Othon Ier de Grèce

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Titre correct : « Othon I^er de Grèce »

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Othon de Bavière de Grèce, né à Salzbourg le I^er juin 1815, décédé à Bamberg le 26 juillet 1867, était le deuxième fils du Roi de Bavière Louis I^er et de Thérèse de Saxe-Hildburghausen. Le 22 novembre 1836, il épousa Amélie d'Oldenburg (fille de Paul Frédéric Auguste, duc d'Oldenbourg). Il fut prince de Bavière et roi des Hellènes de 1832 à 1862.

La Guerre d'indépendance grecque avait mené la Grèce vers une future indépendance, mais l'échec de la démocratie, symbolisé par l'assassinat de Ioánnis Kapodístrias, la plongeait lentement vers l'anarchie. Les puissances qui avaient aidé la Grèce dans sa lutte pour l'indépendance (Russie, France, Grande-Bretagne), décidèrent que le pays devait être une monarchie héréditaire pour arriver à conserver les acquis de l'indépendance. Elles choisirent d'abord Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha (qui devint finalement roi des Belges), celui-ci refusa l'offre sur les conseils de Kapodistrias. Le choix se tourna alors vers Othon de Wittelsbach, deuxième fils de Louis Ier de Bavière — un philhellène convaincu qui avait fait de Munich une Athènes sur l'Isar. Le nouveau roi imposé arriva en Grèce à bord d'une frégate britannique en janvier 1833. Il était accompagné de 3.500 soldats bavarois.

L'arrivée d'Othon à Nauplie parPeter von Hess

Un Te Deum eut lieu, le 13 décembre 1834, au Théséion à Athènes, qui venait tout juste d'être désignée comme capitale du nouvel État grec, pour célébrer l'arrivée du nouveau roi.

Othon n'ayant que dix-sept ans, il fut considéré comme mineur jusqu'en 1835, et le pouvoir fut assumé par un conseil de régence composé de trois Bavarois (von Armansperg, von Maurer, et von Heideck). Ni le conseil de régence — communément appelé la Régence —, ni Othon, une fois au pouvoir, n'accordèrent de constitution. La monarchie d'Othon était de droit divin et absolue. Le mécontentement en Grèce grandissait, d'autant plus que la reine Amélie de Oldenbourg, épousée en 1836, n'avait toujours pas donné d'héritier au roi. La question de la succession devint rapidement épineuse, car elle se doubla d'une dimension religieuse. Le roi avait en effet promis de faire élever son fils dans la religion orthodoxe (qui était celle de l'immense majorité des Grecs). Or, pour l'heure, l'héritier du trône de Grèce demeurait le frère cadet du Roi, Luitpold, peu enclin à quitter sa religion pour adopter celle des Grecs. Le 3 septembre 1843, un coup d'État obligea Othon à accorder une constitution. Cependant, avec l'appui de son Premier Ministre Ioannis Kolettis, il continua à gouverner de façon absolue, non sans que les représentants des Puissances en Grèce fustigent à l'unanimité son manque de sens politique.

Il fut un ardent partisan de la « Grande Idée » : reprendre tous les territoires historiquement grecs à l'Empire ottoman, en allant jusqu'à la reconquête définitive de Constantinople. L'incident Don Pacifico (1850) puis l'occupation du Pirée par une flotte franco-britannique (1854-1857) le confortèrent dans cette attitude.

Le mécontentement généré par sa politique grandit à nouveau. Il ne sut pas s'adapter aux demandes de la nouvelle génération d'hommes politiques qui n'avaient pas connu la guerre d'indépendance grecque. On lui reprocha aussi de ne s'être toujours pas converti à l'orthodoxie. Il choisit aussi le camp de l'Autriche contre l'unification italienne (1859-1860). Il y eut d'abord une tentative d'assassinat sur la reine Amalia. En octobre 1862, Othon, qui refusait d'abdiquer, fut renversé par un coup d'État militaire. En mars de l'année suivante, l'Assemblée nationale élut un nouveau roi en la personne du prince Guillaume du Danemark, qui régna sous le nom de Georges I^er.

Othon I^er de Grèce en 1865, en exil.

Othon quitta la Grèce comme il y était venu, sur un navire de guerre britannique. Il retourna alors en Bavière, à Bamberg, où il mourut en 1867. Il resta, jusqu'à la fin de sa vie attaché à la Grèce, portant par exemple la fustanelle, le costume traditionnel grec. Un de ses derniers actes symboliques fut d'envoyer un soutien financier aux Crétois révoltés en 1866.

Il n'est pas enterré à Athènes, ni à Bamberg. Le premier roi de Grèce repose aujourd'hui au sein de la Theatinerkirche à Munich dans le caveau familial de la dynastie des Wittelsbach.