Semaine Sainte à Tarente
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Les rites de la Semaine Sainte à Tarente sont profondément enracinés dans le temps et dans l'âme des citadins. Les manifestations qui rappellent la Passion et la Mort de notre Seigneur ont beaucoup d'affinités avec celles de certaines villes d'Espagne, chose qui s'explique par la longue domination qu'exerça l'Espagne sur notre ville. La Semaine Sainte commence le dimanche qui précède Pâques et qui est appelé Dimanche des Rameaux, en souvenir de l'entrée de Jésus à Jérusalem. Ce jour-là, après des offices religieux longs et compliqués, entre parents, amis, ou simplement entre voisins, on échange une petite branche d'olivier ou une palme tressée en forme de croix, comme symbole et gage de paix.
Les jours suivants, dans les églises, des offices particuliers ont lieu, complétés par des manifestations artistiques et religieuses rappelant la mort de Jésus. Au début de l'après-midi, le Jeudi Saint, deux religieux de la congrégation du Carmel sortent de l'église : c'est le premier poste qui commence le pèlerinage et visite le Sépulcre préparé dans chaque église, en suivant un rituel minutieux. À intervalles réguliers, d'autres couples de religieux sortent de la même église et, pieds nus, traversent la ville et entrent dans chaque église pour s'agenouiller devant le Sépulcre. Ces pélerins à l'habit caractéristique par sa forme, ses couleurs et ses détails, le visage couvert d'un capuchon étroit, percé de deux trous correspondant aux yeux, sont appelés perdune ; ils symbolisent les anciens fratres poenitentiae, à la recherche du Pardon de Dieu.
À minuit, de l'église Saint Dominique, sort la procession de l'Addolorata (la Mère des Douleurs). Cette procession évocatrice rassemble une foule de fidèles. À pas très lents, semblables aux mouvements d'une berceuse, au son des marches funèbres et à la lueur tremblante des cierges, la procession se déroule en une marche longue et exténuante, qui se termine le Vendredi Saint, après plus de douze heures de pèlerinage.
Quelques heures plus tard, de l'église du Carmel part la procession des Mystères, qui se déroula pour la première fois entre la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle, sur l'initiative du noble tarentin Diego Calò. Aux premières images sacrées de Jésus Mort et de la Bienheureuse Mère des Douleurs, avec le temps s'en ajoutèrent six autres. Dans une atmosphère de foi profonde, le cortège qui suscite une grande émotion traverse la ville pour se terminer à la nuit tombée.
Le Samedi Saint est un jour de tristesse et de méditation jusqu'à minuit. Alors, après une cérémonie religieuse émouvante, les cloches se déchaînent, et leur gai carillon annonce que le Christ est ressuscité.