El Jem
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
El Jem | |
---|---|
Administration | |
Pays | Tunisie |
Gouvernorat | Mahdia |
Délégation(s) | El Jem |
Maire | |
Code postal | 5160 |
[http:// Municipalité de El Jem] | |
Démographie | |
Population | 18 302 hab. (2004[1]) |
Densité | hab./km2 |
Gentilé | |
Géographie | |
Altitude | m. |
Superficie | ha = km2 |
Latitude Longitude |
|
Localisation de El Jem | |
El Jem ou El Djem (الجم) est une ville tunisienne située au cœur de la région du Sahel.
Rattachée administrativement au gouvernorat de Mahdia, elle constitue une municipalité de 18 302 habitants.
Fondée sur les ruines de la cité antique de Thysdrus, elle est célèbre pour son amphithéâtre, le plus grand de l'Empire romain (plus de 30 000 spectateurs) après le Colisée de Rome (45 000 spectateurs) et celui de Capoue.
Sommaire |
[modifier] Histoire antique
Ancienne cité phénicienne, fondée par les Puniques et prospère sous Hadrien, elle reçoit, sans doute dès l'époque césarienne, le statut de colonie romaine puis est intégrée à la province de Byzacène. Au cœur d'une région qui connaît une forte productivité agricole, la cité semble jouir d'une relative prospérité.
La cité de Thysdrus bénéficie d'une active politique de mise en valeur des terres et de développement économique : les empereurs Vespasien et Titus y amènent l'eau par l'entremise du proconsul d'Afrique. Ainsi, dès le IIe siècle, elle apparaît selon l'expression de Gilbert-Charles Picard comme la « capitale de l'huile » de Byzacène. Nœud routier des plus importants, au centre d'une région oléicole, Thysdrus dispose d'un marché agricole très dynamique.
[modifier] Révolution de 238
Au début de l'an 238, Thysdrus est le cadre d'un litige qui doit avoir de fortes répercussions sur l'histoire de l'Empire romain. À la suite d'un différend survenu à la suite d'exaction fiscale, une révolte éclate. Le procurateur de l'empereur Maximin le Thrace, doit affronter le peuple thysdritain et les habitants des campagnes environnantes. Le collège des iuvenes et les paysans semblent apparaître comme le fer de lance du mouvement. Après l'assassinat du procurateur, les révoltés se rendent à la résidence du vieux proconsul d'Afrique, Gordien, qui réside à Thysdrus et le proclame empereur. Le nouvel empereur accompagné de son fils, Gordien II, associé au pouvoir, se rend à Carthage et procède à son adventus. La répression du gouverneur de Numidie, Capelianus, est aussi rapide que brutale. Cependant, l'appui puis la reconnaissance de la lignée par le Sénat romain ainsi que par certaines provinces déclenche une brève guerre civile et une crise du pouvoir impérial. Cette singulière révolte civile se solde par l'élimination de Maximin et l'avènement du jeune Gordien III.
[modifier] Amphithéâtre
L'antique Thysdrus possédait deux amphithéâtres, dont un seul, le plus grand, est parvenu jusqu'à nous. Toutefois, il en existait un autre dont quelques restes peu significatifs se situent à proximité du musée archéologique. Nous ne savons pas si ce second amphithéâtre avait une existence propre ou s'il s'agissait d'un lieu d'entraînement.
[modifier] Musée archéologique
À la périphérie de la ville, le musée archéologique présente de nombreuses mosaïques issues des fouilles dans les villas romaines de Thysdrus. Nombre de pièces retrouvées sur le site sont conservées au Musée national du Bardo et au musée de Sousse.
Jouxtant le musée, la villa d'Africa est une reconstitution à portée didactique d'une maison romaine. Elle comporte deux mosaïques remarquables : la première représente la déesse Africa, surmontée d'une dépouille d'éléphant et entourée de bustes représentant les quatre saisons. La seconde est une représentation symbolisée de Rome et de ses provinces.
El Jem accueille aujourd'hui un festival de la mosaïque ainsi qu'un festival international de musique symphonique.
[modifier] Références
[modifier] Bibliographie
- Gilbert-Charles Picard, La civilisation de l'Afrique romaine, éd. Études Augustiniennes, Paris, 1990