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Butte aux Cailles (quartier parisien) - Wikipédia

Butte aux Cailles (quartier parisien)

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48° 49′ 41″ N 2° 21′ 06″ E / 48.827972, 2.351568

Vue depuis la rue Barrault en 1900
Vue depuis la rue Barrault en 1900

La Butte aux Cailles est un quartier de Paris situé dans la partie occidentale du 13e arrondissement.

Métro Ce site est desservi par les stations de métro : Place d'Italie et Corvisart.

Sommaire

[modifier] Historique

À l'origine, c'est une colline recouverte de bois et surplombant la Bièvre de 62 mètres. La Butte aux Cailles tire son nom de Pierre Caille, qui en fait l'acquisition en 1543.

Au XVIIe siècle, on y pratique l'exploitation minière des pierres coquillières (calcaire), mais l'activité des tanneries le long de la Bièvre rend ce quartier sordide.

En 1784-1785, la muraille des fermiers généraux est construite au nord de la butte, à l'emplacement de l'actuel boulevard Auguste-Blanqui, mettant la Butte aux Cailles aux portes de la capitale.

En 1860, la Butte, qui était à Gentilly, rejoint le territoire de Paris qui annexe des communes environnantes en partie ou en totalité.

Un puits artésien, conçu par François Arago, est creusé en 1866 et donne accès à une eau à 28°C depuis 1893, elle alimente la piscine proche.

De 1828 à 1910, la ville de Paris mène des travaux pour rendre la rivière souterraine, et la butte prend progressivement son apparence actuelle au début du XXe siècle, restant un village du siècle dernier en plein cœur de Paris. Cette particularité est due aux carrières de calcaire souterraines qui empêchent encore aujourd'hui la construction de bâtiments lourds. Toutefois, la quasi totalité des vides a été remblayé ou injecté. Les restes ne sont plus aisément accessibles aux cataphiles.

[modifier] Événements

  • 1783, le 21 novembre : le premier vol « officiel » en montgolfière de Pilâtre de Rozier et du Marquis d'Arlandes atterrit à l'angle des rues actuelles Bobillot et Vandrezanne.
  • 1871 : lors de la Commune de Paris, les « Fédérés de la Butte aux Cailles », commandés par Walery Wroblewski repoussent par quatre fois les troupes versaillaises. La place de la Commune-de-Paris, à l'angle des rues Buot et de l’Espérance, perpétue le souvenir de ce mois de mai.
  • 1903 : achèvement d'un puits artésien creusé à l'initiative d'Arago, qui recueille de l'eau de source à 582 mètres de profondeur. Cette eau alimente la piscine de la Butte depuis 1924.

[modifier] Édifices, monuments et lieux remarquables

Sur la façade principale, au n° 46 de la rue Barrault, on remarque un bas-relief daté de 1962 et dû au sculpteur Félix Joffre (1903-1989) et à l'architecte Marcel Chappey. Il comporte l'inscrption suivante : « L'homme au cours des âges utilise les forces élémentaires pour les transmissions ». Six personnages y utilisent symboliquement chacun une forme de transmission à distance : la vue, les pigeons voyageurs, une trompette, le feu - sans doute sous forme de signaux de fumée - la frappe dans les mains et le cri.
A deux pas de là, toujours sur la façade principale, mais au n° 42, un autre bas-relief de plus petite taille, dû au même sculpteur, porte l'inscription « De la terre au cosmos » et représente des empreintes de pieds humains ainsi que plusieurs étoiles.
  • Une fontaine Wallace, sur la place de la Commune-de-Paris.
  • La petite Alsace, rue Daviel, ensemble de petits pavillons à colombage, des maisons ouvrières du XIXe siècle et leurs jardins minuscules.
  • Le théâtre des Cinq Diamants, dans la rue du même nom, dû à une ancienne enseigne de bijoutier.

[modifier] Les bars et restaurants de la butte

Situé à proximité de la place d'Italie, ce quartier contraste avec les tours de béton voisines par un cachet digne d'une carte postale, de nombreux cafés et restaurants le rendant particulièrement apprécié des Parisiens. Ses deux rues principales, la rue de la Butte aux Cailles et la rue des Cinq Diamants se peuplent dès le début de soirée d'une foule d'étudiants et de jeunes.

Ce quartier n'est pourtant pas de tradition "festive", comme l'a montré son historique. Jusqu'aux années 1990, il n'y a jamais eu que quelques bars et restaurants paisibles, dont la clientèle venait essentiellement du quartier, noyés dans un ensemble de commerces de proximité.

La rénovation du quartier (élargissement des trottoirs, luminaires de type hausmannien) décidée alors que Jacques Toubon était maire d'arrondissement afin de créer le label "quartier tranquille" (devenu plus officieusement "village") a marqué le point de départ d'un grand bouleversement de l'équilibre du quartier et sa transformation partielle en lieu de loisir et tourisme.

Le rachat de commerces de proximité préexistants pour les transformer en bars et restaurants illustre le phénomène de "mono activité" commerciale dans une métropole, contradictoire avec le label "village".

Pourtant il y a encore une forte densité de population de résidents dans le quartier. Pour un certain nombre, les soirées et les nuits sont devenues difficiles. Ils reprochent aux autorités de ne pas faire appliquer la réglementation existante au nom de la protection des intérêts économiques des débits de boissons et restaurateurs. On a là une illustration du choc frontal existant parfois entre droits de l'homme (sommeil, santé) dans un domicile tranquille au titre de l'article 8 CEDH et développement économique.

[modifier] Bibliographie

  • La Butte-aux-Cailles, Gaston Digard, Ed. municipales, Paris, 1995
  • C'était hier… Le 13e arrondissement, Gérard Conte, Éditions L.M. - Le Point, 1992.
  • Sur les traces de la Bièvre parisienne, Renaud Gagneux, Jean Anckaert, Gérard Conte, éditions Parigramme, 2002.
  • Dictionnaire historique des rues de Paris, Jacques Hillairet, Les éditions de Minuit, 1985.
  • Je me souviens du 13e arrondissement, Catherine Vialle, éditions Parigramme, 1995.
  • Mémoire des Rues : Paris XIIIe arrondissement, Philippe Lucas, éditions Parimagine 2004.
  • D'hier à aujourd'hui : le XIIIe arrondissement, René Dubail, Les Éditions municipales, 1999.

[modifier] Liens externes


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