Sbeïtla
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Sbeïtla | |
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Administration | |
Pays | Tunisie |
Gouvernorat | Kasserine |
Délégation(s) | Sbeïtla |
Maire | |
Code postal | 1250 |
[http:// Municipalité de Sbeïtla] | |
Démographie | |
Population | 20 253 hab. (2004[1]) |
Densité | hab./km2 |
Gentilé | Sbeïtlien |
Géographie | |
Altitude | 525 m. |
Superficie | ha = km2 |
Latitude Longitude |
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Localisation de Sbeïtla | |
Sbeïtla (سفيطلة), anciennement connue sous le nom de Sufetula, est une ville du centre de la Tunisie dépendant du gouvernorat de Kasserine.
Située à 260 kilomètres au sud-ouest de Tunis et à plus de 150 kilomètres à l'ouest de Sfax, elle abrite l'un des sites antiques les mieux conservés du pays. La prise de la ville en 647 par les troupes arabo-musulmanes marque la naissance de l'Ifriqiya.
Sommaire |
[modifier] Histoire
Les témoignages archéologiques du site sont tous postérieurs au Ier siècle mais des traces d'une installation humaine antérieure existent dans les environs immédiats.
La ville est fondée par les Romains, sous la dynastie des Flaviens, probablement dans la deuxième moitié du Ier siècle. Les armées romaines viennent de pacifier la région alors en proie aux attaques berbères, et des terres sont attribuées aux vétérans qui peuvent ainsi protéger les frontières des incursions étrangères. C'est ainsi que naissent les villes de Sufetula et Cillium (l'actuelle Kasserine) distantes de 35 kilomètres. Se situant à mi-chemin entre le nord et le sud de la province d'Afrique, en Byzacène, la cité de Sufetula connaît un important développement économique et urbanistique. Les monuments, que l'on peut encore visiter, en témoignent : les maisons, le forum, les temples, les thermes, etc. La ville sert alors de carrefour routier et de centre commercial et agricole. Son économie est essentiellement basée sur l'agriculture, et notamment sur la culture de l'olivier pour la production d'huile.
La ville devient une colonie, après avoir été un municipe, avec une organisation administrative calquée sur le système romain classique. A partir du IIe siècle, la ville est dotée d'un curateur (sorte de contrôleur des finances envoyé par Rome). C'est d'ailleurs Sufetula qui livre le premier exemple de curateur de cité (un certain Aelius Rusticus) sous le règne de Septime Sévère.
Au premier quart du IVe siècle, Sufetula se convertit au christianisme comme le reste de l'Empire romain, après que l'empereur Constantin institue le christianisme comme religion d'État. Elle n'échappe pas aux querelles liées aux courants schismatiques que connaît l'Église (notamment le donatisme). Mais celles-ci disparaissent avec l'arrivée des Vandales au Ve siècle. Les chrétiens de la ville sont alors persécutés, notamment en 484, avec le cas d'un évêque nommé Praesidius. La présence de plusieurs centres de production d'huile d'olive et de céramiques près de Sufetula, dont l'activité est assurément datée de la fin du Ve siècle et du début du VIe siècle, laisse penser que l'économie et les arts continuent cependant de se développer.
Les Byzantins, à la reconquête de l'Afrique sous le règne de Justinien, s'installent à Sufetula avec une garnison et fortifient de nombreux monuments, comme en témoignent les maisons à l'entrée du site. Le patrice Grégoire choisit en effet la ville comme lieu de résidence et y installe son état-major. Avec l'approche des armées arabes venues de Tripolitaine, Grégoire proclame son indépendance vis-à-vis de l'Empire byzantin.
La connaissance des attaques de l'armée musulmane repose essentiellement sur la tradition orale arabe. En 647, Sufetula est prise et ses habitants fuient en grand nombre la ville pour se réfugier peut-être dans l'amphithéâtre de l'antique Thysdrus (actuelle El Jem). La ville est détruite mais pas totalement abandonnée comme l'attestent les fouilles récentes.
[modifier] Site
Le site actuel couvre une vingtaine d'hectares mais la ville antique occupait sans doute une cinquantaine d'hectares. Il est installé sur un plateau à proximité de sources qui sont toujours exploitées, dont certaines alimentent la ville de Sfax, et de carrières de pierre toujours en activité.
Dès le départ, Sufetula est divisée en îlots rectangulaires séparés par des rues dallées sous lesquelles court un système de canalisations pour l'eau potable et d'égouts pour la collecte des eaux usées.
Le site n'est pas encore entièrement fouillé mais les monuments sont nombreux et datent de l'époque romaine (forum, thermes, théâtre, etc.) ou de l'époque byzantine (églises). Il n'est pas possible d'attribuer avec certitude des monuments à l'époque vandale, faute de textes l'attestant, ou à la première période islamique.
Parmi les éléments remarquables du site, le capitole est l'un des rares du genre à être séparé en trois temples qui forment en réalité un seul ensemble (alors que le type classique est un seul temple divisé en trois salles). Sa date de construction n'est pas connue mais l'arc de triomphe permettant d'accéder au forum porte une dédidace à Antonin le Pieux et à ses deux fils adoptifs qui date de 139.
Tous les ans, le festival Abadilla Es Sabaa (Les 7 Abdallah) est organisé pour célébrer la victoire en 647 de l'armée musulmane.
[modifier] Références
[modifier] Bibliographie
- Fathi Béjaoui, Sbeïtla, l'antique Sufetula, éd. Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle, Tunis, 2004
[modifier] Liens externes
- Photos du site de Sufetula
- (fr) Jean-Pierre Cèbe, « Une fontaine monumentale récemment découverte à Sufetula (Byzacène) », Mélanges d'archéologie et d'histoire, v. 69, éd. École française de Rome, Rome, 1957, pp. 163-206
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