Michel Ordener
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Michel Ordener | |
Naissance : | 1755 Moselle |
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Décès : | 1811 (à 55 ans) Compiègne |
Origine : | France |
Grade : | Général |
Autres fonctions : | Sénateur |
Michel Ordener (1755, L'Hôpital, Moselle - 1811, Compiègne) est un militaire français.
[modifier] Biographie
Né le 2 septembre 1755, à L'Hôpital (Moselle), entra dans les dragons de la légion de Condé le 1er janvier 1773, brigadier le 7 novembre 1776 ; il passa, le 9 décembre, avec son grade et un escadron, après la suppression de la légion, dans les dragons de Boufflers, et repassa, avec le même escadron, au 4e de Chasseurs à Cheval, devenu 10e.
Ordener obtint tout son avancement dans ce corps ; maréchal-des-logis le 1er septembre 1785, adjudant le 23 mai 1787, sous-lieutenant le 25 janvier 1792, lieutenant le 23 mai suivant, capitaine le 1er mai 1793, chef d’escadron le 9 thermidor an II, et chef de brigade le 30 fructidor an IV ; il fit les campagnes des années 1792 et 1793 à l’armée du Rhin et de la Moselle, et donna des preuves multipliées d’une brillante valeur dans les guerres de l’an II à l’an VIII aux armées du Rhin, des Alpes, d’Italie, d’Angleterre et du Danube.
Nommé chef de brigade des grenadiers à cheval de la garde des Consuls, le 29 messidor an VIII, il fut souvent cité avec éloges par les divers généraux commandant les divisions dont son régiment fit partie.
Dans cette campagne, l’intrépide Ordener fit environ 6 000 prisonniers, prit 26 bouches à feu, la majeure partie de leurs caissons, 7 drapeaux ou étendards, environ 200 charriots chargés d’équipages, au moins 2 400 chevaux ; il eut 7 chevaux tués sous lui, reçut huit coups de sabre, dont cinq sur la tête, à l’affaire de Valevau, le 27 thermidor an VII, et trois coups de feu qui, quoique assez graves, ne le mirent pas hors d’état de pouvoir continuer ses services : le seul inconvénient qui résulta de ses blessures fut une surdité périodique provenant d’un coup de boulet qui lui enleva la face droite.
Promu général de brigade le 11 fructidor an XI, membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire an XII, il reçut du ministre de la guerre, le 20 ventôse, l’ordre de se porter sur la ville d’Ettenheim pour y opérer l’arrestation du duc d'Enghien. Le général Ordener y arriva le 25, et fit cerner, de concert avec le général Fririon, la maison du prince, par un détachement de gendarmerie et une partie du 22e de dragons. À cinq heures et demie, les portes furent enfoncées et le duc emmené au moulin près la Tuilerie ; on enleva ses papiers, on les cacheta, et l’on conduisit le prince dans une charrette, entre deux haies de fusiliers, jusqu’au Rhin.[1]
Cet ordre que le ministre de la guerre envoyait au général Ordener était la copie, presque littérale de celui qu’il avait lui-même reçu du premier Consul, sous la date du 19 ventôse.
Après avoir opéré l’arrestation du duc d’Enghien, Ordener ne prit aucune part soit directe soit indirecte au jugement et à l’exécution de ce prince. [2]
Nommé commandeur de la Légion-d’Honneur le 25 prairial an XII, Ordener fit, avec la cavalerie de la garde, la campagne de l’an XIII sur les côtes de l’Océan, et passa, en vendémiaire, à la grande armée. Dans la guerre d’Autriche, ce général soutint sa réputation, et fit des prodiges de valeur à la bataille d'Austerlitz.
Promu général de division le 4 nivôse an XIV, il continua à commander les grenadiers à cheval de la Garde. Appelé au Sénat conservateur le 20 mai 1806, et nommé commandant de l’ordre de la Couronne de fer, il obtint sa retraite le 25 octobre suivant.
Napoléon créa le général Ordener comte de l'Empire en 1808, et le nomma gouverneur du palais impérial de Compiègne le 1er mars 1810. Il y mourut dans l’exercice de ses fonctions le 30 août 1811. Il est inhumé au Panthéon de Paris.
Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l'Étoile, côté Ouest.
[modifier] Notes et références
- ↑ Voici l’ordre que reçut à ce sujet le général Ordener du ministre de la guerre :
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- Paris, le 20 ventôse an XII.
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- « Alex. Berthier. »
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- ↑ On lit dans le tome II des Mémoires de Sainte-Hélène cette note écrite de la main de Napoléon Ier : « Caulaincourt, mon aide-de-camp, a dû obéir aux instructions que Berthier et Talleyrand, ministre des relations extérieures, étaient chargés de lui donner pour la mission qui lui était confiée :
- de confondre les trames ourdies par les ministres anglais sur la rive droite du Rhin ;
- s’assurer de la personne et des papiers de la baronne de Reich et de ses complices, qui tramaient à Offenbourg le renversement du gouvernement consulaire et la mort du premier Consul ;
- inspecter et activer l’armement de la flottille ;
- faire remettre à la cour de Bade des explications sur la violation de son territoire, aussitôt qu’Ordener se serait saisi du duc d’Enghien. Ordener a dû obéir à l’ordre de passer le Rhin avec 300 dragons et d’enlever le prince. »
[modifier] Source
« Michel Ordener », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)