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Cosa Nostra - Wikipédia

Cosa Nostra

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Pour les articles homonymes, voir Cosa Nostra (homonymie).

Cosa Nostra (Ce qui est a nous) est le nom de l'organisation mafieuse sicilienne.

En Sicile, elle a aussi été surnommée pendant longtemps Società onorata (l'Honorable société). Cette appellation venait du fait que la Cosa Nostra avait des règles d'honneur très strictes. Comme l'interdiction de s'en prendre aux femmes et aux enfants ; l'adultère, le proxénétisme et le trafic de drogue ayant été longtemps proscrits des « familles » siciliennes. Aujourd'hui, la plupart de ces principes ont été nettement délaissés surtout pour faire face à la concurrence d'autres clans mafieux moins regardants sur les principes (mafia russe, mafia albanaise, etc.). À ce jour, Cosa Nostra refuse toujours de s'adonner aux enlèvements contre rançon. Elle est considérée par de nombreux spécialistes comme l'organisation criminelle la plus influente en Europe[réf. nécessaire]. Elle est également présente aux États-Unis et en Amérique latine.

Sommaire

[modifier] Genèse

Ce fut au cours des années troubles du XIXe siècle que les dirigeants italiens commencent à entendre parler pour la première fois de la mafia sicilienne.[réf. nécessaire] Sans avoir d'idées très claires sur la question, les premiers à avoir étudié le phénomène mafieux ont supposé qu’il s’agissait d’une tradition archaïque remontant au Moyen Âge, et conservée à cause de mauvaises administrations étrangères s'étant succédé dans l’île et l'ayant maintenue dans une situation arriérée.

En réalité les origines de Cosa Nostra sont loin d’être aussi anciennes[réf. nécessaire]. La mafia serait contemporaine de la nouvelle nation italienne. La genèse de la mafia n’implique pas une seule, mais plusieurs histoires enchevêtrées. On l’estime dans la période turbulente des années 1860 à 1876 avec un court retour en arrière dans le demi-siècle qui les a précédées.

[modifier] Histoire

  • On ne peut pas étudier la mafia de manière pertinente sans analyser la société dans laquelle elle est née et s'est développée. La Sicile, en particulier sa région occidentale, peut être définie comme une société mafiogène (c'est-à-dire productrice de mafia) en raison de certaines caractéristiques, telle que l'acceptation, par une grande partie de la population, de la violence et de l'illégalité ; la faiblesse de l'économie légale ou la fragilité du tissu social.
  • Pour autant, on ne doit pas oublier que cela n'est ni le produit d'un immuable ethos (au sens de "familisme amoral" de Banfield) ni celui d'un incivisme ancestral (la thèse de Putnam). La Sicile a connu d'importantes luttes populaires contre la mafia, à partir de celles des "Fasci" siciliens (1891-1894 : organisations politiques de paysans contre les grands propriétaires) à celles des masses paysannes au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes et causé des centaines de morts.
  • Leur défaite, qui a forcé à l'émigration des millions d'individus, s'explique non seulement par la réaction violente des propriétaires terriens et des mafiosi, mais aussi par la complicité des institutions locales et centrales.

[modifier] Chiffres

Cosa Nostra compte environ 1 700 "familles" (une centaine dans la province de Palerme - année 2002) de taille et de virulence diverses. On estime que le nombre de personnes affiliées (chefs, soldats, initiés, loyaux du clan, etc.) est de 50 000 individus sur l'ensemble du territoire de la Sicile.

Le chiffre d'affaires des organisations mafieuses italiennes s'élevait à 90 milliards d'euros, hors trafic de drogue[1]. Principales sources de revenus : le prêt usuraire (30 milliards d'euros de recettes, 150 000 entreprises victimes), le racket (10 milliards), les contrefaçons (7,4 milliards), le vol (7 milliards), l'escroquerie (4,6 milliards). (Source : Confesercenti, association regroupant 270 000 commerçants et petites entreprises italiennes)[2]

[modifier] Organisation

Chaque famille de Cosa Nostra est organisée de façon pyramidale. Cette structure hiérarchique comporte un sommet et un épicentre basé à Palerme. C'est là que siège l'organe de direction dénommé "coupole" ou "commission". Il faut garder à l'esprit que l'architecture mafieuse est évolutive selon les opportunités économiques, financières et du niveau de répression. Un chef de la "coupole" tel que Toto Riina avait des conceptions dictatoriales, centralisée et terroriste de l'organisation. Alors que son successeur Bernardo Provenzano avait une conception discrète, plus consensuelle, décentralisée, quasi-féodale.

