C. pour accueillir les Asclépéia, concours en l'honneur du dieu médecin Asclépios. Il est le modèle de nombreux théâtres grecs.
Sommaire |
[modifier] Historique
Dès le début du Ve siècle av. J.-C., une fête panhellénique avait lieu tous les quatre ans à Épidaure, au sanctuaire d'Asclépios, les Asclépéia, qui combinait épreuves gymniques et musicales.
Le théâtre est conçu par l'architecte Polyclète le Jeune qui le place à 500 mètres au sud-est du sanctuaire d'Asclépios, sur un site qui permet d'adosser le koilon (ensemble des gradins) à flanc de colline. Les travaux débutent vers 330 av. J.-C.
Le théâtre et le sanctuaire sont pillés en 267 ap. J.-C. par les Hérules, puis en 395 par les Goths d’Alaric Ier. Cependant, les dégâts restent limités. De tous les théâtres antiques, le théâtre d'Épidaure est le mieux conservé — il a donc été peu restauré. C’est à la pinède qui l’avait recouvert que ce théâtre doit de ne pas avoir été détruit.
Jusqu’au début du XIXe siècle, le théâtre est pourtant réputé disparu. Puis un voyageur anglais, W. Gell, relève le plan des ruines. C'est sur ce lieu mythique que l’indépendance de la Grèce a été proclamée en 1822. Commencée en 1881, la mise en valeur du site a été effectuée par les archéologues grecs avec le concours de l'École française d'Athènes.
[modifier] Description
L'édifice pouvait contenir 6 200 personnes jusqu'à la construction d’un remblai et de gradins supplémentaires qui augmente la capacité à 14 000 spectateurs. Il se compose d'une orchestra (la scène) circulaire en terre battue de 20,28 m de diamètre, où évoluaient les choeurs, entourée par 55 gradins en fer à cheval, divisés en deux niveaux par un couloir, le diazoma. Le niveau inférieur compte 34 rangées de gradins, divisées en 12 kerkidès par 11 escaliers. Le niveau supérieur, ajouté au IIe siècle av. J.-C., compte 21 gradins et 22 kerkidès. Il se trouve que les rapports entre ces valeurs encadrent le nombre d'or : (34/21 = 55/34 = 1,61..). Le sommet des gradins est à 22,50 m au dessus de l'orchestra et disposés sur un rayon de 58 m. Les gradins sont presque tous d'origine. On distingue encore les soubassements de la scène ainsi que ceux de l'avant-scène comportant 14 colonnes. Les portes latérales existantes sont des reconstructions.
L'acoustique du théâtre d’Épidaure est excellente comme dans tous les théâtres de ce type, mais considérée comme exceptionnellement bonne.
Par son harmonie, l'édifice est considéré comme le plus accompli des théâtres grecs antiques.
[modifier] Aujourd'hui
Depuis 1954, le théâtre est le cadre du Festival d'Épidaure : tous les vendredis et samedis soir de juin à septembre ont lieu des représentations de drames antiques comme les tragédies d'Eschyle et de Sophocle, mais aussi des spectacles lyriques de haut niveau. Maria Callas s'y illustra par exemple dans La Norma en 1960.
Lors de ces spectacles, aucune sonorisation électronique n'est bien sûr utilisée.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- (de) Armin von Gerkan et Wolfgang Müller-Wiener, Das Theater von Epidauros, éd. W. Kohlhammer, Stuttgart, 1961 ;
- Jean-Charles Moretti, Théâtre et société dans la Grèce antique, Livre de Poche, coll. « Références », 2001 (ISBN 2-253-9058-52) ;
- M. Sève, « Les concours d'Épidaure », Revue des études grecques, 106 (1993), p. 303–328.