Boury-en-Vexin
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Boury-en-Vexin | |
Pays | France |
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Région | Picardie |
Département | Oise |
Arrondissement | Beauvais |
Canton | Chaumont-en-Vexin |
Code Insee | 60095 |
Code postal | 60240 |
Maire Mandat en cours |
Marie-Josée Depoilly 2008-2014 |
Intercommunalité | Communauté de communes du Vexin Thelle |
Latitude Longitude |
|
Altitude | 37 m (mini) – 141 m (maxi) |
Superficie | 11,09 km² |
Population sans doubles comptes |
306 hab. (1999) |
Densité | 27 hab./km² |
Boury-en-Vexin est une commune française, située dans le département de l'Oise et la région Picardie.
Sommaire |
[modifier] Géographie
La commune se situe à 65 km environ au nord-ouest de Paris, à l'est du Vexin français. Elle est limitrophe du département du Val-d'Oise.
[modifier] Histoire
L’histoire de Boury est riche en événements et en vestiges du passé. Son peuplement remonte au temps les plus anciens. La fréquentation du site depuis le Néolithique (5000 à 3000 av. J.-C.) est attestée par la découverte en de nombreux endroits d’outils en pierre taillée ou polie (couteaux à moissonner, haches, grattoirs, pointes, perçoirs...). La présence dans les terres cultivées de nombreux débris de silex fait supposer qu’il y avait plusieurs sites du travail de la pierre, l’un au nord du village sur les Groux, l’autre au sud sur le plateau entre Parnes et Boury.
En 57 av. J.-C., César entreprend la conquête des Gaules et après avoir vaincu Vercingétorix à Alésia, il battit à Clermont, en 51 av. J.-C., Coréus, chef des tribus gauloises bellovacques et véliocasses, ces derniers étant ceux qui habitaient Boury. Le pays des Véliocasses faisait partie, à l’arrivée de Jules César, de la Gaule Belgique. Auguste, successeur de J.César, divisa les Gaules en provinces romaines et le pays des Veliocasses fit partie de la Seconde Lyonnaise avec Rouen pour métropole. La paix romaine marqua d’une empreinte définitive les débuts de notre civilisation : la romanisation a pénétré en douceur la société gauloise, lui apportant des améliorations mais bénéficiant en retour d’une bonne exploitation du territoire et de ses ressources, en particulier agriculture et élevage. Elle conduisit à un habitat dispersé. Plusieurs villas romaines, exploitations agricoles vivant plus ou moins en autarcie, se répartirent alors sur le territoire de la commune. Les tuiles épaisses à gros rebord, les débris de poterie qui parsèment les terres à l'endroit où se dressaient les bâtiments en sont la preuve. Les emplacements sont nombreux; aux lieux-dits le Bois Cordonnier, la Terre Potard, la Cucque, la Chartre. Près de Beaujardin, à la Terre- Potard on découvre des thermes gallo-romains avec hypocauste ou foyer souterrain, et près de Montbines, au lieu-dit la Tuile (que l'on prononçait Thieule autrefois), un trésor de 54 pièces en bronze d'époque romaine, postérieures au premier siècle de notre ère, fut découvert en 1834.
Le nom du village est peut-être d'origine gallo-romaine : Burrius étant le nom d’un personnage qui aurait contrôlé la région à cette époque. Buricium est le nom du village utilisé pour la première fois dans une charte de l'Abbaye de Saint-Denis en 862. Ce n’est qu’ au début du XIIe siècle que le village prend le nom de Boury.
Quand les Romains furent expulsés de la Gaule au Ve siècle, et après les invasions barbares venues du nord, le Vexin fut annexé à la Neustrie depuis Clovis jusqu’à Charles-le-Simple. De l'époque mérovingienne ne subsistent que des sarcophages avec leurs cercueils taillés d’un bloc dans la pierre. On en découvre au XIXe siècle en plusieurs endroits sur le territoire de Boury : au lieu-dit le Plan des Cantiers, aux Jeunes-Plants près du Chesne d’Huy, le long du vieux chemin de Gisors et même, curieusement, à la base de la motte artificielle du fort de ville. Sur le côté droit du vieux chemin de Gisors, on découvrit en 1785 un sarcophage en pierre contenant les os d’un corps humain très grand ainsi qu’une épée et des étriers d’où le nom de côte du Général.
