Jean IV de Portugal
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Jean IV de Portugal, dit Jean le Restaurateur (port.:Dom João IV), né le 18 mars 1604 à Vila Viçosa, mort le 6 novembre 1656 à Lisbonne. Il fut d'abord connu (1630-1640) sous le nom de Jean II, 8me duc de Bragance. Il était le fils de Théodose II de Bragance (1568-1630), 7me. duc de Bragance entre 1583 et 1630, et d'Anne de Velasco (morte en 1607).
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[modifier] Specificité de la Maison de Bragance
Les ducs de Bragance étaient les plus riches, les plus nobles, et les plus puissants seigneurs de toute les Espagnes, depuis le début du XVme. siècle. Ils avaient le droit de Justice, et le droit d'annoblir. Leurs terres étaient hors de l'administration et de la Justice royales, et ils nommaient leurs gentilshommes a des charges rétribués, royales, reservées a cet effet par la couronne.
Ils étaient ducs de Bragance, de Guimarães, de Barcelos, marquis de Vila Viçosa, comtes de Arraiolos, d'Ourém, et de Neiva, etc., et possédaient l'office héréditaire de connétables du Portugal, c'est a dire, de chefs militaires de tout le royaume, dependant seulement, et directement du roi. Leurs terres étaient distribués largement, partout au Portugal. Jacques Ier de Bragance, prince de la Renaissance, avait abandonné leurs chateaux et palais du nord du pays, et fait bâtir a Vila Viçosa, dans le sud, à Alentejo, un nouveau et splendide palais digne d'un prince de la Renaissance, après qu'il fut retourné de sa conquête solitaire d'Azamor, au Maroc portugais, pour l'offir au roi son cousin.
Alliés a plusieurs reprises avec des princesses légitimes de la Maison d'Aviz dont ils étaient issus par les mâles en batardise, leur maison était depuis toujours montée sur un train royal, leur cour, à Vila Viçosa, était façonnée à l'image de celle de la maison royale de leurs souverains, leurs cousins les rois, à Lisbonne, dont ils ont toujours été considerés comme partie de la famille royale. Ils étaient aussi a cette époque les seuls a avoir droit a l'appellation d'Excellence, à défaut de celle d'Altesse reservée a leurs beaux-frères, les princes et les infants de Portugal. Les Ducs avaient ainsi des liens de parenté avec plusieurs familles régnantes européennes, dont les Habsbourg de Vienne et de Madrid, les Parme, et les Savoie, notamment.
Déjà Isabelle la Catholique, qui avait pris la couronne à sa nièce la reine Jeanne, l'héritière légitime de Henri IV de Castille, était une Bragance, de par sa mère. Ce fait lui avais permis de comploter contre Jean II de Portugal avec son cousin Ferdinand II de Bragance, raison pour laquelle il fut jugé, exécuté, et depourvu de toute sa maison, bien que marié a une infante de Portugal, la soeur d'Emmanuel le Fortuné. Celui-ci, pourtant, en montant sur le trône, les rétablit de suite leur train de maison, et les fit jurer herítiers de la couronne portugaise, comme ses neveux légitimes.
[modifier] Mariage
Ayant échoué son projet de mariage en 1625 avec Mademoiselle de Nevers, une princesse franco-italienne qui deviendra reine de Pologne, de par l'opposition castillane a ce projet, Jean II de Bragance épousa le 12 janvier 1633, à la frontière d'Elvas, Louise Marie Françoise de Guzmán (1613-1666), fille de Jean de Guzmán (1579-1638), 8eme duc de Medina Sidonia, et de la duchesse Jeanne de Sandoval (1579-?), de la maison ducale de Lerma. La reine Louise était sa cousine au 3me degré, ayant du sang portugais comme petite fille de Ana da Silva e Mendonça, fille de Rui Gomes da Silva, prince d'Eboli, duc de Pastrana, et comme arrière-arrière-arrière petite fille de Ferdinand II de Bragance. Elle était aussi cousine au 3me degrè du valido du roi Philippe, le comte-duc d'Olivarès, un Guzmán lui aussi, dont elle et son frère, le duc de Medina Sidonia, aideront pourtant a ruiner le pouvoir et l'influence.
[modifier] Révolution portugaise de 1640
Le premier-ministre castillan, Olivarès, a défaut d'argent, décida d'un plan pour unifier la monarchie des Habsbourg sur le plan de la centralisation operée par Richelieu, et Mazarin en France. Cela signifierait la fin de l'independance juridique, économique, et sociale des différents royaumes des Habsbourg de Madrid, unis seulement en union personnelle, a la faveur de la Castille toute seule - et ce projet fit soulever, avec l'appui français, la Catalogne.
Voyant définitivement menacés la séparation politique et administrative de l'État portugais garantie en 1580, et oubliés les compromis d'union seulement personnelle des différentes couronnes des Habsbourgs avec celle du Portugal, qui gardait toujours son indépendance, ses privilèges, sa justice, sa monnaye, son empire fermé, et même parfois ses ambassadeurs particuliers, la noblesse portugaise, tout a coup appelée a combattre a l'étranger, en Catalogne, contre les autres couronnes des Habsbourg soulevées, décida de détroner le roi Philippe III. Ce droit lui était reconnu par la constitution portugaise, au cas où les souverains devenaient tyrans, c'est à dire, régnaient contre la volonté de Dieu, et du Peuple qui les avait acclamés rois pour les défendre. Droit qui avait été exercé auparavant, pensait-on, quando Alphonse Ier déposa sa mère, la reine Thérèse de Portugal, quando Sanche Ier fut déposé a la faveur d'Alphonse III, et quando Jean Ier déposa la reine régnante Béatrice, parce que mariée a Jean Ier de Castille.
