Richard II de Bourgogne
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Richard le Justicier (né en 858 - mort le 1er septembre 921), fut un grand seigneur féodal, à l'origine de la première maison des ducs de Bourgogne.
Son frère était le fameux Boson V de Provence et sa sœur Richilde d'Ardennes fut la concubine et la seconde épouse (870) du roi de France Charles II le Chauve. Son père serait le bosonide Bivin de Vienne, mais certains historiens, bien que d'accord sur le fait que Richard le justicier, Boson V et Richilde d'Ardennes, soient frères et sœurs, pensent que leur père serait Théodoric de Vergy, Chambellan de Louis II le Bègue et tuteur de Louis III et Carloman.
Richard épousa Adélaïde, fille du Welf Conrad II de Bourgogne, duc de Bourgogne Transjurane, qui apporta dans sa dot le comté d'Auxerre.
[modifier] Généalogie
┌─ Boson dit l'Ancien (?-† v.855). comte en Italie. ┌─ Bivin de Vienne (822-877), abbé laïc de Gorze. │ └─ Engeltrude (?-?). │ Richard le Justicier │ │ ┌─ X └─ X └─ X
Richard le Justicier ép. en 888, Adélaïde, fille du Welf Conrad II de Bourgogne, duc de Bourgogne Transjurane. │ ├─Raoul de France (890-936, comte d'Auxerre et duc de la Bourgogne Tranjurane, roi. │ ├─Hugues le Noir (891-952), duc de Bourgogne (936). │ └─Boson (895-935).
[modifier] Biographie
En 875, à la mort de l'empereur Louis II le Jeune, Richard avec son frère Boson V de Provence accompagne en Italie, le roi de France Charles le Chauve qui part se faire couronner empereur par le pape Jean VIII.
Le nouvel empereur, Charles le Chauve, nomme son beau-frère Boson, duc en Italie, et duc de Provence.
En février 876, à Pavie et avant de repartir pour le royaume de France, Charles le Chauve nomme Boson V, vice-roi du royaume d'Italie.
En 877, Boson V, rappelé par Charles le Chauve, retourne en France, mais confie le royaume d'Italie et le duché de Provence à son frère Richard le Justicier (missus en Italie et en Provence) et à Hugues l'Abbé, fils de Conrad Ier de Bourgogne et neveu de l’impératrice Judith de Bavière, épouse de l'empereur Louis le Pieux.
En 880, sincèrement et loyalement dévoué au roi Louis III de France, il mène la guerre contre son propre frère Boson. Il le bât près de la Saône, met garnison dans Mâcon au nom des rois Louis et Carloman, et donne le gouvernement de cette ville à Bernard Plantevelue, tige des comtes héréditaires de Mâcon. Après s'être emparé de Lyon, il assiége Vienne, dont il chassa Boson.
En 881, après la fin de la tentative de Boson V de Provence de restaurer le royaume de Burgondie, Richard le Justicier, prend sous sa protection sa belle-sœur, Ermengarde, fille unique de l'empereur Louis II le Jeune, sa nièce Engelberge, son neveu, le futur empereur Louis III l'Aveugle, et les emmène à Autun, alors que Boson se réfugie en Provence.
En 883, il reçoit le comté d'Autun, pour ses services.
Après la mort de Boson, le 11 janvier 887, Ermengarde est nommée régente du royaume de Provence avec l'aide de Richard le Justicier qui hérite des « honneurs » de Boson. En mai 887, celle-ci conduit son fils, le futur empereur Louis III l'Aveugle, auprès de l'empereur Charles III le Gros, pour qu'il l'adopte, ce qu'il fit.
Il porte secours à Charles le Simple contre Eudes, comte de Paris. En 888, dans les plaines de Saint-Florentin, il bât les Vikings, qui avaient pénétré en Bourgogne et avaient dévasté la ville de Bèze. Avec le soutien de l'évêque Géran d'Auxerre, il gagna contre Rollon, la décisive bataille de Chartres en 911 et fit lever le siège de la ville.
D'abord titulaire de nombreux comtés : Autun, Auxerre et de Troyes, Nevers, la plupart hérités de son frère Boson, il fait la conquête du comté de Sens en 894-895 et prend le titre d'abbé laïc de Sainte-Colombe de Sens. Il entre en possession du comté d'Auxerre – qui avait appartenu à son beau-père – au début du Xe siècle. Il s'attribue également l'abbatiat laïc de l'Abbaye Saint-Germain d'Auxerre.
En 898, il est autorisé par le roi Eudes Ier à fusionner ses comtés et prend le titre de marquis (marchio) (898-918), puis celui de duc (dux) de Bourgogne vers 918-921. Il étend aussi son contrôle sur les évêchés d'Autun, de Langres et de Troyes.
À la mort de Eudes Ier, en 898, Richard est l’un des grands qui peut prétendre à la couronne, mais comme les autres, il reconnaît Charles le Simple comme roi. Cette même année, les Vikings hivernent entre Tonnerre et Montbard, mais Richard les surprend et les défait à Argenteuil-sur-Armançon, puis à Saint-Florentin, et repousse les envahisseurs dans la vallée de la Seine.
Au plaid de Courtenot en 901, Richard agit en véritable souverain de la Bourgogne, il règle un conflit entre les moines de Montiéramey et Renard comte de Bar-sur-Seine, frère de Manassès. À partir de cette date, Richard occupe la première place au conseil du roi et prend le titre de marquis de Bourgogne.
Il meurt à Auxerre le 1er novembre 921. Sur son lit de mort, à l'évêque qui l'exhorte à demander pardon à Dieu d'avoir versé tant de sang humain, il lui répondit : « Quand j'ai fait mourir un brigand, j'ai sauvé la vie aux honnêtes gens, la mort d'un seul ayant empêché ses complices de faire plus de mal ».