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Château de Montségur - Wikipédia

Château de Montségur

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Le château de Montségur dominant le village
Le château de Montségur dominant le village

Le château de Montségur est qualifié de château cathare. En effet, ce château fut implanté à l'emplacement arasé de l'ancien village fortifié qui constituait, jusqu'au siège de 1244, le lieu de résistance des cathares et des faydits. Les cotes architecturales démontrent que le château actuel fut conçu sur la base de la canne anglaise qui ne fut introduite qu'ultérieurement ce qui prouve que celui-ci a été partiellement reconstruit par la famille du nouveau Seigneur des lieux, le Maréchal de la Foi Guy II de Lévis après la reddition cathare de 1244.

Sommaire

[modifier] Géographie

Située sur la commune de Montségur dans le département de l'Ariège et la région Midi-Pyrénées.

Le château est situé sur le point culminant de la montagne qui surplombe le village, à 1 207 mètres d'altitude.

Carte des châteaux cathares

[modifier] Histoire

Le château sur le site actuel a connu trois époques majeures au cours desquelles la forteresse se transformera peu à peu.

Une première forteresse fut érigée au sommet de la montagne, appelée aussi pog (un Pog, est l'interprétation libre, par Napoléon Peyrat, d'une forme ariègeoise du mot occitan, pech, du latin podium, signifiant "éminence", pour désigner la montagne en forme de pain de sucre de Montségur. Cette version est désormais communément admise, mais exclusivement au bénéfice de Montségur), dont on ne sait peu de choses si ce n'est qu'elle était en ruines aux alentours de 1204, date à laquelle le village fortifié cathare fût bâti sous la direction de Raymond de Péreille. C'est le village fortifié ou castrum auquel les archéologues ont donné le nom de Montségur II.

[modifier] La forteresse cathare

Le dispositif défensif de cette forteresse était différent de celui que l'on connaît actuellement. Le castrum en lui-même comprenait la demeure fortifiée du seigneur des lieux, le castellum (qui sera sans doute restauré par la maison de Lévis pour donner la forteresse actuelle) et le village cathare de l'époque entourés par une enceinte fortifiée. Du côté de la route actuelle, se dressaient trois murs de défense dont le premier se situait au niveau du guichet actuel pour la visite payante du château. De l'autre côté du pog, à 800 mètres environ, se trouvait une tour de guet (au Roc dit de "La Tour") surplombant une falaise de 80 mètres. L'entrée du Castrum qui donne sur cette tour de guet était défendue par une barbacane. À l'intérieur de l'enceinte de la forteresse, se dressait un village dont il ne reste que quelques terrasses au nord-ouest du château actuel. Sur ces dernières, on y trouve les fondations de plusieurs habitations, des escaliers pour communiquer entre les terrasses, une citerne et un silo.

Montségur abritera une communauté cathare importante. En 1215, le concile de Latran cite la forteresse comme étant un repère d'hérétiques. En 1229, le rôle de Montségur comme abris pour l'Église cathare est réaffirmée dans le traité de Meaux-Paris. À partir de 1232, ce rôle ne cesse de se renforcer. Parallèlement, le château accueillera également les chevaliers faydits qui furent dépossédés de leur terres par le traité de 1229. Au nombre de ces derniers figure Pierre-Roger de Mirepoix, cousin de Raymond de Péreille qui sera le maître militaire de Montségur.

[modifier] Le siège du castrum

Dans la première moitié du XIIIe siècle, la forteresse subira pas moins de quatre sièges dont un seul sera couronné de succès :

Ce dernier sera déclenché par le massacre de quelques inquisiteurs en 1242 à Avignonet par une soixantaine d'hommes issus de la garnison de Montségur. Le sénéchal de Carcassonne et l'archevêque de Narbonne (Pierre Amiel) furent chargés d'assiéger la forteresse, sur l'ordre de Blanche de Castille et de Louis IX. En mai 1243, les croisés, au nombre d'environ 6 000 hommes, entourent Montségur.

L'équilibre des forces perdure jusqu'à Noël 1243 où une poignée "d'alpinistes" parvient, suite à une escalade audacieuse effectuée de nuit, à se rendre maître de la tour de guet. À partir de ce moment, un trébuchet est acheminé et monté qui bombardera sans relâche la position des assiégés comme en témoignent les nombreux boulets de pierre taillée retrouvés sur le site. Environ un mois plus tard, peut-être suite à une trahison locale, la barbacane tombe aux mains des assaillants.

Un dernier assaut lancé en février sera repoussé mais laissera les assiégés très affaiblis.

[modifier] La reddition de la place forte

Le 1er mars 1244, Pierre-Roger de Mirepoix se voit contraint de négocier la reddition de la place forte. Les termes en seront les suivants :

  • la vie des soldats et des laïcs sera épargnée,
  • les parfaits qui renient leur foi seront sauvés,
  • une trêve de 15 jours est accordée pour les cathares qui veulent se préparer et recevoir les derniers sacrements.

16 mars, la forteresse s'ouvre à nouveau. Tous les cathares qui refusèrent de renier leur foi périrent sur le bûcher qui fut dressé pour un peu plus de 200 suppliciés (le nombre varie légèrement suivant les sources) dont la femme, la fille et la belle-mère de Raymond de Péreille.