Vers 630, Dagobert Ier fonde l'abbaye de Saint-Denis et lui confie d'immenses domaines dont le Vexin. Celui-ci sera érigé vers 750 en comté ; les comtes du Vexin sont les vassaux et les défenseurs de cette abbaye. Un siècle plus tard, des pirates scandinaves, les Normands, apparaissent sur les côtes de France et ne tardent pas à remonter fleuves et rivières. En 846, le roi Charles II le Chauve réunit au château de Neaufles-Saint-Martin les Grands du royaume pour définir les lieux où pourraient être dressées des défenses contre les normands et les empêcher de remonter la Seine. En 877, il signe à Pitres, dans l'Eure, un édit qui ordonne à tout propriétaire d'un domaine d'une certaine importance, de construire une défense et de réunir autour de lui quelques hommes d'armes prêts à intervenir contre les attaques des Vikings. C’est l’origine de la Maison Forte de Boury et c’est à partir de ce moment que le village commence à prendre quelque importance.
En 911 et 946, le roi de France traite avec les Vikings et concède au chef normand, Rollon, par les accords de Saint-Clair-sur-Epte, tout le territoire entre l'Epte et la mer. Le Vexin est alors partagé en deux : Vexin normand à l’ouest qui deviendra le duché de Normandie, et Vexin français à l’est, possession du roi de France. Cette partition engendrera plusieurs siècles de guerres entre les deux voisins. Ainsi, Boury devient un poste avancé du Vexin Français et sera fortifié de bonne heure comme Trie et Courcelles, antérieurement à Gisors dont le château ne sera construit qu’après 1097.
Dans le haut Moyen Âge, le village était protégé par une enceinte fortifiée entourée de fossés, à l'intérieur de laquelle se trouvaient la forteresse et l'église mais aussi un prieuré fondé au XIIe siècle par Eustache de Boury pour les moines de l'ordre de Saint-Benoît, le manoir seigneurial, le moulin et les maisons d'habitation.
Cet ensemble défensif n'était pas vain car les conflits se multiplièrent, surtout quand le duc de Normandie devint roi d'Angleterre en 1066, et que les ambitions des deux souverains ne cessèrent de grandir. Dans tout le cours du XIIe siècle, Boury eut beaucoup à souffrir des hostilités entre les rois de France et d’Angleterre. La frontière se voit âprement disputée. Boury est ravagé et incendié en 1119 par Robert de Dangu, allié des Anglais. A la fin du XIIe siècle, le Roi de France, Philippe-Auguste et le roi d’Angleterre, duc de Normandie, Richard Cœur de Lion se réconcilient un instant pour partir en croisade contre les infidèles. Philippe-Auguste revient le premier et profitant de l'absence de son adversaire, cherche à s'emparer de ses domaines. Richard Cœur de Lion l'apprend et revient aussitôt, mais sur le chemin du retour, il est d’abord retenu prisonnier par le duc d'Autriche. A son retour, la guerre est inévitable. Le 27 septembre 1198, Richard Cœur de Lion s'empare de Courcelles (sans trop de mal car il n'y avait que sept hommes dans la garnison), puis de Boury dans la même journée. Accourant depuis Mantes au secours de ses places, Philippe-Auguste se heurte à l'armée de Richard, 1.500 chevaliers et 40.000 hommes de pied, massée entre Beausseré, dans la boucle de l'Epte et Chambors sur le Réveillon, sur près de 8 km. Philippe, surpris, est bousculé, il traverse malgré tout la ligne des adversaires et tente de se réfugier dans Gisors. Mais au passage de l'Epte à l'entrée de la ville, le pont de bois, sous le poids des hommes, des armes et des chevaux, s'effondre dans la rivière. Le roi est sauvé. En souvenir de cet événement, une vierge dorée fut placée, en 1856, en cet endroit sur le parapet du pont. Les morts de ce combat auraient été enterrés dans une fosse commune, au lieu-dit « la fosse à Richard » indiquée sur le plan terrier de 1764.
Au XIIIe siècle, un des seigneurs le plus représentatif de cette époque est Jean II de Boury dit le Croisé. Il multiplie les dons, aux Templiers, à l'abbaye de Fontaine-Guérard en Vexin normand, à l'église Sainte-Marie-du Val. L'église et le prieuré de Boury profiteront largement de ses libéralités et l’église sera profondément remaniée. Il part en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle et, avec deux de ses fils, accompagne Saint Louis pour la 7e croisade. Les trois mourront en Terre Sainte en 1248. Un autre fils, Guillaume II, mort en 1271, est le dernier seigneur de la famille primitive de Boury. Sa terre de Boury échoua à sa fille Isabelle qui la porta par son mariage à Ancel de l’Isle de l’illustre Maison de l'Isle-Adam.
