Werther (opéra)
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Werther est un drame lyrique de Jules Massenet en quatre actes et cinq tableaux, d'après l'œuvre de Goethe, créé à Vienne le 16 février 1892 avant d'être representé à Paris le 16 janvier 1893. C'est un projet longtemps médité par Massenet, les premières esquisses datant de 1880. L'essentiel de la composition s'étend entre 1885 et 1887. Carvalho, directeur de l'Opéra-Comique trouve ce triste sujet comme étant sans intérêt. Aussi la première a lieu en Autriche et en allemand et le triomphe persuade Carvalho de monter l'œuvre mais en France, le succès critique ne s'accompagne d'un succès populaire. L'opéra triomphe à Genève, Bruxelles, Chicago, New York, Saint-Pétersbourg, Londres et Milan avant de s'imposer enfin à Paris à compter de 1903. Werther est aujourd'hui considéré comme le chef-d'œuvre de Massenet, son opéra le plus personnel. Les librettistes, Édouard Blau et Paul Millet (l'éditeur Georges Hartmann figure également comme auteur du livret) ont habilement adapté un roman épistolaire pour en faire un drame cohérent et ont très bien développé le personnage de Charlotte.
L'action se déroule à Wetzlar en pays hessois.
Sommaire |
[modifier] Acte I
En plein été, le bailli de Wetzlar (basse) fait répéter à ses jeunes enfants un choral de Noël. Le jeune Werther (ténor) promis à une carrière diplomatique est sensible au charme rustique de cette demeure (Ô nature) et surtout à celui de la fille aînée du bailli, Charlotte (mezzo-soprano). Ils partent ensemble pour le bal tandis que le bailli va rejoindre ses amis Johann et Schmidt à l'auberge. Albert (baryton), fiancé de Charlotte revient à l'improviste et est accueilli par Sophie (soprano) et ils évoquent le prochain mariage. Werther et Charlotte rentrent sous un clair de lune délicatement confié à l'orchestre. Le jeune homme se laisse aller à la passion (Rêve, extase !). Mais la voix du bailli (Albert est de retour !) brise l'idylle au désespoir de Werther (j'en mourrai, Charlotte !).
[modifier] Acte II
Trois mois plus tard, Johann et Schmidt devant l'auberge boivent à la santé de Charlotte et Albert qui se rendent au temple. Werther souffre (Un autre est son époux). A la sortie de l'office, Albert puis Sophie (tout le monde est joyeux, le bonheur est dans l'air) tente de consoler Werther. Il peut enfin parler à Charlotte qui repousse ses mots d'amour mais lui fixe rendez-vous à Noël. L'idée de suicide vient à l'esprit du jeune homme (Lorsque l'enfant revient d'un voyage). Il annonce son départ à Sophie qui éclate en sanglots tandis qu'Albert voyant la réaction de Charlotte comprend les sentiments de Werther.
[modifier] Acte III
Musicalement, il constitue le sommet de l'œuvre. A la veille de Noël, Charlotte relit les lettres de Werther : l'orchestre évoque de façon admirable les divers sentiments exprimés par cette correspondance dans cette belle scène des lettres. L'irruption de Sophie ne fait qu'aggraver la tristesse de la jeune femme (Va ! laisse couler mes larmes). Sophie lui demande de venir fêter Noël avec la famille en l'absence d'Albert. Elle se laisse aller à la prière lorsque Werther paraît. Le souvenir des poèmes d'Ossian (le célèbre Pourquoi me réveiller) ranime la passion des deux jeunes gens qui tombent dans les bras l'un de l'autre. Charlotte prenant conscience de son geste s'enfuit. Werther est désormais résolu à en finir (Charlotte a dicté mon arrêt). Albert trouve une chambre vide. Un domestique apporte une lettre de Werther qui annonce son départ pour un long voyage et demande à Albert de lui prêter ses pistolets. Froid, le mari ordonne à sa femme de remettre au domestique la boîte qui les contient. Charlotte comprenant la situation se précipite au dehors.
[modifier] Acte IV
Le premier tableau confié à l'orchestre représente la nuit de Noël. Au second tableau, Werther gît dans son cabinet de travail, le crâne fracassé mais encore vivant. Charlotte se précipite et pour la première fois avoue son amour au jeune homme. L'émotion de la scène est renforcée par le chant en coulisse des enfants du bailli (Noël ! Noël ! Noël !). Dans un dernier monologue triste et serein (Là-bas, au fond du cimetière), Werther expire.