Serge Moscovici
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Serge Moscovici est né en 1925 à Brăila, Roumanie. Il est directeur du Laboratoire Européen de Psychologie Sociale à la Maison des sciences de l’homme à Paris. Il est le père de l'homme politique Pierre Moscovici.
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[modifier] Biographie
Issu d'une famille juive, il fut exclu en 1938 du lycée de Bucarest par les lois antisémites. Après avoir subi le pogrom de Bucarest en janvier 1941, il fut mis au “travail obligatoire” jusqu’au 23 août 1944, jusqu'à l'entrée de l’armée soviétique en Roumanie. C’est durant ces quatre années de guerre qu’il prit goût à la lecture et apprit à parler le français au contact, notamment, d’Isidor Goldstein, futur Isidore Isou (fondateur du lettrisme), et avec lequel il fonda la revue Da, revue d’art et de littérature éditée fin 1944. Da fut rapidement interdite par la censure en vigueur.
En 1947, il quitta la Roumanie et, comme beaucoup, utilisant la filière des “camps de personnes déplacées” passant par la Hongrie, l’Autriche et l’Italie, entra en France un an plus tard.
En 1949 il obtint sa licence de psychologie et en 1950 le diplôme de l’Institut de Psychologie, Paris.
À partir de 1950, il obtint une “bourse de réfugié” pour poursuivre ses études à la Sorbonne et fit, en 1961 sa thèse, sous la direction de Daniel Lagache, sur la représentation sociale de la psychanalyse. Parallèlement, il se forme en épistémologie et histoire des sciences par Alexandre Koyré et obtient une invitation, dans les années 1960, aux États-Unis, à l’Institute for Advanced Studies de Princeton et à Stanford.
Plus tard, c’est à la New School for Social Research New York qu’il sera convié comme professeur et où il enseignera, parallèlement à ses séminaires à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris où il a fondé le Laboratoire de psychologie sociale. C'est en ce lieu qu'une discipline en mouvement s'est véritablement constituée et où toute une génération de psychologues sociaux a été formée (Abric, Beauvois, Doise, Ghiglione, Herzlich, Jodelet, Rouquette, pour ne mentionner qu'eux). Il est aussi, à travers son œuvre anthropologique et son engagement, un pionnier de l’écologie politique en France.
Il a créé en 1965, à la Maison des sciences de l'homme, le Laboratoire Européen de Psychologie Sociale, un des premiers réseaux européens de recherche.
Il a été professeur à l’Institut Jean-Jacques Rousseau de l’université de Genève, à l’université de Louvain ainsi qu’à l’université de Cambridge, et fait partie de nombreuses académies et sociétés savantes françaises et étrangères.
Il a été co-éditeur du European Journal of Social Psychology (1969-1974), du Journal for the Theory of Social Behavior (1985) et de la collection Psychologie Sociale (P.U.F) ainsi que éditeur (1982) de European Studies in Social Psychology (CUP) et des Editions de la Maison des Sciences de l’Homme à Paris. Il a dirigé de nombreux ouvrages, contribué par une trentaine de chapitres à différents ouvrages et publié une centaine d’articles dans des revues scientifiques.
[modifier] Honneurs
De nombreux titres et distinctions lui ont été accordés parmi lesquels: Officier de la Légion d’Honneur, Docteur honoris causa de la London School of Economics, de l’Université nationale autonome du Mexique, ainsi que des universités de Bologne, Bruxelles, Genève, Glasgow, Pécs, Rome et Séville.
En 2003, il est devenu Lauréat du Prix Balzan pour son œuvre en psychologie sociale. Selon le communiqué de presse de la Fondation Balzan, «Les travaux de Serge Moscovici dans le domaine des sciences de l'homme et de la société se caractérisent par une grande nouveauté: ils ont bouleversé les paradigmes canoniques de la discipline, renouvelé ses méthodes de recherche et ses orientations, créé une école européenne de psychologie sociale dont l'originalité est universellement reconnue. Dans ce domaine Serge Moscovici occupe désormais la place éminente qui fut, jusqu'à la fin des années 60, celle de Jean Piaget. »
En 2007, l'American Psychological Association et l'European Federation of Psychologists' Associations ont attribué à Serge Moscovici le prestigieux prix Wundt-James pour son œuvre exceptionnelle en psychologie sociale.
[modifier] Bibliographie
[modifier] Œuvre
Liste non exhaustive d'ouvrages de Moscovici[1] :
- La psychanalyse, son image et son public, P.U.F., 1961/1976
- Reconversion industrielle et changements sociaux. Un exemple: la chapellerie dans l’Aude, Armand Colin, 1961
- L’expérience du mouvement. Jean-Baptiste Baliani, disciple et critique de Galilée, Hermann, 1967
- Essai sur l’histoire humaine de la nature, Flammarion, 1968/1977
- La société contre nature, Union Générale d’éditions, 1972 /Seuil, 1994
- Hommes domestiques et hommes sauvages, Union Générale d’éditions, 1974
- Social influence and social change, Academic Press, 1976.
- Psychologie des minorités actives, P.U.F., 1979
- L’Age des foules: un traité historique de psychologie des masses, Fayard, 1981
- La Machine à faire les dieux, Fayard, 1988
- Chronique des années égarées: récit autobiographique, Stock, 1997
- Social Representations: Explorations in Social Psychology, Polity Press, 2000
- De la Nature. Pour penser l’écologie, Métailié, 2002
- « Réenchanter la nature. Entretiens avec Pascal Dibie », Aube, 2002.
[modifier] Sur Moscovici
- Penser la vie, le social, la nature. Mélanges en l'honneur de Serge Moscovici, sous la direction de Fabrice Buschini et Nikos Kalampalikis, Paris, Editions de la Maison des sciences de l'homme, 2001
- Penser la vie, le social, la nature. Mélanges en l'honneur de Serge Moscovici, sous la direction de Fabrice Buschini et Nikos Kalampalikis, Paris, Editions de la Maison des sciences de l'homme, 2001
- Le Journal des Psychologues, hors-série, « Serge Moscovici. Le père des représentations sociales. Seize contributions pour mieux comprendre », octobre 2003
- (it) Moscovici. La Vita, il percorso intellettuale, i temi, le opere, sous la direction de Mirilia Bonnes, Milano, Franco Angeli, 1999
[modifier] Notes et références
- ↑ Sa bibliographie complète se retrouve, pour la première fois, dans l’ouvrage de F.Buschini et N.Kalampalikis, op. cit.