La famille de l’Isle tint la seigneurie pendant un siècle et demi. Boury eut beaucoup à souffrir pendant cette période, le village pris et repris à maintes reprises, et la population confrontée à une existence incertaine et pénible. Cette période difficile mais marquée par une certaine expansion, se termine par un siècle de calamités : famines, peste, la Guerre de Cent Ans (1337-1449) et l'occupation anglaise (1419-1444) qui ruinera à peu près complètement le pays. Rouen tombe aux mains des Anglais le 19 janvier 1419. Un mois plus tard, la Normandie est totalement investie et les forteresses qui bordent l'Epte, ne pouvant espérer aucun secours, tombent les unes après les autres. Les seigneurs de Boury, Jacques de l'Isle et sa sœur Simone refusant allégeance à l'Anglais se réfugient auprès du roi de France, Charles VII. Le roi d'Angleterre, Henri V, donne la seigneurie de Boury à deux de ses capitaines John Poltrot et Richard Merbury. L'ancien seigneur, Jacques de l'Isle, se fait tuer au cours des combats et le domaine reviendra, après l'expulsion des Anglais en 1449, à sa fille Guillemette de Boury, épouse de Guillaume de Fontaine. Leur fils, Guillaume II de Fontaine, vendra la seigneurie en 1498 à un parent, Jean du Bec-Crespin, sénéchal de Normandie, membre d'une puissante et vieille famille normande qui possédait de nombreuses terres dans la région. Cette famille entreprendra d'importants travaux pour restaurer le manoir seigneurial en ruine. Elle fit démolir les murs de la forteresse et combler les fossés.
Les bâtiments s’ouvrent alors sur la place principale du village. la grosse tour d’angle coiffée d’un toit pointu date du XVe siècle, mais elle sera profondément remaniée au XVIe siècle, alors que l'on construisait le corps du logis qui, aujourd'hui, se prolonge par un bâtiment plus tardif du XVIIIe siècle. A l’intérieur de la tour du manoir était édifiée une cheminée monumentale, remarquable morceau de sculpture Renaissance, enlevée en 1902 et transportée au musée de Boston. Sur le pignon de la grange, se dresse un lion héraldique du XVIe siècle qui tient entre ses pattes un écusson aux armes de la famille du Bec-Crespin.
Le fils de Jean du Bec fut vice-amiral de France. Son petit-fils Charles II du Bec devint un ardent adepte de la Réforme. Sa sœur, Françoise du Bec-Crespin, épousera un seigneur voisin, Jacques Mornay, seigneur de Buhy, dont elle aura plusieurs enfants dont Philippe Duplessis Mornay, ami et conseiller d'Henri IV, qu'on nommera « le pape des huguenots ». Elle instruira ses enfants dans la religion réformée. Une colonie protestante se formera dans la région autour de Boury, à Vaudancourt, au Chesne d'Huy, atteignant jusqu'à 150 personnes au XVIIe siècle. Les réformés qui se rendaient au temple de Buhy, empruntaient pour ce faire, le chemin qui a longtemps conservé son nom de « chemin des huguenots ». Lors de la révocation de l'Édit de Nantes en 1685, les protestants seront expulsés. Le hameau du Chesne d'Huy perdra alors de son importance; il est réduit aujourd'hui à une seule ferme.
En 1580, Boury sera érigé en baronnie par le Roi Henri III. A la mort de Georges du Bec-Crespin, fils de Charles II, la baronnie de Boury passe par succession à son gendre Jacques de Pellevé, et elle restera entre les mains de cette famille de Pellevé pendant un siècle. Le dernier seigneur de Boury du nom, Emmanuel de Pellevé, se fait tuer au passage du Rhin en 1672, à la tête de son régiment qu'il entretenait de ses propres deniers. Il avait obtenu en 1652 que la baronnie de Boury fut érigée en marquisat. Sa veuve se retire au château de Vaudancourt et elle cède, en 1681, la baronnie à Guillaume Aubourg, seigneur d'Aubevoye et d'Escrépigny. Il est le fils d'un capitaine des bourgeois de la ville de Rouen, nommé par Henri IV à la vicomté de la ville. Guillaume Aubourg, Garde des Rôles des Offices de France et Grand Audiencier de France abandonnera la vieille demeure seigneuriale, mal adaptée à la nouvelle manière de vivre sous le Roi Soleil, et fit construire le château en 1685 sur les plans de Jules Hardouin Mansart. Quatre ans plus tard les travaux sont achevés ainsi que les jardins et les parterres à la française attribués à Le Nôtre. Le roi Louis XIV confirme le titre de marquis attaché à la seigneurie de Boury ; les armoiries des Aubourg sont « d'azur au lion d'or accompagnées à dextre d'une étoile du même et à senestre, d'une larme d'argent ».
