Piccadilly
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Piccadilly est une artère d'environ 1,5 kilomètres à Londres, dans le West End. Cette voie s'étend de Hyde Park Corner au Sud-Ouest à Piccadilly Circus au Nord-Est et sépare deux quartiers : au Nord Mayfair et au Sud St. James's. En outre, cette rue a donné son nom au carrefour cité ci-avant, Piccadilly Circus.
La rue est bordée de luxueux magasins, d'hôtels de prestige, d'agences de compagnies aériennes, de résidences cossues, souvent transformées en clubs, ce qui en fait une des promenades les plus courues de Londres.
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[modifier] Origine présumée du nom "Piccadilly"
Au XVIe siècle, le quartier (Piccadilly) était propriété d'Eaton College et de la Mercer's Compagny, quand un tailleur, Robert Baker, vint indirectement lui donner son nom actuel. Cet homme s'était enrichi dans le commerce des "piccadils", hauts cols empesés très en faveur auprès de la jeunesse frivole du temps des Stuarts. Avec cet argent, il achètera des terrains dans l'Ouest de Londres, partie peu habitée à l'époque, et y fera construire une luxueuse maison en 1612, à l'extrémité Sud de Great Windmill Street. Sa demeure sera vite surnommée "the Piccadilly Hall". Même si l'actuelle rue Piccadilly fut connue en 1692 sous le nom de Portugal Street , nom donné en l'honneur de Catherine de Bragance, épouse du roi Charles II d'Angleterre, dès 1743, il est attesté que le nom utilisé pour la rue était déjà celui qu'on lui connaît encore de nos jours.
[modifier] Descriptif de Piccadilly
Les paragraphes suivants décrivent les édifices de la rue Piccadilly et des lieux directement environnants.
[modifier] L'hôtel Albany
Cet hôtel particulier en forme de H possède une cour d'entrée donnant sur Piccadilly. Il fut construit par William Chambers pour le compte du deuxième fils de George III, Frédéric, duc d'York et d'Albany. C'est ce titre qui a d'ailleurs donné son nom au bâtiment et on aperçoit sa statue dans le Mall. Accablé de dettes, il le vendit à un promoteur qui divisa la demeure en 69 appartements luxueux. De nos jours, l'hôtel est célèbre pour avoir accueilli des pensionnaires de renommée : Lord Byron, Graham Greene, Thomas Babington Macaulay.
[modifier] Burlington House
En 1664, le premier comte de Burlington voulut se faire construire un hôtel particulier près de St. James's. Le troisième comte de Burlington reconstruisit le bâtiment (il était surnommé le comte architecte), avec l'aide de Colen Campbell, dans le style palladien. La demeure fut ensuite modifiée de 1867 à 1873 pour en faire un édifice de style néorenaissance. En 1869, l'arrière de Burlington House fut transformé en style néogothique. Ornée de tours, d'un portique et d'un porche monumentaux, l'aile de l'édifice porte une vingtaine de statues de magistrats.
Pendant de nombreuses années l'endroit fut le siège de l'University of London. Fondée en 1836, celle-ci ne gagna Bloomsbury (sa résidence actuelle) qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. De nos jours, les lieux accueillent la Royal Academy, c’est-à-dire l'Académie des Beaux-Arts.
[modifier] Royal Academy
L'Académie des Beaux-Arts siégeait avant à Somerset House avant d'occuper ces lieux. Dans l'autre sens, la Royal Society était auparavant à Burlington House avant de s'installer ailleurs.
Actuellement, outre la Royal Academy, cinq sociétés savantes occupent l'aile Ouest ou Est, les voici :
- Geological Society of London (Société géologique de Londres-Picadilly/aile Est)
- Linnean Society of London (Société linnéenne de Londres-aile Ouest)
- Royal Astronomical Society (Société royale d'astronomie-aile Ouest)
- Society of Antiquaries of London (Société des antiquaires de Londres-Picadilly/aile Ouest)
- Royal Society of Chemistry (Société royale de chimie-aile Est)
Dans la cour est érigée la statue du premier président de la Royal Academy, le portraitiste Joshua Reynolds (1723-1792).
La Royal Academy peut compter au plus 80 membres qui doivent être peintres, graveurs, sculpteurs ou architectes. Elle organise deux expositions annuelles ; l'une en été, consacrée depuis 1769 aux artistes vivants, et l'autre en hiver qui concerne l'art ancien. En 1999, l'exposition qu'elle organisa Monet au XXe siècle attira 800 000 personnes, record mondial d'entrées payantes pour une exposition d'un peintre impressionniste.