                             Parrain : Chef de la famille
                                  Chef "Capo"
                                Sous Chef-délégué
                   Consigliere : Conseiller (un, parfois plusieurs)
                   Chef d'équipe - chef d'équipe - chef d'équipe
             Soldato - Soldato - Soldato - Soldato - Soldato - Soldato : Soldat

Au dessus de la "famille" et au niveau local, régional ou national (Sicile), la structure est identique :

La "famille" mafieuse de Cosa Nostra se compose toujours de 3 cercles humains concentriques :

  • Au centre, le noyau dur composé des cadres et "hommes d'honneur" formellement initiés
  • Autour du noyau, un cercle composé des proches des initiés par la voie du sang ou parrainage.
  • Second cercle, celui qui est composé des alliés tactiques, des "associés", les prête-noms, etc. Aucun de ces derniers n'a une chance d'être initié.

[modifier] La commission régionale ou inter-provinciale

La commission régionale (ou inter-provinciale) a été créée en 1975. À l'origine, c'est une instance collégiale entre les chefs de "famille". Mais à la fin des années 1970, les Corléonais - que les mafieux palermitains surnomment avec mépris "U Viddanu" (Les ploucs, les pèquenots) - ont pris le pouvoir de la province de Palerme, puis de la commission au prix d'un véritable bain de sang. Pendant près de quinze ans et jusqu'à sa capture (janvier 1993), Toto Riina dirigea d'une main de fer la commission régionale et exerca une véritable dictature sur toute la mafia sicilienne au mépris de toutes ses traditions.

Chaque "famille" est obligée d'obéir aux décrets de la commission inter-provinciale (coupole). L'instance suprême en Sicile décide par exemple des trêves de Pâques et Noël, interdiction de séquestrations de personnes sur l'île, etc.

Toutes les questions stratégiques de Cosa Nostra relèvent de la commission régionale. Ses décisions sont sans appel et doivent être exécutées à n'importe quel prix, même de longues années après l'ordre initial. C'est à elle que revient le pouvoir de valider ou non toute sanction frappant un mafieux. Exercice finalement assez simple puisque la mesure des peines infligées par la "justice mafieuse" ne compte que deux barreaux :

  • le mafieux est exclu et ne peut plus approcher quiconque appartient à Cosa Nostra et aucun des membres de l'honorable société ne doit plus lui parler. Seule solution : l'exil.
  • Bien plus fréquemment, le mafieux est condamné à mort et abattu.

La direction centrale de la Cosa Nostra sicilienne est assurée depuis les années 1980 par la "famille" de Corleone. Cette puissance criminelle d'envergure planétaire a su tailler ses fiefs dans les grandes zones urbanisées du Nord de l'Italie. Elle entretient des liens anciens avec des clans puissants de la Camorra et a noué des contacts suivis avec les cartels colombiens tout en conservant un monopole quasi absolu du trafic d'héroïne entre la Sicile et les États-Unis.

[modifier] Recrutement de la Cosa nostra

La Cosa Nostra est scrupuleuse lors de l'initiation d'un futur membre au sein de leur "famille". Un mafieux doit être obligatoirement :

  • sicilien de père et de mère
  • de sexe masculin et catholique

Sont d'office interdits d'initiation :

  • Eléments nés hors de la Sicile,[réf. nécessaire]
  • Fils illégitimes (même de parents séparés ou divorcés),
  • Les communistes ou fils de ces derniers,
  • Les fils ou frères de femmes "légères",
  • Les homosexuels,
  • Les divorcés,
  • Conjoints ou proches de victimes de Cosa Nostra (le vœu de vérité entre hommes d'honneur leur révélerait le nom de l'assassin et déclencherait des vendettas sans fin),
  • Proches parents de policiers, magistrats ou fonctionnaires de toute instance répressive.

Dès l'âge de raison, et souvent de père en fils, le jeune est imprégné des "valeurs mafieuses". Le jeune est observé, jaugé longuement par les anciens, puis prudemment abordé par des sous-entendus, des demi-silences ou allusions. Si tout est positif, le candidat est invité à adhérer à Cosa Nostra. Cette introduction est à sens unique et on ne sort de l'honorable société que mort ou exclu. Ce qui en pareil cas équivaut pratiquement au même.

