Jean Royer (politique)
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Jean Royer | |
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Parlementaire français | |
Naissance | 31 octobre 1920 |
Décès | |
Mandat | Député 1958-1997 |
Début du mandat | 1958 |
Fin du mandat | {{{fin du mandat}}} |
Circonscription | Indre-et-Loire |
Groupe parlementaire | NI (1958-1993) RL (1993-1997) |
Ve république |
Jean Royer est un homme politique français. Il est né le 31 octobre 1920 à Nevers (Nièvre). Il a été ministre sous le gouvernement de Pierre Messmer et maire de Tours de 1959 à 1995.
Sommaire |
[modifier] Biographie
[modifier] L'accession à la mairie de Tours
Natif du Nivernais, Jean Royer est d'abord instituteur, puis professeur. Il fut élu député d'Indre-et-Loire en novembre 1958, siégeant à l'Assemblée nationale parmi les députés non-inscrits à un groupe parlementaire, ce jusqu'en 1993. Il remporta l'année suivante le siège de la mairie de Tours, bénéficiant du soutien de Charles de Gaulle en tant qu'ancien délégué du RPF en Indre-et-Loire.
Il lança dans les années 1960 une importante politique d'extension de la ville, annexant les communes de Sainte-Radegonde-en-Touraine et de Saint-Symphorien afin d'augmenter la surface de terrains constructibles. Son œuvre majeure reste l'aménagement sur quatre kilomètres des rives du Cher, déviant et viabilisant le cours de la rivière pour y construire un important quartier de barres d'immeubles et une base de loisirs comprenant un lac artificiel. Il suscita cependant la controverse en soutenant le passage de l'A10 en bordure de la ville, coupant Tours de l'est de l'agglomération, mais aussi l'admiration, faisant ainsi du magnifique centre historique de Tours l'un des premiers périmètres urbains classés de France en 1964.
Homme politique souvent décrit, y compris dans sa majorité, comme un autocrate, Jean Royer mena une politique rigide vis-à-vis des évolutions sociales que connaissait alors la ville. Il signa notamment des arrêtés interdisant la projection de films pornographiques et l'ouverture d'une maison de tolérance, qui devint le musée Courteline. En 1968, il chassa de Tours Michel-Georges Micberth et ses collaborateurs qui avaient fondé « un centre de recherche en psychosexologie normale et pathologique ».
[modifier] Un ministre candidat à la présidentielle
Il entra au gouvernement de Pierre Messmer en avril 1973, abandonnant son siège de député mais gardant son mandat de maire. Il sera notamment l'auteur, comme ministre du Commerce en décembre 1973, d'une loi règlementant les grandes surfaces de plus de 1000 m². Il fut brièvement, au début de l'année 1974, ministre des PTT, choisissant le 11 avril d'abandonner son poste pour se consacrer à sa campagne pour l'élection présidentielle de 1974.
Jean Royer s'étant présenté comme le candidat de droite de l'ordre moral, sa candidature peut être considérée comme un fiasco. Il multiplia les erreurs au cours de la courte campagne, qui ne dura que quelques semaines. Ainsi, il quitta son poste de ministre, à l'inverse de Valéry Giscard d'Estaing, installa son quartier-général en son bastion de Tours et non à Paris, refusa d'emprunter l'avion pour ses déplacements... Ses meetings furent souvent houleux, chahutés : ainsi à Toulouse son auditoire est presque exclusivement composé d'étudiants hilares scandant des slogans obscènes, exhibant posters coquins (une jeune femme ira jusqu'à exposer sa poitrine aux caméras) - allusion à la politique moraliste austère de Jean Royer en cette période de révolution sexuelle. Son score au premier tour est sans appel : avec 3,2 % (810 540 voix), il est très loin de Chaban-Delmas, pourtant troisième homme. Pis encore, l'essentiel de ses voix provient d'Indre-et-Loire et des départements limitrophes : on est loin du plébiscite national.
[modifier] Une fin de règne difficile
Passé l'échec de la présidentielle, Jean Royer se reconcentre sur son mandat de maire de Tours, et retrouve son siège de député le 9 mai 1976 après la démission de Jean Chassagne. Son action en tant que maire est cependant ralentie à partir de 1974 par la crise économique et l'exode rural : la ville commence à perdre des habitants, le grand projet des Rives du Cher doit être revu à la baisse.
Plus tard, dans les années 1980, la ville stagne économiquement, l'agglomération est frappée par d'importantes vagues de fermetures et de licenciements (notamment à la SKF, fabrique suédoise de roulements à billes, à Saint-Cyr en 1989). L'arrivée du TGV en plein centre-ville, la construction du centre de congrès Vinci sont à mettre au crédit de Jean Royer. Mais briguant un nouveau mandat lors des élections municipales de 1995, il est battu par Jean Germain (PS) à l'occasion d'une triangulaire. Il ne se représentera pas aux législatives après la dissolution de 1997, permettant ainsi l'élection du chiraquien Renaud Donnedieu de Vabres. Signalons qu'il présida de 1993 à 1997 le groupe parlementaire République et liberté, renonçant sur le tard à sa non-affiliation politique. Lors de la présidentielle de 2002, Jean Royer soutient la candidature de Jean-Pierre Chevènement. Il se retira ensuite de la vie politique, n'apparaissant plus qu'à de rares réunions. Il fut hospitalisé en 2004 et à nouveau en 2007 pour des problèmes de santé qualifiés de « sérieux ».
[modifier] Mandats et fonctions
[modifier] Fonctions ministérielles
- Du 2 avril 1973 au 27 février 1974 : ministre du Commerce et de l'Artisanat dans le gouvernement Pierre Messmer (2)
- Du 27 février 1974 au 11 avril 1974 : ministre des Postes et Télécommunications dans le gouvernement Pierre Messmer (3)
[modifier] Mandats parlementaires
- Député d'Indre-et-Loire de 1958 à 1973 (réélu en 1962, 1967, 1968, 1973) et de 1976 à 1997 (réélu en 1978, 1981, 1986, 1988, 1993).
[modifier] Mandats politiques locaux
[modifier] Autres mandats
- Président de l'E.P.A.L.A. (Etablissement Public d'Aménagement de la Loire et de ses Affluents) de 1984 à ... (vérifier).
[modifier] Bibliographie
- Michel Jouet et Jean-Jacques Martin, Jean Royer, un réformisme autoritaire, Éditions sociales, 1975.
- Christian Garbar, Jean Royer 1974 : objectif Élysée, Blois, Le clairmirouère du temps, 1981