Pour certains, le bûcher aurait été monté à 200 m du castrum dans le "Prat dels Cremats" (le champs des brûlés) où une stèle fut par la suite érigée par la contemporaine Société du souvenir et des études cathares. Sur la stèle figure l'inscription : "Als cathars, als martirs del pur amor crestian. 16 mars 1244". Pour d'autres, il semblerait que le lieu réel du bûcher soit sur la colline au-dessus du parking à droite du col en se rendant sur Montferrier.
D'après Yves Dossat, le bûcher fut érigé à Bram, dans le canton de Fanjeaux.[1]

Vue intérieure du château
Vue intérieure du château

[modifier] Montségur sous le règne de la famille de Lévis

Après la prise du château en 1244, la possession du pog revient à Guy II de Lévis, Maréchal de la Foi, seigneur officiel de Mirepoix depuis le traité de 1229. Les restes du village cathare furent rasé ainsi que l'enceinte fortifiée extérieure. Le castellum fut restauré et réaménagé pour y poster une garnison d'une trentaine d'hommes qui restera présente jusqu'au Traité des Pyrénées au XVIIe siècle. Certains documents mentionnent le château comme étant "défensable" en 1510. Puis, au fil des décennies, le château finira par être abandonné

[modifier] Réhabilitation du château

Le château fut classé monument historique en 1875 et le pog sur lequel il est situé rejoint ce classement en 1883. Depuis, le site n'a cessé d'enflammer les imaginations à un tel point que beaucoup n'ont pas hésité à fouiller le pog à titre personnel pour les raisons que nous verrons plus bas. Paradoxalement, la campagne de restauration du château débutée en 1947 freina ces dégradations et effaça dans le même temps certains indices archéologiques. Cette restauration motiva une prospection spéléologique de la montagne, menée par la Société spéléologique de l'Ariège. Cette dernière aboutit, en 1964 à l'exhumation d'une sépulture dans l'aven du trébuchet. En 1968, le GRAME (Groupe de Recherche Archéologique de Montségur et Environs) est fondé. Ce dernier a déjà conduit plusieurs campagnes de fouilles sur le site.

[modifier] Les mythes autour de Montségur

On doit à l'ariègois Napoléon Peyrat, vers 1870, la redécouverte enthousiaste de Montségur; et sa plume inspirée, l'atmosphère romantique qui depuis lors habite le lieu. Au point qu'il est encore difficile aujourd'hui à un certain public d'admettre que le temple de Paraclet n'est qu'un petit château français du XIVe siècle. En outre, une légende voudrait que Montségur ait été le lieu de refuge des derniers Templiers, après avoir été excommuniés par le Pape Clément V.

[modifier] Le phénomène solaire de Montségur

Chaque année, au solstice d'hiver, le premier rayon de soleil à l'horizon traverse le château dans sa longueur et, au solstice d'été, il traverse les quatre archères du donjon au nord-ouest avec une précision millimétrique. Certaines personnes y voient un lien entre le culte solaire et la religion des cathares.

[modifier] Le trésor de l'église cathare

Montségur est supposé avoir abrité le riche trésor de l'église cathare. De ce supposé trésor nous ne savons que peu de choses. Deux faits alimentent les suppositions autour de ce trésor. Le premier, est la fuite à cheval du parfait Mathieu et du diacre Bonnet aux environs de Noël 1243 emportant avec eux "de l'or et de l'argent et une infime quantité de monnaie". On pense que ce trésor est parvenu en Italie à Crémone, lieu d'Italie où une autre communauté cathare importante a vécu. Cette supposition est renforcée par les correspondances épistolaires avérées entre les deux communautés.

Un deuxième trésor aurait été sauvé durant la trêve de mars 1244 puisqu'il est fait état de quatre individus s'enfuyant de Montségur avec un chargement. Les historiens conjecturent que ce trésor réunissait les nombreux textes hérétiques conservés par les Parfaits dans la forteresse.

[modifier] Le graal pyrénéen

Montségur a été considéré comme étant le château du graal. Le graal aurait été une des pièces du trésor de l'église cathare : la coupe dans laquelle Joseph d'Arimathie aurait recueilli le sang du Christ sur le mont Golgotha ou bien l'émeraude tombée de la couronne de Lucifer lors de la chute des Anges. L'Allemand Otto Rahn a été l'artisan zélé de ce mythe que lui avait inspiré un érudit d'Ussat-les-Bains, Antonin Gadal.

Otto Rahn avait étudié l'histoire des cathares et était passionné par ce Languedoc riche en « légendes ». En 1932, il s'était installé dans la petite station thermale d'Ussat-les-Bains à l'hôtel Les Marronniers dont il avait pris la gérance. Grâce aux théories poétiques d'Antonin Gadal, il écrivit la « Croisade contre le Graal » qui participa activement, après le premier essai sur Montségur de Napoléon Peyrat, au regain d'intérêt pour l'Occitanie.

[modifier] Notes

  1. Yves Dossat, Le bûcher de Montségur et les bûchers de l'inquisition, in Collectif, Le Credo, la Morale et l'Inquisition, Cahiers de Fanjeaux, n°6, Privat, Toulouse, 1971, p.362-378

[modifier] Bibliographie

[modifier] Romans historiques

  • Gérard Bavoux, Le porteur de lumière, Pygmalion 1996.
  • Henri Gougaud, "L'Expédition", éditions du seuil mai 1991

[modifier] Voir aussi

G.R.A.M.E.: groupe de recherches archéologiques de Montségur et ses environs.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

42°52′32″N 1°49′57″E / 42.87556, 1.8325


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