Lors de son initiation, le nouveau mafieux doit prêter serment. Le code d'honneur suivant lui est édicté :

  • Ne pas désirer les femmes d'autres hommes d'honneur,
  • Ne pas voler, ne pas se livrer au proxénétisme,
  • Ne pas tuer d'autres hommes d'honneur, sauf ordre de la "Coupole",
  • Ne jamais parler de Cosa Nostra en public,
  • Ne jamais se présenter soi-même comme homme d'honneur, même à d'autres hommes d'honneur,
  • Respecter l'omertà (loi du silence).

La première épreuve après l'initiation est souvent un meurtre désigné par la Coupole en signe de soumission et d'obéissance à l'organisation. Toutefois, les entrepreneurs, les fonctionnaires, les membres de professions libérales et les ecclésiastiques sont dispensés d'assassinat.

[modifier] Règles destinées aux hommes d'honneur

La rupture de l'omertà est punie de mort, même des décennies après la sentence. Les mafieux ne doivent sous aucun prétexte écrire ce qui concerne Cosa nostra. À la fin des années 1960, le jeune et brillant Michele Cavataino de la famille de l'Acquasanta discute du redécoupage territorial de la capitale sicilienne avec des membres de la commission provinciale de Palerme. Pris par son sujet, il prend une feuille de papier et, devant ses collègues abasourdis et outrés, il explique son idée en crayonnant un schéma. Condamné à mort par la commission, il sera tué peu après la réunion.

Sont strictement interdits :

  • L'adultère notoire.
  • L'alcoolisme (un homme d'honneur doit conserver son sang froid et sa dignité en toute circonstance. L'ivresse est sévèrement prohibée également parce qu'une personne ivre n'a pas de secret).
  • Le prêt usuraire[réf. nécessaire], le proxénétisme et toutes les activités déshonorantes.
  • Les enlèvements sur l'île.

[modifier] Activités

En Sicile, Cosa Nostra est présente dans les champs d'activité suivants :

Pour les extorsions, la Mafia n'épargne pas les grandes entreprises italiennes, en particulier celles engagées dans les grands travaux publics comme Italcementi (ciment), Impregilo (numéro un italien du BTP) et Condotte (BTP et adduction d'eau). Ces firmes préfèrent pactiser plutôt que de dénoncer les chantages dont elles font l'objet (Rapport 2007, "SOS Entreprises", Confesercenti)[2].

[modifier] Actualité

Les rapports de la Direction Nationale Antimafia (DNA) sont assez pessimistes. Cosa Nostra poursuit obstinément ses activités illicites et criminelles et conserve un fort pouvoir économique et d'intimidation. Elle renforcerait même son influence dans les entreprises, les milieux judiciaires et l'administration de l'île sicilienne.

À l'étranger, Cosa Nostra a renforcé son implantation en Allemagne, aux États-Unis, au Canada et en Australie tout en resserrant les liens avec des sociétés criminelles d'Amérique latine et de l'Europe de l'Est. Dans les Balkans, elle a développé un énorme marché noir d'armes de guerre et d'explosifs, dont des missiles sol-air.

Depuis 2002 et suite à la vague répressive des années 1990, Cosa Nostra s'est restructurée sous la main de fer du nouveau patron Bernardo Provenzano. La mafia sicilienne a fait un virage stratégique important. Comme après chaque crise grave, les initiations ont été arrêtées, des familles ont été restructurées - voire dissoutes - des hommes remplacés pour un remaniement des chaînes de commandement afin que les "repentis" et les instances de répression perdent toutes traces de la société clandestine. De plus, le "capo di tutti capi" a décrété :

  • Fin des attentats-spectacles contre des magistrats ou des policiers,
  • Fin des tueries de mafieux rebelles,
  • Interdiction formelle de tuer des non-mafieux.

La Sicile devait retrouver une apparence paisible et cesser de faire la "une" des journaux. Dans le but de démotiver la police et pousser à l'oubli l'opinion publique italienne.

Il n'y a plus que de rares guerres de "familles" qui restent désormais locales et la "Commission" inter-provinciale ne s'en mêle plus. Toutefois, l'ordre règne grâce à une "omertà" féroce, une sélection draconienne des nouveaux "soldats" et une poigne de fer sur les principales ressources locales de la mafia : marchés publics et racket des entreprises (pizzo).

[modifier] Cosa Nostra à l'étranger

Elle a été internationalisée par des membres nord-américains de la mafia comme Lucky Luciano, créateur de Cosa Nostra, et des contraintes opérationnelles, comme le contrôle du trafic mondial de l'héroïne entre l'asie du Sud-Est, la Turquie, le Liban, la France (voir French connection), l'Algérie par Mourad Ahmed Yahia et l'Amérique du Sud.