Puis arrivent les troubles de la Révolution. Les Aubourg n'échappent que de justesse à la guillotine. Charles III Aubourg emprisonné au château de Chantilly avec sa famille sera libéré en octobre 1794 après thermidor. Il réintègre son domaine sous les acclamations de la population. Le marquis avait, pendant sa détention, confié trois de ses plus jeunes enfants à son fermier, receveur principal de la seigneurie resté à Boury, le sieur Pelletier. Celui-ci eut deux fils qui s'illustrèrent dans les armées de la République et de l'Empire. Le plus jeune, Aimé Sulpice, devient Général de Brigade et sera mortellement blessé en 1813 à la bataille de Leipzig. L'aîné, François Elie, sera promu Général de Division, Grand Officier de la Légion d'Honneur, et créé Comte de Montmarie par Napoléon 1er. Il meurt en 1854, son nom figure sur l'Arc de Triomphe à Paris.
En 1815, Boury est occupé par les Prussiens (une brigade de 200 hommes) puis par des soldats polonais. Charles III Aubourg, marquis de Boury, père de neuf enfants laisse à sa mort en 1823, une succession difficile et, finalement, le domaine doit être vendu. Il s'était transmis jusqu’alors par alliances et successions dans la famille de ses fondateurs. En 1818,le marquis Charles II Aubourg légua à la commune un terrain, au nord du village, pour servir de cimetière en remplacement de l’ancien qui entourait l’église, devenu vétuste et exigu. Son fils Guillaume IV, maire de Boury, réalisa le projet et conserva pour sa famille un enclos privé au centre du nouveau cimetière. En 1837, le comte Auguste de La Ferronnays fit aussi ouvrir un cimetière particulier pour sa famille. Son épouse fit ériger après la mort de sa fille Alexandrine, une très belle croix finement sculptée, en marbre de Carrare, qui domine leur sépulture.
Le château est acheté en 1823 par Mme Tassin de Villiers qui pendant treize ans fit beaucoup de bien dans la commune avec discrétion et discernement. Elle est enterrée à gauche de la petite allée qui conduit au cimetière de la famille de Boury.
Le château et les deux parcs furent achetés en 1835 par le Comte Auguste de la Ferronnays, ambassadeur de France, pair de France et ministre des Affaires Etrangères sous le Roi Charles X. La grande ferme passa à la comtesse de Lagrange, propriétaire du château de Dangu et le bois de la Bellée devint la propriété d’Adolphe Brongniart le célèbre botaniste, membre de l’Institut. Une des filles de La Ferronnays, Pauline, mariée à un diplomate anglais, Augustus Craven, écrivit un livre le Récit d’une Sœur, I'histoire de son frère et de son époux. Cet ouvrage romantique entaché de mysticisme eut un grand succès. Une autre, Eugénie, épousa le comte Adrien de Mun de qui est né Albert de Mun, le célèbre orateur, membre de l’Académie française. Le fils ainé Charles fut élu conseiller général de l’Oise, puis député du Ger mais aussi maire de Boury pendant 12 ans. Il était marié à la comtesse de Lagrange. Sous les auspices des La Ferronnays, Boury connut une certaine célébrité mais à la mort de la comtesse douairière, le château dut être mis en vente par les héritiers.
Tombé entre les mains de spéculateurs, il faillit être démoli mais il est racheté, en 1851, par la famille Vialet ; celle-ci lui apporte de nombreuses modifications et le conserve jusqu'en 1875. La succession Vialet était prête à céder le château à un entrepreneur qui voulait en récupérer pierres et charpentes lorsqu'il fut sauvé par un descendant par alliance du dernier seigneur de Boury portant le nom de Aubourg.