En outre, les Portugais n'acceptaient pas les nouveaux impots, qui pour la première fois ne seraient pas appliqués au Portugal ou dans son empire, mais iraient payer les interminables guerres européennes de la Castille; et la noblesse n'acceptait pas de combattre en Europe avec son épée, quand elle était tant nécessaire pour récuperer et défendre l'Empire portugais menacé, dont la nouvelle richesse du sucre brésilien, le nouvel or, était menacée à cette même époque par les Hollandais et les Français.
Le 1er décembre 1640, Jean II de Bragance acepta la couronne portugaise, et permit la révolution aristocratique qui déposa au Portugal et son empire tricontinental, sans coup férir, le roi Philippe III, aussi Philippe IV de Castille, d'Aragon, de Naples, etc., dit Philippe IV d'Espagne. Il convoqua le parlement portugais le mois de janvier 1641, qui ratifia son eléction a la couronne de ses ancêtres, et vota l'argent nécéssaire pour la guerre contre les Pays Bas au Brésil, en Inde, et en Afrique, et contre la Castille, en Europe, en Asie, et en Amérique du Sud. En effet, son accession au trône portugais marque l'entrée du Portugal dans la Guerre de Trente Ans, qu'il du mener tant chez lui, comme outre-mer, pour récuperer ses possessions ataquées par la Hollande, l'Angleterre, et la France, durant la période de la dynastie des Habsbourgs dépossedée.
[modifier] Droits de succession au trône portugais
Le roi Jean IV s´était vu offrir le trône par les fidalgos portugais en sa qualité de petit-fils héritier de la princesse Catherine de Portugal, duchesse de Bragance par son mariage, qui était elle la fille du prince Duarte, duc de Guimarães, et de sa femme la princesse Isabelle de Bragance, et petite-fille du roi Emmanuel Ier de Portugal.
Elle précedait sur la liste des heritiers du cardinal-roi Henri de Portugal, a sa mort en 1580, les droits de succesion de Philippe Ier de Portugal, dit aussi Philippe II d'Espagne, étant fille de prince portugais, Philippe n'étant que fils d'une princesse portugaise, l'imperatrice d'Allemagne Isabelle de Portugal. Le mari de la princesse Catherine de Portugal, Jean Ier de Bragance, était lui aussi un prince descendant par les mâles du roi Jean Ier de Portugal par une ligne bâtarde.
Pourtant, son grand-père a lui, Jacques Ier de Bragance, avait auparavant déjà été fait jurer par Emmanuel le Fortuné comme héritier de la couronne portugaise en 1496, en sa qualité de fils de sa soeur, la princesse Isabelle de Portugal, marié elle aussi a un autre duc de Bragance, Ferdinand II.
[modifier] Règne
Jean IV fut un grand roi: il régna de 1640 à 1656, et son régne assista aux premières victoires des armes portugaises contre les castillanes, considerées invincibles jusque-là, et réussi l'expulsion des Hollandais du nord du Brésil, de l'Angola, et de São Tome-et-Príncipe. Il lutta aussi en Inde, signa la paix en Europe avec la Hollande, et établit l'alliance avec la France contre la Castille, tant que dura le consulat de Cromwell en Angleterre, et jusqu'à la Paix des Pyrénées, moment ou Mazarin abandonna son allié portugais, qui se tourna vers l'alliance anglaise, avec le mariage de la princesse Catherine: mais à ce moment là, Jean IV était déja mort, et ce fut la reine sa femme, régente, qui continua son oeuvre.
Jean IV pris aussi d'importantes mesures de modernité à l'armée, et a l'administration portugaises. Il divisa le gouvernement en secretariats d'État diferenciés, plus tard appelés ministères. Il fit créer le Conselho Ultramarino (Conseil d'Outremer) pour décider toutes les questions administrative et coloniales d'une manière centralisée.
Comme tout les Bragance, de tout temps, Jean IV fut aussi un passioné amateur de musique, dont il ne pouvait se passer, spécialement la musique réligieuse. Les maîtres de chapelle, tant au palais de Vila Viçosa, comme plus tard au Paço da Ribeira, le palais royal de Lisbonne, demeurerent fameux. Les compositeurs de son temps lui soumettaient leurs oeuvres pour qu'il les corrigea. Jean IV de Portugal reste connu lui même comme compositeur musical anonyme, dont la pìece la plus connue est l'Adeste Fidelis, d'origine incertaine, mais qu'on croit au Portugal passée en Angleterre avec les musiciens de sa fille, la reine Catherine de Bragance, femme de Charles II, et adoptée par son beau-frère Jacques II d'Angleterre.
[modifier] Issue
- Théodose de Portugal (1634-1652), 1er prince du Brésil, duc de Bragance, mort sans postérité.
- Catherine de Portugal (1638-1705), épousa en 1662 Charles II (1630-1685), roi d'Angleterre et d'Écosse de 1660 à 1685 - sans postérité survivante. Elle fut régente de Portugal (1704).
- Alphonse VI de Portugal (1643-1683), roi de Portugal de 1656 à 1683, épousa en 1666 Marie Françoise de Savoie-Nemours (1646-1683), dont le mariage fut annulé à Lisbonne. Sans postérité.
- Pierre II de Portugal (1648-1706), roi de Portugal de 1683 à 1706, épousa en 1668 la reine Marie Françoise Élisabeth de Savoie ci-dessus, sa belle-soeur, après l'annulation du mariage du roi son frère et de la reine; puis en 1687 épusa Marie-Sophie de Palatinat-Neuburg (1666-1699).
[modifier] Liens internes
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