[modifier] Organisation criminelle planétaire

Plusieurs "familles" ont une activité internationale en Amérique latine, en Amérique centrale, en Turquie et s'occupent d'inonder les marchés européens et nord-américains d'héroïne. Le juge Giovanni Falcone avait dénoncé, quelques jours avant sa mort, le rôle de "blanchisseurs planétaires" des frères Cuntrera. Ces derniers issus de la "famille" de Siculiana (Ville sicilienne proche d'Agrigente), avaient émigré au Canada avant d'émigrer dix ans plus tard au Vénézuela. En vingt ans, la clan Cuntrera-Caruana y ont édifié un véritable empire immobilier et touristique dans les îles proches de Medellin (en Colombie) et des Caraïbes. Région parsemée, non sans hasard, de terrains d'atterrissage.

[modifier] Cosa Nostra américaine

Le FBI estime qu'environ 3 000 siciliens y résident en permanence, souvent clandestinement. L'activité de la Cosa Nostra sicilienne s'étend dans plusieurs métropoles américaines. Dans les "familles" américaines, la double appartenance à Cosa Nostra sicilienne est acceptée. Cette collaboration avait donné naissance en son temps à la célèbre "Pizza Connection".

Aux États-Unis, on compte 25 "familles" mafieuses, essentiellement implantées dans les agglomérations new-yorkaise, à Chicago, en Nouvelle-Angleterre (Nord-Est), au sud de la Floride, à Las Vegas et Atlantic City (Côte Est). Seules les villes d'Atlantic City, Las Vegas et Miami sont ouvertes à toutes les "familles".

Les "familles" n'initient que des hommes italiens, généralement originaires du Mezzogiorno (Sud). Il y en aurait environ 1 300 à ce jour. Rappelons que chaque homme d'honneur possède sa propre équipe qui compte entre dix et trente associés non initiés.

On estime le chiffre d'affaires annuel de la Cosa Nostra américaine à entre 30 et 60 milliards de dollars.

Au dessus des familles existe un organe suprême (la Commission) qui tranche et arbitre les litiges. Créée en 1931 par Salvatore Lucania - plus connu sous le nom de Lucky Luciano - cette "coupole" rassemble 24 des 25 "familles". La plus ancienne, celle de la Nouvelle-Orléans reste indépendante.

Les interdits mafieux édictés en Sicile concernant la pornographie et la prostitution n'ont pas résisté à la traversée de l'Atlantique. La Cosa Nostra américaine a la particularité de contrôler des pans entiers du mouvement syndical. Elle parvient ainsi à étrangler des chaînes de production et de distribution dans le but de racketter les entreprises. Une section syndicale corrompue est plus efficace qu'un revolver ou une batte de base-ball. Des grandes fédérations syndicales sont accusées par la justice d'être sous influence mafieuse. Notamment celle des employés de l'hôtellerie et de la restauration, des dockers et des conducteurs de poids-lourds.

[modifier] Le rôle de la famille Spiga

On ne peut citer la mafia sicilienne sans évoquer la grande famille Spiga qui était à l'origine de cette institution secrète qui opère aujourd'hui dans l'ombre. Cette famille connue notamment pour sa propagande pro-socialiste, qui fait naître ce concept de "mafia" qui selon certaines sources viendrait du mot "famille", selon d'autres du mot "abri". Il paraît important de signaler l'aspect familial qu'inspire cette organisation où le respect de la famille et le sens de l'honneur sont primordiaux.

[modifier] Le rôle de "Gigi" Spiga

Ginorio Spiga dit "Gigi" créa ce mouvement pour la défense des siens contre la menace des clans de voyous qui opéraient en Sicile à ce moment-là. De là, la famille Spiga n'a cessé de s'accroître sur tout le territoire sicilien. Mais la famille s'est éloignée de ses vertus de défense puisqu'elle détenait à elle seule un des pouvoirs les plus importants de toute la Sicile.

[modifier] Les boss

Les boss se succèdent : Toto Riina (arrêté en 1993), Bernardo Provenzano (arrêté en 2006), Matteo Messina Denaro. Les Corleonesi (habitants de Corleone), comme on les appelle (à cause du roman de Mario Puzo), ont mené la guerre aux grandes familles de Palerme, faisant plus de 1 000 morts dans les seules années 1982 et 1983.