En octobre 1870, Gisors a été occupé par les troupes allemandes. En décembre, les Prussiens concentrent des troupes pour faire face à une armée française qui, depuis Rouen, avance vers Étrépagny. Boury doit alors loger 400 cavaliers saxons mais. sans plus de dommages que les lourdes fournitures imposées par les occupants.
D’autre personnages célèbres se feront connaître à Boury, au cours du XIXe siècle : les sculpteurs Léon et Hélène Bertaux. On doit au premier le monument funéraire du compositeur Eugène Gauthier qui se trouve au Père Lachaise, à Paris. Quant à son épouse, elle produit de nombreuses œuvres, et sculpte, entre autres, les statues qui ornent la façade de l'église de Saint-François-Xavier à Paris. Elle expose au Salon de 1876 "la jeune baigneuse" exécutée à Boury, d’après une jeune fille du village qui a servi de modèle. Elle fut le fondateur et la première présidente de l’Union des femmes peintres et sculpteurs.
Boury prend dès le XIXe siècle le visage qu'il possède encore aujourd'hui. Les maisons s'organisent autour de deux axes parallèles et deux places. Sur l'une d'elles existe encore l'énorme tilleul qui fut planté en 1848. Les toits de tuiles ou d'ardoises remplaçaient les couvertures en chaume. Il n’y a pas d'industrie dans le village. Le four à chaux établi près du chemin de Gisors, disparaît à la fin du XVIIIe siècle. Sous le premier Empire une famille de quatre personnes fabriquait des dominos. Il y eut ensuite deux tisserands, des soldats démobilisés, qui n'existèrent qu'un moment. Une bonneterie s'installe en 1837 et occupe quinze ouvriers et quelques femmes, mais en 1857, elle avait perdu de son importance et ferma bientôt. Au cours de ce siècle, de nombreuses femmes étaient dentellières comme au siècle précédent. Deux moulins coexistaient, le moulin banal issu de l'Ancien Régime établi dans la grande ferme, et le moulin Galet installé en 1825 à la sortie du village vers Dangu. Ils cessèrent toute activité dans le dernier quart de ce siècle. Les fours à pains, que l’on retrouve dans presque chaque maison, se sont éteints à la même époque.
Pendant la Première Guerre mondiale, la commune a échappé à l’invasion mais 18 de ses habitants sont morts au combat. Au début de juin 1940, presque toute la population, effrayée par le bombardement de Gisors, émigra jusque dans l’Orne. Les Allemands, après avoir traversé le village ne laissèrent ensuite qu’un poste à Montbines et habitèrent des maisons vides. Il n’y eut d’occupation totale et permanente qu’après novembre 1943. Après deux bombardements anglais faits par erreur les 10 et 17 juillet autour du village, mais sans victimes et sans dommages, Boury fut libéré le 29 août 1944 sans résistance des occupants. Cinq combattants de Boury sont morts au cours de cette guerre.
Après le passage de l'occupant, le château, dévasté, ne dut son sauvetage et sa restauration, que grâce à l’énergie et la persévérance de son propriétaire.
Au début du XXe siècle, on trouve installés dans le village, une boulangerie, une boucherie, une charcuterie, plusieurs épiceries-débits de boissons et même un hôtel-restaurant appelé « Lit-on-dort ». Mais aujourd’hui, tous ces petits commerces ont disparu. Une autre particularité de Boury, rare pour un village rural, est d'avoir abrité, pendant plus de trois siècles, une étude notariale.
Le nombre des artisans a également diminué au cours de cette période: ainsi la belle forge du maréchal ferrant, qui fonctionnait depuis plus d’un siècle dans le très ancien bâtiment de la « petite ferme de la seigneurie », a-t-elle fermé ses portes .Seuls persistent encore des activités en rapport avec le bâtiment.
L'agriculture reste le moteur économique essentiel du village avec ses quatre fermes, 580 hectares de terres labourables sur un total de 1071 hectares pour toute la commune. L’évolution de la population est à l’image de ce qui s’est passé dans le canton de Chaumont; la poussée démographique de la fin du XVIIIe et du XIXe siècle fait passer le village de 340 habitants vers 1725 à la pointe de 582 en 1841, puis c'est la chute, 280 habitants en 1975 et une reprise amorcée par suite de l'éclatement jusque dans les campagnes du sud de l'Oise, des banlieues de la capitale.