Les collections permanentes de la Royal Academy sont exposées dans les salles privées (Private Rooms) où l'on peut y voir des toiles des anciens membres illustres de l'Académie, tels J.M.W. Turner, Thomas Gainsborough, John Constable ou encore Joshua Reynolds, mais aussi une Madone à l'Enfant de Michel-Ange et la célèbre copie de La Cène de Léonard de Vinci.
[modifier] Burlington Arcade
Aménagée en 1819, Burlington Arcade est une propriété privée surveillée par des "beadles" (à peu près "bedeaux", bien que le terme ne soit pas tout à fait exact dans la mesure où ils n'ont aucun rapport avec la religion), habillés "à l'ancienne" et portant redingote et chapeaux haut de forme. Cette arcade regroupe des magasins haut de gamme : joaillerie, bijouterie, mode.Il y a aussi des ventes de drogues
[modifier] Old Bond Street
Cette partie de Bond Street se distingue par les commerces de luxe qui la compose : magasins de porcelaine, de joaillerie et d'antiquités.
[modifier] Albemarie Street
Rosalie Duthé, ballerine et grande courtisane du XVIIIe siècle, favorite du comte d'Artois et du banquier londonien Perregaux y a habité un petit hôtel lors de son passage à Londres.
[modifier] Les "clubs"
Au Nord de Piccadilly demeurent des maisons géorgiennes souvent reconverties en clubs. Ainsi au numéro 94, on trouve installé dans Cambridge House le Naval and Military Club aussi connu sous le nom "In and Out Club". Cambridge House a été construite au XVIIIe siècle pour Lord Egremont puis habitée par George IV, duc de Cambridge de 1829 à 1850 et par Palmerston de 1855 à 1860.
Au numéro 127, se trouve le Cavalry Club fréquenté par les cavaliers et au numéro 128, le Royal Air Force Club fréquenté par les aviateurs.
[modifier] Ritz Hotel
Voir article détaillé : Hôtel Ritz.
[modifier] Barclays Bank
Au numéro 160 de la rue siège une somptueuse filiale de la banque Barclays. Son extérieur est dans le style néo-classique américain et son intérieur exotique est dans les tons noir, rouge et or.
L'édifice à été construit en 1922 et servait à l'origine comme salle d'exposition pour Wolseley Motors avant d'être racheté par Barclays et transformé sous la direction de l'architecte William Curtis-Green (1875-1960).
[modifier] Apsley House
La résidence a été construite entre 1771 et 1778 par Robert Adam pour le compte du Lord-chancelier Bathurst, baron Apsley. En 1807, Richard Wellesley la rachète, un agrandissement de la maison a lieu en 1812, puis il la cède en 1817 à son frère cadet, Arthur Wellesley, 1er duc de Wellington. Celui-ci commandera des travaux a Benjamin Wyatt : un portique corinthien est plaqué sur la façade principale et de la pierre de Bath vient revetir les murs de la demeure.
La résidence sera offerte à l'État anglais en 1947 par Gerard Wellesley, 7e duc de Wellington. Les Londoniens la nomment "Number One, London" (numéro un, Londres) sans doute à cause du fait qu'il s'agissait de la première maison importante à l'entrée de la ville.
Cette maison abrite le Wellington Museum (musée Wellington).
[modifier] Wellington Museum
Ce musée en l'honneur d'Arthur Wellesley, 1er duc de Wellington regroupe des objets ayant un lien étroit avec sa vie : ordres et décorations, dont la médaille de Waterloo en argent, 85 drapeaux tricolores de la parade du 1er juin 1815 à Paris. Il présente aussi des objets personnels du duc : porcelaine, argenterie, bijoux, tabatières, ordres de chevalerie, bâtons de maréchal, des chandeliers du XIXe siècle de fabrication anglaise. Enfin, il présente une collection de maîtres anglais, espagnols, hollandais et flamands, dont plus de cent tableaux qui proviennent de la collection royale d'Espagne saisie par Wellington dans les fourgons du roi Joseph, frère de Napoléon, après la bataille de Victoria (1813).
[modifier] Lien interne
En 1929, Ewald André Dupont a réalisé un film nommé Piccadilly, ressorti en salle en 2004 (au Royaume-Uni) dans une version restaurée.
[modifier] Liens externes
- (en) [1] Le site officiel de la Royal Academy.
- www.geolsoc.org.uk Le site officiel de la Geological Society of London.
- www.linnean.org Le site officiel officiel de la Linnean Society of London.
- www.ras.org.uk Le site officiel de la Royal Astronomical Society.
- www.sal.org.uk Le site officiel de la Society of Antiquaries of London.
- www.rsc.org Le site officiel de la Royal Society of Chemistry.
- www.siefar.org Une biographie de Rosalie Duthé.