[modifier] Provenzano et post-Provenzano

À partir des années 1990, Bernardo Provenzano, avec l'arrestation de Totò Riina et Leoluca Bagarella, devient le chef de Cosa Nostra (il en était le bras droit). Il change radicalement la politique et le modus operandi dans les affaires de la mafia sicilienne ; les divisions mafieuses des zones d'influence en Sicile les plus riches cèdent leurs gains à celles moins rentables afin de contenter tout le monde (une sorte de statut social), en évitant d'inutiles guerres. Tout est contrôlé par un "boss" avec le charisme de Provenzano qui gère de façon impeccable l'organisation. La mafia maintenant n'est plus riche comme aux temps des grands trafics internationaux et c'est pourquoi elle est devenue en Sicile plus oppressive et capillaire.

Le 11 avril 2006, après 43 années de cavale (depuis 1963), Provenzano est capturé dans une ferme à 2 km de Corleone.

Deux solutions s'offrent maintenant à Cosa Nostra : la première prévoit un passage de pouvoir, qui pourrait faire retourner au sommet de Cosa Nostra un Palermitain ou un Trapanais, avec l'élection d'un nouveau chef du niveau et de la capacité de Provenzano pour continuer la gestion de l'organisation ; on pense ainsi à Matteo Messina Denaro, 43 ans (recherché depuis 1993), boss de Trapani comme son père Francesco, ou bien Salvatore Lo Piccolo, chef indiscuté de Palerme recherché depuis 25 ans, par ailleurs arrêté le 5 novembre 2007.

La seconde hypothèse serait une sorte de réorganisation de la mafia sur le modèle : pas de "chef suprême" mais chacun avec une capacité de gestion autonome, tire des profits de son territoire. Il a été observé que cela pourrait amener de nouvelles guerres mafieuses.

[modifier] La criminalisation en France

Un mafieux souhaitant échapper à la justice ou à des rivaux se réfugie la plupart du temps dans un pays limitrophe, dans son « étranger proche », afin de ne pas perdre le contact avec son milieu naturel. Les mafieux italiens se réfugient donc en Espagne, Allemagne, Suisse, etc. et aussi en France, notamment sur la Côte d'Azur. Beaucoup de mafieux italiens, notamment de la Camorra napolitaine, ont transformé le Sud de la France en une seconde patrie. On a pu constater un bon nombre d'arrestations en France depuis les années 1980. N'est-il pas important de constater que dès 1992, il y avait environ 70 mafieux italiens incarcérés dans des prisons françaises ? Combien d'entre eux sont encore en liberté en France ? Combien d'équipes inconnues fonctionnent-elles encore ?

[modifier] Quelques arrestations et crimes liés à la Mafia en France

- Paolo Di Stefano (N'drangheta) arrêté à Antibes en novembre 1982.

- Antonino Calderone (Cosa Nostra) arrêté à Nice en mai 1986.

- Rolando Tortora (Camorra) arrêté à Antibes en septembre 1988, accompagné d'Antonietta Di Meo, en fuite depuis 1982.

- Nunzio Barbarossa (Camorra) arrêté à Nice en février 1989, en compagnie de deux complices.

- Michele Zaza (Camorra), arrêté à Villeneuve-Loubet en mars 1989.

- Francesco Schiavone, alias Sandokan (Camorra) : Lyon, juin 1989.

- Mario Iovine (Camorra) : Solliès-Pont, août 1989, près de Toulon.

- Domenico Libri (Ndrangheta), Marseille, septembre 1992.

- Calogero Pulci (Cosa Nostra), arrêté à Grenoble, en juin 1994, avec son bras droit, Giacomo Pagano.

- Salvatore Siviliare (Cosa Nostra), assassiné à Moissac en décembre 2005.

[modifier] Bibliographie

  • Salvatore Lupo, dit Greg le Catalan, Histoire de la mafia des origines à nos jours, Champs/Flammarion, France, 2001.
  • Giovanni Falcone & Marcelle Padovani, Cosa Nostra, le juge et les hommes d'honneur, Éditions Austral, 2001.
  • Ferdinando Imposimato, Un juge en Italie, les dossiers noirs de la mafia, Éditions du Fallois, Paris, 2000.
  • Pino Arlacchi, Buscetta, la mafia par l'un des siens, Éditions du Félin, Paris, 1994.
  • John Dickie, Cosa Nostra, L'histoire de la mafia sicilienne de 1860 à nos jours, Buchet/Chastel, Paris, 2007.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. (es)La Mafia représente 7 % du PIB italien
  2. ab 7 % : part occupée par la mafia dans le produit intérieur brut italien, Le Monde, 24 octobre 2007

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes



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