Aujourd’hui le village de Boury-en-Vexin s'est agrandi de nouvelles constructions, et rénové du fait d’un certain engouement pour des résidences dites secondaires. Mais dans l'ensemble, l'harmonie, le charme et le style du vieux village a pu être préservé, tant par ses anciens habitants, que par ses nouveaux occupants, conscients d'être dépositaires d'un précieux patrimoine.
[modifier] Administration
Liste des maires successifs | ||||
Période | Identité | Parti | Qualité | |
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mars 2001 | à ce jour | Marie-Josée Depoilly | ||
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
[modifier] Démographie
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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243 | 282 | 280 | 289 | 331 | 306 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes |
[modifier] Lieux et monuments
Le chateau de Boury
Elevé en 1687 sur les plans de Jules Hardouin-Mansart, le chateau est un harmonieux et pur exemple de l'architecture classique française à l'apogée du XVIIe siècle.
Depuis Gaubert, premier Seigneur connu (1030) de cette Maison de Boury, qui participera tant, à travers les siècles, à l'histoire du Vexin, les familles se succèdent par alliances.
Au milieu du XVIIe siècle, la Baronnie de Boury appartient à Guillaume Aubourg, Conseiller du Roi, Garde des Rôles des Offices et Grand Audiencier de France. L'ancienne forteresse, transformée en Manoir par les grâces de la Renaissance, ne correspond pas cependant au goût du Grand Siècle pour les monuments neufs, sous l'impulsion du Roi-Soleil. L'ancien logis seigneurial et le colombier élevés sur la motte féodale deviendront ferme.
Guillaume Aubourg, devenu par lettre patente de Louis XIV, Marquis de Boury, fait appel à Jules Hardouin-Mansart pour les plans du nouveau château. Les travaux commenceront en 1685 pour être achevés en 1689. Toute l'ornementation des façades est confiée à Thibault Poissant (1605-1668)) qui collabora à Versailles.
Le château, meublé et habité, appartient aux descendants de ceux qui le firent édifier et qui l'embellirent à travers les générations, lui conservant son caractère de demeure familiale.
L’église de Boury a été fondée en 1104 par Eustache, seigneur de Boury et dédiée à Saint-Germain, évêque d’Auxerre ; elle dépendait de l’abbaye Saint-Martin de Pontoise.
Primitivement l’église avait la forme classique d’une croix latine, dont les extrémités regardaient les quatre points cardinaux. L’édifice actuel, résultat des remaniements nombreux survenus au cours des siècles, comprend une nef, accompagnée de bas-côtés, un transept et un chœur terminé par un chevet et flanqué de deux chapelles latérales.
Le chœur constitue la partie la plus ancienne de l’église et remonte au début du XIIIe siècle ou même à la fin du XIIe. Il se compose de 2 travées originellement éclairées par une lancette dans l’axe de chaque travée ; celles-ci ont été détruites lors de la construction des chapelles.
Le carré du transept qui porte le clocher, bâti en même temps que la travée centrale, date du second quart du XIIIe. Il est formé par quatre piliers dont le diamètre important est masqué par des colonnettes groupées qui soutiennent quatre doubleaux en tiers point. Le croisillon sud a conservé son aspect primitif mais le croisillon nord, remanié lors de la construction de la chapelle latérale qui accompagne le chœur possède une voûte sur croisée d’ogives du XVI e.
La nef date de la première moitié du XVIe siècle, elle est divisée en 3 travées, recouvertes de voûtes sur croisées d’ogive reposant sur des piliers cylindriques. Ceux-ci, dépourvus de chapiteaux, supportent les arcs en tiers point qui font communiquer la nef avec les bas-côtés.
Le bas-côté sud a une largeur à peu près égale à celle de la nef ; il est surmonté de trois croisées d’ogive, appuyées sur de petits pilastres. Le bas-côté nord est plus étroit, recouvert simplement de trois berceaux en pierre, perpendiculaires à l’axe de l’église.
Les chapelles latérales sont un peu plus basses que le chœur. La chapelle méridionale date du second quart du XIIIe, probablement utilisée par les moines du prieuré voisin; les deux fenêtres flamboyantes qui l’éclairent datent du XVI e et les clés des deux voûtes d’ogives sont ornées par des écus surmontés par les armoiries des marquis qui ont présidé à la reconstruction de la chapelle. La chapelle septentrionale placée sous le patronage des seigneurs de Boury avait été construit au XIIIe siècle par Jean de Boury sous le vocable de Notre-Dame de Pitié. Elle porte aussi le nom de chapelle seigneuriale et avait un accès direct depuis l’ancien manoir .
Le clocher de l’église construit sur le carré du transept est une tour carrée, épaulée aux angles par de petits contreforts et percé sur chaque face de deux baies superposées en tiers point. Il est surmonté d’une flèche recouverte d’ardoise dont la construction n’est pas antérieure au XVIe. On accède au clocher en montant sur les voûtes de la nef par un escalier installé vers la fin du XVIIe dans l’angle nord-ouest de la nef. A mi-hauteur de l’escalier actuel, se trouve une porte depuis longtemps condamnée qui ouvrait autrefois dans un bâtiment dépendant de l’ancien manoir seigneurial. Les trois cloches sont de 1553, elles ont été ensuite plusieurs fois remplacées et refondues, la dernière en 1897.
Extérieurement l’église n’a pas la même diversité de style qu’à l’intérieur. La façade principale ou méridionale avec ses fenêtres flamboyantes, ses contreforts amortis par un petit pignon arrondi remonte au XVI e, lors des transformations effectuées après la guerre de Cent Ans. La petite porte latérale en plein cintre n’a été percée que plus tard ; décorée par une archivolte figurant un cep de vignes avec des raisins, elle est surmontée par une petite niche abritant une vierge médiévale en pierre qui a été volée. Cette façade surplombait l’ancien cimetière qui s’étendait sur une partie de la chaussée actuelle.
La façade arrière ou septentrionale, plus ancienne, a moins de caractère avec ses fenêtres ogives à double division. Elle porte aussi les traces d’ouvertures qui donnait un accès direct depuis le manoir seigneurial.
La façade occidentale paraît déséquilibrée. Elle est formée par un grand pignon correspondant à la nef principale, à l’étroit bas-côté nord et à l’extrémité du bas-côté sud épaulée par un contrefort posé de biais ; sur celui-ci un cadran solaire daté 1670. S’ouvrant dans l’axe de la façade, la porte d’entrée principale est un grand portail carré en bois, à angles émoussés et orné d'assez jolies boiseries ; une fenêtre flamboyante a été aménagée plus tard latéralement. L’oculus légèrement ébrasé visible dans le grand pignon est un vestige du XIIIe siècle.
L’église de Boury possède plusieurs œuvres d’art dont la principale est un reliquaire vénéré depuis le XIIIe siècle et qui renferme un os du bras de Saint-Germain d’Auxerre, patron de la paroisse. Cet intéressant spécimen de l’orfèvrerie médiévale figure un bras dont la main bénissant sort d’une double manche. Il est formé de plusieurs plaques d’argent repoussé appliquées sur une lame en bois par de petits rivets et orné de filigranes et rinceaux parsemés de gemmes. Ce reliquaire aurait été offert à l’ église par Jean II de Boury avant son départ pour la croisade en 1244 avec le roi Saint-Louis. Il est classé « Monument Historique »depuis1904. Pour assurer la protection du reliquaire il a été placé dans une chambre forte de Beauvais.
Un certain nombre de tableaux méritent également l’attention : une grande toile, classée depuis 1912, représentant Notre-Dame du Rosaire est placée au-dessus de l’autel de la chapelle seigneuriale. Attribuée à l’école française du XVIIe, elle montre la Vierge remettant le Rosaire à Saint Dominique. Un autre retable représentant la Résurrection du Christ surplombe le Maître-autel. Traité dans l’esprit académique du XVIIIe siècle, il a été peint en 1787 par Duchesne de Gisors. Du même artiste, une Vierge de l’Assomption, dans la chapelle Sud. Un tableau du début du XVIIe, peint sur bois, l’Adoration des Mages est placé au fond de l’église contre le mur méridional, au dessus d’un autel dédié à Saint-Sébastien,
Il faut remarquer aussi quelques statues en pierre tendre datant du XVIIe : Saint Michel et Sainte Madeleine dans la chapelle Sud, Saint Germain et saint Sébastien dans le chœur au dessus de l’autel ,Saint Roch dans l’angle du transept Nord et à côté de la porte d’entrée latérale, une grande et lourde statue en pierre représentant une Vierge-mère.
Face à cette même entrée est placé un bénitier en pierre du début de la Renaissance, classé lui aussi. Son chapiteau creux est orné de figures symboliques alternant avec des fleurons. La cuvette en faïence est malheureusement endommagée.
Le dolmen et le menhir de la Béllée